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principalement au premier. Il n'eft pas boi| de
prendre les graines de cette coupe pour femence,
parce qu'elles font d'une foible nature : on doit
réferverun petit canton qu'on ne coupe pas , pour
s'en pourvoir d’une bonne qualité. Cette graine
engraiffe & fait pondre plus tôt les poules & les
pigeons.
On peut encore reproduire les Orties par le
déchirement des vieux pieds , chaque portion de
racine 3 pourvue d'un noeud 3 donnant naiffance
à un nouveau pied. Cette manière de les multiplier
, quoiqu'exigeant un peu plus de main d ’oeuvre
3 eft même préférable 3 en ce que fon réfultat
peut donner deux coupes dans le courant de l'année
fui vante. C'eft dans les petites cultures &
dans les lieux d'un labour difficile qu’il eft principalement
dans le cas d’être employé. Un propriétaire
qui garniroit ainfi les clairières de fes taillis
en retireroit un grand avantage fans nuire a la
repouffe de fes bois, même en la favorilant s’ils
étoient en fol fec & chaud.
L'homme même mange l'Ortie cuite en guife
d'épinards; j'en ai goûté plufieurs fois; mais je
fuis d'avis qu'il ne faut y avoir recours qu'en cas
de néceffité.
Les avantages ci-deffus ne font pas les feuls
dont foit pourvue l'Ortie dioïque; il eft encore
poffible d’en tirer , & on en tiré dans quelques
lieux , principalement en Suède & au Kamtz-
chatka, une excellente fil a ffe, avec laquelle on fabrique
des toiles , des cordes, des filets, & c .
La Société d'agriculture d'Angers , qui a fait de
nombreufes & authentiques expériences fur la fi-
laffe qu'elle fournit, a reconnu que la toile qui en
provient, prend le blanc avec plus de facilité que
toute autre. Cette plante , dit cette Société,
n'exigeant ni culture ni engrais, r.iterrein particulier
, doit paroître bien précieufe fous ce rapport.
Il n'eft point de propriétaire qui ne puiffe trouver
dans les terreins perdus de fa propriété, fur-
tout en l’y femant ou plantant, affez d'Orties pour
fe fournir du linge néceffaire à fon ufage, & par
conféquent réferver pour la vente la totalité de
fon chanvre & de fon lin. On peut auffi faire de
très-beau papier avec fa filaffe, comme l'ont prouv
é , par des effais multipliés, les directeurs d'une
fabrique établie à Leipfick , & des amateurs des
arts, en Italie.
Pour obtenir la filaffe des tiges de l'Ortie
dioïque , on les coupe lorfque leurs graines commencent
à mûrir, & on les fait rouir de fuite ,
pofitivement comme le chanvre. (Voye% Rouissage.)
Cette opération terminée , on les tire de
l'eau , on les fait fécher & on les broie encore
pofitivement comme le C hanvre. Voyc[ ce
mot.
J'ai vu de la toile faite avec de la filaffe d'Or-
tie ; elle éroit groffe , ce qui tenoit au peu d'habileté
du fabricateur , mais elle étoit en même
teros moins forte qu'une en chanvre de même
O R Y
groffeur, ce qui ne prouve pas en faveur délai
fupériorité de la filaffe de l'Ortie. 11 paroiff0i( j
certain . par cet échantillon, que , comme je l'ÿ
rapporté plus haut, cette toile eft bien plus fà.f
ci le à blanchir que celles de 8 chanvre ou de lin L c prend un auffi beau blanc. Si on vouloit cu|î|
river les Orties fous le point de vue de leur fi.l
laffe, je crois qu’ il faudroit préférer les Orties à I
1 feuilles de chanvre, ou de la Chine, parce qifé.|
tant vivaces comme la dioïque, elles s'élèvent trois!
