
tu Je de réfléchir & la connoifiance de toutes les
fciences accefioires., pourroit à peine fe flatter de
l'apprendre complètement. Comment eft-il pof-
fible que des hommes nés dans la pauvreté, qui
n'ont le plus fouvent pas même appris à lire, puif-
fent s'y diltinguer? On met à feize ans un jeune
homme en apprentiflage; il traîne la brouette, ratifié
les allées , farcie , arrofe , laboure pendant
deux ans, après quoi on lui permet de planter,
de greffer, de paliflader, de tailler pendant.deux
autres*années, & il fe croit Jardinier , parce qu'il
faitaufli bien que fon maître toutes les opérations
qu'il lui a vu faire, & qu'il eft d’ufage de l'être
après quatre ans de travail dans un jardin. Mais
qu’au bout de ce tems on lui demande quel eft
l'objet du labourage, du paiiffage ; pourquoi il
coupe telle branche & réferve telle autre, il n'en
pourra rien dire, parce qu'on ne le lui a jamais appris.
O r , ce jeune homme eft-il réellement Jardinier
? Non, répondrai-je ; cependant il en fait affez
pour conduire un jardin, puifqu'il en fait autant
que la plupart des autres.
En général, il eft très-peu de Jardiniers yérita-
blement inftruits, parce qu’ils ne font ni affez
payés ni affez honorés.
Comment un jeune homme de quelque valeur
peut-il fe réfoudre à prendre un état où il ne gagnera
que 800 francs, ou il fera éxpofé à des caprices
& à des injuftices, où il fera enfin traité
comme le dernier des domeftiques > aufia n’eft-ce
ou’autour des grandes villes, c'eft-à-dire, autour
de celles où le commerce des fruits, des légumes,
des fleurs & des plantes étrangères eft en grande
activité, qu'il fe trouve de ces Jardiniers, l'honneur
de leur éta t, qui font arrivés à un haut degré
d'habileté en théorie & en pratique, parce qu'ils
travaillent pour leur compte, & que par conféquent
il eft de leur intérêt de fe perteélionner chaque
jour pour gagner davantage.
Aujourd'hui les Jardiniers fe fubdivifent en Jardiniers
ordinaires, qui traitent toutes les parties }
én Jardiniers fleuriftes , eh Jardiniers maraichers ,
en Jardiniers pépiniériftes, en Jardiniers tailleurs
d’arbres fruitiers (ceux de Montreuil), en Jardiniers
entreteneurs de jardins payfagers. ( B osc.)
JARDO N , tumeur caufée par une extenfion ,
contre nature, du tendon fléchiffeur du pied , &
qui fait boîter le cheval.
On la fait difparoître, fi elle eft nouvelle, par
des fomentations émollientes, auxquelles on fait
fuccéder des fri étions réfolutives & fpiritueufes,
telles que l’eau-de-vie camphrée ; &: quand elle
eft v ieille, par l’application du feu. Quelquefois
elle devient phlegmoneufe. Voye\ le mot C hev
a l . (Bosc\) ’
JAROSSE ou J A ROUSSE. La geffe porte ce
nom dans quelques lieux.
JARRET, longue branche d'arbre, qui forme
un angle S«: qui eft dénuée de rameaux. (B os c. )
Ja r r b t . Les cultivateurs qui achètent des chevaux
doivent principalement s'attacher à examiner
leurs Jarrets; car , comme on le doit penfer, c'eft
de leur bonne organifation que réfulte le fervice
qu'on a droit d'en efpérer.
De petits & de gros Jarrets font également fci-
bles. II en eft encore ainfi de ceux qui font trop en
dedans on trop en dehors.
Des Jarrets trop courts ou dont le pli eft trop
confidérable font manquer le cheval dans les def-
centes : on nomme les chevaux qui les ont te ls ,
J arretés , crochus, clos du derrière.
