
avoir d’autres, ou dans des circonftances.extraor*
binaires ; iis fe modifient de mille manières.
Le célèbre Molard, directeur du Coofervatoire
<les Arts & Métiers, vient de perfectionner les
Moulins à café & de les appliquer, en leur donnant
de plus fortes ciimenfions, à la mouture
des grains dans les armées. La facilité de leur
tranfport & le grand nombre de bras dont on peut
difpofer fans frais , doit rendre leur ufage n’une
importance fouvent incalculable; mais la farine
qu'ils rendent eft groflièie & mêlée de beaucoup
de fon. On trouvera , pl. 39, fi g. 3 , de Y Art aratoire,
le deflin d'un Moulin conftruit dans les mêmes
principes , mais différant de ceux de M. Mo-
lard , & pl. 4 4 , y2 , J3, trois autres confiruits
dans des principes totalement diffeiens.
Il eft à defirer, pour l’avantage général de la fo-
ctété, que les Mouliiv économiques remplacent partout
les Moulins ordinaires, qu’on appelle à La grof-
f e j déjà ils font nombreux autour des grandes villes
, des ports de mer, & dms les pays qui font un
grand commerce de blé ; & petit à petit ils gagnent
les departemens où ils ne font point connus :
ce quiltsempêched’être plus rapidement adoptés,
c’eft, i° . l'ignorance de leurs avantages j 20. la
' dépenf e de leur conftruéiion ; 30. l’impoffibilité d’v
fui vie la mouture du blé qu’on y porte.
Cette dernière caufe, qui tient à la mauvaife
réputation des meuniers , eft la plus difficile à
faire difparoître dans le^ pays pauvres, & où
chacun fait fon pain chez foi; elle eft nulle pour
les meuniers j auffi partout où le commerce des
farines eft en faveur, ces derniers fe font-ils em-
preffés d’adopter , comme je l’ai annoncé plus
haut, la mouture dont il eft ici queftion. Je reviendrai
fur cet objet au mot Mouture.
La commodité & l’économie doivent faire defirer
que Je nombre des Moulins foit auffi multiplié
que poflible j cependant ceux à eau nuifent fou-
vent à l’agriculture & à la Cilubrité des pays où
ils fe trouvent. En effet, par fuite de la mauvaife
conftruêlion de leurs biefs & des infiltrations
d’eau qui en font la cor.féquence , des prairies
font transformées en marais qui ne donnent plus
que du foin de la plus mauvaife qualité, & d’où
émanent des gaz délétères : c’eftlà le cas où l’autorité
doit intervenir 3 car l’intérêt d’un individu
ne doit pas nuire à celui de beaucoup d’autres.
( Rose. )
M o u l i n a h u i l e . La néceflité d e triturer
les graines ou les fruits qui donnent de l’huile a
fait inventer une grande variété de machines auxquelles
on a donné le nom commun de Moulins ,
quoiqu’elles n’aient fouvent aucun rapport avec
ceux à farine. .
Je vais d’abord parler de celles de ces machines
employées dans le midi de la France pour
extraire l’huile d’olive , & enfuite je ferai conçoit
re celles dont on fait ufage dans le nord pour
extraire celle des graines dites huileufes. Je renverrai,
pour les détails, au mot Moulin a
du Diôlionnaire des Arts mécaniques , où leurs fii.
verfes forres font décrites.
Les Anciens écrafoient leurs olives dans une
auge, au moyen de deux fegmens de fphère pla.
cés perpendiculairement, & tournant autour d’un
axe par l’effet d’un courant d'eau ou de laftion
d’un animal.
Les Modernes préfèrent un ou deux fegmens
de cylindre, mais du refte les placent & les font
mouvoir comme les Anciens.
Ces Moulins écrafent les noyaux des olives &
mêlent l’huile de l’amande qu’ils contiennent avec
celle de la pulpe; ce qui a paru à M. Sieuve, &
avec raifon, fujet à des inconvéniens affez graves,
foit relativement à la bonté, foit relativement à
la confervation de l’ huile i il a en conférence
propofé une machine propre à réduire la pulpe en
bouillie , fans entamer le noyau.
