
Connu, c’eft-à-dire, que tous ceux qui exiftent,
portent plus ou moins l'empreinte de leur ancienne
domelticité (voyez Espèce , Race & V ariété),
& par conféquent nous ne pouvons nous former
une idée ex.;6te de Ton état de nature. A défaut
de ce point de comparaifon, on s'eft formé-une
opinion fur ce qu'il convunoit d’appeler un beau
Pied, &c c'eft à Lafoffe qu'on doit les meilleures
n.otions à cet égard. Voyez C heval.
J’obferverai cependant que ce q u 'il dit a-été
critiqué & d e vo it l’être, puifque la beauté eft, juf-
q u'à un certain point, de convention. D 'a ille u rs ,
celle du Pied d’un cheval de trait ne doit pas être
la même- que celle de celui d 'u n cheval de Telle j
un cheval élevé fu rie s montagnes fèchesne peut
a voir les Pieds femblables à ceux d 'un cheval
nourri dans les marais, &c.
C om m e les Pieds des chevaux font expofés à
avoir des vices de conformation , à faire fouvent
des efforts exagérés, à recevoir des bleffures dé-
plusieurs fortes, & c . , le nombre des maladies qui
leur font propres eft fort multiplié. L a ferrure
feule en caufe beaucoup.
Les principales de cés maladies font : les Atteintes
, les E aux-aux-jambes , les F ie s ,
les Crevasses, la C rapaudinb, I’Entorse,
la Forme, IcsJa v a r t s , I’Étonnement, la
Fourbure , la Fourmilière , le C roissant ,
la Foulure, la Fourchette, le C rapaud ,
laBLEiME, la Piq û r e , I’Enclouure, les Osselets,
les Seimes, les Oignons, la Retraite,
la Sole baveuse , la Sole battue, la Sole
foulée, la.Sole échauffée, la Sole brulee,
& c . Voyez ces mots.
La différence qui exifte entre les Pieds des chevaux
& ceux des mulets & des ânes n’eft pas affez
marquée pour donner lieu à des accidens particuliers
, à des maladies différentes > mais ils offrent
plus fréquemment quelques-uns de ces accidens
ou quelques-unes de ces maladies, comme on le
verra à leur article.
Les bêtes à .laine font fujètes à deux maladies
des P ie d s , qui portent des noms différents de
leurs congénères dans le cheval, c’eft le Four-
chet & le Pietin. Voyez ces mots.
Je traiterai du petit nombre de maladies des
Pieds des autres quadrupèdes domeftiques, ainfi
que des oifeaux de baffe-cour, aux articles qui
concernent ces quadrupèdes & ces oifeaux j ainfi
voyez les mots Bêtes a cornes , Bêtes a
l a in e , C ochon, Chien, Ch a t ;, Poule,
Dindon , Oie, C an ar d , Pigeon. ( B o s c .)
Pied affoibli. I l eft des maréchaux qui ne
croient jamais affez enlever de corne aux^ chevaux
qu’ils ferrent, & qui par conféquent Taffoi-
bliffent au point de rendre douloureux le marcher
des chevaux. D a n s ce cas on déferre le cheval,
& on le met au pâturage ou à la cha rrue, ou dans
lin terrein d ou x , jufqu’à ce que fa foie fe foie
fuffifamment régénérée.
Pièd altéré. L e s vétérinaires donnent ce
nom au P ied d’un cheval, dont la foie de deffous,
ou. la foie de corne, s'eft défféchée par fuite de ce
q u ’elle a été trop parée, c’eft-à-dire, amincie.
O n remédie aux fuites de cette circonftance, qui
fait toujours boiter le cheval, par des cataplafmes
émollitns qui ramolliffent la foie de corne & fa-
vorifent la tendance qu’elle a à reprendre de l’é-
paiffeur, & par fuite à défendre la foie charnue
des atteintes des pierres & autres corps durs fur
lefquels elle fe repofe dans l'adtion du marcher.
Pied-de-boeuf. C e nom fe donne à un Pied
de cheval qu’une difformité de naiffance ou un
accident a plus ou moins rendu fourchu; à fon extrémité
antérieure. Les P ieds poftérieurs font plus
fujets au Pied-de-boeuf que les antérieurs.
