
Comme cette plante n'eft point cultivée dans ;
nos jardins, je n'ai rien à en dire de plus. { B o s e . ) ‘
MARMANTEAUX : arbres qui entourent un
château, & que les ufufruitiersne peuvent couper.
V o y e { A v e n u e .
MARMITE: vafe de cuivre, de fonte ou de
terre, dont on fait un grand ufage dans les campagnes
pour la préparation des alimens, &furtout
de la foupe.
Les Marmites varient en grandeur & en forme.
Les avantages de celles de cuivre font la durée j
ceux de celles de fonte & de terre font le bon
marché > mais ces dernières font fujètes à être caf-
fés, foit par le feul effet de leur emploi, foit par
le défaut de précaution dans leur maniement.
Je ne cite ce meuble que pour parler de la fu-
périorité de la Marmite américaine, que j'ai été à
portée d’apprécier pendant mon féjour dans les
États-Unis.
On donne ce nom à une Marmite ordinaire, mais
dont le couvercle fe ferme avec une rigoureufe
exactitude , & dans laquelle on place une fécondé
Marmite en fer-blanc percé de trous, ou un Ample
grillage en bois, l'une ou l’autre élevée de deux
à trois pouces au-deffus du fond. Par cette difpofi-
tion, & en mettant un à deux pouces d’élévation
d’eau au fond, on cuit la viande & les légumes à
la vapeur de cette eau avec bien moins de combuf-
tible, puifqu'il ne s'agit que de faire bouillir les
deux ou trois verres d'eau qui font au fond de la
Marmite, qu'ils cuifent plus promptement, con-
fervent toute la faveur qui leur eft propre, & on
peut, au moyen de réparations*, faire cuire en
même tems deux ou trois fortes de viandes & deux
ou trois fortes de légumes, fans qu'elles fe nuifent
réciproquement.
On ne craint jamais que ce qui eft dans la Marmite
américaine brille ou cuife plus qu’il ne convient
5 ce qui eft un avantage incalculable dans les
campagnes, où les ménagères n'ont pas toujours le
tems de furveiller convenablement leur cuifine, &
où les filles qu'elles en chargent, font fouvent
inattentives.
J'ai un grand nombre de fois mangé des viandes
& des légumes ainfi cuits, & je les ai toujours
trouvés fupérieurs à ceux cuits dans l’eau. Il eft
donc à defirer que cette méthode, fi facile & fi économique
, prenne faveur dans nos campagnesg fur -
tout pour les pommes de terre & les châtaignes ,
qui y gagnent le plus. ( B o s c .)
M a r m i t e d e s in g e : nom v u lg a ir e d u Q u a -
t e l ë .
MARMOLIER. D o roi a .
Arbre de Cayenne, à feuilles oppofées & à
fleurs fefîiles à l'extrémité des rameaux, qui feul
forme un genre dans l'hexandrie monogynie.
Çet arbre , dont on mange les fruits dans fon
pays natal, n’étant pas cultivé dans nos jardins,
ne peut être ici l ’objet d'un plus long article
( B o s c . )
MAROUCHIN. C ’eft le P a s t e l de la dernière
qualité.
MARNE : mélange naturel d’argile & de pierre
calcaire.
Cependant on n’appelle ce mélange véritablement
Marne , quelorfquè les proportions font telles
que le .réfultat, expofé à l’air ou mis dans l'eau
s'y délite plus ou moins promptement.
Du fable quartzeux & de l’oxide jaune de fer
fe trouvent aufli , enfemble ou féparément, très*
fréquemment entrer dans la compofition de la
Marne.
Une Marne calcaire eft celle où le calcaire do-
mine jrune Marne argileufe eft celle où l'argile eft
en plus grande quantité.
Il y a des Marnes de toutes les couleurs & de
tous les degrés de dureté j celles qui font en
même tems très -argileufes , très-ferrugineüfes,
s’appellent G l a i s e s .
