
cetts plante fe font voir avec plaifir, à ralfon dés j
variations en blanc, en gris, en brun , en rouge, I
en jaune, & c . que préfentent leurs fleurs, qui font
en outre quelquefois doubles, & dont la fingu-
lière nature frappe les regards les rnoins attentifs.
Pour conferver les belles variétés, il faut réfer-
ver des pieds auxquels on n'enlève pas les fleurs,
& ne prendre la graine que fur celles de ces fleurs
qui fe font épanouies les premières.
Dans le midi de la France, l’ Immortelle commune
vient prefque partout où le terrein eft fec &
l’expofuion chaude. Elle n’y demande pas même
le foin d'être femée. .
- Le Catalogue du Jardin du Mufeum de P ans n indique
qu'une feule efpèce d'immortelle du Cap
de Bonne-Efpérance comme s'y trouvant : c eft la
feptième ; cependant j’ y en ai vu fucceflivement
plus d'une douzaine. La caufe de cette rarete actuelle
des efpèces de ce genre, dans cette riche
collection, tient à ce que toutes périffent facilement
par fuite de l'humidité de nos orangeries
pendant l'hiver, & que la correfpondance avec le
Cap de Bonne-Efpérance, dont on en rècevoit de
tems en tems des graines, eft interrompue depuis
plufieurs années, à quoi il faut ajouter quelles ne
donnent prefque jamais de bonnes graines dans
notre climat, j p f .
Il paroît qu’ il s’ en cultive douze ou quinze dans
les jardins des environs de Londres ; mais on ne
peut les envoyer en France , tant à raifon des cir-
conftances politiques, que parce qu elles fouffrenr
très-rarement le tranfport, par la même raifon que
ci-deffus, c’eft-à-dire , l’humidité où elles fe trouvent
dans les caiffes qui les renferment.
Pour conferver ces plantes, il faudrait une
orangerie qui leur fut fpecialement confacree, &
où elles fuffent en affez petit nombre pour être
toutes auprès des jours, & pour n y pas répandre,
d’humidité. ■
Une terre de bruyere, rendue un peu conlit-
tante par fon mélange avec un tiers de terre franche,
eft celle qui convient le mieux aux Immortelles
originaires du Cap de Bonne-Efperance.
Excepté dans les grandes chaleurs de l’é té , il ne
faut leur donner que les arrofemens ftriétement
nécèffaires à leur confervationf Les boutures def-
tinées à les multiplier fe feront au premier prin-
tems, fur couches & fous châlfis, mais en prenant
garde à l’excès d’humidité qui y règne affez fou-
vent. Ces boutures, bien conduites, fieuriffent la !
même année,.& ne demandent pas d'autres foins
que ceux qu’on doit donner aux vieux pieds. Dumont
Coutfet confeille de choilir, pour faire des
boutures, les branches qui auront porté des fleurs,
& dont on aura avancé la foliation en coupant les -
fleurs peu après leur épanouiffement; je ne puis
que m’ eu rapporter à lui fur ce fait comme fur
tant d’autres.
Il arriva fouvent que les fleurs des Immortelles
originaires du Cap, qui pour la plupart fe montrent
pendant l’h iv e r , ne s’épanouiffent pas faute
de chaleur, ou mieux par excès d'humidité, &
alors il faut les mettre dans la ferre chaude jufqu’à
ce qu’elles aient repris affez de vigueur pour fe
développer; après quoi on les reporte à l'orangerie,
la chaleur fèche de la ferre leur étant aulS _
nuifible que le froid humide de l'orangerie. Il eft
fâcheux qu’on ne puiffe jouir facilement , en
France ; de ces fleurs qui, dans quelques efpèces,
onc une grandeur & un éclat très-remarquables. _
L’ Immortelle à braétée eft, de toutes les exotiques
que nous poffédons, la plus facile à multiplier,
parce qu’elle amène fort bien (es graines à
maturité. D.e plus, elle eft moins fenfible à l’humidité
de nos orangeries, qu’aucune autre. On la
fème , au. premier printems, dans des pots fut
couche, foit nue, foit à châffis. Une partie des
pieds qui lè vent, font repiqués en pleine terre ,
où ilsfleuriffent jufqu’aux gelées ; l’autre eft laiffée
dans lèùrs pots placés contre un mur expofé au
midi, & enfuite rentrés dans l’orangerie, où ils
continuent à fleurir pendant tout l'hiver. On peut
.prolonger leur durée, en les empêchant de fleurir.