I l n 'y a de différence entre le Pied-de-boeuf 8c
la Soie (voyez ce m o t ) , que la plus grande lar>
geur de la fente. Voyez C heval.
Pied-bot. Dans cette difformité, le fabot eft
prefqùe perpendiculaire en devant j elle eft le plus
fouvent la fuite de la fourbure : un cheval qui
l'offre-eft de peu de fervice, & par conféquent de
peu de valeur. I l n’y a pas moyen de la guérir.
Pied cagneux : Pied dont la pince eft tournée
en dedans. C e vice eft peu nuifible & compte peu
dans les chevaux de t ra it , mais il déplaît beaucoup
dans ceux de felle. O n le c o r r ig e , quoique
foiblement, par le moyen d ’une ferrure appropriée.
Pied cerclé. O n appelle ainfi un Pied de
cheval q ui offre des faillies circulaires autour du
fabot. T antôt ces boffes ne font qu’extérieures, 8c
n’ont d'autre inconvénient que de défigurer le
P ie d , tantôt elles font extérieures & intérieures,
ou feulement .intérieures, & alors elles font boiter
l’animal. D a n s ces derniers cas , on eft quelquefois
obligé de deffoler le Pied pour renouveler
fa corne.- Voyez Dessolement.
Pieds combles. Par fa conformation naturelle
le Pied du cheval doit être excavé en deffous avec
une faillie en V- ", qu’on appelle la Fourchette ; mais
par.un vice d'organifation affez com m u n , par
î’effet d ’une maladie, d 'un accident, & c . , ou pour
avoir vécu dans fa jeuneffe dans des terreins humides,
être refté habituellement dans une écurie
fangeufe, cette cavité fe remplit de corne, qui
quelquefois même devient Taillante, ce qui fait
que l'animal ne peut marcher fans douleur, & eft
dans l'impofiîbilité de tirer de lourdes voitures.
Les Pieds plats ( voyez ce m o t ) deviennent
fouvent combles, mais leur difformité n’a pas
toujours la même origine.
C ’eft encore par une ferrure appropriée qu’on
diminue lés inconvéniensdes Pieds c om b le s, pour
rendre propres à quelques fervices les chevaux
qui les ont tels. Voye\[ F e r r u r e .
Pied comprimé. Lorfqu’on frappe les clous
du fer du cheval, le fer preffe fortemènt la corne,
qui par fuite comprime la foie charnue & rend le
marcher d ou lou reu x , au point de faire boiter
l’animal.
Lorfqu’on s’apperçoit de cet accident, on ôte
le fer, on enveloppe le Pied d'un cataplafme
émollient, 8c on laiffe repofer l’animal jufqu’à ce
qu’il ne fouffre plus de fes fuites.
Pieds dérobés : Pied de cheval dont la corne
eft fi caftante, qu’elle fe fend chaque fois qu’on y
introduit des clous pour y attacher un fe r , & que
ce fer y tient fort peu de tems. C ’eft: un grand
vice, auquel on ne remédie qu'imparfiitement au
moyen d'une étampure extraordinaire. Voyez
Cheval & Ferrure.
Pied dessolé. Il arrive quelquefois que le fabot
du cheval tombe de lui-même à la fuite d'une
fourbure ou d’un violent effort ; quelquefois auffi
on Tenlève pour guérir un javart ou autre maladie
grave.
Dans le premier cas il fe régénère rarement, &
dans le fécond, le plus fouvent d’une manière imparfaite.
Pour favorifer cetre régénérefcence, on enveloppe
le Pied d’un cataplafme émollient , qu’on
renouvelle' auflî fouvent q iî'il eft néceffaire , & on
place le cheval fur une litière épaiffe & douce.
Il faut toujours un long tems pour arriver au moment
où on peut le mettre de nouveau au travail j
de forte que ce n’eft que lorfque fa valeur eft con-
fidérable, qu’il faut le foumettre à ce traitement.
Pied encastelé. O n appelle ainfi tout Pied
dont la foie fe refferre à la partie fupérieure dés
deux quartiers. Dans ce cas la compreflio» eft plus
grande dans cette partie, & caufe une douleur qui
fait boiter le cheval. Les chevaux fins de felle font
les plus fujets à cette difformité, à laquelle on
remédie plus ou moins par une Ferrure appropriée.
Voye 1 ce mot.
