
tifs : le céleri & le cardon fe voient chez eux ,
mais c’eft de loin en loin, & par principe d’afio-
le ment , c’eft-à-dire , pour changer la nature des i
cultures. La feule plante vivace qu'ils trouvent un
avantage permanent à cultiver , c’eft l'ofeille , !
parce qu’ils en accélèrent la végétation par des j
abris. Jamais on ne voit chez eux d’afperges, |
d'artichauts & autres gros légumes j ils font l'apanage
d’autres cultivateurs , qui fe livrent pref-
qu’ exclufivement à leur culture dans les plaines
voifines de Paris, & même fort éloignées de Paris.
Ceux qui ont le plus d’avances & le plus de ter-
rein établiftent des couches à melons , qui, certaines
années , font pour eux d’un produit extrêmement
avantageux, mais qui aufli , dans certaines
autres , font le fujet de pertes confidérabies , fur-
tout lorfque la grêle brife les cloches. Les champignons
deviennent aufti une fort bonne fpécula-
tion pour quelques-uns d’entr’eux i mais la con-
fommation en étant bornée, & leur confervation
au-delà de quelques jours étant impoffibie, cette
fpéculation tft aufti halardeufc que la précédente5
cependant elle eft moins ruineuie.
Quoique les Maraichers emploient tous les
moyens poflibles pour aétiyer la végétation, il eft
cependant des cas où ils ont à craindre que tous
leurs légumes arrivant à la fois au point convenable,
ne puiffent plus être vendus avant leur
détéiiorationj alors ils cherchent à les retarder par
l’enlèvement d'une partie des feuilles, par lafup-
preflion du fommet de leur tige, en en couvrant
certains avec des feuilles, des pots renvérfës,
des planches, enarrofant avec de l’eau froide, &c.
Malgré leur induftrie 2c leur amour pour le travail,
il eft peu de Maraichers qui arrivent à fe
faire une fortune fuffifanre pour vivre dans l'oifi-
veté , & meme beaucoup tombent à la charge de
leurs enfans dans leur vieilleflè. Quoique vivant
au milieu des exemples de débauches , ils ne fréquentent
ni les maifons de proliitution, ni celles
de jeu, & rarement les cabarets, en général,
leurs moeurs font patriarchales , 2c ils font un
grand nombre d’enfans.
Nous n’avons pas de Traité fur la culture des
marais ; & malgré que, d’après ce que j’ai dit plus
haut, ce Traité fut d’une foible utilité pour la
pratique, puifque les procédés le tranfmettent de
père en fis,, ou de maître, au garçon , il feroit à
deiirer, pour la théorie, qu’ri en fut rédigé un.’
La Société d’Agriculture de la Seine i’aVoit rendu
l’objet d’un de (es prix, qui n’a pas été remporté,
parce que les Maraichers ne lifent ni n’écrivent pas,
&que, pour fe mettre au lait de leurs opérations,
il faudroit, avec des connoiftances préliminaires
en théorie, travailler chez eux'} pendant deux ou
trois ans au moins, comme garçon. ( B o s e . )
MARAICHINS. On appelle ainfi des boeufs
qui font élevés dans les marais du ci-devant Poitou
& du ci-disant Aunis : ils ont beaucoup de fuif;
mais il eft huileux & communique fon goût à W
chair. V o y c [ Boeuf. ( B o s e . )
M ARACOG : nom des fruits de grenadin«
qui font futceptibles d'être mangés.
MARAIS: terrein d’une certaine étendue où
les eaux le çonlervent par défaut d’écoulement ou
d'h’fibration, ou d’évaporation, foit qu elles foierit
fournies par les pluies, foit qu’elles foient le
réluitat de l’épanchement ou de l’infiltration à«
fontaines § des ruifièaux, des rivières.
Il rélu‘te de là que les Marais font toujours dans
un tond argileux ou pierreux, & qu’ils font plus
communs dans les pays froids que dans les pjyj
chauds. ■
Il eft des Marais qui font couverts de plufi.urs
pieds d’eau pendant l’hiver, & fe deftèchent pus
ou moins complètement pendant l’eté. D a n s d'autres
, la même quantité d’eau fe conferve pendant
toute l'année. Les modifications qu ils prefentent
font fans nombre.
Non-leulcment les Marais donnent naiffance à
des p antes particulières, mais encore chaquefoite!
de Marais en offre qui leur font fpécialernent propres.
