
ii)ier perfectionnement. Depuis quelques années
on a employé des auges , appelées crèches ou
mangeoires , d’abord feparées de s râteliers, pus
réunies & ne formant qu’un corps, donc les mangeoires
font la baie. Il exifte des rateliers-man-
gcoires qui, au lieu d’être d’une feule pièce-continue
ie long d’un mur, font diviiïbies & féparé-
- ment tranfportables partout où l’on veut les placer
: moyennant des cordes qui y font attachées,
on les accroche à volonté à des piquets ou à de
forts doux j celles de M. Morel de Vindé font
.faites de cette manière. Par cette difpolition, les
fleurs , les.graines, les petites feuilles, . au lieu
d’être perdues, font ramaliees par les moutons &
leur profitent, on évite l’embarras d’apporter &
d’emporter les auges, & l’intérieur de la bergerie
n’en eft point obltrué.
Les râteliers fe compofent de fufeaux ou barreaux
de bois maintenus iupérieurement par une
traverfe , & implantés inférieurement dans la
-mangeoire. Quand d'y a entr'eux trop de largeur,
les bêtes avides s’y prennent la tête , quelles ne
peuvent plus en retirer ; j’en ai vu y périr étran-
-glées. L’elpace le plus convenable d’un fufeau à
l'autre eft de feize à dix-fept centimètres ( fix
pouces ) ; il ne- faut pas qu'il foit moindre. On
donne aux râteliers de l’intlinaifon, pour que les
fourages defeendent à la .portée des animaux. Si
on la donnoit trop forte , les débris des fourages"
tomberoient fur les toifons & les gâteraient. 11
faut que cette inclinaison foit prefque verticale ou
perpendiculaire. Tantôt la mangeoire eft de deux
pièces, dont l’ une eft une bande qui en fait le bord,
tantôt d’ une feule pièce creufée en cuiller : cette
dernière forme eft préférable, parce qu’elle réfifte
aux divers frottemens & aux violens coups de tête
des béliers.
Dans les bergeries étroites on établit des râteliers
feulement le long des murs; dans celles qui
font larges, on en place un double au milieu ; ce
qui fait quatre dans la largeur, non compris ceux ;
des extrémités. Les uns fe nomment râteliers /impies
, & les autres râteliers doubles pu doubliers. Les
extrémités de chaque râtelier doivent être fermées
, pour qu'aucune bête n’y entre, & les an- !
gles émouffés, pour éviter les accîdens.
Un point qu'on ne doit pas négliger, c’ eft de
mettre le berger à portée de veiller fur fon troupeau
pendant la nuit. Pour cela, il faut qu’il ait
une chambre qui communique avec la bergerie ,
ou qu’on lui en pratique une de planches, en forme
de lbupente, dans la bergerie même, une échelle
ordinaire ou un efedier de meunier fuffira pour y |
monter & en defeendre. II en refulte quelquefois
un inconvénient; c'eft que le berger, pour ne
point éprouver de froid , tient toutes fes ftnêtres
.exactement fermées: c ’eft au maître à prendre des
mefiires pour y remédier.
Au tems de l’agnelage, il fera indifpenfable de
tenir de la lumière dans la bergerie, au moyen.
d’ une lanterne de verre grillée, pour prévenirlaJ
incendies.
Définfeâion des bergeries.
Pendant une maladie psftilenvielle & conta«
gieufe des bêtes à laine, il eft utile de tenir les
bergeries propres, d’y procurer à l’ air une libre
circulation & d’y renouveler la litière. Quand la
maladie eft paffée , on doit procéder à une,défnv
| feétion, pour purifier le local avant d’y remettre
des animaux.
On a long-tem s pris confiance dans des fumigations
aromatiques, telles que celles qui fe font en
brûlant des branches ou des graines de genièvre,
ou des fubftances réfine ufes ; mais il ne s’agit pas ici
de fubftituèr une odeur agréable à une, odeur iri«
feête. Les fumigations, fi elles n’ont pas l’avant.igs-
de neutraliser les gaz pernicieux ou d’éteindre
l’aClivité des miafmes funelies / ne font bonnes à
rien. On en a fenti l’ inutilité ; on leur a préféré
enfuite des vaporllations de vinaigre , qui n’ont
pas été plus efficaces.
Les vrais moyens font les fuivans r d’abord on
ôtera tout le fumier , on ouvrira lesfiportes & les
fenêtres, on lavera à l’eau bouillante les râteliers,
; les mangeoires & les murs jufqu à tfn mètre (trois
pieds) de hauteur; on enlèvera fix. centimètres
(deux pouces) de terre , & l ’on : en fubflicuera
d’autre ; enfuite on emploiera une methude qui,
pour bien remplir le but qu'on lé-.propofe > flM
concourir avec les moyens de propreté que je
viens d’ indiquer. On a éprouvé d’heureux effets
de cette méthode, qui eft due à M. Guy ton de
Morveau. Voici en quoi elle confilte.
M O U
Leur (iiffocante qui fe dégagera & remplira l'in- j
Lourde la bergerie; on n'en ouvrira les portes
lies fenêtres que quand cette vapeur fera entié-
Lment dillïpée ; alors on pourra y faire entrer les
pimaux.
A ddition au mot C L A V E A U .
TA la page 166 du tome III, à l’occafion du
[claveau, j’ai fait voir qu'on pouvoit inoculer
[e claveau avec du pus des boutons formés dans
Lue maladie. J’ai cité des exemples, & particulièrement
un eflai que j’ ai fait il y a trente ans :
Rajouterai quelque chofe d'après les connoiflfances
Lquiies depuis cette époque.
