
paîffeur, fôit féu], foit comme liant & recouvrant
des briques pofées de champ.
Les inconvéniens des bâtiffes en Plâtre font :
i° . de fe dégrader très-promptement par l'effet «les
pluies, par l’aétion de tous les corps qui les frappent
; 2°. d’exiger des réparations annuelles, & ,
malgré cela, de fubfifter peu long-tems.
... Relativement à l’agriculture, les murs de Plâtre
ont l’avantage de pouvoir être recouverts d e'.paliers
paliffadés à la loque, & relevés en maffe
lorfqu’ ils manquent par leur bafe. Au relie, à ma
connoiffance, la pratique.de ce relèvement n’a
lieu qu’à Montreuil près Paris. Voy e* Mur, Es p
a l ie r , L oque , Pa l is sag e .
t On peut recouvrir de Plâtre les murs en Pisé
& affûrer par-là leur con.fervation, en faifant des
réparations annuelles à cet enduit.
Les débris des murs en Plâtre fonj: un très-bon
amendement, qu’ on ne doit pas négliger d’employer,
foit dans la grande, foit dans la petite
culture. Voyei PLATRAS.
On peut fuppofer que l’emploi du Plâtre qui
n’a pas encore fervi, c’eft-à-dire, comme difent
lçs ouvriers, du Plâtre neuf, fous les rapports
de l'agriculture proprement dite, eft très-ancien
dans les pays où il s’en trouve; mais il eft certain
qu’il n’a jamais été fort étendu.
C ’eft à Mayer, cultivateur allemand, que les
agronomes doivent d’avoir te premier développé
par écrit lés avantages du Plâtre, & fait des expériences
directes pour les conftater. Depuis lors, il
a été extrêmement vanté dans les livres. Perfonne
aujourd’ hui ne doute de fon utilité,mais fon ufage
n’eft cependant pas encore aufli général qu’il fëroit
à defirer.-
La manière d’agir du Plâtre eft encore un problème.
Quelques perfonnes l'affinai lent à la marne,
&.én effet.il . doit jouir d’une partie de fes propriétés,
puifqu’jl offre les mê.mes compofans, au
gypfe près; d’autres croient, & Yvart eft du
nombre, que c’eft l’acide fulfurique qui joue le
véritable rôle ; ils fe fondent fur ce que les cendres
de tourbe, qui renferment des fulfates, produifent
des réfultats analogues; enfin d’autres, frappés de
la propriété que préfente le Plâtre d'accélérer
la putrëfa&ibn des matières animales, fuppofent
qu'il décompofe les gaz, & furtout l’acide carbonique.
Des obfervations qui me font propres conf-
tatent que le Piâtre des terreins primitifs , qui eft
prefque complètement exempt de terres étrangères
, agit avec plus d’énergie fur les_plantes,,
que celui des environs de Paris; ce qui prouve
que c’eft véritablement le fulfate de chaux qui en
fait le mérite, fous les rapports agricoles.
Laftérye,dans fon excellent Traité fur l’emploi
du Plâtre en agriculture, établit qu’il agit avec
d’autant plus d’énergie, que les racines des plante
s , fur les feuilles defqüelles. on le répand, font
plus fuperficielles, ce qu’il explique par la.plus
prompte arrivée à ces racines des élernens propres
à la végétation qu’il a fou tirés de l’atmofphère.
Quoi qu’il en foit, il eft certain que la véritable
manière d’employer le Piâtre, c’ elt. de le femer,.
réduit en poudre, fur les plantes lorfqu-elles commencent
à entrer en végétation , & que c’eft fur
les plantes à feuilles nombre ufes & a que ufes qu’ il
agit avec le-plus d’ interdite. Aivfi il produit peu.
d’effet fur le feigle, le froment & autres graminées,
& double les récoltes du trèfle, de la luzerne, des.
raves, & c . , furtout dans les terreins fecs.
- La queftion de favoir s’ il convient mieux d employer
le Plâtre cru ( c ’eft-à-dire.; au fortir de la
carrière ) n’eft pas encore réfolue d’une manière
abfolue; mais la pratique de beaucoup de cultivateurs
européens, & de tous ceux de 1 Amérique
feptentrionale, pays où on plâtre généralement
les prairies artificielles, eft en faveur du premier:
c’eft celui qu’aèt-iellement je confeille.
