
La dernière, beaucoup plus grande dans toutes
fes parties ; devroit être préférée à la feptième
pour les grandes cultures j mais elle eft encore extrêmement
peu répandue. J’ invite les amis de la
culture, qui font à portée de la multiplier , de lui
donner tous leurs ioins. J’ai vu de fes épis avoir
plus d'un pied de long. Non-feulement on peut la
reproduire de graines, mais encore par le déchirement
des vieux pieds en hiver , déchirement
qui fuffit , au bout de quelques années , pour en
avoir des champs entiers , en plantant le produit
à un pied de diftance, furtout fi elle fe trouve
dans un bon terrein, tant fes touffes ont de pro-
penlîon à groflir. On peut aufîi la placer avec plus
davantage que toutes les autres, qui cependant
n’y font jamais déplacées, le long des allées, à
quelque diftance des maffifs, dans les jardins paysagers
, où elle fe fera remarquer par fa beauté &
Ton élégance.
Nous poffédons dans nos écoles de botanique
les trois elpeccs frutefeentes , qui s’y tiennent en
pots remplis de terre à demi confiftante, pour
pouvoir les rentrer dans l’orangerie aux approches
des froids. Le voisinage des jours leur eft avantageux
, furtout à la quatrième , qui pouffe pendant
l’ hiver. Toutes fe mulipiient très-facilement par
boutures & par marcottes faites au printems j quelquefois
auffi elles pouffent des rejetons qu’on enlève
à la rrême époque pour les planter féparé-
ment. On renouvelle en partie leur terre tous les
ans, en automne. 11 c il bon de rapprocher de tems
en tems leurs branches pour les empêcher d’être
trop diffufes. Cesplanres, fans être belles, ne laif-
fenc pas que d’ajouter à l’agrément des ferres.
ÇBosc.)
PIMPRENELLE D’AFRIQUE. Voyez MÉ-
IIANTHE.
PIMPRENELLE BLANCHE. C ’eft. le B o u -
CAGE.
PIMPRENELLE SAXIFRAGE. C ’ eft encore
le Boucage. Voyez ce mot.
PIN. P I N U S .
Genre de plante de la monoécie & de la famille
des Conifères, qui réunit plus d’une vingtaine
d’arbres, dont p'ufieurs font indigènes à l’Europe,
& la plupart font cultivés dans nos jardins. 11 en
fera fait mention très en détail dans le Dictionnaire
des Arbres & Arbuftes. ( Bosc. )
PINAIOUA: nom d’un C o r o s so l de Cayenne
( anona longîfolia Aubl.).
P1NASTRE. On appelle ainfi., & le P in cult
i v e , & le Pin c em b r o , & le Pin m a r it im e ,
& le Pin s y l v e s t r e .
PIN AL G A . C'eft i’ A r e c . Voyej ce mot.
P iN C E R , PINCEMENT : opération de jardinage
, qui confifte à couper avec l ’ongle l’extrémité
d*un bourgeon en état a& if de végétation.
L e but de cette opération eft d’arrêter ia croiflance
en longueur du bourgeon , ou pour lui faire
pouffer des bourgeons latéraux, ou pour le forcer
à gvofïir, ou pour augmenter la précocité, la
groffenr & la bonté des fruits, ou pour accélérer
l’ époque de fon A outement. Voyez ce mot 5c
le mot G reffe.
Les divers réfultats du Pincement s’expliquent
par le principe que la fève tend toujours à monter
directement, & que lorfqu’elle eft forcée de s’arrêter,
elle reflue dans fes vaiffeaux, & porte fon
aCtion ou fur les boutons,, ou fur le fruit, ou fur
le bois, félon l’époque où ce Pincement a eu lieu.
D’après cela, on doit juger que le Pincement eft
fort utile entre des mains habiles, mais qu’il peut
beaucoup nuire s’il eft fait à contre-tems.Lentement
de l’ exécuter ne peut être indiqué , puif-
qu’il varie non - feulement dans chaque plante,
mais dans la même plante, chaque année , félon le
terrein, félon l’expofition , félon l’époque de la
plantation, félon la faifonantérieure,félon l’objet
qu’on a en vue, &c. &c. La pratique feule peut
guider les cultivateurs dans ces cas.
