
me force a liùeonfacrer un article, quoiqu’il folt
du domaine oe la médecine.
On a donné le nom d’a i r m ép h itiq u e à l’air
commun furchargé de gaz acide carbonique, gaz
qui eft impropre à la refpiration , & dans lequel
les hommes & tous les animaux meurent en peu
d’in flans.
Ainfi l’air d'un appartement exactement clos ,
dans lequel font renfermés beaucoup d’hommes
ou d’animaux » l’air de certaines mines, de certaines
cavernes, de certaines caves., de certains
puits, de certaines fofTes d’aifances, de certaines
écuries 5 l'air des celliers dans lefquels fe trouvent
du vin, du cidre, de la bière en fermentation $
des appartemens dans lefquels on allume du charbon
de bois, & c ., devient méphitique.
Les Noyés ( v o y s ^ ce mot) peuvent être‘regardés
comme tués par le Méphitifme , puifque
c’eft le manque d’air commun qui les fait périr.
Que de millions d’hommes & d’animaux ont
péri du Méphitifme avant qu’on en connût la caufe
& qu’on fût y appliquer le remède !. C’eft une
découverte de ces derniers tems.
Lorfqu’un homme entre dans un air méphitique,
il éprouve un mal de tête fubir, fuivi de
vertiges; il. tombe en peu de minutes pour ne
plus fe relever , s’il n’éft fecouru. Cette mort
apparente ne devient cependant réelle que lorf-
qu’il a perdu toute fa chaleur naturelle , & la
perte de cette chaleur elt d’autant plus lente,
qu'il eft plus jeune, plus gras, que la faifon ou le
local eft -moins froid. Pendant tout ce tems, qui
peut fe prolonger jufqu’à plus de trois heures, il
eft poffible de ranimer fa circulation , de le rappeler
à la vie, en le mettant au grand air, en
introdüifant de l’air pur dans fes poumons au
moyen d’un fouffht , ou mieux encore de gaz
oxîgène, en irritant fa membrane pituitaire par
des gaz, fes lèvres, fon anus, fon gland ou fa
valve par des chatouillemens , en le réchauffant, en- •;
fin au moyen de flanelles, de linges chauds,’ &c.
Le manque de précautions des habitans des campagnes
rend beaucoup plus commun parmi eux les
dangers auxquels le Méphitifme expofe. Leurs habitations
font baffes , petites , humides, peu
aérées. Il en eft de même de leurs écuries, de
leurs étables, de leurs bergeries , de leurs poulaillers
, de leurs colombiers , de leurs tons à
porcs, &c. Ils s’entaffent & entaffent leurs animaux
dans ces logemens ; ils y accumulent des
fruits, des légumes, des fourages fufceptibles
de fermentation ; ils y entretiennent des feux de
braife dans des pots. Ces réunions de l’hiver
qui fe font dans des caves pour éviter la dépenfe
du feu, & qu'on appelle v e illé e s . t é c r a ig n e s , & c .,
font toujours dangereufes, fi ce n'eft pour la
v ie , au moins pour la fanté; car il eft de fait
que les hommes & les animaux qui Vivent habituellement
dans un air vicié deviennent 'foibles
de corps & d’efprit, font fujets aux fièvres lentes
aux avortemeiis, &c.
Bâtir des maifons plus vaftes & mieux percées
: ne pas réunir des matières fufceptibles de fer’
mentation dans des lieux -fermés , n’aller dans W
caves & autres endroits fufpeéts qu’avec précaution
, ne jamais mettre dans des pots que 4
charbon bien allumé, font les moyens de prévenir
les accidens du ^Méphitifme. Il eft du devoir du
cultivateur éclairé de guider à cet egard ceux
qui ne le font pas.
On peut juger qu’un lieu eft méphitifé en y
introdüifant une chandelle allumée , parce que la *
combuftion ayant le même principe que la relpi-
ration , fa lumière s’affoiblit &: s’éteint dans un
air méphitique.
Un courant d’air excité, foit mécaniquement
au moyen d’ un foufflet , foit chimiquement au
moyen d’un brafier, fait difparoître le Méphitifme
d'un lieu. On y parvient aufîi au moyen de l'eau
en forme de pluie qui diffout l’acide carbonique
& de l'eau de chaux qui l’abforbe. V o y e r Chaux.
