
frappant fur la futface de la terre avec ce bâton
muni d’ un crochet, & de manière que ce fût la
pointe de ce crochet qui entrât dans la terre, il
alloîc plus vite 8c fefatiguoit moins 5 qu’en traînant
ce bâton derrière lui ^ 8c de manière que la pointe
du crochet reftât toujours en terre , il alloit encore
plus vite 8c fe fatiguoit encore moins, &
par-là il inventa la pioche 8c la charue.
Les premiers Inftrumens aratoires durent donc
être &. furent en effet très-greffiers. Ce n’eft que
par les réfultats de l'expérience desfiècles, furtout
par fuite de la découverte des métaux 8c de leur
emploi, qu'ils font petit à petit arrivés au point
où nous les voyons. Il fembleroit que la généralité
8c l’importance de la culture àuroient dû amener
leur perfection préférablement à celle de tous les
autres $ mais le fait eft qu’ ils font de beaucoup inférieurs
à ceux des arcs de pur agrément. Le plus
fameux de tous, la charue, eft furtout dans ce cas.
Un grand nombre de caufes concourt plus ou moins
à cet effet, les unes par circonftance, les autres
d'une manière permanente. Les rechercher toutes
ici feroit long & difficile. Je me bornerai donc à
obfervèr que les principales tirent leur origine du
peu d’ailance, 8c de l'ignorance des cultivateurs
proprement dits : onpourroit encore ajouter à leur
ifolement, qui ne leur permet pas de comparer les
Inftrumens qu’ ils emploient avec ceux qui font ufx-
tés ailleurs 5 car fans comparaifon il y a peu d’amélioration
à efpérer-, vu l’ influence de l’habitude
& la pareffe naturelle à l’efprit humain.
Cependant, depuis un petit nombre d’années,
l ’établiftement des Sociétés d’agriculture & les
voyages lointains que les événemens de la révolution
font faire aux riches comme aux pauvres,
ont amené des changemens très-marqués à cet
égard, & il eft à croire qu’on en obtiendra à-l’avenir
les plus heureux réfultats. En e ffet, i° . les
Sociétés d’agriculture, compofées, & de propriétaires
riches & éclairés , 8c de non-propriétaires
très-in ftruits dans les fciences qui fervent de bafe
à la pratique & à la théorie de la culture, telles
que la phyfique, la chimie , la botanique , la minéralogie
, la zoologie , les mathématiques, 8cc.
font des foyers qui puifent des lumières dans l’ob-
fervation, dans la difcuffion, dans une correfpon-
dance très-aélive 8c très-étendue} qui font venir
à grands frais de nouveaux Inftrumens} qui répètent
les expériences faites ailleurs} qui répandent
à profufiondes inftruétions imprimées, des livres
élémentaires} qui encouragent les praticiens intel-
ligens par des prix, par des honneurs, & c : On
doit en attendre encore de plus grands avantages
par la fuite , car à peine font-elles organifées.
20. L’ incurfion des jeunes gens de toutes les claffes
dans les parties de l'Europe les plus éloignées.leur
apprennent à rejeter les préjugés de leur enfance,
8c ils reviennent inftruits des progrès que les autres
peuples ont faits en agriculture, 8c difpofés
à changer les mauvais Inftrumens, lès vicieufes
pratiques ulltées dans le canton où ils font nés.
Déjà on s’apperçoit des fuites heureufes de cette
diiperfion de nos propriétaires & des fils de nos
laboureurs, & on s’en appercevra encore mieux
dans quelques années. ^ v ;
Plus un Initrument eft approprié à fon objet,
plus il dure, plus il économise de tems, & mieux
il remplit foti objet. C e font donc toujours les
meilleurs que les agriculteurs doivent employer,
8c cependant ce font les plus mauvais qu .ils achètent
presque partout, uniquement parce qu’ils les
obtiennent à un peu meilleur marche} ils ne voient
pas q u e , pour épargner 6 francs, ils manquent a
gagner 6©o francs. Eh ! qu’on ne fuppofe pas que
j’exagère ici. Je pourrois citer bien des faits propres
à convaincre que toute faufife économie de
ce genre amène de grandes pertes. C ’eft donc à
acquérir les Inftrumens les plus parfaits, a perfectionner
continuellement ceux dont on fe fert,
que doivent tendre tous les cultivateurs capables,
par leur intelligence', de parvenir au degré de
profpérité qu’ ils ambitionnent.
