
•viande en acquiert de U qualité : cette opération
eft plus difficile que la caftration des mâles-
Nourriture des bêtes a laine.
On voit àia page 2i y,tomeïI,Vérrarnëratîon des
•divers alimens qu'on donnoit aux bêtes â laine; il a
été reconnu que ce n’étoit pas les feuls qu’on
pût employer. Parmi les racmes , on ne fairoit
pas ufage alors du topinambour f de la pomme de
terre , des betteraves 3 des navets , iurtout du
turneps & du rutabaga , peu lenfible à la gelée.
Pour les faire manger, on les nétoie, on les coupe
par morceaux & on les place dans les crèches :
c'eft dans des baquets pleins d’eau & à double
fond qu’ il faut les laver ; le premier fond doit être
percé de trous, par Itfquels paffe la terre , &
qu’on iaiffe échapper par un robinet. 11 y< a des
moulins avec lefquels on coupe ces racines, pour
économifer le teins & la peine. J'en ai décrit un &
placé fa gravure dans mon Infiniéfion. Depuis qu’on
extrait du fucre de la betterave, le marc fe donne
aux bêtes à laine 3 qui le préfèrent à ceux de colza
, de lin, &c.
Elles mangent avec plailir les feuilles de chicorée
fauvage, de chou & de la vigne même. La
chicorée fauvage fe fème en plein champ ; on la
cultive plus pour être broutée fur pied que pour
être coupée. Les choux conviennent à tous les ru-
minans. Pour conferver les feuilles de vigne, on
les met dans des tonneaux, lits par lits , en les
faupoudrant de fe l, où on les mêle alternativement
avec de la paille. Des propriétaires de troupeaux
de plufieurs départemens du Midi louent en automne
pour pacage, des vignes à l’époque où il y a
encore des feuilles aux ceps, les bêtes à laine s’en
accommodent bien.
Elles ne dédaignent pas même le jonc marin,
mais il faut qu’il foit bien battu pour être attendri.
Au refte, c’ eft à chacun à fe fervir de ce que le
fol produit fpontanément ou de ce qu’ on peut lui
faire produire ; ce qui eft au meilleur marché , à
qualité égale, eft ce qu’on doit préférer.
Boijfon.
Il me paroît utile d’ajouter à ce que contient la
page i i8 , tome I I , deux procédés, qui font plutôt
des remèdes préfervaùfs que des boifïons. Je
crois cependant qu’ ils ne font pas déplacés ici :
M, Yvart, cultivateur diftingué,, & maintenant
profefleur d’économie rurale à l’Ecole im’périalé
vétérinaire d’Alfort, les a employés pour la con-
fervation de ton nombreux troupeau de bêtes à
laine. Le premier eft une difîôlution de fulfate de
fer ( vitriol martial, ou vitFÎol vert, ou couperofe
v erte) dans un baquet plein d’eau , contenant huit
féaux , du poids de trente livres. M. Yvart mec
douze gros de fulfate de fe r , qui donne à l’eau,
peu de tem s , une teinte affez forte de rouille.
Lorfque cette boiflon eft placée on ne laîffepâs
boire les bêtes à laine ailleurs que dans les herL
ries. Si l’on vouloir afperger leur fourage de cette
diflbitK'ioïi, -on porteroit la dofe du fulfate de fer !
à -douze onces pour cent bêtes dans la quantité
■ d’eau nëccffaire ; on pom-p©>k encore la ’mêler à la
n euve dofe avec la provenden l'emploi d’une feule
de ces manières fuffit. M. Yvart s’applaudit de ce
préfer vatif, que je trois bon.
Lors des grandes chaleurs , tems où , dans certains
pays, on a à craindre la maladie du fin?
M. Yvart fait boire à Tes troupeaux de l’eau dans
laquelle Î1 verfe trois onces d’acide fulfurique
( huile de vitriol) par huit féaux, ayant foin de les
empêcher de boire dehors ; ce moyen me paroit
auffi utile que le premier.
Logemens des bêtes a laine.
Les parcs, de quelque manière qu’ils foient
faits , dans quelques endroits qu’ on les place,
mobiles ou non, ne fauroient être regardés comme
des logemens de bêtes à laine , ce font des enceintes
pour les contenir & les défendre; leurs
véritables logemens , ceux où ils font plus ou
moins à couvert des injures de l’air, fe nomment
bergeries & hangars. Aux pages 223 & 224,
tome I I , j ’ai difcuté les opinions fur les avantages
ou les défavantages des logemens , & j’ai fait voir
dans quels cas ils étoient indifpenfabîes & dans
quels cas on pou voit s’ en paffer, & je n’ai rien dit
de la manière dont les bergeries dévoient être
conftruites pour réunir la falubrité à la .commod
ité , efpérant en traiter au mot F e r m e ,* comme
il n’en a été dit que très-peu de chofe,. j'entrerai
ici .dans des développemens.
