
herbes marécageufes, & de plus rend foluble, par
la potaffe & la chaux qu'elle forme, la portion d'humus
infoluble, lî abondante dans ces fortes de ter-
reins. Les Marais tourbeux font ceux fur lefquels
elle agit avec le plus d'efficacité, ainfi qu'on le verra
au mot T o u r b e . On la fupplée avec la chaux, qui
produit les mêmes effets à un plus foible degré.
* Comme, malgré un défoncement ou un écobuage
bien fait, il repouffe toujours beaucoup de mauvaifes
herbes, ces deux opérations féparées ou
léunies, car on doit auffi défoncer après l'éco-
buage quand on peut le faire avec économie, non-
feulement des labours- plus ou moins nombreux
, plus ou moins profonds, pendant le premier
été, font utiles, mais encore il eft bon de
commencer la culture par des plantes qui exigent
des binages. principalement par celle de là fève de
Marais & du colza, celles de toutes les plantes cultivées
qui s'accommodent le mieux des terres marécageufes
defféchées. Le chanvre, le lin, les vef-
ces, les pois gris & autres plantes du mêmejordre
produifent auffi de bons effets en étouffant les
mauvaifes herbes : après viendra l’avoine , qui ,
comme on fait, fe plaît de préférence fur les défri-
chemens ; mais il eft à craindre qu'elle fourniffe
plus de fane que de graine, & en conféquence on
doit calculer fur une &c même deux coupes de fou-
rage avant la montée en épi. V o y e ç E f f a n u r e .
Ce n'eft qu’après la récolte de l'avoine , c’eft-i-
dire , au moins la fécondé année après le defféche-
ment, qu’on doit le plus fouvent transformer en
prairie naturelle un terrein conquis fur les eaux,
parce qu'avant il repouffe toujours beaucoup trop
de mauvaifes herbes, & que ces mauvaifes herbes
altèrent la qualité du foin. Parvenu à cet état,
un tel terrein fe traite comme toutautre de la même
nature. Voye-^ P r a i r i e n a t u r e l l e .
Un Marais defféché, quoiqu'il paroiffe fouvent
d’abord complètement infertile > n'a pas befoin
d’engrais, puifqu’il contient, comme je l’ai déjà
obfervéplufieurs fois, une immenfe quantité d'humus
ou terre végétale produite par la cumulation,
pendant des fiècies, des reftes des plantes & des
animaux qui y ont vécu : il ne s’agit que de rendre
fucceffivement cet humus foluble par le moyen de
la C h aux (v o y e% ce mot), pour lui faire produire
les récoltes les plus abondantes. L'ignorance de ce
moyen fi fimpie, fi peu coftteux, fi facile à employer
, a fouvent fait abandonner des terreins def-
féchés à grands frais, auxquels on ne pouvoit faire
produire du blé ou autres céréales.
On a beaucoup écrit fur le deftéchement & la
culture des Marais j cependant nous n'avons aucun
ouvrage fatisfaifant fur cés importans objets,
parce que ceux qui les ont rédigés, ou n'avoient
pas les connaiffances élémentaires de phyfique, de
mathématique, de géologie, de botanique, &rc.,
ou n'ont parié que d’une feule localité, d une feule
circonftance, d'un feul mode, &c. J’aurois voulu
m’étendre davantage pour fuppléer à l’infuffifance |
de ces ouvrages ; maisc'eft un article & non »
traité que je rédige, & un article ne doit contenir
que des indications générales, furtout lorfqueh
matière eft d'une telle étendue, qu’il faudrait pin.
fieurs volumes pour l'épuifèr. ( B o s c . )
M a r a i s s a l a n s . On donne cenomauxefpace$
difpofés lus les bords de la mer ( c’eft prefque tou*
jours dans des Marais falés ) pour fabriquer du fel
de mer (muriate de foude), par le moyen de l'évaporation
fpontanée de l'eau de mer. Cet objet for.
tant du domaine de l’agriculture, n’eft pas ici dans
le cas d’un article de quelqu’étendue. Je .renvoie
donc au Didfionnaire qui en doit traiter. (B o s c ,y
Marais salés. Cefont des marais danslefquelj
l'eau de la mer pénètre par l’effet des marées, &
dont par conséquent l’eau eft falée.