Le Gouvernement entretient à Paris un im-
menfe dépôt d’Inftrumens 8c de machines de toute
efpèce,, parmi lefquels ceux employés à l’ag'ricul-
ture tiennent un rang diftingué. Chaque jour on
en augmente la maffe. On eft étonné, en le parcourant,
qu’on n’ ait pas encore çhoifi , parmi leur
grand nombre, ceux q u i, par leur (implicite, leur
folidité, leur appropriation à leur ob jet, font les
plus convenables pour en faire exclufivement ufage
dans les campagnes. Tout agriculteur qui vient
dans la capitale doit le viftter, ne fut-ce que pour
s’ aflurer de la poffibilité de remplacer les ïnftru-
mens qu’il emploie par de meilleurs.
Tout doit être en harmonie dans une exploitation
rurale bien montée} ainfi, il ne fuffit pas
d'avoir une charue conflruite dans les meilleurs
principes relativement à la,nature de.fftterre, il
faut encore qu’elle1 foit folide, que le fer du focle
ne foit pas caftant, quelle foit traînée par des
chevaux vigoureux, pourvus de bons harnois. Je
fais cette obfervation parce qu'il eft commun,
dans les campagne;? , de voir une grande inégalité
dans le degré de bonté des diverfes parties d’un
Inftrumenti ce qui rend, inutile, 8c même fouvent
nuifible la perfection d’Une d elles Kpa* exemple,
fi toutes les pièces d’ une voiture lont bonnes,
excepté i’effieu , fi une hache eft armée d'un bon
acier, 8c que fon manche foit d’un bois caf-
fant, 8cc.
Il ne fuffit pas d’avoir des Iuftrumens auffi parfaits
que poffible ; il faut encore les entretenir en
bon état, 8c empêcher qu ils fe dégradent par defaut
de foin : c’eft ce à quoi les habitans des campagnes
ne font nulle attention. Il femble cjue plus
ils font pauvres, 8c moins ils craignent d etre fou-
vent obligés de renouveler leurs outils. Achètent-
ils une faux? ils. la laiffent dans un coin de la cour
ou de l’écurie , expofée à fe rouiller, a s ébre-
I N U
cher, à fe cafter même, au lieu de la monter au INULE. In u l j .
grenier8cde l’y enfermer. Açhetént-ils un panier ?
ils le laiffi nt à la difpofition des enfans, entre les
mains defqueis il ne. ,r e.fte.pas entier deux jours.
Combien en eft-il qui fa fient peindre à l’huile ou
goudronner leurs charües , leurs brouetté sleurs
échelles, leurs voitures 8c autres articles en bois
qui font fufceptibles d’ être long-tems expofés à la
pluie ?• A peine;quelques-uns. fLn-eft-il même beaucoup
qui fe donnent la p^ine de mettre,ces articles
à l’abri fous un hangar, dans une grange lorf*
qu’ils ne s’en fervent pas ? A peine quelques-uns.
Ce font cependant là les véritables,économies, 8c
non celles qui cônfiftént à remplacer à bon compte
lin mauvais Inftrument par un autre,, comme cela
a lieu fi fouvent.
L’économie confifte encore à faire faire, 8c fur-
tout à faire foi-même toutes les petites réparations
qu’exigent les Inftrumens aratoires, à mefure qu’on
I s’apperçoit de leur néceffité. Une cheville mife à
point peut éviter, huit jours plus tard, une réparation
de 50 francs à une charette, ou la faire durer
fix ans de plus. Que dé fers à chevaux épargne-
roient les laboureurs s’ ils favoient reméttre un clou
à celui qui l'a perdu ! Quelques clavettes , fichées
. à propos à l ’extrémité des montans d’une échelle
[ qui fe disjoint, peuvent empêcher la mort du père
de famille qui s’en fert, 8c prolonger l’üfage de
cette échelle encore bien des années. Je ne finirois
pas fi je voulois citer tous les cas où le défaut de
foin 8c de prévoyance peut être nuifible a,ux agriculteurs.