[ A peine a- t-on vu les fuccès de la vaccination ,
Imployée.fur l’homme pour le préferver de .la
beute-vérole, qu’orna conçu l’efpérar.ce d’appliquer
utilement cette pratique aux bêtes à laine
afin de leur éviter les effets ou les fuites funeftes
du claveau. Malheureufement il a; été prouvé par
pes expériences bien combinées & exécutées avec
tout le foin poftible , à Verfailles, fous la dir.ee-
lion.de M. Voifin, dodleur en chirurgie, &ç. & c .,
[que la vaccination étoit infuffifante contre ce
Séau. On s’eft rabattu fur l’inoculation du claveau
[lui-même. Dans differens pays, plufieurs perfonnes,
outre M. Voifin, s’en font occupées ; favoir:
M, Huzard, infpedteur-général des écoles v é té - .
Binaires, fur le troupeau de M. le comte fénateur
[Chaptaljà Chanteloup (Indre & Loir) j M. De-
Hiannel, à Sedifcourt, arrondiffement de Saint-
pubert 5 M. Allaire » adminiftrateur des forêts,
pans le département de la Marne ; M. de Barban-
KoiSjdans celui de l’ Indre; M. de Lafayette,dans
[celui de Seine & Marne ; M. Picot de Lapey-
Boufe, dans celui de la Hau ter Garonne, &c. &C"; -
J’ai moi-même demandé au minière de 1 intérieur,
[qui m’y a autorifé, à Faire inoculer le troupeau de
lia bergerie impériale de Saint-Georges de Ronains,
département du Rhône ; un dépôt de béliers du
■ Gouvernement, placé chez M. Bertier, à Rovillé,
département delà Meurthe ; & un autre chez
pi. Jourdheuil, à Veux suies , département de-la
■ Côte-d’Or. Dans toiis ces endroits, à la vérité
j & dans d'autres encore, dont le nombre
■ commence à fe multiplier , on n’a pas eu de
Ifuccès. 11 y a même des propriétaires qui ont
■ éprouvé des pertes,,foit parce qu’on s’y eft mal
■ pris, foit parce qu’on n’ a pas ufé de toutes lés pré-
Icautions convenables, foit parce qu’on n’a pas choifi
■ le tems favorable. En général, la plupart des opérations
ont réuffifans accidens, & ont mis lesani-
Imaux à l’abri de la contagion du claveau.
I L’exemple de ce qui s’eft pafié à Roviile & à
|Veuxaules,à Roviile furtout, a eu beaucoup
■ ^imitateurs dans les enviions. On a vu avec plaifir
■ âes propriétaires de troupeaux adopter cette rné-
Jtnode, à laquelle il ne manque que quelques
■ «iairciffemens fur les caufes du défaut de fuccès.
M O U 3 g ï
& même des accidens qui ont eu lieu dans certains
pays, . • • r . .
Je rie crois pas inutile de rapporter ici les précautions
que j'ai indiquées, aux dépositaires de
béliers du Gouvernement, de Roviile & de
Veuxaules, puifqu’ ils en ont profité.
i° . Ne pas approcher trop près les bêtes clave-
leufes de celles à inoculer.;
i ° . Opérer par un tems d’une température modérée,
c’eft-à-dire , au printems ou en automne;
3°. Faire deux ou trois piqûres feulement, en
fouîevant légèrement l’épiderme , fans attaquer, la
peau & fans répandre du fan g ;
4°. Faire les piqûres au plat descuifles, fur les
côtés de la poitrine, en arrière des coudes;
y°. Inoculer peu d’animaux avec le virus du
claveau naturel , mais faire un plus grand ufage
du virus du claveau artificiel, qu’on croit plus
mitigé &: plus bénin ;
: • 6°. Ne pas employer la matière trop avancée ,
mais un peu avant fa maturité dans les boutons ;
ce point eft important pour la faifir au moment ou'
elle n’eft pas dégénérée : c’eft au fond du bouton:
qu’elle mûrit le plus tôt; on la prend ou de côté
ou à la iurface ; on n'épuifera pas un bouton ;
7°. Choifir de préférence le pus fur des bêtes
qui ne font pas bien malades, & dont le claveau
eft bénin ;
86. Tremper lé bout de l’inftrument dans l'a
matière du bouton, pour l’appliquer fur l ’enta-
mure ou l’effleurure , fi je puis m’exprimer ainfi ,
faite à l’endroit de l’infertion , & immédiatement
après,- paffer le doigt par-deftüs.
Les uns, pour inoculer le claveau, emploient
la lancette ordinaire ; d'autres , une aiguille légèrement
cannelée & montée avec châffe. Le virus fe
place dans la cannelure ; on introduit l'aiguille fous
l’épiderme. Pour opérer en grand, il faut deux
aiguille sd on t une fe charge pendant que Lautre
pofe la matière : cet hJtruuient eft préférable à lac
lancette. '
On doit contenir Les animaux, fans cependant
les gêner, pour que l ’inoculation fe faffé bien.
Si elle ne produit aucun effet, au bout de quelque
tems on la répète.
' Il ne faut pas faire fortir les animaux fournis
à l’ inoculation, par le mauvais’.tems.
- S’il furvenoit déjà gangrène.aux plaies des infer
dons , il ferait prefiant de faire des fcarifica-
tions , & de panfer d’abord avec des lotions fré-
quentes.de vinaigre 8c d’eaurde-vie camphrée , &
enfuite d’y appliquer des compreffes trempées dans
| une diffolutron d’eflencè de térébentine, par de
l’eau-de-vie camphrée; pendant ciuq ou fix jours
on donnerait aux animaux qui éprouveraient cet
accident, le matin & le foir, un verre de décoc-
! tion de racine de gentiane.
Le régime des autres fera un peude fon gras
& ‘de grains concaffés, & des fou-rages choifis- 1 ( Tbssidr. )