Les P o i s , les Feves de m a r a i s , les Hari-
c o t s , les Melons & autres plantes annuelles,
qui fe cultivent dans des terres très-fertiles, font
furtout toujours pincées au moment où elles font
en fleurs} pour Les empêcher de trop pouffer en
hauteur, & obliger la fève à fe porter fur leur
fruit, afin de le faire groflir davantage & d’accélérer
fa maturité. Voyez les mots précités.
On eft déterminé à pincer les gourmands qui
naiffent fur les efpaliers & en général fur tous les
arbres fruitiers, afin de s’oppofer à ce qu’ils continuent
de croître , & d’enlever la fève aux branches
} fi on ne les pinçoit pas, une partie de ces
branches ne porttroient que de petits fruits,
même point de fruits, & finiroient par périr.
Voyez Pêcher.
11 eft des arbres à qui on veut former une tête
dans les pépinières , & c’ eft en pinçant l’extrémité
de leur tige montante , qu’on y procède ordinairement
, quoiqu’on pût arriver au même but par le
retranchement, en hiver, de la branche terminale
, parce que l’on gagne une année à le faire.
Lorfqu’on veut conferver une forme régulière
aux arbuftes en tête & aux plantes vivaces ou annuelles
, lorfqu’on veut multiplier le nombre de
leurs fleurs, on pince également l’extrémité de
leurs bourgeons avant le développement de ces
fleurs.
Plufîeurs arbres étrangers entrent fort tard en
végétation dans nos climats, ne pourroient
fournir de bons yeux pour leur greffe en écuflon,
à l’époque où ceux de nos climats, fur lefquels ils
peuvent être greffés, font en état de les recevoir.
Pour accélérer la formation de leurs yeux, pour
me fervir de l’expreflion technique, on pince l’extrémité
de leurs bourgeons, & on gagne, par ce
feul moyen , une anticipation de h u it , dix &
même quinze jours. V o y e z G reffe.
D’après le même principe, on eft fouvent déterminé,
dans les pépinières , à pincer l’extrémité
des bourgeons de certaines efpèces d’ arbres des
pays chauds , . qui fupportent cependant la pleine
terre, qui a o u t en t (voyez ce mot ) trop tard
leur bois, foit parce qu’ils ont été greffés tard, foit
parce que l’automne a éfë froid, & c . & on parvient
par-là à empêcher les effets des gelées fur eux.
Dans la grande agriculture, à raifon de ce que
cette opération demande beaucoup de bras, il n’ y
a que la vigne qu’on pince > mais il eft beaucoup de
circonftances où ongagneroît à en faire ladépenfe,
principalement pour les fèves ne marais, les pois,
ieslupins, &c.
La radicule des grofles graines germées, telles
que celle des noix , des amandes, des glands, &rc.,
fe pince auflï pour empêcher le développement du
pivot dans les arbres qu’elles doivent donner, &
affur^r par-là leur reprife lors de leur T r a n s p
lan t a tion . P oyez ce mot & le mot Piv o t .
(Bosc. )
PINCKNEYE. PlNQKNETA.
Genre de plante de la pentandiie monogynie &
de la famille des Rubiacées, qui eft fort voifin des
quinquinas, & dans lequel il ne fe trouve encore
qu’une efpèce découverte par Michaux dans la
Floride, rapportée par moi en Europe, & que j’ai
cultivée en Amérique & en France.
Dans fon pays natal le Pinckneye croît dans lés
fables humides, forme des buifïbns de huit à dix
pieds de haut, & fleurit pendant une partie de
l’été; Il fe multiplie, i°. de graines , qui fe fèment
auffi tôt qu’elles font mûres j 2°. de racines; 30. de
marcottes j 40. de boutures faites au printems,
dans un lieu frais ou ombr-agé , & dont peu manquent.'
Dans les jardins de Paris , le Pinckneye demande
la terre de bruyère , l’orangerie pendant
l'hiver & des arrofemens abondans en été. Il ne
fe multiplie que par les deux derniers moyens,
furtout par marcottes, qui s’enracinent dans i?année
& peuvent par conféqtient être féparées de
leur mère au printems fuivant, & traitées comme
les vieux pieds.