( B o s e . )
MERCADONE. M * r c ADOTTlA.-
Plante herbacée du Pérou , qui feule, forme un
genre dans la didynamie angiofpermie.
Cette plante n’eft pas cultivée dans nos jardins.
( B o s c . ) .
MERCURIALE. M ercurial is .
Genre de plante de la dioécie_efine?ndrie &
de la famille des E u p h o r b e s dans. iéquel fe trouvent'réunies
une demi-douzaine dvefpèces, pref-
que toutes cultivées dans nos jardins de botanique,
& dont une eft fréquemment fous les yeux
des cultivateurs à raifon de fon abondance dans
les jardins & autres lieux. Il eft figuré pl. 11.1 des.
IU u jlr a t io n s d e s g en r e s de Lamarck.-
ÉJbeccs,'
. 1. L a Mercuriale an n u e lle .
M e r c u r ia l is à n n u a . Linn. O Indigène.
2-- l a Mercuriale ambiguë.
M e r c u r ia lis dm b igu à. Lam. Q De l’Efpagne.
v L a M e r c u r i a l e v iv a c e .
M e r c u r ia l i s p e r e n n is . Linn. 2£ Indigène.
4. La-M e r c u r i a l e elliptique.
M e r c u r ia l is e l l ip i i c a . Lam. J? De l’Efpagne.
* y• La Mercuriale cotoneufe.
M e r c u r ia l is tom entqfa^ Linn.' Du midi de U
France,
6. La M e r c u r i a l e à longues feuilles.
M e r c u r ia lis lo n g ifo L ia ■ Lam. De......
7. La Mercuriale à feuilles alternes.
M e r c u r ia l is à lïe r n i fo lià . Lam. % Du Sénégal.
M E R
C u ltu r e .
[ ^ première efpèce eft fi abondante dans certains champsvoifins des habitations &.dans les jardins,
au’elie nuit beaucoup à la culture. Aucun animal
domeftique n’y touche, excepté la chèvre, & elle
: n’en prend qu’une bouchée. Quelque foin qu’on
f apporte à l’arracher, elle renaît toujours, parce
que d’un côté fes graines , lorfqu-elles font à plus
[de deux pouces en terre, fe confervent fans germer,
jufqu’à ce que les labours les rapprochent
[delà furface , & de l ’autre, qu’il-fuffit d’un feu)
pied oublié-pour fournir des graines à un efpace
confidérable.. Ces graines fe fuccédant pendant
toute l’année, les jardins les plus foignés- font les
feulsqu’elle n’infefte pas, & ils font rares hors
d& environs des grandes villes. Plus la terre eft fertile,
& plus elle croît avec vigueur & abondance.
Quelques mois de jachère, fans labour, luffifent
pourqu’elle fe multiplie au point de couvrir le fol &
de le garnir de graines pour dix ans. Cette faculté de
donner fes graines fucceflivemént, que poffède la
Mercuriale annuelle, oblige de la farder lorfqu’elle-
a à peine deux pouces de haut, & ne permet ni
de l’enterrer par les labours, ce qu’on ne faj^t cependant
que trop habituellement dans les jardins,,
[ni de la porter fur les fumiers pour en augmenter
lamaflè. C’eft dans les cours, fur les routes, qu’on
doit la répandre.
ha troifième efpèce croît dans les bois les plus
ombragés & entre en végétation dès les premiers
beaux jours du printems 5 elle trace avec tant de
facilité, qu’un l’eul pied couvre quelquefois une
toife de diamètre de terrein. Ces deux circonf-
tanees doivent engager les amateurs des jardins
payfagers à l’introduire dans leurs maflifs , dont
elle fera difparoître la-trifte nudité du iblj.il fuffit
d'y jeter quelques poignées de graines ou d’y
planter quelques centaines de pieds par arpent pour
arriver a ce but.
