
dus te d’ un Parc font décrites au mot Bêtes à
laine , je n’en parlerai pas ici.
Il etl remarquable que le parcage n’ eft en faveur
que dans une petite partie de la France, fans qu’ on
puiffe deviner pourquoi il ne s’exécute pas partout,
furtout dans le Midi, où le défaut général d’engrais
lui donne beaucoup plus d’importance. On
diftingue aifément, à l’égalité des productions,
les champs qui ont été parqués.
Le parcage évite la perte des urines , du fuint
& d’une partie des excrémens des bêtes à laine ,
& les dépenfes du tranfportdesfumiers.il eft utile
à la famé des troupeaux, i° . parce qu’il force de
les fortir des bergeries, & de les expofer plufieurs
mois de fuite conftamment au grand air j 2°. parce
qu’il fait qu’iis ne perdent pas, pour aller &
revenir du pâturage, un tems qu’ils emploient à
manger. Il ell donc à defirer qu’il ait lieu partout
où il eft praticable. ( B osc. )
PARCOURS & VAINE PATURE : pâturage
des.beftiaux fur toutes les propriétés, foit des
communes voifines , foit de leur propre commune
, contre le gré des propriétaires.
Dans l’origine des fociétés agricoles il n’y avoit
point de propriétés foncières, & les peuples
étant pafteurs, tout le terrein qui les entourroit
étoit livré au Parcours. Plus tard, lorfque la culture
commença à prendre faveur , les terreins couverts
de récoltes furent défendus du Parcours,
mais ils y étoient fournis de nouveau dès que ces
récoltes étoient enlevées : ce dernier mode eft
encore celui pratiqué prefque partout, & dans
beaucoup de lieux il eft fondé fur la loi j cependant
il eft attentatoire au droit de propriété, &
s ’oppofe au perfe&ionnement de l’agriculture.
En effet, le droit de propriété étant de tirer,
pour fon feul intérêt, tout le parti poffible de fon
terrein, dès que, par le Parcours & la vaine pâture
on ne peut enfemencer un champ,jouir de
la fécondé pouffe des herbes d’une prairie, dès
qu’ enfin b vache ou la brebis d’un autre peut manger
un brin d’herbe fur votre fond, votre propriété
perd de fa valeur.
En tout tems donc le droit de Parcours & de
vaine pâture eft nuifible aux propriétaires, & par
eux indirectement à la fociété entière î & aujourd’hui
que l'agriculture eft devenue une fcience,
que les avantages des affolemens ne font plus mis
en doute, plus que jamais il doit être'profcrit,
parce qu’il s’oppofe invinciblement à la pratique 'des A s s olemens. Voye\ ce mot & celui Substitution
DE CULTURE,
En vain des hommes peu éclairés, mus par la
bonté de leur coeur, s’apitoient - ils fur le fort des
pauvres cultivateurs que 1a fuppreflion du droit
de Parcours ou de vaine pâture privera de la vache,
de la chèvre, du cochon, qui, félon eux, font
tout leur bien-être, il n’en fera pas moins vrai
que les pays où les pauvres cultivateurs jouiffent
de cet avantage prétendu font les plus malheureux,
En effet', fe fondant fur cette reffource, ceJ
pauvres cultivateurs, & encore moins leurs!
femmes & leurs filles ne travaillent pas j & forr I
quede lait de leur vache ou de leur chèvre eft
diminué, lorfque leur cochon eft mangé, i]sne
vivent plus que de privations. J’ai habité de tels
pays 5 j’en ai habité suffi où le droit de Parcours
ou de vaine pâture n’exilloit pas} je parle d’après
mes propres obfervations. Que de milliers de fois
j’ ai vu une feule vache qui rapportoit pour cinq à
fix fous de lait par jour, occuper tout lè tems
d’une mère de famille & d’un ou deux de fesèr-
fans, qui, réunis, euffent gagné dix à douze fois
plus en travaillant à la. terre, en filant, enfaifanc
de la dentelle, & c ., & c . ! De plus, il eft défavorable
aux cultivateurs de ne vivre que de lait &
de fes produits , attendu que cette nourriture les
affoiblit.
