
. du foleil, & réfléchit leur chaleur fur- les fruits
pour hâter leur maturité.
Lorfqu’on démolit un mur ou une maifon en
P ifé , la terre qui y étoit entrée eft reportée fur
les champs, dont elle augmente confidérablement
la fertilité, tant parce que rhum us qu’elle con-
tenoit eft deyenu prefque tout foluble, que parce
que les fels muriatiques & nitreux qui s'y. font
formés, attirent & confervent l ’humidité, & fti-
mulent la végétation. Sous ce feul rapport on
devrôit, dans beaucoup de1 lieux, comme on le
fait dans quelques parties de l’Angleterre, conf-
truire les murs des étables, des écuries & des
bergeries en Pifé , bien affuré que leur démolition,
au bout de quelques années, paieroit les frais de
leur élévation. ( B o sc .)
PISON ; fynonyme d’OisoN, Voye^ O ie.
PISONE. P i s o u i a .
Genre de plante de l’heptandrie monog5'nie &
de la famille des NyBages, ; renfermant huit ef-
pèces, dont quatre fe cultivent dans nos ferres.
Il eft figuré pl. 861 des IUuJlrations des genres de;
Lamaick.
Efpeces.
i . La Pisone épineufe.
Pifonia fpinofa. Linn. De 1:Amérique méridionale.
2. La Pisone non épineufe.
Pifo nia inermis. Linn. b De l’Amérique méridionale.
$. La Pisone à.fruits velus.
Pifonia villofa. Lam. Des Indes.
4. La Pisone à feuilles en coeur.
Pifonia fubovata. Swattz. De l’île Suint -
Chriftophe.
5. La Pisone à fruits écarlates.
Pifonia coccinea. Sururtz. I? De l’Amérique
méridionale.
6. La P isone douce.
Pifonia mitis. Willd. 1? Des Indes.
7. La Pisone luifante,.
Pifonia nitida. Dum. Courf. ]? De l’Amérique
méridionale.
8. La Pisone odorante.
Pifonia fragrans, Dum. Courf. f) De l’Amérique
méridionale.
Culture.
Les deux premières & les deux dernières de
ces efpèces font celles qui fe cultivent dans nos
jardins, mais.la première plus que les autres. Il
leur faut une terre fubftantielle, à demi confif-
tantej» qu*on renouvelle en partie tous les ans.
Elles demandent un degré de chaleur conftamment
élevé, & par conséquent des arrofemens modérés 1
en t o u t teins; cependant elles fe pîaifent mieux
à l’air, que renfermées pendaut les quatre mois
de l’été. On les multiplie de graines tirées de
leur pays natal, car elles n’en donnent point dans
nos climats, & de boutures faites au printems,
dans des pots fur couche 8c fous châffis. Ces
boutures s'enracinant difficilement ; mais, avec
des foins, elles réuffiffent prefque toujours. (Bosc.)
PISSEMENT DE SANG : écoulement de fang
par les voies urinaires, qui vient ou des reins ou
de la veflie.
Dans le premier cas, le fang eft rouge, abondant
, & fort fans douleur.
Dans le fécond, il eft noir, en petite quantité,
& caufe beaucoup de mal en fortant.
Des chutes, des coups, des efforts, caufent
la première forte de Piflèmeht de fang; des ulcères
, des pierres, des remèdes trop irritans, font
le plus fouvent l’origine de celui de la fécondé
forte. Poye^MAi. DE b ro u .
Lorfque le Piffement de fang n’eft pas accompagné
de fièvre, il eft rarement mortel; alors il fe
guérit même affez facilement par le repos, la
diète & des boiffons rafraîchiffantes; s’ il eft dû à
une pierre, il fe guérit par l’opération. Poyer
Pie r re ou C a l cu l .
Le Piffement de fang eft furtout dangereux
quand il eft accompagné de matières purulentes,
c ’eft-à-dire, quand il eft la fuite d’un ulcère. Dans
cette circonftance, il faut le traiter par les adou-
ciffans ou les émolliens, bien affuré que le fymp-
tôme çeffera avec la caufe. Poye% Ulcère.
Il eft aufli des cas où le Piffement de fang eft le
fymptôme d’ une maladie de mauvais caraélère»
comme d ’ une péripneumonie maligne ; alors il fe
traite par les antiputrides, princip&lèmenc par le
quinquina. Poye[ PÉRIPNEUMONIE.
Une pléthore, quelle que Toit fa caufe , occa-
fionne fouvent le Piffement de fang; alors la fai-
gnée eft indiquée , ainfi que la diète & les rafraîchi
flans.
Quelques animaux font fujets à des Piffemens
de fang périodiques, prefque toujours caufés par
la foibleffe de leur organisation. Un travail plus
modéré, des alimens plus nourriffans ou plus for-
tifians en rendent plus rares ou moins durables les
accès. (B o s c .)
PISSENLIT : efpèce de L io n d en t . Voye£ ce
mot.
PISSE-SANG: nom vulgaire de la Fumeterre
dans quelques cantons.
PISTACHE DE TERRE. Poye^ A rachide.
PISTACHIER. P i s t a c ia .
Genre de plante de la dioécie & de la famille
des Térébintkacées, qui renferme plufieurs arbres
qu'on cultive en pleine terre dans les parties
méridionales de la F rance, 8c qui par conféquent
eft dans le cas d’être traité dans le Dictionnaire
des Arbres &. Arbujles. ( Bosc.
Pis ta ch ie r f a u x . C ’eft le Sta ph y l ie r .
PISTIE. P i s t ia .
Plante'qui étend Tes feuilles à lafurface des eaux
dans les.contrées chaudes des deux hémifphères,
& qui feule conftitue un genre dans Toétandrie
monogynie ■ & dans la famille des Morenes.