La différence de cette forte de défe&uoficéavec
celle q u ’on nomme <2 talons ferrés, confiftè en ce
que, dans cette dernière, il n’y a que les talons
qui foient refferrés.
Pied foible. Les chevaux dont la foie eft
mince font appelés ainfi. Ils font expofés à être
plus fouvent piqués dans l’opération de la ferrure,
& à recevoir des atteintes, tant en deffous
par les pierres fur lefquelles ils marchent,
qu'en deffus par les coups qu'ils reçoivent. Comme
c'eft un vice d’organifation, on ne peut le d é - ;
truire, mais on en diminue les ip.convéoiens au
moyen d’une ferrure appropriée $ & fouvent
même on les évite par une furveillance toujours
a&ive. Voyez Ferrure 6* C heval.
Pied gras. Dans les chevaux , les Pieds font
appelés gras lorfque le fabot eft naturellement
plus chargé de lymphe, & eft par conféquent moins
dur qu'à l’ordinaire. C e v ic e , tantôt de conformation
, tantôt circonftancieI,.eft toujours accompagné
de foibleffe 5 auffi les chevaux qui en font
affeétés font moins propres à tous les fervices, &
principalement à celui du tirage.
[C e défaut fe guérit quelquefois, lorfqu’il eft
héréditaire, par les progrès de l'â ge ou par l’habitation
dans un pays très-fec} mais l’application
des remèdes a peu d ’adtion fur lui.
Pied panard : Pied dont la pince eft tournée
en dehors. Cette conformation vicieufe eft plus
défagrëable à la vue que nuifible au fervice de
l’animal.
Pieds plats. C e fo n t , dans le c h e va l, ceux
qui font plus larges & moins excavés en deffous
qu’à l’ordinaire. Il eft des Pieds plats en tout pays,
mais c’eft dans le» pays marécageux, dans ceux
où on remonte des bateaux avec des chevaux,
q u 'o n en voit le plus, parce que la foie étant
fouvent dans l'eau, s'amollit s’étend > quelquefois
ils font le premier degré des Pieds combles
mais il eft des Pieds combles qui ne font pas
plats. .
L es chevaux à Pieds plats font peu propres à
tirer de lourdes-voitures par l'impofiîbilité où fis
font de pincer le fol en tendant les jarrets î auffi
leur prix eft-il inférieur. O n remédie en partie à
cette difformité par une Ferrure appropriée..
Voyeç ce mot.
Pied rampin : conformation du Pied telle que
le cheval marche fur la pince & même fur la partie
antérieure de la muraille j elle eft commune dans
les mulets. O n en atténue les inconvéniens par la
diminution de la hauteur des talons, & l’application
d 'un fer terminé en pointe à l'extrémité antérieure.
Voyei Ferrure & Sabot.
Pied resserre. C 'eft un pied de cheval auquel
on a trop diminué l'épaiffeur du fabot en
râpant le deffus, & auquel on a par cela même
donné moyen de fe trop deffécher , & par conféquent
de devenir plus fenfible aux chocs de toute
efpèce.
O n guérit cet accident, comme celui du Pied
altère , par des cataplafmes émolliens. Voye^ce
dernier mot.
Pied serré. Les vétérinaires appellent ainfi un
Pied de cheval, dont la chair cannelée a été comprimée
par un clou dans l’adtion de la ferrure, cè
qui le fait boiter.
La chair cannelée peut être comprimée par un
clou d ro it , par un clou courbé ou c ou d é, ou par
un clou retourné du côté mince.
Dans tous ces cas .il fa ut , auflîtôt qu’on s'eft
affuré du lieu de l'accident, en frappant légèrement
avec la triquoife fur la rivure de tous les clous
nouvellement brochés , ôter le clou ou même déferrer.
Souvent il ne fe développe qu’une fimple
inflammation qui fe diflipe d’elle-même en peu de
jours j fouvent aufli l'inflammation eft fuivie de
fuppuration , & alors il faut faire les opérations
& appliquer les remèdes indiqués pour I 'E n -
c l o u u r e . Voye% ce mot.
P I E D - D ’A L E X A N D R E : nom donné à la P y -
r é t h r e . Voyez ce m or*
P IE D - D ’A L O U E T T E . Voyez D a u p h i n e l l e .