C ’eft fur* le falaire de leur travail que doivent le;
plus compter les habitans des campagnes qui n’ont
pas de terres, parce q u e , s’ils ne font pas paref-
feux, ce falaire leur manquera rarement j parce
qu’avec de Fargent ils auront non-feulement du
lait, du beurre , du fromage, mais encore de la
viande, du lard, des vêtemens, des outils, &c.
Ils fe maintiendront, s’ils font rangés & économes,
dans une aifance qui leur permettra d’envoyer
leurs enfans à l’école, au lieu de les employer
à garder & à foigner leur vache ou leur
chèvre.
Tous les agronomes éclairés fentent aujourd’hui
la néceflité de fupprimer abfolument le droit de
Parcours & de vaine pâture. Déjà une loi du 28 fep-
tembre 1791 autorife à s’y fouftraire par la clôture
de fa propriété î chofe qu’on ne pouvait pas
faire autrefois dans beaucoup de lieux, & le projet
du nouveau Code rural en propofe partout la
fuppreffion. Je fais des voeux pour que , malgré
des inconvéniens qu’elle pourra avoir dans quelques
lieux , on la prononce bientôt, fauf à 1 *ef-1
feéluer par gradation dans les communes qui tieii-
droient le plus-à fa confervacion. ( B osc.)
PARENCHYME. On donne ce nom à l’en*
femble des petites loges ou utricules membra-
neufes que forme l’intérieur des feuilles, des
fleurs , des fruits, des bourgeons & autres parties
vertes des plantes, & dont l’influence eft très-
grande fur la végétation.
La forme des loges ou utricules du Parenchyme
eft fort irrégulière , mais elle fe rapproche très-
fouvent de l’hexaèdre. Leur grandeur varie fans fin, i
non-feulement dans des' plantes différentes, mais
dans la même : les membranes qui compofent ces
loges ou utricules font elles-mêmes formées
d’autres loges ou utricules glus petites, qui fans |
doute font conftituées de meme que les grandes.
On a comparé , & avec raifon, le Parenchyme
au poumon dès animaux j car, en principe general
, fa compofition & fes fondions diffèrent peu» j
effectivement, c eft dans lui que le gaz acide car*,
toniquetonique
fe décompofe continuellement, c ’èft-à-
dire, que le carbone qu’il contient fe fixe dans
le végétal pour l’accroître, & c’eft de lui que
I’OxigÊne s’exhale pour rendre rèfpirable aux
animaux l’air atmofpnérique. Voyc^ C arbone
& Oxygène.
Les effets de la culture fe portent fouvent fur
le Parenchyme & en augmentent la maffe, foit généralement
, foit dans un lieu particulier. Amfi
un chou fauvage pèfe à peine deux onces s & un
chou cultivé fouvent plus de trente} ainfi, dans
cette efpèce, il eft plus abondant, tantôt dans la
racine (le chou-navet),' tantôt dans la tige ( le
chou-rave) , tantôt fur le pétiole ( le chou à
groffes côtes ) , tantôt fur le pédoncule ( le chou-
fleur ).
Quoique généralement le Parenchyme foit
vert dans les feuilles & les bourgeons, il eft quelquefois
d’une autrë couleur,- comme dans quelques
amarantes, le gouet de deux couleurs,
l’aucuba, & c . , & il varie fouvent par l ’effet de
caufes que nous ne connoiffons pas, niais qui ne
s’exercent que dans l’ade de la fécondation ou de
la germination, comme le prouvent les feuilles &
les tiges panachées. Voye[ Panachures.
Cet article feroit fufceprible de fort longs dé-
veloppemens 5 mais comme il a été l’objet de con-
fîdérations fort étendues dans le Dictionnaire de
Phyfiotogie végétale, je ne dois pas l’étendre davantage.
(B o s c .)
