
C et arbriffeau n’ayant pas encore été introduit
dans nos jardins , je n’ai rien à en dire de plus.
( B o s c . )
P É R O T . C e nom fe d o n n e , dans quelques
l ie u x , aux baliveaux de deux âges. Voye% B o i s
(E xp loita t io n d es ) dans le Dictionnaire des Arbres
& Arbuftes.
P É R O T Ë . P e r o t i s .
Genre de plante de la triandrie d igynie & de la
famille des Graminées, établi aux dépens des Ca-
namelles, & qui renferme deux e fpèces, dont aucun
e n’eft cultivée dans nos jardins. I l eft figuré
pl. 46 , fig. 3 , des Illustrations des genres de La-
marck.
Efpèces.
1. La Pérote à larges feuilles.
Perotis latifolia. W i l ld O D u C ap de Bonne-
Efpérance.
2. La Pérote à plufieurs épis.
Perotis poiyjlackia. W illd . if D e l’Iade. (B o s c .)
P E R S IC A I R E : efpèce de plante du genre
des Renouees. V oy t[ ce mot.
P E R S IL . A p ium.
Genre de plante de la pentandrie digynie & de
la famille des Ombtllifères, dans lequel on compte
trois efpèces j dont deux font l’objet d’une culture
très-étendue dans nos jardins. Il eft figuré pl. 196;
d es lllufirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. Le Persil commun.
Apium petrofelinum. Linn. cf D u midi de l’E u rope.
2. Le Persil ache.
Apium graveo le ns. Linn. d* D u midi de l’E u rope.
3. Le Persil céleri.
Apium dulce. o* du m idi de l’Europe.
Culture.
Quoique le Perlil croiffe naturellement dans les
bois h um id es , c’eft-à-dire, qu’il fe plaife mieux
dans les terres légères & fraîches, il s'accommode
de tous les fols i il faut feulement les labourer
profondément, & n’en remettre à la même place
qu’après quelques années. L es fortes gelées lui
nuifent, furtout quand il eft expofé au m id i, fitua-
tion qui fait qu’il pouffe plus tôt au printems &
plus tard en automne i mais ces gelées attaquent rarement
fes racines 3 de forte qu’elles nef caufent
qu’un retard de jouiffance, ce qui ne doit pas empêcher
d ’en placer à ces expofïtions, ainfi qu’à
celle du n o rd , pendant l’é té , parce qu’il y eft
plus beau & plus doux. Les fumiers altérant fon
od e u r, ne doivent être employés qu’avec parcimonie
, quoiqu’ils le faffent pouffer avec beaucoup
de vigueur.
O n peut femer le Perlil pendant toute l’année,
les gelées exceptées 3 cependant c’eft généralement
au printems qu’on le fa it , parce qu’il a le tems de
fe fortifier, & q u e , durant un an & d em i, il y a
certitude d ’en a voir toujours la quantité nécef-
faire à la confommation ou à la vente. On doit
préférer le mettre en rayons écartés de quatre à
fix p ou ces, comme pouilànt mieux & fourniflant
davantage de feuilles, qu’en planches pleines. Sa
graine doit être enterrée d’un demi-poucej elle ne
lève qu’au bout de quarante jours, 6c quelquefois
plus : il faut l’arroler dans la féchereffè. Le plant
levé ne demande plus qu’à être fardé dans le be-
fo in , & biné une ou deux fois dans l’année.
Très-fréquemment c’eft en bordure qu’on fème
le Perlil, parce qu’ainfi difpofé il foutient les
terres, fait ornement , & produit plus abondamment
des feuilles.
L a coupe des feuilles de Perlil peut commencer
dès qu’il en a c inq à fix, & être continuée prefque
fans interruption jufqu'à ce que la maturité de fes
graines foit effectuée, après quoi il périt. Ordinairement
on pratique cette opération avecun
couteau » mais le m ieux eft de la faire avec l’ongle,
& feuille à feuille 3 car les feuilles étant auffi effen-
tielles à la vie des plantes que les rac in e s, les
couper toutes, c’eft retarder leur reproduction.
