
j . L e P a v o n à fleu r s en t ê t e .
Pavonia typkalea. Cavan. 1) D e l ’Amerique
méridionale.
4. L e Pavon de Ceylan.
Pavonia çeylanica. Cavan. Ô D e Ceylan.
y. Le Pavon cloifonné.
Pavonia canccllata. Cavan. D e P Amérique méridionale.
, w -
6 . L e Pavo n paniculé.
Pavonia paniculata. Cavan. D e l'Am é riq u e
méridionale.
7. Le Pa vo n en épi.
Pavoniafpicata. Cavan. f> D e Saint-Domingue.
8. Le Pavon piquant.
Pavonia urens. Cavan. D e l'Amérique méridionale.
9. L e Pavon hafté.
Pavonia haflata. Cavan. D u Bréfil.
10. L e Pa vo n columelie.
Pavonia columella. Cavàïi. D e 1‘Ile-Bourbon.
h . Le Pavo n cunéiforme.
Pavonia cuneifolia Cavan. f) D e ....
12. Le Pa vo n à fleurs écarlates.
Pavonia coccinea. Çav. f> D e Saint-Domingue.
13. Le Pavon papilionacé.
P avoniapapilionacea. Cavan. D e l'îlè d’Otahiti.
14. L e Pavon leptocarpe.
Pavonia leptocarpa. Cavan. T? D e Cayenne.
1 y. Le Pavon en fpirale.
Pavonia fpiralïs. Cavan. T? D e P lie Tabago.
16 . L e Pavon odorant.
Pavonia odorata. W illd . D e s Indes.
17. Le Pavon en corymbe.
P avonia corymbofa. W i lld . I7 D u Mex ique.
18. Le Pavon à petites fleurs.
Pavonia parvijlora. D e sf. D e .....
Culture.
L e s efpèces que nous p offédons, font les i te. ,
3e. , 4 e. , 7 e. , 8 e. 8c 18e. } toutes font de ferre ;
chaude , .& demandent même un affezgrand degré i
de chaleur pour fleurir. O n leur donne une terre
de moyenne confiftan.ee , q u'o n renouvelle tous
lés ans à la fin de l'été : les arrofemens doivent
leur être ménagés en hiver 8c prodigués en été.
Leu r multiplication a lieu par le femis de leurs
graines fur couche & fous cnâflis , au commencement
du printems. L e plant fe fépare pour être
mis feul à feul dans d’autres pots., au printems
fu iva n t , & enfuite traité comme les vieux pieds.
C e s plantes ont en général de belles fleurs 5 mais
elles ne durent pas Ion g-tems. ( B o s e . )
PAVOT. P a pav er.
Genre de plante de la polyandrie monogynie
8c de la famille de fon n om , dans lequel fe trouvent
réunies onze efpèces , dont une eft extrêmement
abondante dans nos champs, 8c une autre
l’objet d*une culture très-importante en Europe I
8c dans l'O r ie n t . I l eft figuré pl. 4y 1 des illufira.
dons des genres de Lamarck.
Efpèces'.
I. L e P a v o t c u lt iv é .
Papaver fomniferum. L inn. O D e l’Orient.
2. Le Pa v o t coquelicot.
Papaver rkeas. L inn. (•) Indigène.
3. L e Pa v o t d'Orienr.
Papaver orientale. Linn. 2c D e l’Orient.
4. Le Pa v o t jaune.
Papaver cambricum. Linn. Tf- D e s Alpes,
y. L e Pa v o t à feuilles obtufes.
Papaver obtufifolium. Desf. O D e la Barbarie, I
6. Le Pavot fugace.
Papaverfugax. Lam. D e la Perfe.
7 . L e Pavo t à petites fleurs.
Papaver dubium. L inn. O D u midi de l’Europe. !
8. Le Pa v o t hériffé.
Papaver kybridum. L inn. O D u midi de l’Eu- j
! rope./
9. L e Pavo t en maflue. |
Papaver argemone. L in n. O 'D u midi de l’Europe.
10. L e Pavo t à tige nue.
Papaver nudicaule. Linn. a* D e la Sibérie.
I I . L e Pavot des Alpes. -
Papaver alpinum. L inn. "2f D e s Alpes.