à quatre fois davantage. Je crois préférable ]a|
première, dont la filaffe m'a paru plus fine & p]us|
forte que celle d’aucune autre, & rivalifer enfin I
fous tous les rapports, avec celle du chanvre,*lal
fécondé , à raifon de la groffeur & du nombre de|
fes tiges, fournit bien davantage; mais fa filaffeL
aies qualités contraires, ainfi que j'ai pu m*encon-l
vaincre par des effais nombreux faits en Italie,&|
dont j'ai été à portée de juger les réfultats. D'ail-|
leurs, elle ne peut être cultivée avec fuccès quel
dans les pays chauds, fes tiges s’élevant peu dans!
le climat de Paris, & y gelant fouvent avant leur!
floraifon.
Je le répète encore, les cultivateurs peu for-1
tunés peuvent trouver dans les Orties aioïques,!
qui croiffent fpontanément autour de leur de*l
meure, une reffource pour entretenir leur ménage 1
du linge qui leur eft néceffaire; 8c les fabricansf
de papiers peuvent, par des cultures en grand,
foit de cette Ortie, foit de celle à feuilles de chan-|
vre , fe fournir les moyens de ne jamais chaumer'l
par manque de matière, & d’étendre leurs af-|
faires à volonté. C ertes , ces avantages fontaffezl
importans pour qu’ on doive placer les Orties par-1
mi les plantes les plus utiles. (B o s c .y
Ortie morte : nom vulgaire d’une efpècel
du genre Lamier. Voye* ce mot.
Ortie morte puante : c’eft le GaléopeI
rouge.
ORTOLAN. Cet oifeau e ft, dans les parties I
méridionales de la France, l’objet d’ une chaflel
de quelqu’ importance , à raifon de l’excellence J
de fa chair & du prix auquel il fe vend. C ’eft H
avec des gluaux ou des filets à alouettes qu'on le I
prend, & c’eft en l'enfermant dans une chambiel
à demi obfcure , dans laquelle on a mis de la nour-1
riture en furabondance , qu’ on l'engraiffe. J’eitj
parle , parce que. les cultivateurs du pays où il feI
trouve, fpéculent fouvent fur lui en automne*!
lorfque leurs travaux font peu preffés. Voye\yI
pour les détails de fa chaffe & de fon engrais , le I
Dictionnaire, d’ Ornithologie. ( B ose.')
ORVÀLE:efpèce du genre des Sauges. Voyqï
ce mot.
ORYGIE. Orygia
Genre de plante établi par FprskaI, mais qu»|
a. été depuis réuni aux T Aline s. Foye^ ce mot- r
O S E
ORYSOPSIS. O r y so p s i s .
_ plante vivace de la tiiandrie digynie & de la
L i l l e des Graminées , qui a été établie par Mi-
R 1UX, & qui eft figurée dans fa Flore de l ’Amé-
mique fepientrionale. ’ 1 Cette plante n'étant pas cultivée dans nos jar-
Kins,ne peut être l'objet d'un article plus étendu.
1 ^)S. EU France, les O s , tant ceux provenant des
•boucheries, que ceux provenant des animaux
Eons, font jetés comme inutiles 5 mais en Angleterre
, où les cultivateurs font plus inftruits , on
esécrafe fous une meule de moulin à huile, &
nn répand leurs fragmens, à la fin de l'hiver, fur
les terres enfemencées, à raifon de deux cent cin-
louante à trois cents boiffeaux par acre. Arthur-
|ŸounB regarde cet engrais comme un des plus du-
lribles, furtout dans les terres fortes, & cite des
laits qui conftatent qu'il produit encore des effets
lu bout de trente ans. ;l,\1 ’ ■5
I La connoiffance de la compofition des Os femble.