Lorfqu'ils ne font pas transformés en Marais fa-
lans, les Marais falés ne peuvent être utilifés qnV
près les avoir garantis des invafions des marées par
le moyen de digues très-fortes & très élevées, &
des eaux pluviales par de profonds foffés de ceinture
dans leurs bords oppofés à la mer & à la rivière,
lorfque ( & cela arrive fouvent) il y en a une qui
les traverfe. Plus fouvent que dans les autres on
a befoin, dans ceux-ci, de faire des éclufes qui permettent
la fortie des eaux douces pendant les balfa
marées, ou de s machines hydrauliques propres à les
élever au-deffus des digues.
Un Marais d’eau douce peut être cultivé en cé-1
réalesou autre objet, l’année même de fon deffé-1
chement j mais il n'en eft pas de même d'un Marais
lalé : il faut encore le deualer, fans quoi il conti-1
nueroit à ne produire que des plantes maritimes,
telles que des foudes , des falicornes, les arroches
maritime , portulaçoïde & 4de Tartane , le fiatice
maritime, l'inule à feuilles de ciitmum, le cram-
be, &c., uniquement propres à faire de la Soude.
V o y e£ ce mot. 11 y a plufieurs moyens de deffaler des Marais fa-
lés deffechés & nivelés autant que poffibie.
i p. On peut attendre que les eaux pluviales aient
entraîné le fel dans les couches inférieures * ce qui
exige cinq , fept & même dix ans.
2°.On peut l'enlever rapidement en introduifant
des eaux douces abondantes.
3°. On peut femer des S o u d e s , planter des
T a m a r i x ( v o y e { ces mots), ces végétaux ayant
la propriété de décompofer le fel marin.
4°* On peut combiner ces moy t ns deux par deux,
ou les réunir lorfque les circonfiances locales s'f-
prêrent.
Les Marais falés defféchés font quelquefois auffi
fertiles que ceux d'eau douce dans le même cas. Us
mêmes genres de culture peuvent par conféquent j leur être appliqués. J'ai vu en Caroline d’immeufes i
elpaces ainfi conquis fur la mer, & devenus de riches
champs de riz j quelquefois autfi., cependant,
le fol de ces Marais eitfabloneux, tel que celui de la
côte de Bayonne à Bordeaux, du ci-devant
ïbant, & c . , & alo rs il e x ig e des é n g ra is a u b o u t
[d’un petit n ombre d’ an née s d e c u ltu r e . ( B o s e .)
E MARASME : fy n o n ym e d’ A m a i g r i s s e m e n t .
MARATTIE. M a r a t t i a .
Genre de plante d e la famille des F o u g è r e s , qui
renferme quatre efpèces, dont deux avoient été
Apportées aux M y r io th è q u e s par Bory-S.iint-Vin-
[cent, & dont aucune n'eft cultivée dans nos jar-
Rdins.
E fp è c e s .
1 . L a M a r a t t i e a i lé e .
M a ra ttia a la ta . Swartz. Tf. De la Jamaïque.
2. La Marattie unie.
Ma rattia l& v is . Svrartz. if. la Dominique.
3. La Marattie à feuilles de frêne.
M a rattia f r a x in e a . Bory. De l’Ile-Bourbon.
4. La Ma r a t t ie à feuilles de forbier.
M a r a tt ia f o r b ia . Bory. % De File-Bourbon.
( B o s c .)
MARBRE : pierre calcaire, le plus fouvent pri-
■ mitive, dont le grain eft affez fin pour pouvoir re-
■ çevoir le poli & être employé à la décoration des
IBbâtimens de luxe.
B On trouve du Marbre dans beaucoup de parties
IBdela France} mais on n'exploite que les carrières
I [qui en fourniffent de beau , & qui font à portée
■ des grandes villes.
B Comme le Marbre n'intéreffe l'agriculture qu’à Braifon de fon excellence comme pierre à bâtir, &
B de la propriété qu'il a , comme toutes les autres
■ pierres calcaires, de fe transformer en chaux par
Bla calcination , je ne m’étendrai pas fur ce qui le
■ concerne particuliérement. V o y e^ le mot C haux
■ & le D ié iio n n a ir e d e M in é r a lo g ie . ( B a s e . )
I MARC matières étrangères qui fe trouvent
■ dans des huiles, & qui fe précipitent parle repos.
mVoyei Huile.
