
P A L
P A L L A D IE . PALLADtJ.
Plante des terres auflrales, qui feule , félon
Goertner , doit former un genre dans l’ cébndrie
monogynie & dans la famille des Gentianées. Ses
caractères font figurés pl. 285 des lllufirations
des genres de Lanvarck. Elle ne fe cultive pas dans
nos jardins. ( B ose.)
PÀLLASIE. P al la s ïa .
Genre de plante de l’oétandrie monogynie &
de la famille des Polygonées , qui ne renferme
qu’une efpèce, que quelques botaniftes ont réuni
aux C a l l i g o n s '( voye% ce mot ) , & qui eft
figuré fous ce nom dans les lllufirations des genres
de Lanarck, pl. 410.
L a P a l l a s i e c a p fie rn e e ft un a rb u fte d e tro is
à q u a tre p ie d s d e h a u t , q u ’ o n c u lt iv e en p le in e
t e r r e d an s q u e lq u e s ja rd in s d e s e n v ir o n s d e P a ris
, mais q u i s ’ y conferve d iffic ilem e n t ; auffi l ’y
ai-ie v u p a r o îtr e & d ifp a r o îtr e à p lu sieu rs re -
p rife s .
Une terre de moyenne confiftance eft celle qui
ccnvier.t le mieux a cet arbufte : peut-être fau-
droit-il la filer peur le conferver, car c’ eft dans
les ftepes falés qu’il croît naturellement. Il y a
lieu de croire qu’il craint l’humidité & le tranchant
de la ferpetre , puifque je l’ai vu périr dans
ces deux circonftances. On ne le multiplie que de
graines. dont il a donné quelquefois dans notre
climat , graines qu’ on fème au levant auffi tôt’
après les gelées.
Lorfqu’ elle eft couverte de fleurs.,laPallafiefait
un affez bel effet. Sa rareté n’a pas encore permis
de la placer dans les jardins payfagers. ( Bosc. )
PALLE. Voye^ P e l l e .
PALME DE CHRIST : nom vulgaire du MÉ-
Di c i n i e r r i c i n dans les îles d e . l’Amérique.
Vcye% M é d i c i n i e r .
PALMETTE (Arbre en) : forte de difpofition
d’ un arbre fruitier en efpalier. Elle confifte à
laififer monter perpendiculairement , à rabattre
tous les ans à deux ou trois yeux, la pouffe de l’année,
& à paliflader parallèlement au fol, après les
avoir taillées, les branches latérales, depuis la bafe
jufau’ au fournie t.
Cette difpofition, qui s’applique principalement
au poirier, a dû être une des premières connues
j mais on y avoir renoncé prefqüe.généralement.
Thouin l ’a rappelée il y a une trentaine
d’années, & on en voit aujourd’hui dans beaucoup
de jardins des environs de Paris. C'eft elle qu’a
depuis préconifée Forfeyte , direéteur des jardins
du roi d’Angleterre, dans fon ouvrage fur la
Taille des arbres. Elle ne diffère des quenouilles
ou des pyramides, que parce qu’ony-fupprime les
branches de devant & de derrière » & qu’on pa-
liifade celles des côtés. Ses avantages ne tiennent
donc qu’à l’expofition contre un mur. On trouvera
aux mots Espalier , Poirier , Quenouille J
Pyramide , Taille , Palissage , toutes les
indications néceffaires pour former &c conduire |
des arbres en Palmette ; ainfi j’y renvoie le lecteur.
( B o sc .)
Palmette : fynonyme de Palmiste. Poyq
ce mot.
PALMIERS : famille de plantes arborescentes,
qui , dans les pays intertropicaux , fournit à
l’homme prefqüe tout ce qui lui eft néceffaire pour
fa nourriture, fon vêtement, fon logement, &c.