La machine de M. Sieuve, qu’ il a fait travailler
en-grand jufqu’ à fa mort; eft principalement corn-
pofée d’ un châlfis qui porte une table épaifle,
cannelée dans fa largeur j table fur laquelle on
place les oliv es, qui y font écrafées, ou mieux
déchirées, par le moyen d’ une planche épaifle,
également caftnelée, qui leur eft fuperpofée, &
à laquelle on donne un mouvement de va & vient
avec la main. ,
Je ne fâche pas qu’on faffe encore en ce mo-
ment ufage de la machine de M. Sieuve ; mais
elle paroît mériter de ne pas tomber dans l'ou*-
bli j car il.eft difficile de nier les avantages que lui
a attribués ce cultivateur, & fa conftruéfcion n’eft
ni coûteufe ni difficile.
. Les olives écrafées ou détritées fe mettent flans
des facs de fpart ou de toile, ou de crin , & fe
placent enfuite fous de puiffantes preffes pour en
exprimer l’huile : ces preffes font généralement
mal conftruites & foibles 5 auffi refte-t-il beaucoup
d’huile dans la pulpe, que dans cet état on
nomme le grignon, & faut-il lui faire fubir une
autre opération pour l’en extraire.
Cette opération eft celle appelée des Moulins
de recenfe ,* Moulins qu’on devroic employer partout
d’abord , mais qui font encore entre les
mains de quelques particuliers, lefquels achètent
les grignons pour en extraire l’huile à leur profit.
Ces moulins font décrits dans le Diftionnàire des
Arts mécaniques.
Les cultivateurs des parties moyennes fle h
France ne tirent d’huile , du moins habituellement
, que des noix, de la navette & du che-
nevis ; ils ont, pour cela, des Moulins compof«
d’une meule de pierre tournant perpendiculairement
fur une table de même matière, autour de
laquelle eft une rigole & des preffoirs analogues a
ceux employés pour le vin, mais plus petits. Ce$
machines étant peu puiffantes, il refte beaucoup
d’huile dans les réh dus- ; mais comme on emploi?
ces réfidus, appelés T ourteaux iyoyei ce mot))
L l’engrais des beftiaux & des terres, la perte eft
Eour ainfi dire nulle : en général, on ne fait dans
Kes contrées que la quantité d'huile néceffaire à la
[onfommation.
I II n'en eft pas de même dans les départemens du
lnordde la France : là, on cultive en grand le colza,
Ije pavot, le lin, & c ., & on y fabrique beaucoup
fe'huiie pour le commerce } auffi la manière de
l ’extraire, fous les rapports de la quantité, eft-
|elle très-perfeélionnée j auffi le Moulin à huile
hollandais eft-il le meilleur de tous ceux qui font
[connus. C’eft fur les puilfances de la pereuflion &
[du coin que fon mëcanifme eft fondé. Toute graine
[qui a été foumife à fon aétion ne peut plus fournir
[d'huile, quels ‘que foient les autres moyens qu’on
[veuille employer.
K Je ne puis trop engager les cultivateurs aifés,
de quelque partie de la France que ce foit, à en
[faire coqftruire, s’ ils ont de grandes cultures de
[plantes oléagineufes qu s’ ils veulent entrepren-
[drele commerce des huiles , puifqu’ils offrent au
[moins un quart d’augmentation d'huile, comparativement
a ceux dont on fait généralement ufage.
