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175. Le Liseron à feuilles ovales.
Convolvulus ovalifolius. Vahl. Des Indes.
176. Le Liseron à ftigmate en tête.
Convolvulus fph&roftzgma. Cavan. Des îles de
Tlnde.
177. Le Liseron unilatéral.
Convolvulus fecundus. Ruiz Pav. Du Pérou.
178. Le Liseron à fruit aplati.
Convolvulusplatîcarpos. Cavan. Du Mexique.
Culture.
Dans cette longue énumération de Liferons, il
faut feulement en confidérer ici une quarantaine ,
qui font ou indigènes ou cultivés dans nos jardins,
parmi lefquels quelques-uns, fans compter les
indigènes , fubfiftjnt toute l'année en pleine terre
dans le climat de Paris j d’autres demandent ou l’orangerie
ou la ferre chaude. Je vais d’abord parler
des plus communs & de ceux q u i, parmi les exotiques
que nous poffédons , font utiles ou agréables.
Il fera enfuite queftion, d’une manière générale,
de ceux qui n’ont de mérite qu’aux yeux
des botaniftes, & parcé qu’ ils forment efpèce.
Le Liferon des haies concourt à donner aux
haies vives ou fèches, au milieu defquelles il
c ro î t , & entre les branches defquelles il s ’entrelace
, une apparence de confiftançe qui eft avanta-
geufe dans quelques cas. Ses feuilles grandes &
d’une belle forme , ainfi que fes fleurs remarquables
par les mêmes qualités, embelliffent d’ailleurs
leur afpeét. On ne doit donc pas fe refufer , lorf-
que la nature n’en a pas fait les frais , à fémer fes
graines à leur pied à la fin de l’-hiver. On en garnit
parla même raifon les tonnelles,fous lefquelles on
trouve un abri impénétrable aux ardeurs de la
canicule. Je l’ai vu produire de très-agréables
effets dans les jardins payfagers,oùil étoit convenablement
dirigé fur lesbüiffons des derniers rangs
des maflifs. Il eft encore poffible de l’employer à
garnir des-paliflades. Les chevaux aiment beaucoup
fes feuilles ; mais les autres beftiaux n’y
touchent point.
Cette efpèce fe fème en place dans les jardins
de botanique, & ne demande que les foins généraux
de propreté. Il faut lui donner un tuteur.
„ Le Liferon des champs eft beaucoup plus petit
dans toutes fes parties que le précédent 5 mais il
l’ emporte fur lui par l’éclat de fes fleurs, qui varient
naturellement du rofe au blanc & au panaché
dans toutes les nuances de ces deux couleurs. Il
en croît dans toutes les terres cultivées qui ne font
pas trop fèches ou trop aquatiques, & il eft fi abondant
dans certains lieux, qu’il nuit beaucoup aux
récoltes 5 auffi, quoique recherché de tous les beftiaux,
on doit tenter tous les moyens de le détruire.
Rarement on le voit dans les prairies naturelles
& dans les vieux pâturages. Il fe conferve
plufieurs années fans pouffer, lorfqu’il eft recouvert
de pierres, ainfi que j'en ai eu la preuve dernièrement,
& plus on le coupe & plus il repouffe ,
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comme on le vo it, toutes les années, dans les
champs le mieux cultivés & dans les jardins le
mieux entretenus, fes racines pénétrant plus bas
que n’atteint le foc de la charue du laboureur ou
la bêche du jardinier. Les deux feuls de ces moyens
fur lefquels on puiffe conftamment compter, font
ou un défoncemenc de deux à trois pieds , ' défon-
cement pendant lequel on aura foin d’enlever les
plus petites fibrilles des racines, ou par l ’établif-
fement d un affolement régulier, c’eft-à-dire,dans
lequel des prairies artificielles , des cultures de
plantes étouffantes, enfin, des cultures qui exigent
des binages d’é té , fuccéderont aux céréales.
Ce que je viens de dire fuffiepour indiquer qu’il
ne faut que mettre cette efpèce en place , dans les
jardins de botanique, pour l’y pofféder pendant
un grand nombre d’années.