Je ne doute pas que le Pinckneye fera un jour
cultivé en 'pleine terre dans les parties méridionales
de la France, & à plus forte raifon en Italie
& en Efpagne , & qu'il devienne un objet très-
important, à raifon de ce qu’il appartient réellement
au genre des Quinquinas, & que fon écorce
eft propre à être fublticuée à ia leur. Je foliicite les
amis de l'humanité, qui habitent le climat propre
a cet arbufte, d’accélérer ce moment ; en s'occupant
avec zèle de fa multiplication & de fa propagation
; c’eft d’ailleurs un arbufte d'un bel afpeél
lorfqu’il èft en fleurs , & par Iconféquenc dans1 le
cas de fervir à l'ornement des jardins payfagersv
{Bosc,')
PIN ELLE : nom de TEfecpa dans quelques
lieux. Voyez Sa p in dans le Dictionnaire des Arbres
& Arbuftes.
PINETS. Les champignons bons à manger portent
ce nom dans le département du Var.
PINTADE ou PEINT A DE, numiJa meleagris
Linn. : oifeau d’ Afrique, naturalisé dans l'Amérique
méridionale, un peu plus gros qu’ une poule ,
remarquable par (es couleurs, dont la chair eft
regardee comme très-favoureoife , qui a été réduit
en dom eft i cité , & qu’on voit a fiez fréquemment
dans nos baffes-cours. Voyez le Die-
1 lionnaire d1Ornithologie.
Le naturel de la Pintade ne permet pas de l’élever
en grande quantité, furtout avec les autres
volailles, i° . parce qu’elle ne fouffre pas la concurrence
& qu'elle eft méchante; 2°. parce qu’elle*
ne peut s'aftreind.e à refter dans une cou r, quelque
bien nourrie qu’elle foit; 3°. parce - qu’elle
devafte les jardins & les champs voifins. En conséquence
on n’en tient qu’un mâle & une ou deux
femelles dans chaque ferme , quoiqu’un mâle
puifîe fuffire à douze femelles.
Le cri de la Pintade eft peu agréable, & il eft
fréquemment répété, ce qui éloigne d’elle quelques
perfonnes dont i’oreiile eft délicate. Elle partage
cet inconvénient avec le paon. Du refte > ce
cri peut être regardé comme un pronoftic utile j.
car il fe fait entendre principalement aux approches
de la pluie.
On diftingùe le mâle de la Pintade de la femelle,
à fon corps plus p etit, aux couleurs plus
foncées^ de fon plumage , à fon cri plus aigu i
enfin, à la dénudation de fa tê te , qui eft bleue,
tandis qu’elle eft rouge dans la femelle.
La nourriture de la Pintade eft la même que
celle des autres volailles ; cependant elle eft plus
carnivore que les poules, & efeft pour fatisfaîre
ce goût, qu’elle s’ éloigne fi fouvent de la baife-
cour, qu’elle monte fur les tas de b o is , fur les
murs, les toits, Src^Cette nourriture animale lui
eft principalement né<efla>re dans la première jeu-
neflè, c’ eft-à-dire -, avant fa première mue.
Il eft difficile d'obliger les Pintades femelles à
pondre dans un poulailler ; toujours elles thoifif-
fent, comme les dindes, un endroit couvert par
des arbuftes ou de grandes plantes , à quelque dife
tance de la maifon, pour y dépofer leurs oeufs }
endroit qu’on ne peut découvrir qu’en ies farfaut
fuivre, ou par haferd. Si-un 1 aille ces oeufs elles
q en pondent guère plus de v in g t, qui eft la quantité
qu’ elles peuvent couver 5 mais fi on les enlève
à mefure, à un près, elles en pondent plus d’ uri
cent. Leur ponce commence dans les premic rs
jours de mai, & dure trois mois, pourvu qu’elle
ne foit pas interrompue.
Quoique la Pintade femelle foit très-bonne
couveufe, ou eft sffez généralement dans• i’ ufagè
de faire couver fes oeufs aux poules ou aux dindes:
on y gagne ati moins, i° . de faire les couvées
plus tô t>. 2 ° .vdetre. plus maître des-petits