( !io s c.) _ . , ; ■
Immortelle d’Amérique. C ’eft la Gnaphale
desjardins.i .; •;
Immortelle jaune. C ’eft la G naphale ci-
triïïé.. : : . : i 'r - V
Voyey au mot Gnaphale , q u i, pour quelques
botaniltes ,:éft fynonyme d’iMMORTELLE.
IMPÉRATOIRE, Imreratoria.
Plante vivace des hautes montagnes de l’ Europe,
qui feule forme un genre dans la pentandrie
digynie & dans la famille des ombellifères.- Voyetj_
les Illustrations des genres de Lamarck, pl. 139.
La racine de I’Imperatoire des montagnes,
Imperatoria ofintthiunt Linn. eft aromatique, & eft
employée en médecine ï ce qui lait que ta plante
fe cultive datjs quelques jardins pour l’ufage des
pharmaciens. On peut auffi la cultiver pour ornement
dans les jardins payfagers. La groffeur de fes
touffes, la forme & le luifant de fes feuilles , le
nombre & la couleur de fes fleurs lui donnent un
afpeét remarquable.
• Cette plante fe multiplie de grainès, dont elle
donne abondamment, & par éclats des racines des
vieux pieds ; ce qui fuffic généralement aux befoins
de la culture. Tout terrem qui .n’eft pas aquatiqué
, lui convient; toute expofition lui eft bonne, cependant
elle paroît fe plaire mieux dans les lieux
frais & un peu ombragés; Une fois en place, elle y
fubfifte long-rems fans autre foin que de couper
fes tigers & fes feuilles au commencement de l’ hiver
, de lui donner un ou deux binages de propreté.
C ’ eft autour des maffifs , fur le bord des
gazons, derrière les fabriques, qu’ il eft le plus
avantageux de la placer. Koycj le genre Angélique,
qui a beaucoup de rapport avec celui-ci.
1 (Base.) I I I 1 ' -,’dtix v IMPERIALE
IMPÉRIALE, Impex.iax.is ,
’• P^nte vivace, à racines bulbeufes , qui fait partie
des Frit-il l a ir e s (voye-^ ce mot) dans la
plupart des auteurs de botanique, mais que des
motifs fuffifans peuvent déterminer à regarder
comme formant feule un genre dans l’hexandrie
monogynie & dans la famille des Liliacées. Voye-r
les lllufirations des genres de Lamarck, pi. 2.4 r ,
fig. 1.
L'Impériale couronnée (friùllaria impériales
Linn. ) eft une plante d'un fuperbe port , & très-
propre à fervir à l'ornement des jardins 5 auffi s'y
voit-elle très-fréquemment. C ’eft dans les plates-
bandes dès grands parterres, dans les corbeilles
formées au milieu des gazons ou à quelque distance
des maffifs des jardins p a y fa g e r sq u ’elle fe
place avec le plus d’avantage : on doit faire en
forte que fes touffes offrent plus d’une tige & pas
plus de cinq. Un terrein léger & frais eft celui où
elle profpere le mieux. L’expofition lui eft indifférente.,
mais cependant elle fe plaît à l’ombre. On
doit la déplanter tous les trois ans , foit pour lui
donner de la nouvelle terre , foit pour féparer
fes cayeux , foit pour empêcher les touffes de
trop groffir. Les gros cayeux !e mettent de fuite
en place , & les petits fe plantent en pépinière
poui etre releves.un ou deux ans après, car ils
ne fl.uriffent qu après cette révolution de tems.
La profondeur à laquelle ils doivent être eft trois
a quatre pouces. Les hivers les plus rigoureux ne
leur nuifent pas , mais bien les grandes féche-
refles & les longues pluies. Comme ils perdènt
eurs tiges de bonne heure, c’eft-à-dire , au milieu
de 1 é t é ,il eft néceflaire d'indiquer leur place
par un piquet.
