
au moulin qu’un ou deux mois après fa récolte, "
parce que pendant ce tems fon mucilage fe transforme
en huile par la réadtion de fes principes &
l’abforption de l’cxigène de l’air. 11 faut donc
attendre cette époque 3 fi on la idépaffoit, beaucou
p de graines ran c iro ie nt , & porteroient dans
l’huile une âcreté défagréable & un m o t if de plus
prompte altération.
Les graines de Pavot fraîches font fort agréables
au g o û t , & beaucoup de perfonnes, moi du nombre
, fe font un plaifir d’en manger pendant la fai-
fon. Pilées & mifes au four fur une couche de pâte
peu épaifle , elles conftituent un mets extrêmement
d élic at , dont on fait une grande confomma-
tion aux environs de Saint-Quent n , & q u ’a mcn
avis on devtoit imiter partout : les petits oifeaüx,
même les p ig e o n s , recherchent avidement ces
graines.
L ’huile fe retire de la grains des Pavots au
moyen de moulins femblables à ceux qui fervent
pour extraire célle des autres graines. Voye\
H uile & Moulin a huile.
Il y a beaucoup de rapport entre l’huile de
P a v o t , appelée, comme je l’ai déjà o bfervé, huile
d'oeillet ou et oeillette dans le commerce , & l’huile
d’olive ; on la diftingue cependant facilement à fon
odeur nulle , à fon goût plus fade, à fa propu'été
de former des bulles d’air par fon agitation, 8e au
degré de froid qu’il lui faut pour fe figer. Lou'g-
teir.s il a été détendu de la vendre à P aris, fous
prétexte qu’elle participoit des qualités de l’o pium
, mais réellement pour empêcher qu’elle
foit connue des confommateurs, & que les épiciers,
e'n la mêlant avec un peu d’huile d’o l iv e , puffent
la vendre , fous le nom de cette dernière, huit à
d ix fo isp lu s cher qu’ils l’achetoient, Ç ’eft a 1 abné
R o z ie r qu’on doit d ’avoir mis au jour cette fraude
8e d’a voir fait rapporter l’ordonnance de police
qui défendait la vent& dé l’huile d’oeillette pure ;
aujourd’hui on b vend dans toutes les boutiques ,
concurremment avec l’huile d ’o liv e , & tout le
monde s’en trouve bien.
L e s refit s'des graines de Pavot dont on a extrait
l’huile fe donnent aux vaches , dont ils
augmentent le lait , aux cochons qu’ ils en-
graiflent rapidement, enfin aux volailles qui les
aiment beaucoup. V cy t£ au mot T ou r te au *
' Beaucoup de per formés, ont écrit fur la culture
du P a v o t ; mais les deux M ém o ires les plus complets
qui l’aient pour objet font celui de R o z ie r &
celui de M . d’H erb ouville , qui l’a introduite aux
environs de Rouen. I l eft à de tirer qu’elle s’étende
dans les parties moyennes 8e méridionales de b j
Fra n ce , où. elle n'eft pas connue.
Le Pavot cultivé s’emploie fréquemment à la
décoration des jardins, principalement,des parterres.
11 remplit parfaitement bien cet objet par
fa grandeur , fon beau port & le grand nombre dé
Les variétés, fimpîes 8e doubles. Enumérer ces
variétés n’eft pas pour moi' poffibie, car il y en a ]
prefqu’autant que de p ie d s , m êm e , pour ainfî
dire ; prefqu’autant que de fleurs. O n en voit fur-
tout dans toutes lés nuances du rouge , du
blanc , de panachées de toutes les façons, dont les
pétales font fort la rges, dont les pétales font les
uns larges & les autres linéaires, dont tous les
pétales font linéaires. Il y a aufli de grandes variations
dans la hauteur des tiges , dans le nombre
& la groffeur des fleurs. Les uns ont la graine
n oire, &r les autres la graine blanche. L e s vatiétés
doubles donnent prefque toutes des graines, foit
parce q u ’elles confervent quelques étamines, foit
parce que leur p if t il, qui ne s’altère jamaiseft
fécondé par les pieds fémi-doubles ou Amples qui
fe trouvent dans le voifinage. C e font toujours
les plus beaux pieds qu’il faut réferverpour graine,
parce qu’ils la fourni fient meilleure & plus variée
dans fes produits. Comme , excepté dans les
nuances rouge - foncé & blanc p u r , cette graine
rend rarement fa couleur avec exactitude, on
peut prefque toujours être affuré qu’il y aura
mélange de variété dans utvfemis. E l ’edure bonne
trois ou quatre a n s , mais celle de l’année eft la
meilleure.
