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prés fufceptibles d'irrigation, qu'on en retire les.
beftiaux , qu'on donne la première façon aux vignes.
Les oies, les canards & quelques poules commencent
à couver pendant fa durée. On châtre ,
vers fa fin , les agneaux de novembre & de décembre.
Quelqu'occupé que foit le laboureur en Mars,
le jardinier l’eft bien davantage. Alors tout eft preflfé
pour lui. En fuppolânt fes labours faits, & ils doivent
toujours l’ctre, il a à femer prefque tous fes
légumes, foit fur couche, foit contre des abris,
foit en pleine terre, tels que radis, pourpier , laitue,
creffon alénois, melons, choux-fleurs, pois,
fèves, haricots, épinards, oignons, cerfeuil,
perfil, carottes, parais, betteraves, navets, fc-or-
fonère, falfifis, crefion de fontaine , &c. Il doit
aufïx planter l'ail, l'échalotte, le frai fier, l’ofeille,
l'afperge, repiquer toutes les primeurs qui en font
fufceptibles , & plufieurs fleurs Cernées fur couche
ou qui ont paffé l’hiver dans les planches de-femis.
Des les premiers jours du mois , fi on ne craint
plus les fortes gelées, on découvre les artichauts,
les figuiers & autres plantes. On bine tout ce qui
en a befoin.
La taille des arbres à fruits â noyau s'exécute
alors, celle de la vigne en efpalier, ainfi que leur
palilfage.
Dans les pépinières , on lève toutes les couvertures
mifesfur les plants délicats: on donne de l’air
tous les jours aux châffis , aux bâches , aux orangeries
j on finit les femis, les repiquages, les levées
d'arbres à feuilles caduques, & on commence celle
des arbres verts, qui ne doit avoir lieu que lorfque
les bourgeons commencent à fe montrer. (B o s c .)
M a r s , M a r s A ï s , M a r s â g e . Ainfi que je l’ai
dit dans l'article précédent, on appelle ainfi les
grains qui, comme le froment, l'orge & l’avoine^
fe fèment en Mars. Æ
La nécefîïté de mettre une certaine égalité dans
la fomme des travaux de chaque mois, plus qu'aucune
autre caufe , oblige fouvent de remettre au
printems des femis qui gagneroient à être faits en
automne. Il eft de principe reconnu par l'expérience
, que toute plante annuelle qui ne craint pas
les gelées, pourroit être femée avant l'hiver, parce
qu’elle croît plus lentement & eft moins dans le
cas d’être faille par la féchereffe. Voye\^ Froment,
Orge 6* Avoine. ( B o s c . )
MARSANE. Genre de plante établi par Sonne-
rat, fur une plante qui depuis a été réunie aux
MuRRAIS. ( B o s c . )
MARSEAU : n om fp é c if iq u e d ’ un S a u l e .
MARSEICHE : nom de I’Orge à deux rangs.
V o y e \ ce mot.
MARSELLE. C’eft la viorne dans les environs
de Boulogne.
MARSHALLIE. M a r s h a l l i a .
Genre de plante de la polyandrie trigynie, *
établi par Scopoli, fans avoir indiqué 1'efp^J
qui lui fert de type.
MARSILE. M ar s il e a .
Genre de plante de la cryptogamie, qui renferma
une demi-douzaine d'efpèces , dont une eft indu
gène, & fe cultive dans les jardins de botanique^
II eft figuré dans les I llu f t r a t io n s d es genres de I*
marck, pl. 833.
E jp è c e s .
1 . La Marsile à quatre feuilles.
M a r f i l e a q u a d r ifo lia . Linn. i f Du midi, de h
France.
2. La Marsile de Coromandel.
M a r j îl c a c o r om a n d e lin a . Willd. I f Des Indes,
3. La Marsile grêle.
M a r f i le a J lr ig o fa . Willd. i f Des bords de UI
Mer-Cafpienne.
4. La Marsile rongée.
M a r f i le a erofia. Willd. i f Des Indes.
La M a r Si l e d’Egypte./
M a r f i le a a g y p t ia c a . Willd. I f De l’Egypte.
.6. La M a r s i l e à d e u x lo b e s .
M a r f ile a b ilo b a . Willd. if- Du Cap de Bonne-Et
pérance.
C u ltu r e .
La première efpèce, qui craint peu les froidsdu
climat de Paris, fe cultive au Jardin du Muféum,
dans un pot qu’on place dans un autre pot à moitié
plein d’eau. 11 eft important de renouveler allez
fouvent cette eau, pour qu’elle ne fe corrompe pas;
car cette circonftance la fait immanquablement
périr. On la multiplie par le déchirement des vieux
pieds, qui tracent beaucoup. ( B o s c . )
MARTAGON : nom commun aux Lis dont les
divifions de la corolle font réfléchies, mais qui'
s’applique plus particuliérement à celui qui çroît,
naturellement en France.
MARTINEZE. M artxnezta.
M A S
y. La Mart 1 Nize lancéolée.
WLartinevia lanceolata. Ruiz & Pav. Du Pérou.
| t B o s c . )
MA RUM : nom la t in d e la G e r m a n d r é e m a ritime
.
MASDEV ALLIE. M a s d é v a l u a .
Plante vivace du Pérou, qui feule conftitue Un
genre dans la gynandrie trianarie & dans la famille
des Orchidées.
C e tte plante n’ é ta n t pa s c u lt i v é e d ans n o s ja r dins,
je n’ ai rien à en d ir e d e plus. ( B o s c . )
MASGNÀPEUME. C ’eft la S a n g u i n a i r e
rou ge & I’H e r i t j e r e t e i g n a n t e .