Lorfqu’on a foin de couper les tiges du Perlil à
mefure qu’elles montent, on.retarde la mort des
pieds 3 mais on ne fait pas habituellement ufage de
ce moyen , le produit des ferais de l’année étant
propre à être -employé à l’époque où on le peut
utilement pratiquer.
Quelquefois les vaches mangent les tiges du
P e r lil, d’autres fois elles les refuiènt 5 les cochons
les mangent toujours, & encore mieux les racines.
Lorfq u ’on n’à pas de beltiàux, on ne doit pas
jeter ces tiges, comme ié font tant de jardiniers,
mais les réunir avec les autres débris du jardin pour
les mettre dans la folfe aux fumiers.
Dans beaucoup de lieux on deffèche les feuilles
de Perlil pendant l’é té, par leur fimple expofîtion
à l ’air , & on les conferve dans des façs de papier
pour la confommation de l ’h iver : au moment de
s’en fervir on les fait tremper dans l’eau; 3 mais ces
feuilles ont perdu une grande partie de leur odeur
& de leur faveur.
C om m e je l’ai déjà dit p lus h au t , il eft des pays
o ù on mange les racines du Perlil. C ’eft feulement
aux approches de l’hiver qu’on commence à les
arracher pour cet o b je t , & on doit ceffer dès que
le printems . remène leur végétation. Leur plus
grand défaut eft leur peu de groffeur, mais il elt diminué
lorftpfon cultive la variété citée plus bas.
E iles font très-nourriffantes & très-échauffantes. Je
voudrois que leur ufage fût plus répandu en France.
L a récolte des^gtaines dit Perlil ne doit pas être
faite' indifféremment fur toutes les ombelles', T
confiné c’eft l’u fage, mais feulement fur celles qui
fe font développées les premières , & où elle eft
la plus greffe. Si la maturité de cette graine n’eft
pas complète, elle ne lève pas ou donne de foibles i
productions : quoiqu’elle refte bonne pendant trois !
anr, il vaut toujours mieux femer celle de la der- ;
nière récolte.
Dans les écoles de botanique on fème tous les
ans, en place* quelques graines de P erfil, de forte
qu’il y a toujours des pieds jeunes & vieux. (
Le Perlil commun préfente.plufieurs variétés
qu’on ne recherche pas infiniment, mais dont i
quelques-unes ont cependant dès avantages mar- }
qiiés. Ainfi le Perfil a larges feuilles produit davan- i
rage.; le Perfil à feuilles frifées a un ajpeét plus ;
agréable 3 le Perfil a feuilles panachées a un afpeéfc 1
plus finguiier 3 le Perfil a groffes racines elt prête- I
rable lorfqu’on veut manger, fes racines. Cette [
dernière, q u ’on connoït peu en France, eft fort re- I
cherchée dans certaines contrées de F Allem agn e ,
où elle remplace le céleri, dont elle ne diffère que I
par moins de groffeur & plus de faveur & d’odeur, j
Toutes les parties du Perfil commun font odo - j
rantes & â c res, principalement fes graines : on
en fait un allez fréquent ufage en médecine & 1
l’art de la cuifihe ne peut aujourd’hui fe palier de I
(es feuilles ; auffi fa culture eft-elle générale en ]
Europe & dans tous les pays habités par des E u - j
ropëens.
Le Petfil ache croît fur le bord des e a u x , où i l ]
formé des touffes remarquables par leur largeur & I
leur hauteur. Les beftiaux n’y touchent pas. Q u o i- I
que ne devant fubfîfter que deux ans, ces touffes j
fe confervent fouvertt cinq à f ix , parce que tous j
les oeilletons ne portent pas graine en même tems, 1
& que ceux qui ne le font pas pouffent de nou- j
veaux bourgeons latéraux , & ainfi de fuite ,.juf- !
qu’à ce que le terrain foit fatigué de les porter, j
On peut en placer avec avantage, de loin en lo in , j
des pieds dans les lieux fraisées jardins payfagers. j
Une fois introduite dans les écoles de botanique,
on peut y conferver long-tems cette efpèce,
en réduifant chaque année la largeur de fes touffes,
& en lui donnant de nouvelle terre.