Les pieds de P avot provenant des graines qui
font tombées naturellement font toujours, lès plus
vigoureux ; aufli beaucoup 'de jardiniers, au lieu
d’en femer , fe contentent-ils de re fer ver une
partie de ceux qui ont levé fpontanément : ceci,
indique qu’il fa u t , lorfqu’on veut faire des femis
en rè g le , s ’y prendre de fort bonne heure en automne.
L e s femis faits au printems donnent des
tiges très-courtes, très-peu garnies de fla irs , &
des fleurs fort petites. Il en eft dé même des pieds
qu’on a tran (plantés A même en automne.
C omme au P avot cultivé en grand, il faut à
celui des jardins deux ou trois binages pour dé.-,
velopper. toute fa beauté ; des arrpferhens pendant
les fé chère fies lui feront aufli fort avantageux. Le.
principe eft qu’il faut peu de p ie d s , mais de
très-beaux p ie d s , pour remplir le but ; ainfi on
les éclaircira à' tous les binages au moment où
ils entreront en fleur, on fupprimera tous ceux qui
paroîtront trop inférieurs aux autres.
O h devroit tirer parti du Pavot dés jardins pour
la provifion d’opium néceflairé à la mai fon , &
même à l’hôpital le plus v o ifin , 8e employer, lé
fü per fl u des graines pour faire des. pàtifleriés analogues
à celles dont j’ai parlé plus haut. (Bose.). ■ Pavot aveugle. C ’eft la variété de pavot à- grofîe tête o b lo n g u e , qu’on cultive pour l’ufagft
de la médecine. Pavot cornu- Voye^ Glaucienne.
PàYROLE. W ib x l ia *
Arbrifleau de Cayenne , formant fe ul, dans h-
pentandrie m o no g yn ie , un genre qui eft figure,
pl. 12 J des IJluJi rat ions des genres de Lamarek.
L à Pàyrole n étant pas cultivée dàixs '110&
ferres , ne peut être l’objet d’un article plus
étendu. ( B o s c . )
PAYS. L ’acception de ce mot varie continuellement.
Pour un Euro pé e n, l’A frique eft un Pays;
pour un Français, 1 Italie eft un Pays ; pour un
habitant de P a r is , la ci-devant Provence eft un
Pays ; pour l’habitant dé la campagne, tous les villages
voilins (ont des Pays. I l faut donc conlidéter
la pefition de celui qui parle , pour entendre ce
qu il veut dire par ce mot.
Pays eft louvent lynonyme de climat dans les
ouvrages d’agriculture.
M. M o r e l , dans fon ouvrage intitulé Thédrie
des Jardins , a donné ce nom à ce que beaucoup
de perfonnes appellent jardin anglais, & que j’ai
appelé Jardin paysager , ôc non pas payfa-
giite, comme un journalifte l’a pu faire croire,
car ce mot payfagifte a déjà une acception dans
notre langue, ( t ios c. )
P E A U : tiflu membraneux qui recouvre le corps
des animaux , & qui le garantit des atteintes extérieures.
V^oyeç le Dictionnaire de Phyjiologie animât?.
On appelle aufli Peau , mais mal-à-propos, l’Ë -
piderme des diverfes parties des plantes. Koyei
ce mot.
La Peau des quadrupèdes eft le plus communément
garnie de poils ; celle des o iie a u x , de plumes;
celle des p oifio n s, d’éeailles.
Toute Peau eft compofée de gélatine & de
fibrine.
Les agriculteurs ne confinèrent la peau des animaux,
qu’à raifon de fon influence fur la fanté de
ceux qu’ils fe font, affujettis , & de l’utilité qu’ils
en retirent après la m o r t , & de ces animaux, Ôe
d'un certain-nombre d’autres.
La principale rondtion de là Peau eft de fécréter
les humeurs & les gaz qui conftituent la Transpiration
( voyei ce mot ). On rend plus facile
la tranfpiranon par le moyen du Pansement à
la main. Voye-{ ce mot.
