
De tous les abris artificiels , les Murs font les
plus puiffans , à raifon de leur imperméabilité aux
vents, de de la faculté dont ils jouiffent de réfléchir
les rayons du foleil. Ce font donc eux qu’on
doit préférer pour enclore les jardins deftines a la
culture, ou des plantes des pays chauds, ou des
primeurs , ou des arbres fruitiers en efpalier.
Dans ce derhier cas, ceux colorés en noir, parce
qu’ils s’échauffent mieux , & ceux fabriqués en
plâtre, parce qu’ils reçoivent le paliffage à la loque,
font préférables aux autres. Voyt^ E s p a l
i e r & P l â t r e .
C ’ eft un grand moyen de conferver les Murs,
que de les faire réparer tous les ans, en été 5 car
line feule relevée de pierre, au moyen d’une dé-
penfe de quelques fous, peut Couvent empêcher
leur écroulement.
La cherté de la conftruétion & de l’entretien'
des Murs s’oppofe à ce qu’on en fafle ufage dans
la grande agriculture, malgré les nombreux avantages
qu’ils offrent : les H a i e s les remplacent.
J^oyeç ce mot de les mots E n c l o s , C l ô t u r e s »
Les enceintes formées de planches ou de bois
refendu s’appellent des P a l i s s a d e s o u des Pa l
i s . Voye\ ces mots. ( Bosc.)
MUPvE : fruit du M û r i e r de de la R o n c e .
MURET. C ’elt le G i r o f l i e r j a u n e . Voye^
ce mot. \
MURICIER : arbriflTeau grimpant, a vrilles,
dont les feuilles font alternes de digitées, les fleurs
jaunâtres de folitaires, les fruits une baie épineufe.
Il croît dans la Chine & la Cochinchine, 6e
forme, félon Loureiro, un genre danslamonoécie
fyngénéfie. .
Cet arbriflTeau, qui ne fe voit pas dans nos jardins,
fournit fes diverfes parties à la médecine de
à l’office. (B o s c .)
MÛRIE. C ’eft ainfi que l’on nomme, dans le
département du Jura, les inflammations du cerveau
des animaux domeftiques de du poumon.
Voyei In f l a m m a t i o n .
MURIER. M orus.
Genre de plante qui ne renferme que des arbres
, dont plufieurs fe culrivent en pleine terre
dans le climat de Paris. Voye^ le Dictionnaire des
Arbres. & Arbuftes, où il en eft queftion. ( Bosc. )
MURIR LA TERRE : exprefiîon qui s’emploie
dans quelques endroits, & qui eft par conféquent
dans le cas d’être prife ici en confidération. Voyeç
T e r r e .
Toute terre qui n’a pas été remuée par la main
de l’homme, à moins qu’elle ne foit le produit
d’ un alluvion moderne , de qui fe trouve à quelques
pieds ail-de {Tous de celle qui l’a é té , ne peut
d’abord fervir à la germination des graines & à la
végétation des plants qu’on lui confie. Ce n’eft
qu après avoir été expofée à l’air , pendant un eer- 1
u ia teins, qu elle y devient propre. Cette loi eft 1
générale, mais très-variable dans fes applications-
car il eft de ces terres qui font productives »!
bout de fix mois, de d ’autres qui ne le font pas
encore au bout de fix ans.
C e qui manque à ces terres, c’eft de l’humus
à l’état foluble. Or , celui de celles qui en
contiennent, devient loluble par Fabforption des
gaz atmofphériques , & plus rapidement par le
moyen des alcalis de de la chaux.
11 faut qu’ il s'en forme ou qu’ il s’en tranfporte !
dans celles qui n’en contiennent pas 5 ce qui eft
toujours fort lent lorfque les eaux ou la main de
l’homme n’y concourent pas.
On appelle donc mûrir les terres, l’aètion de les
expofer à l'a ir, de les remuer & de les mélanger.
Non-feulement on laifle mûrir les terres retirées
d’un folle, d’ un étang, d’ une fouille quelconque,
avant de les répandre fur le fol, mais encore celles
qui font déjà très-fertiles, & dont on veut augmenter
la fertilité en les mélangeant avec des engrais,
telles que les T e r r e s a o r a n g e r . Voyt^
ce mot & .le mot O r a n g e r .