Il eft indifférent que les murs d’une bergerie
foienten pierre , ou en pifé,. ou en torchis, ou en
rofeaux, ou en bois, chacun doit fe fervir des
matériaux qui font à fa difpofirion & de ceux qui
coûtent le moins ou qui portent le plus de profit
par leur durée. Il eft d'ufage dans pîufieurs départemens
de faire defcendre.trop bas les couvertures;
l’ air gliiïe fur le bâtiment & n’y entre pas ; ces
fortes de bergeries ne font pas faines. Pour qu’une
bergerie foit bonne, il faut qu*aftîfe fur un terreur
fe e , elle foit à l’abri de la pluie & de la neige ;
qu’elle ait une étendue & une hauteur fuffifante;
que l’air puifl’e s’y renouveler fréquemment, &
être rendu tempéré & frais fuivant le befoin.
On n’a pas toujours la facilité d’ avoir un terreur
naturellement fec ; mais il le deviendra,, lion
remplace ou la glaife ou la terre franche de la fur*
face par des gravats , ou du fable , ou du mâchefer.
L'étendue d’une bergerie fera proportionnée
au nombre de bêtes qu'on defîre y placer & a
l’efpèce de bêtes qui ^habiteront : celle des brebis
mères devra être plus grande, à caufe de leurs
agneaux, que celle des béliers à grandes cornes;
& cette dernière plus que celle des moutons qtt*
de valeur, dont ou fera des boîtes longues, q u i,
d’une part, ouvriront datas le plancher, de
l’autre , dans le toit du grenier placé au-deiïus. Én
donnant à ces boites de l ’iadiaaifein , elles ne
monteront pas jufqu’ au comble , mais dles forti-
ront à deux mètres deux iiers o u ’trois mètres un
tiers (huit ou dix pieds) au-deflas de l ’égoût
feuienaent. J ’ai traité de ces veinonfes dxas un livre
intitulé : Obfervations fur -pkifimrs maladies de
kefiiaux , furmut fur celles qui font occafiona les par
les confiructious vieievfes des étables s bergeries, &c. .*
règle générale,. il faut, quand on esaxre dans une
bergerie, qu’on n’y éprouve.ni froid, m chaleur,
ni odeur force d’ammoniac.
Il vaudroit mieux qu’ il y eût une bergerie particulière
de les recevoir toutes dans un feul >8c même batiment,
pour chacune , des elaffi s d’animaux, que
comme on le fait dans bien des pays, où
!. l'on fe ©entente de le divifer en amant de patries
par des treillages. La maffe d’air, altérée par la
refpiiation d’un grand nombre dé b êtes, fe renouvelle
plus difficilement.. Le voifiinage des mâles
& des femelles nuit au .repos & à. la tranquillité
de tous, le bélier s’échauffant, femant ou enteç-
daut les brebis; les jeunes .agneaux , au moment
du fevrage, appellent long-rems leurs mères: ce
font là des inconvemieus qu’on évite quand on
peut difpofer de beaucoup de bâtimens, mais ils
ne fout pas allez importans pour les exiger ; il eft:
au moins néceiîaire d’ avoir une ou deux infirmeries
pour mettre à part les bêtes malades.
C ’eft une fage précaution que de garnir de
barreaux de fer & de grillages les fenêtres des
bergeries qui ouvrent hors de la ferme ou métairie ;
on empêche par ce moyen les loups de s’y introduire
, les bergers quelquefois infidèles de livrer
de, beaux agneaux , qu’ ils vendent ,. & les mai-
vtillans de jeter des charbons allumés ou des
drogues capables de faire du mal aux animaux. On
donnera aux portes des bergeries un mètre deux
tiers (cinq pieds), de largeur ; elles feront à deux
bat tans de coupées dans la hauteur : cette largeur
n’cft pas trop cQ.niidérable, parce que les bêtes X
laine fe preflent toujours en *y entrant, fur tout
quand elles faverit qu’on les affourage. Le berger
ferme, les deux bat uns lorfqu'il veut compter
fen troupeau. An moyen de la cou pure des portes,
on donne, de l ’air , en iaiffmt ouverte la partie
fupérieüre.On poferaies battans de manière qu’ils
ouvrent en dehors., autrement les brebis qui s’en
approchent toujours le matin empêdieroient.qu’on
ne’les ouvrît ; enfin, on aura l’attention d’arrondir
tous les jambages, & de ne fouffrir aucun angle
, fatllant qui pourroit donner lieu a l’avortement.
Dans la plupart des fermes ou des métairies on
place la nourriture des troupeaux par terre .: l’inconvénient
qui en réfulte eft fenfible.; une partie
des alimens tombe fur la litière eft foulée par
les pieds des animaux. Dans un grand nombre
d’autres oivYoit des râteliers, ce qui eft uapre