MASLAC. C ’ e ft le C h a n v r e d e l’ I n d e , d o n t
les tiges font g ro ffe s ’ c om m e le bras * & h a u te s d e
douze à q u in z e p ied s .
MASSAMUS : n om d u J u j u b i e r .
MASSE AU BEDEAU : efpèce de B u n i a d e .
MASSETTE. T y p h a .
Genre de plante de la monoéçie triandrie & de
la famille.des T y p h o ïd e s , qui réunit quatre efpècés,
toutes propres à l'Europe, toutes cultivées dans nos
écoles de botanique , & dont l’une fert à l’ornement
des eaux des jardins payfagers, à couvrir les
maifons des pauvres , &c. V o y e ^ les I l lu f i r a t io n s
des genres de Lamarck, pl. 748.
„ E J p e c e s .
î. La M a s s e t t e à fe u ille s la r g e s , v u lg a i r em e n t
m q jfe d 'eau .
T ypha la t i f o l ia . Linn. i f Indigène.
2. La M a s s e t t e à feuilles étroites.
T yp h a a n g u jîifo lia . Linn. i f Indigène.
3. La Massette petite.
T y p h a m in o r . Willd. i f De la Suiffe.
4. La Massette très-petite.
■ T ypha m in im a . Willd. De l’Angleterre.
C u ltu r e .
| Toutes ces efpèces croiffent dans les lacs & les
étangs vafeux, le long des rivières dont le cours eit tranquille^ La première , la plus importante de
toutes, eft excêilivement commune en France5
elle remplit entièrement un grand nombre d'étangs,
dont on ne peut l’extirper que par leur cu-
nige a deux pieds de profondeur, ou leur mile à
fcc pendant plufieurs années. Ses racines tracent
avec une grande rapidité} mais elles s’arrêtent
h ou l’eau a plus de deux pieds de hauteur ,
« ou l’eau manque pendant l’été. Lorfqu’elle
n eft pas lurabondante , fa préfence eft utile dans
les étangs, en ce qu'elle fournit aux petits poif-
lons un afyle contre les brochets, les perches, 8cc.,
« donne de l’ombre à tous pendant les chaleurs
de 1 ete. Ses jeunes pouffes fe confifent dans du
Agriculture. T ome V .
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vinaigre pour l’ ufage de la table. Les chevaux en
recherchent les feuilles au printems, & les cochons
les racines toute l’année. 11 eft des lieux où
les cultivateurs en tirent un grand parti pour cou-
. vrir leurs maifons ; ce à quoi elle eft plus propre
qu aucune autre plante d'Europe , à raifon de la
largeur & de la longueur de fes feuilles, qui
réliftent fort long-tems a la pourricure, & qui
fe difpofent on ne peut plus facilement. On en
fait au£11 des paillalïons , des nattes ; on en rem-
boure les chaifes, &c. C'eft à la Sn de l'été qu'il
faut les couper pour qu'elles jouiffent de toute leur
force & de toute leur durée dans les emplois ci-
deffus. Lorfqu’on attend que les eaux foient gelées,
comme on ne le fait que trop fouvent, parce
qu alors on la coupe & l’enlève avec plus de facilité,
elle n’eft plus bonne qu’à faire de la licière
8c à augmenter la malle des fumiers, ce qui eft
déjà quelque chofe. Il eft fâcheux qu'on ne con-
n.iiffe pas partout les avantages de cette plante ,
8c qu on en lailfe perdre de il grandes quantités
chaque année. L'efpèce de coton qui entoure fes
femences a été indiquée pour ouater & faire des
tiffus; mais fon pèu de force 8c d'éiafticité y a
fait renoncer.
L'élégance des pieds de Mallette, garnis de leur 1
tige, doit engager à en placer dans les eaux dormantes
des jardins payfagers ; mais il faut févère-
ment veiller à ce qu'ris ne fe multiplient pas trop ;
car leur effet n’eft beau quautant qu'ils font groupés
en très-petit nombre, cinq à fix , par exemple,
8c que. les groupes ne font pas trop multipliés.
Les empêcher de s'étendre 8c couper leurs feuilles
, ainfi que leur tige , entre deux eaux , au commencement
de l'hiver, eft toute la culture qu’ils
demandent.
Dans les jardins de botanique on met les Maf-
fettes ou dans des ballins, ou dans de petites
auges à moitié remplies de terre, auges qu'on
entretient pleines d'eau. ( B o s c , )
MASSIF. On donne'ce nom, dans les jardins,
aux plantations d'arbres ou d’arbrifleaux allez
grandes pour intercepter la vue 8- le partage.
Dans les jardins ornés, les Maiïifs font prefque
toujours réguliers, 8c le plus'fouvent entourés de
charmille. Leurs bords font toujours en ligne
droite & taillés annuellement en croiflant, pour
leur conferver une rigoureufe régularité. Le
chêne, l'orme, le charme fîc autres arbres communs
les compofentyll eft de principe que ces
aibrés ne doivent pas s'élever autant que ceux de
ligne qui font dans les allées ; ainfi il faut les
couper tous les douze , quinze ou vingt ans,
félon la nature du fol. La vue des petites allées
du jardin de Verfailles ( au moment aâucî 1813)
prouve la juftefle de ce principe s car la plus
grande partie des charmilles fout mortes pour
l'avoir laifle en oubli ; &au lieu de verdure on n'y
voit plus que des perches d'un afpeél monotone
( k tronc des arbres.).
Nn