Plus on mélange intimement, plus on remue»
complètement les terres qu’on veut faire mûrir, &
plus on arrive promptement au but. Les changer
de place trois fois pa,r an, par le moyen d’une
pelle qui en difperfe au loin les molécules, n'eft
pas trop les travailler. Il eft bon de les arrofer
dans la féchereife ; mais il feroit encore meilleur
de les garantir des grandes pluies par des couvertures.
,
On laifle auffi mûrir les marnes , mais c’eft principalement
dans l’intention qu’elles fe délitent.
Koye% M a r n e . ( B o sc.)
MUROT. C’eft la même chofe que Merger.
Voye[ ce mot.
MURRAI.- M urraya.
ArbriflTeau à feuilles ailées & à fleurs odorante
s , difpofées en panicules terminales, qui feul
forme un genre dans 1a pentandrie monogynie.
Voye^ les lllufirations des genres de Lamarck, planche
352.
Cet arbriflTeau , dont le bois eft propre aux ouvrages
d’ ébénifterie, fe cultive dans fon pays natal de dans nos ferres. Son afpeét eft celui du buis;
auffi porte-t-il le nom de buis de la Chine. Sonnerai
lui a donné celui de marfane. On le multiplie
allez facilement de boutures faites fur couche &
-fous châffis. Il eft fâcheux qu’il ne fleurilfe pas
fouvent. (Bo.se.)
MURTILLE. Voye% A i r e l l e .
MURUCUIA. M vrvcuia.
Genre de plante établi aux dépens des P a s s if
l o r e s , & qui réunit trois efpèces, dont il Tera
queftion à l’article de, ces derniers. ( Bosc.)
MUSARAIGNE : animal de la famille des 'Jim I
I *ars «n Peu P^us Petsc T*oUt*s > ^ont ^ mu" !
feau fe prolonge beaucoup, dont les yeux font l
'très-petits, de qui répand une odeur forte. On le
trouve principalement dans les bois, où il vit d’ in-
Ifetfes morts. Pendant l’hiver, il fe réfugie quel-
ouefois dans les fermes, où , à défaut d’ infectes,
jl mange les excrémens des beftiaux. Je le c ite ic i
uniquement parce qu’on l’ accufe de faire naître
par fa morfure, dans les chevaux & les moutons,
une maladie charboneufe, qu’on a appelée de fon
nom. Il fuffit d’examiner fes dents pour fe convaincre
qu’elles ne doivent pas être difpofées à mordre
; car elles font extrêmement petites de incapables
de pénétrer dans le cuir d’un cheval,
puifqu’elles n’ont pas pu entamer la peau de ma
maint Voye\3 pour le furplus , le Dictionnaire des
Quadrupèdes. (B o s c .)
MUSCADIER. My RTS TTC A.
Genre de plante de la dioécie monadelphie de
de la famille des Lauriers, qui renferme une dixaine
I d’arbres, dont un eft très-célèbre par fon fruit,
! que fon odeur fuave de fon goût piquant rendent
propre à l’aflaifonnementdes mets & à la com-
pofition de liqueurs fort agréables. Il eft figuré
pl. 832 de 833 des lllufirations des genres de La-
marck.
EJpeces.
1. Le Muscadier aromatique.
Myriftica aromatisa. Linn. 1? Des. Moluques.
2. Le Muscadier des Philippines-.
Myrifticapkilippenfis. Lam. T) Des Philippines.
3. Le Muscadier du Malabar.
Myrifiica tomentofa. Thunb. Tj Des Moluques.
4. Le Muscadier globulaire.
Myrifiica globularis. Lam. D’Amboine.
5. L e Muscadier de Madagafcar.
Myrifiica madàgajcarienfis. Lam. Ij De Madagafcar.'
6. Le Muscadier acuminé.
Myrifiica acuminata. Lam. Tj De Madagafcar.
7. Le Muscadier porte-fuif.
Myrifiica febifera. Lam. De Cayenne.