PARFUM : matière d’où s’exhale une odeur
agréable. Voyeç Odeur dans le Dictionnaire de
Phyfioiogie végétale.
On trouve des Parfums dans les trois règnes
<le la nature.
Le mufe & l’ambre font les Parfums les plus recherchés
du règne animal : le premier provient
d’un quadrupède de la famille des Pécores (mof-
ckus mofehiferus ) , & le fécond eft, à ce que tout
porte à croire , une déje&ion des cétacées qui fe
font nourris d’une efpèce de fèche. La civette,
le caflor, & c . , donnent aufli des Parfums.
Un grand nombre de réfines, telles que l’encens
, le benjoin, beaucoup dé bois, comme l’a-
galloche, le landal, & c . , font des Parfums.
Mais c’eft dans les feuilles & dans les fleurs
qu’on en rencontre le plus $ des familles entières,
comme les Labiées , ont les feuilles odorantes,
& il n’eft peut-être pas de famille qui ne ren-
lerme des genres ou au moins des efpèces qui en
offrent : tant de fleurs le font, qu’il feroit difficile
de les énumérer.
Beaucoup de plantes ne font cultivées que pour
le Parfum dont leurs tiges, leurs feuilles & leurs
fleurs font pourvues. Je les indique à chacun des
articles qui les concernent.
Quelqu'agréables qu’ ils foient, les Parfums
à la longue, toujours nuifibles} ils affoi-
flliuent l’ aétion de l’eftomac & agiffent fortement
, Wr les nerfs des perfonnes délicates : il ne faut
Agriculture* Tome V *
pas en laiffer dans une chambre à coucher trop
petite & trop fermée, car ils peuvent conduire à
la mort.
Pendant long-tems on a cru, &: quelques perfonnes
croient même encore qu’en parfumant une
chambre , une étable, & c . , on chaffoit le mauvais
air qui y eft contenu } d’où l’ufage de brûler
du genièvre, de la fauge, du vinaigre, du fucre,
du pain , & c . } mais ce font des palliatifs pour le
fens de l’odorat, qui quelquefois même augmentent
le mal : le vrai Parfum, dans ce cas, c’eft le
renouvellement de Pair & la déco rpontion du
gaz délétère par l’acide muriatique oxigéné, réduit
en vapeur. ( Bosc. )
PAREIRE. Ci s am pe Los*
Genre de plante de la diodécie monadelphie &
de la famille des Ménifpermes, dans lequel 011
compte neuf efpèces, dont cinq fe cultivent dans
les écoles de botanique. Il eft figuré pi. 830 des
llluftrations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. La Pareire à feuilles rondes.
Cifampelos pareira. Linn. U De l’Amérique
méridionale.
2; La Pareire à feuilles ovales.
Cifampelos ovata. Lam. J} Des Indes.
3. La Pareire à feuilles de laurier.
Cifampelos laurifolia. Lam. I) De l’Amérique
méridionale.
4. La Pareire du Cap.
Cifampelos capenfis. Thunb. Of Du Cap de
Bonne-Efpérance.
y. La Pareire arborefeente.
Cifampelos fruticofa. Thunb. f> Du Cap de
Bonne-Ef6pérance. . La Pareire convolvulacée.
Cifampelos convolvùlacea. Willd. Des Indes.
7. La Pareire veloutée.
Cifampelos coapeba. Linn. of.De l’Amérique méridionale.
8. La Parçire fmilacée.
Cifampelos fmilàcina. Linn. U De la Caroline.
9. La Pareire naine.
Cifampelos humilis. Lam. Du Cap de Bonne-
Efpérance.
Culture.
La première, la quatrième & les trois dernières
font celles qui fe cultivent.dans nos écoles de botanique.
La première & la feptième font de ferre
chaude} elles demandent une terre confiftante,
qu’ on renouvelle tous les deux ans, & defréquens
arrofemens en été. Leur multiplication a lieu par
graines tirées de leur pays natal, n’en donnant
que rarement dans notre climat > ou par marcottes.