Culture.
Il eft des cantons o ù les coquelicots font fi
abondans dans les cultures , qu’ils en cachent
l’o b je t , & que le terreîn femble couvert d'un
tapis écarlate j d’un très-brillant afpeét, furtout
lorfque le foleil brille. D an s ce cas, le dommage
qu’ils caufent, foit en profitant des fucs deftinés
aux céréales , foit en étouffant ces dernières,
devient d’une grande importance p ou r les cultivateurs,
8c ils doivent d’autant plus tenter tous
les moyens poffibles d’en diminuer le nombre,
que les beftiaux ne les mangent qu’à contre-coeur:
ces moyens fo n t , i°. les Sarclages rigoureux &
fréquemment répétés ( voyez ce m o t) 5 i°- un
affolement rég ulie r, c’eft-à-aire, la fubftitution
des cultures qui exigent des- binages d’été, a
celles des céréales , 8c enfoire des prairies artificielles.
C ’eft bien inutilement q u'on multiplie a
cet effet les labours dans le fyftème des jachères,
les graines que donne un feul pied de coque»*
cot fuffifant pour en couvrir .un champ, & ces
graines fe confervant plufieurs années en terre
en état de germination, lorfqu’elles font à plus
d’un pouce de profondeur. J’ajouterai que ces
graines , où au moins la plus grande partie , niu-
riffent avant les céréales., 8c font par conféquent
difperfées quand on coupe ces dernières, ou le
difperfent par le fait même de leur coupe.
Cette efpèce, tranfportée dans les jardins ,
j varié dans les couleurs, & . y a plus ou moins
doublé. La. durée des fleurs doubles eft décuple
de celle des fleurs Amples, qui, en général, ne fub-
fiftent que deux ou trois jours au plus. Ses variétés
font fi nombreufes, que je ne puis les indiquer
5 il m’a femblé que .chaque année en ame-
noit de nouvelles : quelques-unes font très-belles,
& concourent beaucoup àTembelliffement des jardins,
foit réguliers , foit payfagers 5 on les place
dans les plates-bandes des parterres des premiers,
& dans les corbeilles des féconds, car elles ne profitent
pas dans les terres qui ne font pas labourées j
il leur faut même un bon f o n d , ou un fond amélioré
par des engrais, pour q u ’elles fe montrent
avec tous leurs avantages.
Comme il relie toujours dans les fleurs doubles
quelques étamines fécondes, il eft rare qu’elles ne
donnent pas de bonnes graines qui rendent des variétés
analogues §c différentes 5 ce font celles de
ces graines femées avant l’h iver qui produifent les
pieds les plus vigoureux 6c les plus garnis de fleurs ;
mais pour prolon ge r,les jouiffances , il eft bon
d’en fèmer auffi à deux ou trois époques au printems.
Sauvent on fe contente des pieds qui ont levé
fpontanément,;& qu’on ménage dans les labours
ou les binages qu’exige tout jardin bien tenu.
Dans les écoles de botanique on fème cette
efpèce en place, 8c les foins qu’elle y demande
fe réduifent à un éclairci & à des farclages.
Les Pavots à petites fleurs, en maffue, hériffé
& à tige nue fe fèment de même , 8c n’exigent
pas plus d,e culture.
Ceux appelés d’Orient 8c jaune, étant vivaces,
peuvent le multiplier, non-feule ment de graines ,
dont ils fourniffent fouvent des quantités plus
que fuffifantes dant le climat de P a r is , niais encore
par le déchirement des vieux pieds. Les graines
de la première efpèce doivent être femées auf-
,fitôt leur maturité , fi on veut les vo ir le ve r, 8c
les rejetons de la fécondé doivent être mis en
| p'ace avant l’hiver fi on veut qu’ils reprennent fu-
rement. Toutes deux fe piaifent dans les terres
légères & fubftantiellcs, telles que celle de bruyère.
| Quoiqu’on ne les voie guère que dans les écoles
de botanique , elles peuvent être cultivées avec
avantage dans les jardins payfagers , celle d’O rient
ja l’expofition du midi , la jaune à l’expofition
du nord. '
| M. Dumont - C ou rfet obferve. que les campagnols
font très- friands des racines 8c des feuilles
de celle d’O r ie n t , 8c qu’il faut leur faire une
chafïë rigpureufe.