La plupart des botaniftes regardent le Perfil céleri
comme une variété du Perfil ache 3 mais quoique
je reconnoiffe toute l’influence de la culture
fur les germes des plantes, j’ai peine à me ranger
de leur avis. Q u o i qu’il en foit, le céleri offre plu- ■
fleurs variétés,- dont les plus connues font :
i°. Le céleri lo n g , ou grand céleri, o u céleri i
tendre, ou céleri creux. C ’eft le céleri qu’on cultive ?
le plus à Paris. O n lui connoït deux fous-variétés, I
dont l'une a la racine rofe , & l’autre les feuilles I
petites. Cette derniere eft la plus délicate au goût * i
mais elle eft très-fenfible aux gelées.
î°. Le céleri court eft moins élevé, m oins ten- I
dre, plus vert & plus hâtif que le précédent : on
ne Ig cultive qu’à raifon de ce dernier avantage.
30. Le céleri branchu fe d iv ife , dès le collet de
la rac ine, en plufieurs oeilletons, de forte que
chaque pied femblé être la réunion de plufieurs;
Sa hauteur & fa couleur le rapprochent du précédent
, mais il eft bien plus agréable au goût.
4°. L e céleri rave ou céleri à groffe racine a la
racine de la groffeur du p o in g 3 fes feuilles s'étendent
fur la terre : on n’en mange que la racine ,
qui eft extrêmement délicate, furtout lorfqu’elle
eft cuite. C ’eft la variété qu’on cultive le plus dans
le midi de la F ra n ce , & celle que je préfère. E lle
produit une fous-variété à racine veinée de rouge;
U n e terre profon de , légère, humide & fertile,
eft celle où le céleri profpère le m ie u x , & l’art
de le cultiver confifte principalement à donner ces
qualités à celle qui ne les poffède pas, par des labours
, des arrofemens & des engrais.
E tant o riginaire des pays chauds , le céleri, fur-
tout dans fa jeuneffe, craint l’effet des gelées >
ainfi il faut, dans le climat de P aris, ou retarder
les ferais jufqu’en mai, ou femer co.ntre un mur
expofé au m id i, & garantir le plant par des pailla
iffons ou autres abris. Quelques jardiniers le fè-
ment même fur couche 3 mais on peut toujours
s ’en difpenfer quand on ne veut pas a voir du céleri
avant fa fa ifo n , qui commence en feptembre &
dure jufqu’en mars de l’année fuivante. C elui donc
on hâte la végétation eft fujet à monter en graine
& par conféquent n’eft plus propre à l’objet pour
lequel on le cultive.
L a graine de deux ans eft préférable à celle de
l annee, parce que les pieds qui en proviennent,
font moins fujets à l’inconvénient précité.
P ou r bien opérer, on fème du céleri à trois
époques différentes, féparées de quinze jours ,
afin que celui qu’on ne d oit confommerqu'à la fin
de l’hiver foit en état d'être butté feulement aux
approches des gelées.
L e ferais du céleri doit être très-clair, afin d ’avo
ir du plant, v ig o u re u x , car c’eft de cette vigueur
que dépend la beauté des pieds à venir. I! s ’atrofe
fréquemment, 8c même fe recouvre, de fumier
court , pour que le terrein conferve mieux fon-
humidité.
Lorfq u ’on a femé fur couche pour avoir du céleri
hâtif, la néceffité d’épargner le terrein force
de repiquer le plant iorfqu’i! n’a encore que trois
à quatre pouces de haut / & alors on le met en
pépinjère , 2 quatre pouces de diftance, pour le
placer à demeure, fix femaines après, au double
de cette diftance 3 mais ces deux tranfpjantations
le retardent néceff ai rement, & on doit les éviter
quand oh fème en pleine terre.
Dans le midi de la France on replante le céleri
fur de petits ados, & on laiffe entre leurs rangs un
intervalle d ’un pied qu’on creufe en rigole, & dans ■
lequel on fait venir l’eau des irrigations. C om m e
c e f f le céleri rave ou le céleri branchu qu’on y
préféré, comme je l’ai dit plus haut', 011 le butte
peu,
G g g g ij