■ MARC : réfidu des raifins après qu'on en a ex-
B primé toute la liqueur. Voye%_ V endange.
B quelques cantons on donne le Marc aux
■ beftiaux pendant l'hiver : pour cela on le corn-
B prime dans des tonneaux & on le recouvre de
■ feuilles de noyer & d'argile : chaque fois qu’on
Ben prend, on rebouche le trou, afin qu'il ne
B modifie pas.
B Cette nourriture fe mélange avec de la menue
■ paille, de la paille, des navets, des catrotes, des
■ pommes de terre, &c. : il entretient les animaux
■ en bon état de fanté. ( B o s c . )
MARCANTHE. .M-a r c a n t h u s -.
I ^an.te vivace de la Cochinchine , qui, félon
K Loureiro, forme un genre dans la diadelphie dé-
Icandrie.
Cette plante n'
pos jardins, je
kilo.se.); = ' .
étant pas encore introduite dans
n'ai rien à dire fur fa culture.
MARCASSIN. On appelle ainfi partout les
jeunes fangliers, & dans quelques endroits les
jeunes C o c h o n s .
MARCEAU : e fp è c e d e S a u l e .
MARCHE. C'elt une Mare dans le département
des Deux - Sèvres.
MARCOTTE. On appelle ainfi la branche ou
d’un arbre, ou d’un arbriffeau, ou d'un arbufte,
ou d'une plante vivace , qu’on couche en terre,
dans le but de les multiplier 5 cette branche, dans
la plupart des efpèces, prenant plus ou moins
promptement des racines , & devenant parconfé-
quent un nouveau pied > qu’on peut féparer de
1 ancien & planter autre part.
L'opération du marcottage s'exécute principalement
fur les plantes étrangères qui ne donnent
pas de fruits dans nos climats, & fur les variétés
qui ne fe reproduifent pas de graines. On en fait
fréquemment ufage dans les pépinières d’arbres
d'agrément : dans celles deftinées aux arbres fruitiers,
on la reftreint aux coignalfiers & aux pommiers
doucin & de paradis. Il faut la repouffer
complètement de celles où on ne cultive que des
arbres foreftiers, paice l'expérience prouve que
les pieds qui en proviennent ne s'élèvent jamais
autant, & durent beaucoup moins que ceux qui
ont une fémence pour origine.
Toute là théorie du marcottage confîfte, dit
Thouin , à déterminer, au moyen de l'humidité,
de la chaleur, d'une terre préparée 5 des inci-
fions , des ligatures , &c., les rameaux marcottes
à pouffer des racines.
Il y a cinq fortes de Marcottes, que je vais
paffer en revue, en commençant par les plus
fimples :
i°. On coupe une tige entre deux terres, 8c
l’année fuivante on bute les rejets qu'elle a pouf-
fés 5 ces rejets prennent racine, & on les enlève
l’hiver fuivant, ou deux ans après.
Une terre confiftante, c'elt-à-dire, fufceptible
de conferver l'humidité , eft indifpenfable à la
réuflîte de cette forte de Marcotte. Lorfqu'ôn ne
la poffède pas, on eft obligé d'entourer la bute
de trois ou quatre pierres ou planches , & de
l’arrofer pendant les chaleurs de Tété : recouvrir
la bute avec de la litière ou de la mouffe, ou
planter au nord les Mères ( v o y e ^ ce mot ) destinées
à fournir annuellement des Marcottes, pour
diminuer les effets de l'aâion évaporante de l'air,
font auffi des chofes avantageufes.
Ce n'eft guère que pour la multiplication des
coignalfiers ou des pommiers doucin &de paradis
qu'on emploie aujourd’hui cette forte de marcottage
dans les pépinières bien conduites; maïs
'elle eft applicable à la;plupart de nos arbres de
pleine terre dont le bois n'ell pas dur.
2°. On courbe les jeunes pouffes d’un pied
coupé rez-terre, & on les fixe dans une folfe
plus ou moins profonde , en relevant leur fommité
le plus pofiible vers l’angle droit, foi: fi-.nplement