[devoir fuffive pour engager les cultivateurs fran-
flrais à imiter les Anglais , & à ne pas en laiffer
[perdre un feul ; car leur gélatine & leur graiffe
font d’excellens En g r a is (wy<q ce m o t ) , &
le calcaire un amandement très-puiffant, foit fous
leur partie chimique, foit fous ie rapport phyfi-
lue. Foye^ C haux 6* M arn-e.
| Je fais donc des voeux pour que les cultivateurs,
furtout ceux des environs des grandes villes,
ceffent de craindre de dépenfer quelqu'argent
Ipour faire ramafler les Os, pour les réduire en pou-
IJre i l pour les répandre fur leurs terres fortes.
| On fait de fore bons bouillons avec les.Os fim-
jplement bouillis j mais lorfqu’on les met dans
lune marmite à Papin, le pnofphate calcaire fe
IdilTout il détériore ce bouillon. 11 a été entrepris
[un grand nombre d'expériences pour conftater ce
[fait : on doit donc fe tufufet à faire fabriquer ces
[bouillons d’O s , préconifés par un enthoufiafme
[irréfléchi. ( Dose. )
OSBECKIE. O sB t cK iA .
Genre de plante de f oétandrie monogynie 8c
Ide la famille des Mélafiomées, qui renferme deux
lefpèces, dont aucune n'eft cultivée dans nos jar-
Idins. 11 eft figuré pl. 2.85 des llluftraiions des genres
| de Lamartk.
Efpeces.
1. L’O sb eckie de la Chine.
Osbeckia chinenfis. Einn. % De la Chine.
2. L 'O sbeckie de Ceylan.
Osbeckia qeylanica. Linn. 2^ De Ceylan. (Base.)
OSEILLE. Rvmex.
Genre de plante de l’hexandrie trigynie 8c de
O S E 4 9 9
la famille des Polygonées, qui raffemble trente-
huit efpèces, dont une, indigène à nos prés, eft
l’objet d'une culture généraledans nos jardins, 8c
dont plufieurs autres s'emploient en médecine 8c
fe voient dans nos écoles de botanique. 11 eft figuré
pi. 271 des Illustrations des genres de Lamarck.
Obfervations.
Les Ofeilles proprement dites paroiffent toutes
plus ou moins acides lorfqu’ on les mange, mais
c’eft le plus petit nombre; les autres fe rangent
en un groupe, auquel on donne généralement le
nom de patience que porte l’ une d'elles.
Efpeces.
Ofeilles d fleurs unifexuelles.
. L'Oseille acide, vulgairement grande ofeille.
Rumex acetofa. Linn. 2^ Indige.ne.
,. L'OsEiLLE-furelle , vulgairement petite ofeille.
Rumex acetofella. Linn. y Indigène.
3. L'Oseille des Alpes.
Rumex alpinus. Linn. cf Des Alpes.
4. L 'O seille épineufe.
Rumex fpinofus. Linn. O De l'ile de Crete.
5. L'Oseille tubéreufe. .
Rumex tuberofus. Linn. “2f De l'Italie. 6. L’Oseille en thyrfe.
Rumex thyrfoides. Desf. ^ De la Barbarie.
7. L'Oseille à aiguillons.
Rumex aculeatus. Linn. ^ Du midi de l’Europe.
8. L'Oseille luxuriante.
Rumex luxurious. Linn. if De l'Italie.
9. L ’O seille d'Abyffinie. <
Rumex arifolius. Ait. T? De l'Abyflinte.
10. L 'O seille.bipinnée.
Rumex bipinnatus. Linn. De la Barbarie.
Ofeilles a fleurs hermaphodites.
1 1 . L ’ O sE iL L E-p a tien c e.^
Rumex patienùa. Linn. "if De Tltalie.
12. L'Oseille fanguine, vulgairement fang-de-
dragon.
Rumex fanguineus. Linn. De l’Amérique fep-
tentrionale.
13. L'Oseille glomérulée.
Rumex conglomérats. Murr. 2f Du nord de
l’Europe.
14. L*Oseille frifée,
Rumex crifpus. Linn. 2f Indigène,
15. L'Oseille fpatulée.
Rumex fpathulatus. Thunb. ty Du Cap de Bonne*
Erpérance.
16. L'Oseille verticillée.
Rumex verticillatus. Linn. De 1 Amérique
feptentrionale.
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