Ainfi , f o ie entier, f o i t fiu.plement fendu, foie
fendu & creufé, foit fendu, creufé & a p la ti en
planche, le tronc des Palmiers fert à bâtir des mai*
fons, à conftruire des digues, à entourer des cultures',
à faire des conduits d’eau, & c . Ainfi , avec
leurs feuilles entières, on couvre les m a ifo n s;
avec leurs feuilles d i v i f é e s en lanières , on fait
des cordes de toute groffeur, des nattes, des parafais
, des fiéges, des chapeaux, des paniers, dis
tiffus auffi fins que la toile; on écrit deffus, on
mange deffus. Ainfi , avec les fiiamens qui accom pagnent
la bafe de leurs fi u t i l e s , on fabrique des
cordes , des toiles groffières d’une grande force
& d’une grande durée. Ainfi, avec leur fp a th e ,
avec Leur noyait, on fait des vafes p o u r co n ten ir
les liquides. Ainfi , on mange l’amande du noyau
de beaucoup, principalement du cocotier ; le brou I
de quelques-unes , le datier ; les feuilles de quelques
autres , l’arec ; la fécule du tronc du (agou*
tier, &c.Onfait del’huile avec les noyaux de pref-
que tous, & avec le brou de q u e lq u e s - u n s . Ainfi,
enfin, le pédoncule de leur fpaaix , coupé au
moment de la floraifon, fournit une grande quantité
de fève, qui, fraîche, eft d’un goût agréable,
& qu i, fermentée, donne du vin & du vinaigre.
Cette famille de plantes eft donc des plus inte-
refilantes pour les cultivateurs, & mérite d’être
confédérée fous les rapports agricoles les plus
étendus; cependant j’ ai peu de chofe a en dire,
parce que généralement leur culture fe borne aii
femis de leurs graines & à la jouififance de leurs
produits*
La manière de croître des Palmiers eft fort
1 différente de celle des autres arbres. Ils fartent
de terre avec une tige , le plus fouvent unique,
& terminée par un bouquet de feuilles qui fe développent
fucceffivement. Cette tige s’alonge
plus ou moins félon les efpèces , mais ne grôfiit
plus, ou du moins fort rarement. On l’appelle
caudex , pour la diftinguer de celle des arbres de
la claffe des dicotylédons , qui groffiffent chaque
annéê en même tems qu’elles s’alongenr. Les
feuilles, généralement peu nombreufes, niais
fortr grandes-, fe développent fucceffivement,»
laiffent, en tombant, la marque de leur place,
marque qui fubfifte pendant fort long-tems »
même toujours. C ’eft de la bafe interne de ces
feuilles que fartent les fleurs, affez généralement
renfermées d’abord dans une enveloppe Commune,
coriace , appelée fpathe , & qui e n f u i c e fe développe
fur des grappes qu’on appelle fpadix. ou ,frime. Dans la plupart des Palmiers, les fleurs
font monoïques ou dioïques. Les fruits font tant
ô t des drupes fecs, c o n t e n a n t un noyau bon à
manger, & une liqueur excellente à boire; tantôt
d e s drupes mous, dont la chair eft, d a n s certaines
efpèces, d’un goût très-agréable.
Généralement les Palmiers croiffent très.-len-
tetnent, vivent long-tems , & donnent fort tard ;
leurs premiers fruits. Il en eft même , le rondier,
par exemple, qui n’en fournilfent qu’une feule
fois après plus d’un fiècle d’attente. Leur afpeét eft
des plus majeftueux & des plus.pittor.efques. On
ne fe iaffepasde les admirer lorfqu’on les voit pour !
la première fois, foit qu’ ils fe trouvent ifalés,
foit qu’on les ait femés en ligne.
Ce n’ eft que pendant leurs premières années
que les Palmiers fe prêtent à la tranfplantation ,
encore cette opération leur eft-elle alors fouvent
fatale. On fème leurs noyaux dans le lieu ou ils
doivent relier, & toute la culture que demandent
les pieds qui en proviennent, confifte en un ou
deux farclages par an;> pour empêcher les autres
arbres & les grandes herbes de nuire à leur croif-
fance.
