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eccafionnées par des caufes oppofées ; elles prennent
la diarrhée lorfque le tems eft froid & humide.
On les guérir avec du vin chaud ou autre
boiiïon tonique & fortifiante : elles tombant de
vertige après avoir tourné quelques momens ,
lorfque le foleil eft chaud & le tems fec. On les
guérit en les faignant aux pattes.
Les poux , les acares & autres infeétes fuceur?
fatiguent louyent les Oie» qui ne vont pas habituellement
à l’eau, au point de les faire maigrir
( quelquefois même les jeunes en meurent ), L
remede, c ’eft, ou de nétoyer leur toit avec b an-
coup d’exaCtitude une fois par femaine } pendant
les chaleurs de l’été , époque où ils font le pU $
tourmentes de ces inleéies, & d’y brûler quelque'
pojgr.ees de paille contre les murs , ou de les empêcher
alors d’y entrer.
On a ditqii’ilétoic important d’arracher la juf-
quiame & la ciguë, des cantons où on élève des
Oies ; mais je puis aflurer en avoir poffédé qui
ne touciioienc pas ' c_s phntes}quelqu’abondaniès
qujeiles fuîfent autour de ma demeure.
O’ell a la même époque qu’ on plume les Oies
pour la première fois. Long-tems on a cru, par
principe de théorie , que cette opération étoit
très-nuifîbje à leur accroiffement .& à leur en-
giaidement} mais l’expérience prouve que fi elles
font d ailleurs convenablement nourries, & qu on
les empêche d’aller à l’eau pendant quelques jours,
elle eft prcfque fans inconvénient. Ce premier
plumage , qui ne précède que de peu de jours la
mue naturelle, en tient lieu. On les plume une
fécondé fois au commencement de l’automne , &
epfin une troifième après leur mort. On plume
egalement trois fois, & la première bien plus
rigoureufemem, les pères & mères.
La veille du jour où on doit plumer les Oies,
on les force d’aller plufieurs heures fur une eau
claire, lorfqu’ on en a à fa portée y & , pendant
ce tems, on nétoie exactement leur demeure &
on leur donne dé la litière, neuve.
Il y a crois fortes de plumes dans une Oie : i ° . le
duvet, qui fe rapproche de celui de l’eider 5 i°. les
plumes proprement dites, deftinées à.faire des matelas
y des traverfins, des oreillers, &c. 5 30..
enfin, les pennes ou groffes plumes des ailes.
qui fervent à écrire & à plufieurs autres ufages '
moins importais.
C ’eit Je degré de maturité du duvet, fi je puis
me fervir de cette expreilion , maturité qu on
reconnoïc à fe longueur & à la facilité de l’arra- 1
ch e r , qui doit décider de l’époque de fon enlèvement
& de celle, des petites plumes. Lorfqu’il
n’eft pas arrivé à ce point, fa qualité eft moindre j
& fa confervation eft plus difficile. Celui des.
Oies mortes naturellement fent mauvais & fe pelotonne
; il en eft de même de celui de celles des i
Oies tuées. & plumées2près quelles font refroidies.
C ’ eft pourquoi, dans le grand commerce
de ces oifeaux , dans celui qui fe fait à Paris,
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par exemple , on les vend toujours plumées!
Dès que le duvet & la plume des Oies (bjf
arrachés, il faut les mettre dans un four léger!
ment chaud pour les faire fécher, & tuer le$iJ
feétes qui pourroient s’y trouver attachés j aprè||
quoi on les dé pôle dans des tonneaux défoncés!
ou des facs à claire-voie, dans un grenier 0"
autre lieu fec & aéré,
Qua; c aux plûmes des ailes , on ne les èi
qu’une fois aux jeunes Oies , après qu’on les!
tuées, & deux fois aux vieilles, c’eft-à-dirsB
au premier 8c au troifième plumage. En Hoil
lande, d’où nous viennent les plus L»elles plumes!
à écrire connues, on ne les enlève qu’pne fois!
c’e ft -à -d ir e , au premier plumage, .celui qui]
précède immédiatement l’époque de la mue, 01
elles tomberoient naturellement. Ces plumes for!
tu nombre de dix, & fe rangent fous plufieurs]
qualités différentes. L’opération qu’ on leur fa J
fubir, c’eft de les tremper dans une diffolutir
chaude de potalïe, & de les dépouiller dr t mt
les membranes graiffeufes doi telles font eoto(
rées , enfuite on les fait fécher 5 plus -elles fonl
anciennement préparéesL & plus elles offrent d’aj
vantages dans leur emploi.