La formation de la Marne eft généralement contemporaine
de celle des montagnes calcaires ; cependant
il s’en trouve dont l’origine doit être attribuée
aux alluvions. Il n’en exifte point dans les
pays granitiques. Elle fe trouve en couches plus
ou moins épaiffes, plus ou moins profondes, plus
ou moins mélangées de pierres ou en amas : cette
dernière eft le plus fouvent moderne.
La gelée agit fur les terres marneufes, en en fou-
levant les molécules j aufli les blés qu’on y fème •
font ils fujets à être déchauffés à la fuite des hivers
rigoureux.
Je n'entrerai pas dans des détails plus étendus
fur la compofition & la formation de la Marne,
ces objets faifant partie de l’article qui la concerne
dans les D i c t io n n a i r e s d e C h im ie , d e M in é ra lo g ie &
de G é o lo g ie .
Dès les tems les plus anciens on avoit remarqué
les bons effets de la Marne fur certaines terres. Les
Grecs , les Romains , les Gaulois en faifoient un
fréquent ufage , ainfi qu’on le voit dans les écrits
qu'ils nous ont laiffés fur l'agriculture. Elle eft appréciée
à toute fa valeur par une grande quantité
de cultivateurs dans toutes les parties du Monde,
c’eft-à-dire, qu’on fait partout qu’elle eft un des
meilleurs moyens d'améliorer les récoltes des terres
arables ; cependant fon emploi n'eft pas aufli
j étendu qu'il eft à defirer pour l'avantage général
des fociétës agricoles. Il eft donc du devoir de
tout ami de fon pays de faire valoir fon importance.
C ’eft évidemment par l’expérience que les anciens
agriculteurs ont appris à connoître les bons
effets de la Marne ; car, comme elle eft infertile
; par elle-même, qu’elle porte même l’infertilité,
j pendant plus ou moins de tems , fur les terres où
on la répand en trop grande abondance, il eft
difficile de croire qu’ils aient pu être conduits à
i fon ufage par là théorie.
M A R M A R
La Marne agit de deux manières 5 mécanique- j
L u t & chimiquement. , P lorfqu'elle eft argileufe & qu on la re-
L n(1 fur un terrein fabloneux ou calcaire ', elle
je rend plus folide, plus fufceptible de confprver
l'eau des pluies ; elle l'améliore donc mécanique-
Lent fous ces deux rapports. Voye[ Argile.,
Pluie, Plombage.
/Vinfi, lorfqu’un terrein trop argileux ne donne
pas allezfacilement paffage aux eaux furabondantes
fies pluies & aux racines des jeunes plantes, il fuffit
d’y mêler de la Marne calcaire pour diminuer ces
deuiPinconvéniens. Voyez C alcaire , Laeour,
Racine, Germination.
Mais, dira-t-on, dans ces deux cas on peut fup-
Lléer la Marne par des argiles, par des fables filiaux
, par des pierres calcaires réduites en poudre.
Oui, mais où eft la pierre calcaire qui ne foit
[pas argileufe, & cùeft l'argilequi ne contienne pas
de calcaire ou de filice ? Il eft des Marnes qui,
comme les Craies (yoy, ce mot), contiennent encore
des parties animales, reftesdes polypes qui les
ont formées. Il en eft aufli qui, comme celles des
bords del’Oife, au-deffus de Pontoife, ont confervé
[un peu de fel de mer. Ces deux fortes de Marnes
agiffent comme engrais ou comme ftimulant, &
produifent par conféquent des effets plus marqués.
1 La Marne abforbe l'eau avec la plus grande fatalité
, & la perd de même : c'eft un des motifs
[qui la rend fi précieufe pour les terres argileufes
[qu'elle deffècne & rend propres à un plus grand
nombre de cultures.
L'adtion chimique de la Marne eft fondée fur la
[faculté propre aux alcalis de diffoudre les fubf-
[tances animales & végétales. La terre calcaire qui
[eft dans la Marne jouiffant , comme on fait, de
[toutes les propriétés des alcalis, rend mifcibles à
l’eau la portion d?humus ou terre végétale qui ne
leioir pas, & par-là lui donne la faculté d'entrer
jdans les racines des plantes, & de fervir à- leur
nutrition. La théorie de cette adtion fera développée
au mot V égétation.
