
comme le farraxin , lui font préférables fous ce
rapport. ( Bosc. )
Pl a n ta in (arbre). C ’eft le Ban a n ie r .
P l a n ta in d’eau. Voye\ Fle ch ière.
PLANTARD : fynonyme de Pla n ço n . Voye\
ce mot.
P LAN TATION . Ce mot a différentes acceptions,
dont les deux plus généralement employées
font un lieu planté d’arbres, & l’a&ion de planter
des arbres. Dans nos colonies, il s’applique aufli
aux propriétés rurales en valeur.
Couvrir de Plantations tous les lieux qui en font
fufceptibles, lorfqu’elles ne nuifent pas aux autres
cultures, & en fe conformant aux principes qui
font propres à en affiner le fuccès , eft le confeil
que doit donner tout ami de la profpérité agricole
de la France aux pères de famille, propriétaires
de terres j car la diminution progreflive des forêts
fait craindre !a difette de bois pour l’avenir.
Il eft des cantons en France où des préjugés,
des ufages & même des lois s’oppofent encore
aux Plantations, foit directement, foit indirectement.
L’intérêt public exige qu’on faite difparoî-
tre les premiers par l’ inftruCtion ; les féconds par
une police rurale févère ; les troifièmes par le
perfectionnement du Code civil.
Les lieux élevés, qui, garnis de bois, ont tant
d’influence fur l’agriculture-, en arrêtant les nuages
& en formant des abris, font principalement
ceux qu’ il convient fpécialement de planter. C ’eft
en effet pour les avoir trop inconfidérément dépouillés,
que leur terre a été entraînée parles
eaux pluviales, que les fontaines fe font taries,
que la vigne a été fi fréquemment atteinte par les
gelées du printems.
Après les fommets des montagnes, ce font les
terreins arides qu’il devient enfuite le plus utile
de planter en bois , parce que les arbres y conservent
l’humidité, & que les débris des feuilles
y forment à la longue de l ’humus. O r , fans ces
deux circônftances il ne peut y avoir qu’ une végétation
foible, & par conféquent infuffifante pour
payer les frais de la culture.
Rigoureufement parlant, on peut planter toute
l ’année5 mais c’eft depuis la chute des feuilles,
en automne, jufqu’ à leur développement au printems,
qu’on le fait généralement, & ce avec rai-
fon, parce qu’ alors cette opération n’interrompant
pas la végétation, peut s’exécuter avec toute
la lenteur convenable, & que la füfpenfion de
beaucoup de travaux agricoles donne moyen d’y
apporter toute l’économié poffible, par fuite de la
diminution dans le prix de la main-d’oeuvre qu’amène
cette füfpenfion.
Un motif jufqu'à préfent peu développé , qui
doit faire préférée les Plantations d’automne à
celles du printems, c’eft que la fécondé fève eft,
principalement deftinée à effectuer le prolongement
des racines, & qu’elle a g it, les jours de gew
lée exceptés, pendant tout l’hiyer, ainfi que j’ei\
ai tous les ans la preuve, ce qui fait que la reprife
eft effiétuée long^tems avant le développement des
bourgeons j aufli arrive-t-.l fouvent qu’ il ne parole
pas , au moment de ce développementque
l’arbre ait changé de place, tant il pouffe vigôu-
reufement. Voy. Ra c ine & Se v e .
Les Plantations faites pendant les gelées réuf-
fîffent rarement, parce qu'on ne peut pas exactement
entourer les racines de terre, & que ces
racines font, dans ce easy difpofées à fe defficher.
Il y a cependant une différence notable entre
l’époque de la Plantation des arbres, réfineux, puif-
que, pour aflurer leur réuflite, elle doit n’être
effectuée que lorfqu’ ils entrent en fève, c’eft-à-
dire, dans le climat de Paris, au mois d’ avril &
au mois d’a a û t .Voye[T in ., Sa p in , Mélèse,
C èdre , G en é v r ie r , T h u y a , If , dans le
Diftionnaire des Arbres 6? Arbuftes..
Lorfque quelque circonftance force à pldnter
un arbre pendant l’é té , on doit le priver d’une
partie de fes branches & dé toutes fes feuHles.