Le Pavot çultivé, au (fi appelé le P avot fomni-
[.fere mp Pavot des. jardins, le Pavot blanc & rouge ,
| ou Amplement 1 e P a v o t, fe cultive de tems imrr.é-
Imonalen grand, dans l’Orient pour la gomme-ré-
| «ne connue fous le nom d'opium, fi employée en
|'jnédecine, 8c en Europe pour l’huile que donne
h graine, huile fi improprement appelée à Paris j ■ Agriculture. Tome V .
huile d'oeillette j enfin , dans toutes les parties du
monde civilifé , dans les jardins , pour l ’ornement.
Je vais le conlïdérer fucceflivement fous
ces trois rapports.
M o n collègue à l’Inft itu t , O liv ie r , eft lé dernier
voyageur qui ait parlé du Pavot q u ’on cultive
en Tu rq u ie 8c en P e r fe , 8c de l ’opium qu’on
en retire. Les graines qu’il a rapportées dp ce Pavot
ne nous ont donné qu’une variété à fleurs blanches
8c à tête un peu o v o ïd e , mais bien moins groffe que celle de la variété blanche, qu’on cultive
aux environs de Paris pour l ’ufage de la médecine,
8c dont je parlerai plus bas.
D an s ces con trées on fème le P avot en automne,
8c on le repique au printems fur un feul labour :
c’eft vers le mois de juillet-, c'eft-à-dire, quand
les capfules approchent de leur maturité, que commence
la récolte de l ’opium. A lo r s on fait une
incifion tranfverfale , d’un côté , à la partie fu-
périeuré des capfules qui font arrivées à toute
leur g ro f ie u r , 8c deux jours après on va ramal-
fe r, avec un couteau de b o is , la gomme-réfine
qui en eft fortie , puis on fait une incifion de [’au?
trè c o té , 8c deux où trois jours après on recommence
, 8c airifî de fuite , en fai-fan t les incifion^
au-deffous des premières , jufqû’à ce que la cap-
fule ne fourniffe plus rien. Pendant ce tems on
exécute fuccelfivement la première opération aux
capfules plus en retard, de forte qu’il y a du travail
pour le rette de l’été. Chaque incifion ne donne
qu’une très-petite quantité de gomme-réfine 5
mais il y a tant de capfules, 8c les incifions qu’on
leur fait font fi multipliées, que la maffe de l'o p ium
qui fe recueille 'annuellement eft trés-confidérable,
8c donne de grands bénéfices aux cultivateurs.
Le meilleur opium q ui fe récolte en T u r q u ie ,
provient de laNatolie,furtout à‘ Afiom-Kara-Rijfar;
en Perfe. on eftime principalement celui qu’on recueille
dans les provinces méridionales.
A utrefois on tiroir auffi l'o p ium des têtes de
P avot par décoétion ; mais à moins que ce ne foit
dans L In d e , cette manière n’eft plus pratiquée.
D e s tentatives pour retirer de l'o p ium des P a vots
cultivés en France ont été faites un grand
nombre de fois , & or.t prefque toujours réuffi :
dernièrement encore , M . Pahfot-Beauvois, mon
collègue à l’Inftitut, m’en a fait vo ir un morceau
de la groffeur du pouce qu’il avoir récolté, près
P a n s , dans fon-jardin, 8c q u r , à i’a fpe û 8c au
go ût , neparoiffoit pas différer de .celui du com-
'm e rc e j mais outre que cet.opium d o it être inférieur
en vertu à celui retiré des pays c ha ud s , il
revient beaucoup plus cher que celui fourni par
les T u rc s & les Perfans , chez qui le loyer des terres
8c la main-d’oeuvre font à beaucoup plus bas
prix que chez nous. Relie donc à favoir fi la nouveauté,
8c la certitude de fa pureté peuvent com-
pen fer la foiblefle de fon aétion 8c fon plus haut prix.
E n F rance , 8c principalement aux environs de
P a r is , on cultive pour l’ufage de la médecine,
E e e e