Il eft fl vrai que la Marne agit à raifon de l'humus
qui fe trouve dans la terre, qu'elle n'opère
[plus fur les terres lorfqu'oni’y répand en furabondance;
aufli vaut-il toujours mieux marner fouvent
que fortement.
D'après cela, on doit penfer que les alcalis,
Lurtoüt les cauftiques , que les pierres calcaires
réduites en poudre , lurtout la chaux, doivent
produire plus .d'effet que la Marne , & cela eft
vrai ; mais aufli trop d’effet eft fouvent nuifible,
& ce cas le prouve, car les alcalis cauftiques, car
la chaux décompofent, brûlent l'humus ou terre
végétale, & rendent infertiles, pour un grand
nombre d'années, les champs où on les a répandus
en certaine abondance.
La Marne s'emploie avec plus d'efficacité que
h chaux dans les terreins fecs & légers, &r la
chaux que la Marne dans ceux qui font argileux
& humides. Pour la rendre plus convenable à
ces derniers, il eft bon de lui faire fubir l’adtion
du feu , parce qu’alors fa partie argileufe fe
change en parcelles de briques , & que fa partie
calcaire le change en chaux. Ces deux parties produifent
enfuite , chacune à leur manière, l'effet
qu'on en attend.
Toutes les fois qu’une terre aura un degré convenable
de confift .nce, on devra préférer la chaux
à la Marne, comme moins coût<-ufe.
Ce font donc les Marnes calcaires qu’il faut,
de préférence , employer dans les terres riches
en humus : là, elles agiffent fucceflivement & fi
lentement, que leur adtion fe prolonge quelquefois
pendant vingt ou trente ans j ce qui, fous
les rapports chimiques, à raifon de l’économie,
eft un avantage important à confidérer.
11 réfulte de ces faits, que lorfque la Marne eft
d’un tranfport ou d'une exploitation trop coûteufe,
on peut la fuppléer par des cendres, & plus économiquement
par une petite quantité de chaux.
Comme je l’ai dit au commencement de cet article,
toutes les .Marnes font infertiles lorfqu’elies
fortent du fein de la terre : il faut qu’elles fe
faturent des principes de l'air, furtout de l’acide
carbonique, pour qu’elles le deviennent. Quoique
cette ckconftance doive faire préfumer qu’employées
de fuite, elles feroient plus propres à dif-
foudre l’humus ou terre végétale , on. eft généralement
dans i’ufage de les laiffer expofées à l'air,
en petits tas , au moins pendant un an, avant de
les répandre fur les champs qu'on veut amender
par leur moyen : cette pratique eft, déplus, commandée
pour beaucoup d'entr’elies, par la né-
ceflité de les laiffer fe déliter, c'eft-à-dire, fe réduire
en petits fragmens, par fuite de l'effet de
l'alternative de l'humidité & de la féchereffe , de
la gelée & du dégel. Cette expofition de la Marne
à l'air s'appelle Mûrir. Voye^ ce mot.
Il eft des Marnes qui fe délitent en pêu de
mois : il en. eft qui ne le. font qu’après un hiver
quelques-unes demandent plnfieurs années > piu-
fieurs exigent une légère calcination. L'important
eft qu’elles foient divifées le plus poflible,
parce qu'alors elles agiffent plus également j cependant
certains cultivateurs en enterrenr des
morceaux gros comme le poing, laiftant au tems
le foin de les ciivifer davantage ; mais il arrive fouvent
que ces morceaux ne fe divifent pas & qu'il
faut enfuite les enlever à la m a in o u les laiffer
fouiller les champs.
Les agronomes du fiècle dernier, qui ne con-
noiffoient pas la véritable théorie du marnage ,
ont beaucoup difputé fur la queftion de favoir s'il
ëtoit préférable de marner rarement & beaucoup,
ou fouvent & peuj quelle éttiit la quantité de
Marne qu’il falloit employer i combien de tems
duroient fes effets j à quelle époque il convenoit
de la tirer de la terre, de la répandre fur les champs-..
Le vrai eft qu’on ne doit fixer aucune de ces ci*-