La diminution de fes branches ^iôit être d’autant
plus grande que fes racines ont été plus écourtées,
que l’arbre eft plus vieux, & que le terrein
ou le pays, où on doit le planter, eft plus fée &
plus chaud. Cè confeil eft fondé fur ce qu'il faut
que le premier chevelu , qui doit fortir des racines
, (oit, dans le cas de pouvoir nourrir le tronc &
la tête. L’enlèvement des feuilles a pour but de diminuer
la déperdition de fè v e , qui eft la fuite de
leur tranfpiration, déperdition qui ,jufqu’au développement
du nouveau chevelu, ne peut être remplacée,
& il doit être d’autant plus rigoureux que
les circônftances ci-deffus énoncées font plùspro-
noncéesj cependant on peut fuppléer, dans beaucoup
de cas > à ces deux opérations , en abritant
l’arbre dés rayons du foleil & des vents.defféchans,
& en l’arrofant fortement & fréquemment. ( Voy.
A bri & A rro sem ent.) C ’eft lorfqu’on les exécute
entreles deux fèves, c’e.ft-à-dire, dans le climat
de Paris, pendant le mois de juillet, que les
Plantations d’été réuffiffent le ipieux, parce que,
comme je l’ai obfervé plus haut, la pouffe d’aout fe
porte-prncipalemerit fur les racines. La théorie de
la fève afeendante & descendante indique même
que c ’eft à cette époque qu’on devroit les entreprendre
toutes. Voyei Seve & Ra c in e .
Ce que je viens de dire des arbres s’applique
généralement aux plantes annuelles qu’on ne peut
tranfplanter que pendant qu’elles font en végéta-,
tion, avec cette différence qu’ il eft le plus fouvent;
poffible de les lever avec leur motte.
Une autre queftion qui. partage les cultivateurs*
c’ eft celle de favoir s’il convient mteux défaire les
Plantations au commencement qu’à la fin de l'hiver.
Il eft évidentque fi on pouvoit planter tous les
arbres, comme j'ai confeillé de planter les arbres
réfineux, le nouveau chevelu pouffant de fuite,'
les chances de réuffite feroient plus favorables y
mais d’abord on ne le peut pas en grand, puifqu’on
n’auroit que quelques jours chaque année pour les
exécuter j & en fécond lieu , on rifque de laiffer
autour des racines, en les recouvrant de terre,
des cavités qui ne peuvent être remplies qu'au
moyen de l’affaiffement de cette terre, par l’effet
des pluies. C ’eft donc pour les jardins où on ne
craint pas la depenfe, qu’ il faut réferver cette
méthode. Cela d it, j’obferverai que l’expérience
a depuis long-tems conftaté qu’il convenoit de planter
à la fin de l’automne, dans les terreins légers ,
fecs & chauds, & furtoutles arbres, arbrifleaux,
arbuftes & plantes vivaces qui entrent de bonne
heure eh végétation, & au printems dans les terreins
tenaces, humides & froids, & furtout les
arbres, arbrifleaux, arbuftes & plantes vivaces
qui craignent les gelées. .
Une tranfplantation femble devoir retarder
l’accroiffement de l’arbre, puifqu’elle en fufpend
d’abord & enfuite en affoiblit la végétation pendant
quelques jours, quelques femaines & même quelques
mois ; cependant, comme elle fe fait le plus
fouvent dans une terre neuve & nouvellement
remuée, il regagne bîèntôt le tems perdu, par
fuite d’une plus grande abondance de fucs &
d’une plus grande facilité de multiplier & d’alonger
fes racines. C e fait fe remarque particuliérement
dans les pépinières, fur les jeunes arbres qu’on
change de place tous les ans, & qui cependant
arrivent plus promptement à une groffeur donnée,
que ceux laiffés dans le lieu de leur femis.
Le feul cas où latranfpîantation foit quelquefois
nuifible aux progrès futurs, & encore plus à la
durée des arbres, c’eft: au moins dans ceux dont le
bois eft dur & qui font deftinés à vivre des fièclès,
lorfqu’on coupe leur pivot, qui eft deftiné à aller
püifer la nourriture dans la couche inférieure de la
terre, & à aflurer leur cime contre les efforts des
vents. Voyeç Pi v o t , C hêne , N o y e r , & c.
Il eft plufieurs modes de Plantations qui dépendent
de l’âge du fujet & des motifs qui déterminent
à le planter.
La Plantation du plant d’ un à deux ans, dans
les pépinières , s’appelle rep iq ue r . J’en traiterai
particuliérement à ce mot.