On peut multiplier l'Impériale par le femis de
les graines, dont elle donne abondamment, &
pour cela les ipettrè , dès les premiers jours du
printems, dans une planche de terre de bruyère eic-
pofée au midi. Le plant qui en provient, eft faille
oeux ans dans la même place , enfuite repiqué pendant
deux autres années, à la diftance de lîx
f f S * * J#?. différente, niais fétnblablë.
Ge n eft qu à cinq ou lix ans que ce plane
commence à donner des fleurs. C ’eft par Ce moyen
qu on augmente fes variétés qui font déjà nom-
breufes , puisqu'on en voit à fleurs plüs rouges ■
î fleun orangées i i fleurs plus grandes ; - fleurs doubles
; à peurs jaunes de différentes nuances , fimples
? “ouUes i à feuilles panachées de jaune, de blanc :
? n- fn‘ W M Le ‘JT» cjel’efpèce, c’eft-à-dire,
les pieds a fleurs rouges peu foncées , m’a toujours
paru plus beau que ces variétés.
Quelquefois les tiges de l’ Impériale s’aplatif-
lent ; ce qui empêche les fleurs de fe développer
régulièrement : c'eft prefque toujours le ligne
d une nourriturefurabondante, & en conféquence
Il faut, relever les oignons pour les placer autre
Agriculture. Tome y .
part ou pour amaigrir le fol en y introduifant du
fable. J
Il eft fâcheux que l’odeur des fleurs de cette
belle plante foit défagréable.. ( B o sc . )
IM P LAN TAT IO N , nom donné, par quelques
écrivains, à la plantation des arbres lorf-
que leurs racines font Amplement étendues fur la
furface du fô l, & enfuite recouvertes de terre.
Ce mode de plantation eft li peu employé , & il
eft lujet à de fi nombreux inconvéniens , qu'il
n eft pas dans le cas d'être difeuré particuliérement
ici. V^oye^Pl a n t a t io n . (B osc.)
INCARVILLE. Incaevjllea.
TjPlante vivace de la Chine, qui feule forme un
genre dans la didynamie angiofpermie & dans la
famille des Bignones.
Comme cetce plante n’eft pas encore introduite
dans nos cultures, je n'ai rien à en dire de plus.
( Bosc. )
INCENDIE. Le manque de précaution & des
accident que la prudence humaine ne peut pré- -
voir font fouvent . dans les campagnes, la caufe
d Incendies qu à defaut de prévoyance & de recours
puiffans on n’eft: pas toujours en poffibilité
d arrêter, Incendies qui ruinent les cultivateurs
ou du moins diminuent beaucoup leur fortune, &
à Toccafion defquels je crois devoir préfenter
quelques confîdérations générales.
Il eft fans doute beaucoup dé cantons en France
o u , à défaut de matériaux, il feroit extrêmement
coûteux, & par conféquent hors de la portée de
la plupart des cultivateurs, de bâtir leurs maifons
en pierres, & de les’ couvrir en tuiles ; mais pour
peu qu on ait voyagé on a dû reconnoître que le
plus fouvent. c ’eft l’ignorance & l'habitude qui
déterminent les conftruitions fujètes aux Incendies
, & contre lefquelles la police générale de-
vroit agir pour l’intérêt de la fociété. En effet
neft-il pas abfurde de voir des maifons de bois’
bâties fur des rochers, des maifons dont les murs
font recrépis d’argile, couvertes en paille? Mais,
dira-t-on, les propriétaires de ces maifons n’a-
voient pas les avances néceffaires pour faire tirer
la pierre, pour faire cuire la brique & les tuiles
neceffaires à leur bâtiffe. Cela eft poifible, eft
même vrai .pàur tel ou tel, mais ne peut s’appliquer
a tout un village;: où il y a toujours.quelques
riches ; ne peut s’appliquer à toutes les familles
à toutes les générations. Pourquoi le pauvre
ne loue t-il pas une maifon bâtie en pierres ou
en briques, & couverte en tuiles, plutôt que d'en
conftruire une ? Uniquement par fuite d’un ancien
préjugé des campagnes, qui met au dernier rang
celui qui ne poffède pas une maifon, préjugé qui
heureufement s affoiblit de jour en jou r , furcout
autour des grandes villes.
- Tous ceux qui, comme moi, ont vécu dans des
pays pauvres favetit combien peu de précautions
B