Outre les engorgemens & les enflures qui font
la fuite d'un travail trop fo rc é , les Jarrets font
fujets au C apelet ou Passe-Campagne , à la
Malandre , au Vessigon , à la V arice , à la
C o u r b e ,/à I'Ép a r v in & au Jardon. Voye^ ces
mots. ( B o jc . )
: J AS. Qûns le département du V a r , on donne ce
nom aux Bergeries.
JASIONE. J a s i o n s .
Genre de plante de la fyngénéfîe monogynie ou
de la monadelphie pentandrie & de la famille des
Campanulacées, lequel réunit deux efpèces qui fe
cultivent dans les jardins de botanique , & qui par
conféquent font dans le cas d’être citées ici. Voy.
les llluftratioris des genres de Lamarck, pl. 714.
Efpèces.
1. La Jasione ondulée.
Jafîone montana. Linn. O Indigène.
• 2. La Jasione vivace,
J../ione perennis. Linn. Indigène.
Culture. '
Ces plantes ne font pas fans agrément, mais
cependant elles ne fe cultivent que dans les jardins
de botanique, où on les fème en place, & où on
ne leur donne d'autres foins que de les éclaircir
& de les farder.
La première eft feule commune. C'eft dans les
terreins les plus arides qu’elle croît exclufivement;
aufli fa préfence eft-elle le figne de l'infertilité. Les
beftiaux n’y touchent pas. (B o s c .)
JASMIN. J a s m i n u .
Genre- de. plante delà diandrie monogynie &
de la famille de fon nom, qui raflembîe une vingtaine
d’efpèces, dont une douzaine font cultivées
dans nos jardins, à raifon de l'excellente odeur
de leurs fleurs, & méritent par conféquent un article
de quelqu'étendue. V'oye^ les lllu f rations des
genres de Lamarck , pl.. 7.
Qbfervation.
Plufieurs efpèces de N y c t a n t e s ont été dernièrement.
tranfporties:dans ce genre par quelque«
botaniftes, tandis que d'autres en ont formé un
genre particulier qu’ils ont appelé Mogori.
Efpèces.
I. Le Jasmin a feuilles de cytife, v ut gai re ment
. jafmin jaune.
Jafminum fruticans. Linn. ft Du midi de l'Europe.
2. Le Jasmin d’ Italie..
Jafminum humile. Linn. ft D ’Italie.
3* Le Jasmin commun, le jafmin proprement dit.
Jafminum officinale. Linn. 5 Des Indes.
4. Le Ja s m i n à grandes fleurs, vulgairement
lé jafmin d‘ Efpagne.
Jafminum grandifiorum. Linn. ft Des Indes.
y. Le Jasmin genouillé.
Jafminum geniculatum. Vent, ft Des îles de la
iwer du Sud.
6. Le Jasmin jonquille.
Jafminum odoratijjîmum. Linn. ft Des Indes.
7. Le Jasmin des Açores.
Jafminum a^oricum. Linn. ft Dès Açores.
8. Le Jasmin fambac.'
Jafminum fambac. Linn. ft Des Indes.
9. Le Jasmin de l'Ile-de-France.
Jafminum maüritianum. Desfont, ft De l ’Ile-
. de-France.
10. Le Jasmin à feuilles de troène.
Jafminum glaucnm. Linn. ft Du Cap de Bonne-
Efpérance.
11. Le Jasmin hérifle.
Jafminum hirfutum. Linn. ft Des Indes.
12. Lè Jasmin ondulé.
Jafminum undulatum. Linn. ft Des Indes.
1 3. Le Jasmin à feuilles aiguës.
Jafminum ariguftifolium. Linn. ft Des Indes.
14. Le Jasmin à feuijles d’ofier,
Jafminum vimineum. Retz, ft Des Indes.
iy. Le Jasmin multiflore.
Jafminum pubefeens. Pverz. ft Des Indes.
16. Le Jasmin grimpant.
Jafminum fean de ns. Retz, ft Des Indes.
17. Le Jasmin a Songé.
Jafminum elongatum. Linn. ft Des Indes.