Ce feroit peut-être ici le lieu de donner1 la !
nomenclature de tous les Inftrumens agricoles dont j
on fait ufage en. France} mais je préfère renvoyer
à leur article pour leur indication, 8c au Diàion-
naire des Manufactures & Arts pour leur defcrip-
tîon, afin de ne pas alonger inutilement celui-ci.
( Bosc. )
Instrumens néceffaires au panfément des animaux.
Quoique ces Inftrumens doivent être placés
au nombre de ceux dont il ;a été parlé d’une manière
générale dans l’article précédent, j’ai cru
devoir leur en confàcrer un particulier, tant je
crois qu’il faut que les cultivateurs fâchent apprécier
leur importance relativement à la fanté des
[animaux qu’ils ont affujettis pour les aider dans -
lleurs travaux.
I Ordinairement on ne panfe que le C heval 8c
Ile Mulet , encore n’eft-ce pas partout} mais il
fèft également avantageux de panfer I’Ane , lé
Boeuf, la V ache , 8c même quelquefois le M ôü - .
ton, la Chèvre,, le C ochon 8c le C hien.
Vyye% ces mots.
I Les Inftrumens employés à ce panfement n’ont
pas befoin d’ être décrits, tant ils font fimpïes. Je
■ me contenterai donc d’indiquer leurs noms:.ce
font FÈt r i l l e rËpoussETE, la Br o s se , le
Bouchon , I’E p.onge , le Peigne 8c le C outeau
[PE CHALEUR, ( Bosc.)
Genre de plante de} la fyngénéfie fuperflue 8c
de la, famille des Corypibij:ères, dont plufieurs e s pèces
font très-communes dans les cerreins humides
, 8c ne fervent d’aliment à aucun animal' do-
meftiqne,. mais qui peuvent être avantageufement
employées à la guéri fon de leurs maladies. Il eft
figuré pl. 680 des Illufirations de Lamarck.
Efpeces.
1. L’Inule aunée.
Inula helenium. Linn. 2f. Indigène.
2. LTnule du Caqtafe.
Inula caucdfia. Perf. if Du Caucafe.
3. L’Inule odorante.
Inula odorata. Linn. if. Du midi de l ’Europe.
4. L’Inule oeil deChrift.
Inula 0cuius Ckrijli. Linn. ^ D u midi de l’Europe.
y. L’ Inule aquatique.
Inula britannica. Linn, if Indigène.
6. LTnule des prés.
Inula dyJfenterica.Lmn. if Indigène.
7. LTnule du Levant.
Inula orientalis. Lam. if Du Levant.
8. LTnule vifqueufe.
Inula vifcofa.Willd. if Des parties méridionales
de l’Europe.
9. LTnule à grandes fleurs.
Inula grandi fo r a. .W i 11 d. 3f De l ’Orient.
10. LTnule glanduleufe.
Inulà glandulofa. Willd. if De l’Orient.
11. -L T nule ondulée. .
Inula uhdulata. Linn, if D’Égypte.
12. LTnule découpée.
Inula incifa. Lamarck. O Du Sénégal.
13. LTnule pulicaire.
Inula pulicaria. Linn, if Indigène.
14. LTnule d’Afrique.
Initia africana, Lamârck. Du Cap de Bbnne-
Efpérance.
15. LTnule de l ’Inde.
Inula indica. Linn. Des Indes.
16. LTnule arabique.
Inula arabica. Linn. 0 D’Arabie.
17. LTnule bubonium.
Inula bubonium. Jacq. if D'Autriche.
18. L T nule fquarreüfe.
Inula fquarrôfa. Linn. if Des parties méridionales
de l’Europe.
19. L’Inule à feuilles de fpirée.
Inula fpir&ifolia. Lamarck. if Des parties méridionales
de l ’Europe.
20. LTnule germanique.
Inula germànica., Linn. if D’Allemagne.
21. LTnule à feuilles de faille'
Inula falicifolia. Linn, if Dag parties méridionales
de la France.