Le Liferon jalap eft originaire du Mexique &
contrées voifines. Michaux l’avoit apporté de la1
Floride au Jardin de botanique de la France,
près Charlefton , où je l’ai cultivé, & dont j’ai
apporté les gaines qui ont fourni les premiers
pieds qui aient paru dans nos jardins. Sa racine eft
globuleufe & parvient à plus de deux pieds de
diamètre , comme le prouve celle provenant du
jardin dont il vient d’être queftion , & que Michaux
fils a remife à celui du Muféum de Paris.
Le grand ufage qu’on fait de cette racine en médecine,
doit engager à la cultiver dans nos dé-
partemens méridionaux, à Montpellier , par
exemple, où elle réuftîroit certainement auffi
bien qu’en Caroline. Je regrette beaucoup, en1
conféquence, -que • les pieds provenus de mes
graines, ainfi que celui produit par la racine de
Michaux fils, n’ aient pas fubfifté plus d’un à deux
ans au Jardin du Muféum, & ne s’y foient pas
multipliés.
En Caroline, cette plante ne demandoit que
des binages de propreté & un tuteur. Je pouvoir
non-feulement la multiplier par grainès, dont
elle donnoit abondamment, mais encore en couchant
fes tiges, qui prenoient racine à la bafede
toutes leurs feuilles.
On peut faire ufage des racines du Liferon jalap
lorfqu’elles ont acquis la groffeur du poing, c’eft-
à-dire , à la fin de la fécondé année 5 mais il vaut
fans doute mieux attendre la fin de la troisième &
même de la quatrième. Lorfqu’elles font plus vieilles
, elles fe creufent dans leur intérieur & perdent
de leur qualité.
Cette efpèce demande la ferre chaude , ou au
moins la ferre tempérée dans le climat de Paris.
Quoique pourvue de fleurs peu remarquables,elle
peut fervir à l’ornement des jardins.
Le Liferon feamonée ne fe cultive pas dans fon
pays natal : on fe contente de rechercher fa racine
dans les campagnes, pendant l’h iver, pour l’arracher
& la livrer au commerce. Je ne le connois i
dans aucun jardin de France > mais il eft indiqué
dans ceux d’Angleterre. •
■ Il en eft de même du Liferon turbith, dont la
I racine s’emploie auffi en médecine.
■ Le Liferon patate eft l’objet d’une culture de fi
■ grande importance, dans les parties intertropi-
3 ca|es de trois des parties du monde, que je ne
■ puis me difpenfer de lui confacrer un article par-
t ticulier. Voye^ au mot Patate,
R II pardît que le Liferon comeftible diffère peu 1 du précédent, & exige la même culture 5 mais
■ nous n’avons point de détails fur ce qui le
■ concerne. A
R Le Liferon effilé ne fe cultive point, quoique
fon bois foit fort recherché par fa bonne odeur.
Bll en eft de même du Liferon à fleurs en tête ,
■ dont le bois a la même propriété & le même
■ nom vulgaire.
■ De tous les Liferons , c’eft le tricolor qui
■ fe voit le plus fréquemment dans les jardins de
H l'Europe j il demande une terre légère & une
expofition chaude : c’eft en touffe ou en bordure
■ qu’on ie place le plus généralement. Le femis de
■ fes graines s’exécute ou en avril, dans des porsfur
■ couche nue, ou en mai en pleine terre. Le plant
. qui en provient, s’éclaircit, fe farcie & fe bine au
■ befoin j il ne gagne pas à être tranfplanté fans
■ la motte. Lorfqu’il eft coupé rez-terre avant la
■ chute de fa dernière fleur, & arrofé convenable- ;
ment, il repouffe & fleurit de nouveau jufqu’aux ;
■ gelées. Ses premières graines mûres font toujours
■ les meilleuresî ainfi ce font elles qu’il faut ramaf-
■ fer pour la reprodu&ion.