Cette plante, dont lés racines ne s’enfoncent
pas en te r re , ne paroît pas-pouvoir jamais être
cultivée en Europe; ainfi je n’ai rien à en dire.
( Bosc. )
PISTIL : nom de l’enfemble de l’organe femelle
de la génération dans les plantes ; il eft
compofé du germe, partie baffe.; du ftyle, partie
moyenne j ,& du ftigmate, partie fupérieure. La
partie moyenne peut manquer & manque même
fouvent. Poyeç les Dictionnaires de Botanique 8c
de Phyfiologie végétale.
Le Piftil ne peut être cçnfidéré par les cultivateurs
que.relativement à-fes fonctions, mais rarement
il leur eft permis,de réparer fes vices de
conformation , de s’ oppofer aux effets de la gelé
e , de l’excès de la féchereffe, de l’excès de
J’humidité'fur lui. il devient noir lorfqu’il a été
gelé; ainfi cette couleur ôte toute efpérance de
fruit. Poye{ Fé c o n d a t io n , O v a ir e & St ig m
ate. (B o s c .)
PITCAIRNE. PlTCAIRNTA.
Genre de plante de, l’hexandcie monogynie &
déda. famille des Broméloides, dans lequel fe trouvent
réunies dix efpèces, dont trois fe cultivent
dans nos-jardins. Il eft-figuré pl. 224 des lllufira-
dons des genres de Lamarck.
• . Efpeces.
1. La Pit c Airne à feuilles d’ananas.
. Pitcairnia bromeli fo lia . Ait. if De la Jamaïque.
2. La Pit c a ir n e à feuilles aiguës.
Pitcairnia angufiifolia. Ait. tf De l’île Sainte-
Croix. .
- 3. La Pit ca irn e à larges feuilles.
Pitcairnia latifolia., Ait. 3f De l ’Amérique
méridionale.
4. La Pit ca irn e lanugineufe.
Pitcairnia lanuginofa. Ruiz & Pav. ^ Du Pérou.
y. La Pit c a ir n e pulvérulente.
Pitcairnia- vulverulenta. Ruiz & Pav. % Du
Péçou.
6. La Pit ca irn e paniculée.
Pitcairniapaniculata. Ruiz & Pav. “2f Du Pérou.
7. La Pitcairn e ferrugineufe.
Pitcairnia ferruginea.Puiz &C Pav.. if Du Pérou.
. 8. La P it c a ir n e criftalline.
Pitcairnia cnftalliïia. Ruiz ôc Pav. if Du Pérou.
9. La Pit c a ir n e pyramidale.
Pitcairnia pyramidali's. Ruiz 8c Pav. If Du
Pérou.
" iov La Pit ca irn e à fleurs ramaffées.
Pitcairnia coarttàïa. Ruiz & Pav. if Du Pérou.
Culture.
Les* trois premières efpèces font celles que.
nous poffédons dans nos jardins. Ce font des plantes
d’ un bel afpeét quand elles font en fleurs,
mais d’ailleurs fort peu différentes des ananas,
& qui demanderoient pofitivemenc la même culture
fi on vouloir en obtenir du fruit; elles fe
tiennent dans la ferre chaude pendant au moins
la moitié de l'année : une bonne terre de confif-
tance moyenne, qu’on renouvelle en partie tous
les ans, eft celle dans laquelle elles profpérent le
mieux. On les arrofe avec modération pendant
l’hiver, mais fort abondamment lorfqu’elles font
dans toute la force de leur végétation; leur multiplication
a prefqu’exclufivement lieu par les oe illetons
, qui fortent annuellement du collet de leurs
racines, oeilletons qu’on met dans un p ot, fur
une couche à châffis , & qui reprennent plus ou
moins promptement, félon qu’ils ont de meilleures
racines & qu’ils font mieux conduits. Les deux
dernières efpèces font plus difficiles à faire reprendre
que la première, qui ep conféquence èfl:
la plus commune. Poye%t pour le furplus, au
mot A n a n a s . ( Bosc.)
PITE ou P iT T E : nom vulgaire de I’A g a v e
FÉTIDE. Poye[ ce mot.
M. Humboldt nous a appris qu’ au Mexique on
tire de cette plante une liqueur mielleufe-, avec
laquelle on fabrique une liqueur vineüfe, dont
l’ufage eft fort étendu, & qui donne de grands
revenus aux cultivateurs.
L à , les pieds du Pitte d’Amérique font plantés
par rangées, à quinze décimètres les uns des autres
; ils ne commencent à donner du fu c , appelé
miel à caufe de fa faveur fucrée, que lorfque leur
hampe commence à fe développer. A cette époque
, on coupe le Taîfceau de feuilles centrales,
j on creufe un peu; le collet des racines, on élargit
jnfeniiblemenc la plaie, & on la couvre avec les
feuiiiès inférieures, qffon lie enfemble par leurs
extrémités. Cette plaie eft une véritable fource
végétale, qui coule pendant deux ou trois mois,
& dans laquelle ort puife deux à trois fois par jour.
Communément chaque pied donne chaque jotlt
quatre décimètres cubes de ce fuc , & quelquefois
fîx à h u it, produit énorme, fi on confidère le peu
de volume de la plante & l’aridité du terrein où
elle eft placée. Le pied périt après cet écoulement,
conrr.e il auroit péri s’il eût fleuri & fru&ifiéj
mais il naît à Ton collet une infinité de drageons,
qui perpétuent l'efpèce.Un arpent renferme douze
à treize cents pieds ; dans un bon terrein , ils entrent
en partie en rapport au bout de cinq ans,
mais dans un mauvais il leur faut quinze a dix