La Mercuriale cotoneufe & k Mercuriale elliptique
font des plantes d’un allez agréable afpeèt
pour être cultivées dans les jardins d’agrément
mais on ne les voit cependant que dans les écoles
de botanique. A la rigueur,, elles peuvent palier .1 hiver en pleine terre dans le climat de Paris,.
pourvu qu’on les plante dans une terre lèche.&
légère, & à, une expofitton chaude j mais il-, eft
prudent d’en tenir quelques pieds en pot, pour
pouvoir les rentrer dans l’orangerie pendant l’hiver.
On. les multiplie & par graines, dont elles
donnent un peu, & par boutures & par déchirement
des vieux pieds : ces deux derniers moyens
ont ies pius employés, & fuffifent bien au delà aux
oeloins du commerce..
J ai obfervé d’immenfes quantités de Mercuriale
cotoneufe en Efpagne, ou elle croît ' le
ong des routes-, en groffes touffes, auxquelles les-
touchent pas., ( B o s c . )
LRE.. Les pépiniériltes appellent ainfi les
arbres, ar.briffea.ux & arbuftes dont le tronc a été
coupé aullî bas que poffible, dans M but de les
forcer à pouffer des rejets vigoureux qui, couchés
en terre , ou chaudes avec de la terre ,
prennent racine, & font enfui te levés pour .être
plantés ailleurs, .dans.l'intention d’en former dé
pou veaux pieds. Woy.e\.au mot Marcotte.
. Un iarbreun aronff’eau p un arbufte auquel
on ne fait que q u e 1 q ues-rarar cottes . fa ns -lui couper
le tronc, n'eft donc pas une Mère.
Autrefois on ne vo.yoic, dans lés pépinières;
qu’un petit nombre d’.efpèc£s difpofées en Mère,.
Sc c’etoient toujours de gros arbres , comme
le tilleul, le platane , le .coignaffier, Je pommier:
aujourd’hui Lextenfion du commerce des
arbriffeaux & des arbuftes d'agrément, & la certitude
de là r.éuffite, ainfi que l’abondaace de la
produébion desmarcottes par le moyen des Mères ,,
les y a fait multiplier aiitmt que poffible. Ondes*
met en pleine terre, fous des châflis-, dans d,s bâches,
dans des ferres.
Pourle fuccès de la multiplication par le moyen:
des Mères, il faut#que chaque efpèce foit. placée,
dans le fol <k à l’expofition qui convient à fa nature
j ainfi les arbriffeaux de terre de bruyère
doivent être dans la terre de bruyère j ainfi les arbuftes
des pays chauds , mais qui eroiffent em
pleine terre dans le climat de Paris, doivent être
contie un mur au midi. Il eft cependant deux,
confédérations fu bloquent es dans le placement des>
Mères, qui dérangent quelquefois l'application
de ces principes : la première, c'eft que le. ter-
rein foit sflèz perméable aux racines, pour que
celles des marcottes puiffent y pénétrer fans obf-
taclesj la fécondé , c’eft qu'il foit toujours afiez*
humide pour que la végétation y foit aétive, &
que les nouvelles racines, prefque toujours fort
voifines de la furface de la terre, ne périffent pas
deftéchées par défaut de pluie 5 suffi les Mères
des arbres ruftiques, comme ceux que j’ai cités-
plus haut, ne font-elles pas bien dans un fol trop
léger , & toutes celles des arbriffeaux & des
arbuftes profpèrent-elies mieux au nord qu’à toute
autre expofttion. .
C'eft prefque toujours avec dès pouffes de
l’année qu’il eft le plus avantageux de faire les
marcottes : ainfi il faut , en principe général , ne
jamais lai (Tendu vieux bois aux Mères ; cependant,
dans les efpèces rares, on eft fouvent obligé de
le ménager pendant deux cm trois ans, après quoi
on le coupe.
Lorfque lps Mères fonrde gros arbres fortement
enracinés, on peut coucher toutes les pouffes
fans inconvéniens j mais lorfque ce font des arbuftes
jeunes ou foibles par -leur nature, il eft in-
difpenfable de laiffer toujours une des pouffes les
plus centrales fuivre la direction verticale j car
Je manque de cette attention expofe, comme tant
de .pépiniériftes avides ou ignorans l’éprouvent
annuellement, à perdre le pied , la fève produite.