8. Le Muscadier à petit fruit.
Myrifiica uviformis. L am . T> D’Amboine.
9. Le Muscadier otoba.
Myrifiica otoba. Humb. ï> Du Mexique.
10. Le Muscadier de Surinam.
Myrifiica fatua. Sv/artz. De Cayenne.
11. Le Muscadier à feuilles de faule.
Myrifiica falicifolia. Willd. J) Des Moluques.
Culture.
Dans fon pays natal, c’ eft-i-dire, l’île Banda de
autres v o ifm e s , le Mufcadier aromatique, le feul
d°nc il doive êue queftion ic i, eft l’objet d’un
grand produit ; mais il paroît que fa culture fe
borne au femis de fes fruits, à la confervation des
pieds qu’ ils produifent, & à la récolte, au bout
de neuf mois, des fruits que donnent les pieds femelles
lorfqu’ils font parvenus à l’âge de fept à
huit ans. Il en eft de même dans l ’ Ile-de-France,
l’ Ile-Bourbon , Cayenne, la Martinique & autres
colonies européennes, où on l’a tranfporté de la
première. Voye\ le mot É p i c e r i e > où l’indication
de fa culture eft fort détaillée.
J’ajouterai un fait d’une grande importance ,
relativement aux bénéfices de cette culture, qui
ne fe-trouve, pas.relaté: à ce mot.'
Le Mufcadier étant dioïque, & fes fleurs ne
commençant à paroît re que la feptième ou huitième
année, ce n’eft qu’ à cette époque qu’on
peut favoir quels font les pieds mâles de les pieds
femelles, pour arracher le fuperflu des premiers ,
, un feul par cent de femelles fuffifant ; ce qui caufe
| une perte de tems &r de terrein confidérable. Pour
éviter ce grave inconvénient, M. Hubert,' culti-
vateur'de ITle-Bourbon , s’eft imaginé de greffer
avec des rameaux de femelles tous les pieds de
fes femis à leur fécondé année. Par cette opéra-
, tion, non-feulement il eft aflfuré de n’avoir que
des pieds femelles, mais encore il les fait mettre
i à fruit une année au moins plus tôt.
En Europe, le Mufcadier aromatique exige la
ferre chaude toute l’année ; il y eft rate de ne s’y
j porte jamais bien. On l’y-multiplie par marcottes ,
qui reprennent la fécondé année.
.On tire des fruits du Mufcadier porte-fuif, par
le moyen de leur ébullition dans l’eau , une efpèce
de ciré'jaunâtre, avec laquelle on fabrique des
chandelles. ( Bosc.)
MUSCARDINE : maladie qui caufe, certaines
années, de grandes pertes aux cultivateurs qui fpé-
culent fur l’éducation des vers à foie. Ce n’eft
; qu’après la mort de l’animal qu’ on peut la caraété-
vifer, fon corps étant alors conftamment dur, rougeâtre
de couvert d’uné forte de moifilfure.
Tous les auteurs qui ont écrit fur l ’éducation
des vers à foie ont parlé de la Mufcardine ; mais
c’eft à M. Nyften qu’on doit les premières observations
propres à mettre fur la voie pour l’empêchër
de faire des ravages. Les réfu’.tats qu’ il a obtenus
ont été depuis confirmés par M. Paroletti ; ainfi il
eft aujourd’hui certain que la Mufcardine eft produite
par l’altération de l’ air des chambres où font
placés les vers à foie, altération que la chaleur aggrave
confîdérablement, & qu’en les mettant dans
des chambres très-aérées, en les tenant dans une ri-
goureufë propreté , & furtout en taifant en forte
que leur éducation foit terminée avant l’arrivée i des chaleurs (touffe) , on évitera cette maladie,
i de par conféquent la grande mortaiite qu’elle oeça-
î fionne. Voye^ V e r a S O IE . ( B osc. ) 1 MUSCARI : e fp è c e de ja c in th e , d o n t q u e lq u e s
i botaniftes o n t fa it uq g en r e. Voye{ J a c i n i h e *
(Bosc. )
Ee.e ij’