Dans le nord de la France, on élève les 0' si
principalement pour manger leur chair; en con!
féquence on ne leur donne* qu’un demi-engrab,[
fuffifant pour en rendre la vente facile ; mais dans]
la partie du midi, où, l’on manque de beurre JH
les engraiffe complètement, afin de, fe procurer le!
moyens d’affaifonner les mets. Ç>s deux but:
gent donc deux modes de direction dans les pro!
priétaires d’oifons. Il y en a un troifième, borné al
un petit nombre de lieux, & qui çonfifte à tlo nerl
à ces oifeaux une maladie qui leur fait groffn &|
engraiffer le foie avec excès. Je vais faire cou!
noître les moyens, employés,
• Comme je l’ai déjà dit plus haut, on peu
commencer à engraiifer les Oies irnmédia'emen!
après leur première mue , c ‘eft-à-dire , à deuil
mois 8c demi, lorf.ju’on les élève feulement pour!
K ur chair ; mais ce n’eft que lorfau’elles lent]
arrivées à toute leur croiffance , & que la t.-mpé-
rature de l’ atmofphère commence à diminuer,!
qu’on doit le faire, lorfqu’on a pour but lapra-l
deétion de la graiffe entre leurs mufcles ou dans]
leur foie.
Pour engraiffer les Oies propres à être mangée:
i! fuffit, ait!fi qu'il a • été déjà obfervé , de les]
mettre à ’portée de manger abondamment, & ée 1
varier leur nourriture. On arrive n ce réfultat, J
frit en les laiffant en liberté , foit en les r en fer-,
iront dans des endroits obfcurs: en les laiffant en]
liberté, l'engrais eft plus long & moindre, mais b
chair eft-plus favoureufe, & aj proche davantage]
du fumet des Oies fauvnges. |
Il y a long-tems qu'on a renoncé aux vieilles I
pratiques qui précédoient qu ac comp^ilS!!
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■ .fàiî des O ie s , telles que de leur contourner 1
de leur douer les pattes, de leur crever
5yeux\ pratiques q u i, outre leur barbarie , 1
| jent direétement en oppofition avec le but
‘on leur nttribuoit. Le repos, la chaleur, l’a-
U|idance> la bonne qualité de la nourriture , font
i bafes de.s moyens qu’en emploie partout en ce
fomsntj & ils fuffifent. Voye^ au mot Engr a is.
J On connoît plufieurs fortes de manières de
Enfermer les Oies deftinées à l’engrais. Quell
e pevfonnes les mettent dans de vieux ton-
® ,aUK défoncés d’un b ou t, tonneaux auxquels
fait à la hauteur d’un pied du fo l, des trous
lez grands.pour laiffer paffer la tête de chaque
e- d’autres , & c’eft le plus grand nombie,
■ ont faire des boîtes en planches légères , diviCes
|n loges, tellement larges & hautes, que les
l)ies ne puiffent s’y remuer : leur : partie infé-
Jeure eft à claire-voie pour que les excrémens
EuiSfent tomber, & en avant eft une ouverture
longitudinale, affez large pour ie^ paffage de la ite. Ces boîtes , qu’on appelle épinettes , peu-
lent être propres à contenir de une à douze
lies; mais il ne faut jamais outre - paffer ce
lombre. En Pologne on forme des vafës de terre
flière , inégalement percés aux deux bouts ,
Itllement affez grands pour contenir une Oie ac-'
»roupie qu’on y fait entrer de force. Dans toutes
tes manières, les Oies font placées dans des lieux
[bfeurs & chauds, loin de toute efpèce de bruit,
(urtout du rappel des Oies en liberté, & elles ne
.... vifitées qu’ une fois par jour par la perfonne
loi leur apporte la nourriture : toute Oie criarde
uis’y trouve, doit en être féparée fans rémil-
on. Cette nourriture eonfifte en de la pâtée faire
6e pommes de terre cuites , de fèves trempées Je la veille, ou cuites, de pois gris trempés de
|la veille , ou cuits, de velce , de geffe , également
trempés de la v e ille , ou cu’t s , de maïs
]en grains , fecs ou trempés, de glands , de châtaignes;
de farine de maïs , de farine d’ orge ,
■ de feigle , de pain d’orge ou d’avoine , le tout en
Burabondancey de l’eau renouvelée tous les jours,
]&également en furabondance. Le Maïs doit être
wrétérê. {Foye% ce moç.) Il faut plus ou moins
ide jours, félon U difpofition des individus, félon
]la température , félon la qualité des alimens,
■ elon l’exaétitude des précautions indiquées c î -
peffus, pour amener les Oies au degré de graiffe
■ déliré; mais on peut confidérer celui de quinze
Jours comme le. terme moyen.