18. Le Jasmin trinerve.
Jafminvm trinerve. V ahl. ft De Java.
19. Le Jasmin à feuilles Amples.
Jafminumfimplicïf l.um. For fi. ft Des îles des
Amis..
20. Le Jasmin auriculé.. -
Jafminum auriculatum. Vahl. ft Des Indes.
21. Le Jasmin angulaire.
Mminum angulare. Vahl. T? Du Cap de Bonne-
Llpérance.
22. Le Jasmin flexible.
Jafminum flexile. Vahl. ft Des Indes..
23. Le Jasmin didyme..
jafminum didymum. Forft ft Des îles de la
oociÊte..
Culture.
Le Jafmin â feuilles de cytife eft très-commun*
dans les haies & autres lieux incultes des parties
méridionales de ia France. 11 ne fert qu’au chauffage
ou à faire dés tuyaux de pipe. Si les moutons
aimoient fes feuilles, chofe dont je doute, il poui-
roit être utile de le multiplier pour leur fervir de
nourriture pendant l'hiver. Comme les gelées ordinaires
du climat de Paris ne lui font aucun tort, &
que la difpolîtion a former but (Ton, fa perpétuelle
verdure, fes fleurs nombreufes, le rendent agréable
à la vu e , on le cultive abondamment dans les jardins
payfagers & autres. C'eft au dernier rang des-
maffifs & par touffes ifolées qu’on le place : toute
terre & toute expofition lui conviennent; cepen-
■ dant il préfère les terres légères & les expéditions
j chaudes. Ses racines tracent au point que prefque
. toujours-il faut arrêter leurs acefoiffemens chaque
! année , fans quoi elles envahiraient tous leur»
alentours. Il n'eft prefque jamais néceflaire de lui
faire fentir le tranchant de la ferpète, parce qu'il
s'élève peu & prend naturellement une forme régulière
: feulement ileft bon de le récéper de tems
en tems, c-eft-à-dire , de couper fes tiges rez-
terre afin de les renouveler.
Ce Jafmin fe multiplie par femences, dont il
donne abondamment; parmarcores, par Boutures,'
par drageons & par déchirement des vieux pieds'
Ces deux derniers moyens fuffifqnt bien au-delà'
aux beloins du commerce; aufli. s’y tient-on généralement.
C eft pendant l’hiv'er qu’ on les exécute.
Les pieds qui en proviennent, fleuriflênt dans l ê :
courant de l’été buvant.
Le Jafmin d'Italie fe rapproche beaucoup du precedent;
mais il eft conftamment moitié plus petit r ’
on le cultive peu hors des jardins de botanique. Sa
culture ne diffère pas de celle de la précédente;
cependant il exige une expofition un peu plus
chaude & il trace un peu moins.
Le Jafmin commun eft cultivé en Europe depuis
les dernières années du quinzième tiède. Il étoit:
jadis un des plus beaux ornemens de nos jardins ;.
mais le goût a changé, & , malgré l’excellente odeur.
d e , fleurs, la beauté de fon feuillage & la facilité
de fa multiplication, on ne.I y voit plus auflï'
fouvent. C ’eft fâcheux;, cependant on doit efpérer'
qu il reviendra à la mode. II me femble même qu’il
eft_ plus recherché aujourd’hui qu’i-l-he l'étoit il
a dix ans. * ■
Toutes fortes de terres,.pourvu qu’elles ne foienr '
pas aquatiques, conviennent au Jafmin commun =
cependant il vient mieux dans-celles qui font légères
& fraîches, que dans aucune a- .tre. Il aime
les expofitions chaudes; cependant il réuflit forr
bien au nord. Les'gelées du climat de Paris l’ affectent
quelquefois,mais feulementdans fes rameaux-'
car je ne crois'pas avoir vu un feul pied'périr par
fuite de leur.aélion ; au contraire, elles lui font fouirent
utiles en ce quelles forcent de rabattre fe s