I C’eft. encore au Dictionnaire des Arts mécaniques
[que je renverrai ceux qui voudront avoir des détails
fur la conftru&ion & l’emploi de cette forte
de Moulin. ( Bosc. ) -
MOULINS A BATTRE BLÉ. La longueur du
battage des céréales au fléau & la perte dë grain
[quien réfulte,ontfaic imaginer découper les épis
& de les faire paffer, foit entre deux meules
analogues à celles des Moulins à fariné, & écartées
de toute la longueur du grain (ces meules peuvent
etre de bois & couvertes de têtes de clous), foit
entre trois cylindres de bois , armés de têtes de
clous, l’inférieure fixe & les deux fupérieurs
tournant en fens contraire > foit entre deux grandes
râpes plates de tô le , dont l’ inférieure eft fixe
& 1 autre fe meut en va & vient, foit entre deux
kylmares perpendiculaires, encore de même manière,
égalementdifpofés en râpe, dont l’intérieur
pue dans l’extérieur par le moyen précédent j foit
enfin entre deux râpes coniques de même manière
, dont l'une tourne & l’autre eft fixe.
[ Je ne fais qu’indiquer ces fortes de machines ,
parceqùe,quelqu’avantageufes qu’elles paroifftnt
enthéorie,ilnes’en voit pas en France, du moins
à ma connoiffance , & qu’ il faut qu’ il y ait à cela
[quelques motifs qui ne me font pas connus. Il eft
P facile, d’ailleurs, de les’ concevoir & de les
exécuter, que fi quelqu’ un vouloit les employer,
silnauroit que les matériaux à acheter. ( B o s c .)
MOURÉE ou MOURÈRE. L a c i s .
Plante vivace qui croît dans les rivières de
Layenne, & qUi feule forme un genre dans la
digynie. Il eft figuré pl., 480 des
relations des genres de Lamarck.
^e*te pkhte n’étant pas cultivée dans nos jar-
Agriculture. Tome V.
dins, ne peut être ici l’objet d’un plus long article.
(B o s c .)
MOURELIER. M a l p ig h i a .
Genre de plante de la décandrie & de la famille
des Malpighiacées, dans lequel fe trouvent réunies
trente-une efpèces, dont huit font cultivées dans
nos jardins. Il eft figuré pl. 381 des Illuflrations des
genres de Lamarck.
Efpéces.
1. Le Mourelier glabre , vulgairement cerifier
des Antilles.
Malpighia glabra. Linn. J> De Cayenne.
2. Le Mourelier à feuilles de grenadier.
Malpighia punie:folia. Linn. De Cayenne.
3. Le Mourelier bifiore.
Malpighia biflora. Cavan. ï> De l’Amérique
méridionale.
4. Le Mourelier piquant, vulgairement -bois*
de-capitaine.
Malpighia urens. Linn. De Cayenne.
y. Le Mourelier odorant.
Malpighia odorata. Jacq. De l’Amérique
mérid6ionale. . Le Mourelier à feuilles d’ yeufe.
Malpighia coccifera. Linn. f> De Cayenne.
7. Le Mourelier à feuilles étroites.
Malpighia anguftifolia. Linn. J) Des Antilles.
8. Le Mourelier à feuilles de houx.
Malpighia aquifolia. Linn. J) De l'Amérique
méridionale.
9. Le Mourelier en épi, vulgairement bois-tan.
Malpighia fpicata. Cavan. I7 Des Antilles.
10. Le Mourelier élevé,
Malpighia altifjfima. Aubl. De Cayenne.
11. Le Mourelier abricotier.
Malpighia armeniaca. Cavan. Du Pérou.
12. Le Mourelier brillant.
Malpighia nitida. Linn. "5 Des îles de l’Amérique.
. 13. Le Mourelier glanduleux.
Malpighia glandulofa. Cavan. "5 Des Antilles,
14. Le Mourelier à feuilles de molène.
Malpighia verbafeifolia. Linn. fj De Cayenne.
1 y. Le Mourelier de montagne.
Malpighia crajffolia. Linn. T> De Cayenne.
16. Le Mourelier des Savanes.
Malpighia moureila. Aubl. T) De Cayenne.
17. Le Mourelier douteux.
Malpighia dubia. C ivan. De Saint-Domingue.
18. Le Mourelier liife.
Malpighia l&vigata. Lam. T? De Cayenne.
19. Le Mou relier roux.
Malpighia rufa. Lam. T? De Cayenne.
20. Le Mourelier lancéolé,
i. Malpighia lanceolata. Lam. De Cayenne.
B b b