Lorfqu’on veut engraiffer les Oies à fond, on
commence à cette époque à les emboquer, c’eft-à-
jdire, à les faire manger de force plus qu’elles ne
le veulent. Pour cela on emploie divers procèdes
■ dont le plus fimple eft de leur ouvrir le bec &
P ’y mettre le pain ou la pâtée qu’ on pouffe ensuite
avec un bâton arrondi; le plus commode
une efpèce d’entonnoir de fer-blanc , à tuyau
|coupéenbec de flûte, & garni d’un rebord bien
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poli. Cetté opération doit être faite ave^ beaucoup
de lenteur & de précaution , pour ne pas
blèffer & même étouffer l'animal. Il faut la terminer
par la boiffon , & malgré cela en laiffer
toujours^ la portée de l’Oie , que cette furabondance
de nourriture altère beaucoup. Ce ne doit
être qu’à des femmes âgées qu’ il faut la confier :
dix Oies en occupent une pendant une heure le
matin & autant le foir. Rarement on eft dans le
cas de les emboquer une troifième fois, à moins
qu’on leur donne peu les autres fois , parce qu’il
eft très-important d'attendre que letrdigeftion fois
complète avant de recommencer. En moins d’un
mois , ces Oies prennent rant de graiffe , que ce
huit à dix livres au plus qu’elles pefoient, eût s
arrivent à dix-huit ou vingt livres chacune. Dès
qu’elles font arrivées à point, ce qu’on reconnoïc
principalement à lâ pelotte de graiffe du deffous
des ailes, & à la difficulté de leur refpintion ,
il faut les tue r, parce qu’ elles ne gagneroient plus ,
& par conféquènt coûteroient davantage, à pure
perte, & même feroient en danger de périr.
C ’eft aux environs de Lauragais où cette forte
d’engrais fe fait le mieux ; aufli ce pays fait-il un
commerce avantageux de graiffe, de cuiffes confites
& de plumes.
Pour donner aux Oies la forte de maladie qui
fait gvoffir leur foie outre meiure , on ne fa t que
légèrement modifier la méthode ci-deffus, c’ eft-
à-dire , qu’on enferme les Oies dans des cel.ules
fi étroites , qu’elles ne peuvent abfolument fe
donner aucun mouvement, & qu’on les pires
dans un lieu , non-feulement fombre & éloigné
de tout b ruit, mais encore dont la température
eft tenue fort é le vé e , à vingt degrés du thermomètre
de Réaumur, par exemple. On les ein-
boque de,même , & vers le vingt-deuxième jour
on mêle à leur nourriture quelques cuilk rées
d’huile ; à la fin du mois leur foie pèfe depuis
une livre jufqu’ à deux. On dit généralement que
ces Oies à foie fi gras font extrêmement maigres
de corps ; mais ce:a eft conrèfté , quoique dans
les principes de la médecine , puifque tome obf-
tru&ion des vifeères amène la maigreur.
Les Oies à foie, gras doivent être tuées à l’époque
précitée , finon on rifque de les voir
mourir, ce qui diminue beaucoup de leur valeur.
Comme ce font généralement des pâtiffiers qui
font cette forte d’engrais pour leur compte , ils
peuvent toujours choifir le jour où il. convient de
tuer les Oies : de fuite les foies font, mis en pâtés
qui peuvent fe garder un mois & plus , & qui
font l’objet d’un'commerce de quelqu’étendue :
c ’eft de Strasbourg que viennent les plus réputés.
C’eft un mai.g.r très-délicat, mais très-cher
très-indigefte' , auquel bien des Lucullus modernes
ont dû la mort.
Adbuellement il faut revenir à l ’objet véritablement
important de l’éducation des Oies , c’eft-à