Il femble qu’à raifon de leur grand degré d’ utilité
ou d’agrement, les Palmiers devroient augmenter
chaque année en nombre dans les colonies
européennes d’Àfie , d’Afrique & d’Amérique ;
mais il eft de fait qu’ils y diminuent au point que
quelques efpèces en ont déjà totalement difparu,
&que plufieurs autres, même des plus utiles, y
font devenues fort rares. La caufé en eft à l’é-
goïfme des colons, qui ne penfent qu’au moment
préfent, & fe refufent à toute dépenfe ou peine,
quelque légère qu’elle fo it, qui ne doit pas leur
apporter un profit prochain. O r , les Palmiers,
comme je l’ ai obfervé plus haut, font des fiècles
à donner des produits ; on ne ménage donc point
ceux qui font propres à être utilifés pour la bâ-
tiffe ; ceux dont le bourgeon terminal, le chou, eft
bon à manger; ceux dont l’intérieur contient cette
fécule nourriffante , appelée fagouj ceux dont le
fpadix fournit cette agréable liqueur, connue fous
le nom de vin de palme. Quel moyen employer
pour arrêter ces défordres, dont les fuites pefe^
ront fi cruellement fur l ’avenir ? Je n’en connois
pas d’autre que i ’inftruétion.
Voici l’énumération des genres établis dans la
faaille des Palmiers :
Palmiers a fleurs hermaphrodites : R O T A N G ,
blCUALE , C O R Y P H E .
Palmiers a fleurs polygatnes : PALMISTE , R a - PHIS. ,
Palmiers a fleurs monoïques : A r e c , INDEX >
Co c o t ie r 3 C a r y o t e , N i p a , S a g o u t i e r ,
Bà c t r i s , A r e n g e , E u t e r p e & D o u m e .
Palmiers a jl.eiL-'s. dioïques :D ATIER 3 ÀVOIRA ,
R o n d i e r , L a o d i c é & L a t a n i e r .
Palmiers dont les f ix e s font imparfaitement ton -
nus : H yophrome , M a u r i c e , Ma n iq u a ^e
& C arandiLr.
On n$ voit en Europe que deux e rpèces da
Palmiers , le Palmiste & le Datier. Nous en
cultivons une douzaine dans nos ferres, mais ils
y languiflent plutôt qu’ils y végètent; rarement
ils y fleariflèn:, & , excepté le palmifte, jamais ils
n’y donnent de fruits. Leur culture confifte à femer
leurs graines, à les rentrer aux approches de l’hiver
dans la ferre, à renouveler leur terre tous les
ans, & à les arrofer dans le befoiu. ( Bosc. ).
Palmier ao u a r a . Koyei Av q ir a .
Palmier datier. Voyei Dat ier.
Palmier en éventail, C’ eft le plus fouvent
le Rondier latanier.
Palmier du Japon. On a donné ce nom aut
Sagoutier.
Palmier nain. C ’eft le C orypha ou la Palmette.
Palmier ro ya l . C ’eft la Palmette.
Palmier a sagou. Voye^ Sagoutier.
Palmier a sang de dragon, f^oye^ au
mot Dragonier.
Palmier arec. On donne ce nom à I’Areg
ca ch ou ^
PALMISTE : fynonyme de Palmette & de
plufieurs autres palmiers de l’Ifle-de-France, dont
on mange le chou.
PALMISTE. Chamærops.
Genre de plante de l’hexandrie trigynie Sc de la
famdle des Palmiers , qui réunit quatre efpèces ,
dont une eft propre aux parties les plus chaudes
de l’Europe, & fe cultive dans nos orangeries. Il
eft figuré pl. 900 des lllufirations des genres de La-
marck.
Efièces.
1. Le Palmiste palmette.
Cham&ropspalmeto. Mich. I7 De la Caroline.
2. Le Palmiste dentelé.
Cham&rops firrulata. Mich. ï> De la Caroline.
3. Le Palmiste nain.
Cham&rops humilis. Linn. Tj Du midi de U
France.
4. Le Palmiste élevé.
Cham&rops excelfa. Thunb. D Du Japon»
Culture.
J’ai obfervé le Palmifte palmette & le Palmifte
dentelé en Caroline, où le premier, qui s’élève
fort haut , croît dans les îles fabloneufes de la
côte, & où le fécond, qu: refte nain, eft fort
abondant dans les fables de la terre ferme. Le
, tronc du premier fers à la conftruôlion des digues
X x x ij