■ Le Liferon pourpre ( & même celui à cinq
■ lobes) fe fème affez communément dans les jar-
■ dins de Paris, pour garnir les tonnelles, les pa-
■ liffades, &c. Il fe fait remarquer par la gran-
Rdeur, la couleur & le nombre de fes fleurs. Pour
■ en jouir plus promptement, on fème fes graines
■ dans des pots fur couche , & lorfque le plant qui
len provient a acquis quelques pouces de haut,
Bon le plante à demeure avec la motte. Lorfqu’on
■ net les graines directement en place, les pieds
pouffent plus lentement & font frappés de la gelée
|avant d’avoir fourni la moitié de leurs fleurs. Je
Rai vu employer en Italie, où on ne craint pas
Icec inconvénient, avec un grand avantage à la décoration
des jardins de toutes les fortes : je ne
B>uis qu’en recommander la culture aux ama-
Beurs.
R Le Liferon foldanelle ne fe voit guère que dans
Jss jardins des amateurs & dans ceux de bota-
Pqus 5 cependant il eft affez remarquable pour
mériter une place dans ceux d’agrément. Il ne
paint que les très-fortes gelées de l’hiver, & c.e
encore feulement lorfque la terre n’eft pas couverte
de neige. La plus foible braffée de fougère
011 Pa*he fuffit pour l'en garantir j cependant,
,jP°ur plus de fureté, il eft bon , fous le parallèle
jfju climat de Paris, & encore mieux plus au nord,
en tenir toujours quelques pieds dans l’orangerie.
V ne le multiplie que de fes graines, quoiqu'il.
fût poffible de le faire par bouture &r quelquefois
par déchirement des vieux pieds. C ’eft dans les
fables du bord de la merqu’il croît naturellement}
ainfi c’eft dans la terre de bruyère qu’il faut le plac
e r , & c’eft avec de l'eau légèrement falée qu'il
faut l'arrofer fi on veut qu' il profpère.
Le Liferon argenté ou fatiné eft très-remarquable
par fes feuilles d’un blanc-argentin, & par les
groffes touffes qu’ il forme. L’orangerie lui eft in-
difpenfable dans le climat de Paris: fa multiplication
a lieu de femence & de boutures.
Les autres, efpèces de Liferons que je dois citer
fo n t: i° - parmi les annuels, ceux découpés, de
Sibérie, de Sicile, à cinq feuilles, évolvuloïde
& farineux, qui fe cultivent dans les écoles de botanique,
comme le tricolor} i ° . le renflé, le pan-
duriforme., l’althéiforme , à feuilles d’hermane,
le rayé, le linéaire, le pied-de-chèvre, le dorycn,
à . feuilles de pilofelle, qui peuvent fe placer en
pleine terre, faut des couvertures pendant l’hiver
ou être tenus dans des pots qu’on rentre dans
l’ orangerie aux approches des gelées 5 on. les tnul-
. tiplie de graines, de boutures, ou par déchirement
des vieux pieds} ils veulent peu d’arrofe-
mens} $v. le nerveux, à larges feuilles, en ombelle,
exigent la ferre chaude. Comme ils donnent
rarement de bonnes graines dans le climat de
Paris , on ne les, multiplie que de boutures faites
en mars, fur couche & fous châffis, boutures
qui reprennent pour la plupart dans le courant de
l’année, & qu’on traite enfuite comme les vieux
pieds.
En général, je le répète, la plupart des Liferons
peuvenc être employés comme plantes d’ornement.
J’en ai cultivé une douzaine d’efpèces en
Caroline, qui feroient certainement regardées
comme telles, fi on pouvoit les tenir en pleine
terre dans nos jardins. ( B osc. )
LISETTE : nom vulgaire des infe&es qui rongent
les bourgeons des arbres. Voye^ aux mots
Attelabe , Gribouri & C harançon dans le
Dictionnaire des Infectes.
LISIERE : bord des bois & des champs.
LISIANTHE. L l S I A N T H U S .
Genre de plante de la pentandrie monogynie &
de la famille des Gentianes, qui réunit vingt' quatre
efpèces, dont aucune n’eft cultivée dans les
jardins de France. Il eft figuré pi. 107 des Illuftra-
lions, des genres de Lamarck.
EJpeces.
1. Le Lisianthe à longues feuilles.
' Lifiantkus longifolius. Linn. ]? De la Jamaïque.
1. Le Lisianthe à feuilles,glauques.
Lifiantkus glaucifolius. Jacq. De.....
3. Le Lisianthe bleuâtre.
Lifiantkus urulefcens. Aubl. Q De C a y e n n e ..