Quant aux maladies de la Peau, je renvoie aux
articles qui portent leur nom. Voye^ Gale, Dart
r e Ëresipèle, Farcin , Claveau, &c. En faifant deflecher les Peaux après ,lcs avoir
dépouillées de le u r s poils au moyen de la chaux
vive ou de la putréfaction, on en forme les différentes
efpèces de parchemins pour écriture, pour
tambours , pour cribles , &c. C e font principalement
les Peaux d’â ne , de mouton: & de chèvre
qu’on prépare ainfi*
Celle de cochon ferr, avec fes p o ils± à couvrir
I des mailes;
La coljfe-forte eft la gélatine pure qu’on extrait
[en faifant bouillir lès Peaux & les aponevrofès
j dans de l’eau , 8e en réparant la fibrine par le
moyen d’un ta mis ^ou d ’un canevas,
j Par l’art du chanïoifeur , on retire la gélatine
des Peaux minces fans altérer la fibrine, &. on.les
ttnd propres à fairedes culot tes , des gants fi elles
font dépouillées de leurs poils , & des fourrures ft
elles en font garnies. A ve c les Peaux épailfes on
fabrique le bufle.
Par celui du hongroyeur on retire également
la gélatine des Peaux épaifiès, & on lui fiibftitue
du fuit" ; ce qui fait le cuir de H o n g r ie , q ui fers
aux foupentes des voitures & à d ’autres ufages.
U n principe des végétaux, appelé tanin, fur-
tout furaboüdant dans i’écorce du chêne , du fu-
mac , de la coriaire , & c . , a la propriété de fe
combiner avec la gé atine & de la rendre infolu-
ble à l’eau. C ’eft lur cette propriété qu’eft fondé
l’art du taneur & tous ceux qui en dépendent.
L ’ulage du cuir de boe u f , de v e a u , de c h è v re ,
de mouton & de cheval eft extrêmement étendu
dans l ’économie rurale & domeftique. Sa bonté dépend
principalement de l’état de complète indiflo-
lubilité de la gélatine , état auquel on ne parvient
qu’en apportant beaucoup de lenteur , & par con-
fequenc de tems dans l’opération du tanage.
C e n’eft pas ici le lieu de détailler les opérations
des arts qui ont les Peaux pour objet. Le ledteur
trouvera ce qu’il peut delirer à cet é gard , dans
le Dictionnaire des M anu fa cture saux mots PE AU ,
C hamoiseur , Pelletier , Fou r r eu r , Hong
r o y e u r , T a n n e u r , Me g is s ie r , Pe a u s s
i e r , C o r r o y eu r , Ma r o q u in ie r , Pa r -
cheminier , C olle-f o r t e - f'o y . ce s mots.
D an s l’o rigine des fociétés, les cultivateurs fa-
briquoient eux-mêmes les articles provenant des
P e a u x , qui leur étoient néceflaircs;. mais dans
l’état adtuel des a r t s , ils ne trouveroient pas
d ’avantages à le fa ire, parce qu’ils ne pourroient
apporter aux opérations qu’ils exigent, ni la même
habileté, ni la même économie.que ceux qui en
font leur état. Ils doivent donc fe borner à écorcher
les animaux q u ’ils tuent ou qui meurent naturellement
, & à en conferver les Peaux après
les avoir dégraififêes, lavées te fechées , pour les
vendre ; mais ils doivent les vendre le plus tôtp of-
f ib le , parce que beaucoup d ’infedtes vivent aux
dépens de ces Peaux ou aux dépens du poil qui. les
recouvre , & qu’il eft difficile de les en garantir
dans un grenier. L a perte qui résulte pour la.'
F ra n ce , ilu défaut de foin à cet é ga rd , eft peut-
être, annuelle ment de ptufieurs millions.
Pendant l ’é té, les Peaux deftinées à la fourrure & à la chapellerie font moins bonnes , parce que
le poil y eft en plus petite quantité, & qu’il tombe
plus ailément ( voye^ M ue ). O n doit donc a u tant
qu’il eft poflible ,. ne tuer les animaux qui les
portent que pendant l’hiver, t^oye^ L i i v R E , L a t
in , L o u t r e , Ma r t r e , C h a t , Fouine ,
O u r s , Re n a r d , L o u p » C h ien , C a s t o r ,
Bl a ir e a u , Mo u to n . ( B a s e .)
P E I3R O U N : fynonyme de Pim en t.
P Ê C H E t fruit du Pecher.
P Ê C i - i E R : arbre originaire de Per Ce, qui ap- '
partient a;u genre Amandier, & que l’excellence
d e fon fruit rend l ’o b je rd ’une culture de grande