Lorfque, dans cette circonftance, on veut ménagerie
terrein, & que le plant eft très-petit, on le
-met, pendant un ou deux ans, en Rigole. Voye%
ce mot-.
Les arbres de trois à quatre ans, c’eft-à-dire,
•propres à être plantés, ne s’a r r a ch en t pas, ils
fe lèvent s c a r , dans le premier cas, le but eft
de tirer principalement parti du tronc & de la cime
} & en conféquence , il n'eft pas néceffaire de
conferver les racines, tandis que dans le fécond,
au contraire, les racines doi vent être ménagées le
plus poffible. Voye\ ces mots.
Lorfqu'on lève un arbre & qu’on ne peut pas'le
replanter immédiatement, il faut recouvrir fes
racines- de terre , pour que-leur defféchement
n’amène pas fa mort. Cette opération varie dans
fon mode, félon le tems plus ou moins long qui
doit s’écouler jufqu'à la tranfplantation définitive.
Je l’ai décrite au mot Jauge & au mot Pépinière.
On plante définitivement à demeure ou en
place , lorfque les arbres fur lefquels on opère
ne doiyent plus fortir du lieu où on les met.
Mais à quel âge convient-il de planter les a rb res ?
Plus on les plante jeunes, & plus on eft affuré de
leur réuflite, & moins leur Plantation eftcoûteufe j
ainfi on devroit toujours employer du plant d'un ,
de deux, ou au plus de trois ans ; mais la néceflîté
de défendre les Plantations contre les voleurs, les
beftiaux, les accidens, & c . , engage le plus fou-
vent, lorfqu’on plante le long des routes, ou même
feulement en plein champ, à n’y employer que
des arbres de trois, quatre à cinq ans, qui ont
acquis deux à trois pouces de diamètre & cinq à
fix pieds de haut. Ces arbres portent dans les pépinières
le nom de plant fu it , de plant défenfable.
Voyei les mots O r m e , Fr ên e , No y e r , P oirier
, P om m ie r , Saule , Peu p lie r .
Les cultivateurs qui, hors ces cas, croient ga*
gner du tems en plantant les arbres les plus forts,
& leur nombre n’eft pas petit, fe trompent donc
grofliérement. Voye{ aux mots Esp a l ie r , C on-
t r 'e s p a l ie r , Q uenouille , Py r a m id e , de i
ceux de toutes les efpèces d’A rbres f ru it ie r s .
Généralement ce n'eft que.lorfque quelque çir-
conftance y ob lige, qu’on doit fe permettre dè
planter des arbres d ’un âge au-deffus de fix ansj
cependant il eft des arbres, comme ceux dits à bois
blanc , c ’eft-à-dire , comme les T illeuls , les
Saules , les P eupliers , & c . , qui peuvent l'être
au double & au triple de cet â g e , lorfqu’on ne
craint pas la dépenfe.
Si on forme le projet de tranfplanter un arbre un
an avant de l'exécuter, il eft bon de couper de
fuite, à deux ou trois pieds du tronc , quelques-
unes de fes grofles racines, les plus voifines de la
furface de la terre, afin que les tronçons penflent
du chevelu, qui affure fa reprife.
A quelqu'âge qu’ on plarte les arbres, il-eft. prudent
d ’en tenir quelques-uns en réferve pour
remplacer ceux qui meurent. Je ne fais cette ob-
fervation que parce que j’ai vu fouvent des propriétaires
fore embarrafles lorfqu’ ils ne trouvoient
plus dans les pépinières des pieds de l’âge de leur
Plantation. Pour remplir le but, on doit choifirlés
plus beaux pieds, & les dépofer, foit en Ja u g e ,
foit dans des Mannequins. Voyei ces deux mots.
Souvent les arbres plantés en hiver avec tous lès
foins requis ne commencent à pouffer qu’en automne,
quelquefois même qu’au printems de l’année
fuivante > c ’eft principalement au manque d’humidité
& de chaleur qu’on doit attribuer ce retard ;
mais il faut qu’ il y ait aufli quelquefois une caufe
inhérente à l’a rbre, puifqu’ il y a des efpèces & des
■ individus qui offrent plus fouvent ce phénomène.
[ On Hi’a même cité des arbres qui ont été deux ou
P p p p ij