Plus le Plâtre eft div ifé, & mieux il fe fixe fur
les feuilles des plantes : c ’eft donc à le réduire1
exactement en poudre que doivent tendre les cultivateurs.
O r , le Plâtre cru eft bien plus difficile à-
mettre en cet état que le Plâtre cuit , & cette cir-‘
confiance foutiendra encore long-tems fon emploi.
C ’eft avec des efpèces de maffues appelées battes y
gros bâtons plus larges à une de leurs extrémités ,■
qu’on brifele Piâtre cuit dans les carrières des e n virons
de Paris, & cè moyen fuftït au but qu’ ont la
plupart des carriers, parce qu’il eft avantageux pour’
la bâtîffe qu’il ne foit pas trop fin; auffi les machines
imaginées pour fuppléer à fon battage
n’ont-elles pas été adoptées de ces carriers. Les'
cultivateurs qui emploient le Plâtre cuit, acheté
dans la carrière, font obligés de le paffer dans
un tamis de fil de fer ou de laiton, & de battre de'
nouveau la portion qui ne peut pas y paffer > juf-
qu’à ce que tout foit réduit en poudre.
Pour réduire.le Plâtre cru en poudre, il faudroit;
que les cultivateurs euffent une machine, car rl
deviendroit trop fatigant de le faire avec les
battes, & peu font difppfés à en conftruire, foit à
râifon de là dépehfe, foit à raifon de l’efpace,
qu'elle exigeroit ; ils doivent donc defirer l’acheter
prêt à être employé. Je ne doute pas que fi l’ufage,
en devenoit plus général, il ne s’établît, dans les,
campagnes , des machines deftinées à le réduire en
poudre.
Mais quelle machine eft préférable? La plus
fimple & la moins coûteufe. Par exemple , trois;
cylindres de pierre ou de fonce tournant horizontalement
les uns à cô;té des autres, au moyen d’un
engrénage mu par une manivelle; par exemple,;
un moulin à huile pu un moulin à cidre, c’eft à-
dire, une meule de pierre tournant de champ au
moyen d’un manège mu par un cheval ou un
boe u f, dans une rigole aufli de pierre. Je m’en tiens
même à cette dernière, qui peut fervir à plufieurs
ufages, & dont la conflruftion eft peu coûteufe
dans4es cantons où il fe trouve des pierres dures;
Voyei Moulin a huile.
Il y a lieff de croire que le Piâtre qui tombe à
terre dans l ’opération du plâtrage, n’agir qu’ à rai-
fou de la chaux, de l’argile & du fable qu’ il contient,
c ’eft-à-dire, comme agiroit la Marne
(voyeçce mot); mais nous manquons d’obfer-
varions direéles, de forte qu’on ne peut l’ affurer
pofitivement. Un fait qui cependant femble militer
en faveur de cette opinion, c’eft que le Plâtre
uni au fumier augmente fon énergie, comme la,
marne l’augmente dans le même cas.
Ün tems fombre & humide eft celui qui eft le
plus avantageux pour répandre le Plâtre fur les
plantes en végétation. Il faut cependant craindre
la pluie dans ce cas, car en le faifant tomber de
deffusles feuilles, elle diminue d’autant fon aétion.
Les grands vents font auffi une circonftance défavorable,
& ce par la même raifon. En confé-
quence, on doit préférer le répandre par un tems
calme, immédiatement après la pluie, ou le matin,
avant la difparition de la rofée. On choifit le moment
ou le trèfle“ou la luzerne commence à couvrir
entièrement le fol. Il n’y a aucun motif pour faire
cette opération en hiver.
Ce n’eft pas une chofe facile que de déterminer
avec précifion la quantité de Piâtre qui doit être
répandue fur une furface donnée de terrein, puif-
que ce.tte quantité doit néceffairement varier d’après
fa nature, Celle du fol, le genre de la culture,
Ja faifon, les circonftances qui ont accompagné
fon emploi, &c.