Prefque toutes font du:es &: peu du goût des
beftiaux, furtout quand elies font parvenues à
toute leur grandeur : on les appelle herbes aigres|
h erbe s d e s M a r a i s , & , en prenant une partie pour
le tout, L a ich e s , r o fe a u x y jo n c s .
Ce (ont les boeufs & les vaches qui s’accommodent
le - mieux des herbes des marais j mais elles
les nourrilient mal , & donnent aux der,niera
un lait peu abondant & fouvent de mauvais goût.
Leur emploi le plus général eft pour faire de lai
litière 2c par fuite du fumier, qui eft fuperieurà
celui de paille, parce qu’en les coupant au moment
de leur florai fon, elles contienne ne beaucoup
plus de carbone. Il eft des Marais alimentés parties
lources, dont la température du fol elt ; en hiver,
beaucoup plus élevée que celle de celui enviroil-l
nant, & où ces plantes pouffent de très-bonne
heure. L à, il en eft d’excellente qualité, commeli
canehe aquatique, la fétuque flottante, la fleole
noueufe, dont la recherche caufe quelquefois la
perte des beftiaux. V oy e - [ Fo n d r iÙre.
Les plantes les plus communes dans les Marais
en France font :
^ P armi celles qui font complètement noyées:
^fcallitriche , tous.
Charagnes-, toutes.
Choin des étangs,
noir.
— bianc.
Conferves, toutes.
Comflc, toutes.
Flûteau nageant;
Iloètes des lacs.
Hottone des marais.
Lenticules, toutes. '•
Macre flottante.
Mai fille, à quatre feuilles.
M A R M A R z 6 5
! Ménianthe nymphoïde.
; Millepertuis élode.
i Morène aquatique.
[ Nayade fluviatile.
I Nénuphar blanc.
— jaune.
Plumeaux, tous.
: Potamots, tous. %
Renoncule aquatique,
i Renouée amphibie.
Ruban d’eau flottant.
Salvinie nageante.
; Scirpe flottant,
i Stratiote aloide. ^
Syfimbre amphibie.
Valifnère fpirale.
Ulve inteftinale.
— naine.
Utriculaires, toutes.
Parmi celles qui ont le pied dans Peau pendant
;toute l’année :
Berle à feuilles étroites.
— à feuilles larges.
— nodiflore.
— rampante.
Bident penché.
Bourgène commune.
Bry des fontaines.
Bruyère tétralix.
— ciliée. ,
Butome à ombelle.
Caille-lait uligineux.
— des marais.
Calle d’Europe.
Canehe aquatique.
Çretlon de fontaine.
Epilobe des marais.
— pubefeent.
Fétuque flottante.
Fléchière à feuilles fagittéês.
Fiuteau plantain d’eau.
— étoilé.
Fontinale des ruiffeaux.
Germandrée aquatique.
Geffe des marais.
Graffette vulgaire.
Gratiole officinale.
Hypne des marais.
Jonc articulé.
— aggloméré.
— bulbeux.
—; diçhotome.
Iris des marais.
Ifnarde des marais.
Laiche dioïque..
’— pulicaire,
— compaèïe.
— des marais.
— écartée.
Laiche digitée»
— jaune.
— faux-fouchet.
— des rivages.
— aigue.
Limofelle aquatique.
Menthe aquatique.
Millepertuis des marais.
Myrtile canneberge.
QEnanthe fiftu le u x.
— à feuilles de perfîl.
Ophryde des marais.
— de LoefeL
Parnaffie des marais.
Patience aquatique.
Pédiculaire des marais.
Peflè aquatique.
Phellandre aquatique.
Pilulaire à globules.
Populage des marais.
Prèle des marais.
— limoneufe.
-— des rivières.
Renoncule lancéolée.
— petite douve.
— fçélérate.
Renouée perficaire.
Roftolis à feuilles rondes.
—- à feuilles longues.
Ruban d’eau à tiges droites..
— à tiges Amples.
Scheuzérie des marais.
Scirpe des marais.
— des étangs.
Souchet odorant.
—- jaunâtre.
— brun.
Sphaigne des marais.
Stellaire aquatique.
Syfimbre amphibie.
Toque aquatique.
— petite. ,
Tormentille droite.
Trofcart des marais.
Véronique aquatique.
Parmi celles qui ont le pied dans l’eau feulement
pendant une partie de l’année:
Achillée fternutatoire.
Ache des marais.
Aune comniune.
Berce des prés.
Bident à trois feuilles.
Bouleau blanc.
Caille-lait des Parifîens.
Cardamine des prés. ‘
Ceraifte aquatique.
Chardon des marais.
Comaret des marais.
Elatine poivre d’eau.