On penfe cependant généralement que la même
quantité en poids, que la femence de froment
qu’on femeroit fur un arpent, eft celle qui, terme
moyen , convient pour cette étendue de trèfle ou
de luzérne.
Le Plâtre cuit & pulvérifé perd d’autant plus fa
qualité pour la bâtiflè, qu’on le garde plus long-
tems ; mais il ne paroît pas qu’ il en foit de même
pour l’agriculture. Il fuffit de l ’empêcher d’être
mouillé. L ’entaffer dans des tonneaux défoncés
d’un bout eft une mefure dans le cas d’être con-
feillée : cru il fe conferve inconteftablement, à
l’abri de la pluie, auffi long-tems qu’on le defire.
Les effets du Plâtre fe font fentir peu de jours
après qu’ il eft répandu, lorfque d’ailleurs les circonftances
ne font pas trop défavorables, c’eft-à-
dire, quand fa difperfion n’eft pas fuivie d’une
grande féchereffe. Les trèfles, les luzernes , reverdirent
deux ou trois jours après , & acquièrent,
en quinze jours, le double de la hauteur de leurs
voifines non-plâtrées. J’ai vu dans un jardin des
choux éprouver une amélioration auffi rapide par
fuite de fon application.
S i , dans les pays chauds & humides, où on obtient
jufqu’ à douze coupes de luzerne par an, on
faifoit ufage du Plâtre, il eft probable qu’on aug-;.
rnenteroit de moitié’ le nombre de ces coupes.
Quel immenfe produit !
L’influence du Plâtre répandu fur les végétaux
dure plufieurs années, jufqu’à quatre, félon quelques
obfervateurs; ce qui eft difficile à expliquer
dans les théories ci-deffus énoncées. Peut-être
confond-on l’effet du Plâtre fur les feuilles 9 comme P'âtre , avec l’ effet du Plâtre fur.les
racines., comme marne ; c’eft ce que je ne puis décider.
Ce qui paroît plus certain, c’eft que le Plâtre,
en aéiivant la végétation, fait que les plantes
durent moins long-tems, & que le fol s ’épuife plus
promptement. On ne peut s’oppofer compléter
ment à ces deux effets que par des fubftitutionsde
culture & des engrais plus abondans ; maisleurs inr
convéniensfontcompenfés,& au-delà, lorfqu’on
enterre en fleurs le produit des récoltes comme
engrais. Voye-^ Récoltes enterrées.
A.infi que l’ont prouvé les expériences 4e M. de
Saint-Geniès, à.Pantiii près Paris, le Plâtre n’agit
pas ou agit peu fur les trèfles & les luzernes femées
•dans les terres qui en contiennent beaucoup. J'ai
fréquemment comparé, en.effet, les prairies artificielles,
femées fur les déblais des carrières à
Plâtre, à celles du voifinage, femées dans des
fables, ou des argiles exemptes dé Plâtre, & je ne
me fuis pas apperçu qu’ il y eût de différence marquée
Sc confiante dans leur végération. ( Bosè. )
PLATYLOBION. P l a t y l o b iu m •
Genre de plante de la diadelphie décandrie &
de la famille.des Légumineufes, dans lequel-fe pla>
cent fix efpèces, dont trois fê cultivent dans nos,
orangeries.
Efpeces.
i. Le Pla t y lo b io n élégant.
■ Platylobium formofum. Smith. De la Nouvelle
Hollande.
2. Le Pl a t y lo b io n à feuilles de fcolopendre.
Platylobium fcolopendrium. And. j) De la Noue
velle-Hollande.
3. Le Pl a t y lo b io n à feuilles ovales. -
Platylobium ovatum. And. T? De la Nouvelle-
Hollànde.
4. Le P l a t y lo b io n à petites fleurs.
Platylobium pàrvifiorum. Smith, f) De la Nouvelle
Hollande.
5. Le Pl a t y l o b io n à feuilles lancéolées.
Platylobium lanceolatum. And. f) De la Nouvelle
Hollande. : J 6. Le Pl a t y lo b io n à petites feuilles.
Platylobium mycrophyllum. And. T) De la Nou-
i velle-Hollande. -