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de la répandre épais, parce que, lorfqu’on cueille
le plant , on choifit toujours le plus beau,, & .que
par ce moyen on l’éclaircit ; cependant il y a une
me fuie à garder. Le plant levé s’arrofe au be-
foin , fe farcie s’il eft néceffairè, mais d’ ailleurs
ne demande aucun autre foin.
Comme c’eft de la beauté de la femence .que.
dépend la bonté des femis, 6c que les végétaux
dont la croiiïance eft gênée dans leur première
jeunefl'e n’ en donnent jamais de belle , il eft défi
râble qu’une planche foit Tentée très-clair & ré-
fervée pour la réprodù&ion. Les graines dè cette
plante mùrifiant fucceft'ivement, il faut fe ré-
foudre à perdre les premières , qui font les meilleures
, à raifon de leur peu d’abondance , &
n’arracher les pieds que lorfque toutes les fleurs
font paffées. Ces pieds font enfuite fufpendusdans
un lieu frais , afin que leurs graines terminent
leur évolution avec le plus de lenteur poffible,
puis, foienc netoyées & mïfes dans des fa es de
papier. Elles fe con fervent bonnes pendant plu-
iieurs années.
Cette faculté de la Mâche de répandre fuccef-
fivement fes graines > fait que, dans Les jardins
mal tenus-, on eft difpenfé d’en femer, par l’abondance
des pieds qui lèvent fpontanément.
Tous les belliaux, & furtout les moutons,
aiment beaucoup les feuilles de la Mâche 5 ce
qui détermine à croire que ce feroit, dans les
pays encore fournis à la jachère triennale, &
où on ne laboure qu’après l’hiv er, une bonne
opération que d’ en cultiver beaucoup dans les jardins
pour en répandre la graine dans les champs
après la moiflon , & en garnir par conféquent le
fol à l’époque où les herbes commencent à devenir
rares.
Plufieurs des autres efpèces de Mâches peuvent
également fe manger : on fait ufage , fous ce rapport
, de la fécondé dans le midi de la France,
où elle eft regardée comme une variété de la première.
Les Mâches, nos. 2 , 4 , 5 , 6 , 10, fe cultivent
dans nos jardins de botanique > peut-être le n°. 8
s 'y trouve-t il encore , car j’en avois apporté
beaucoup de graines d’Amérique. On les y fème
au prinrems, ou èn place , ou dans des pots fur
couche nue. Tout terrein leur convient 5 elles ne
demandent, lorfqu’elies font levées, que les far-
cîages de propreté. La dernière , Mâche de Sibérie
, eft une allez belle plante , loifqu’elle eft en
fleur, pour mériter d’ être mife dans les parterres, ( Base.')
MACHE-FER : mélange à demi vitrifié, ou
feulement aggloméré, pendant l’opération de la
fonte du fe r , des terres, du fe r , des cendres,
du charbon & autres matières qui y ont concouru.
Le Mâche-fer ne diffère du L a i t i e r (voye% ce
mot) que parce qu’ il entre plus de fer 6c de charbon
dans fa compofltion, 6c qu’il eft moins vitrifié.
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Comme le laitier, le Mâche-fer s’emploiep0ü
faire le fond des allées de jardins qu’on delîre tenj1
toujours fèchesj mais à raifon de la furabondanc!
dû fer qu’ il contient, il eft moins propre à ferŸjt
de bafe aux couches, à fupporter les pots dans les
ferres , parce que le fer eft meilleur conduisit
de la chaleur que le verre; d’ailleurs, il s’oxide«.
pidement, & alors il porte l’ infertilité partout où
on le dépofe. Foye[ O xid e de fer. (Bosc)
MACHER!. M a chæ r ium ,
Genre de plante établi dans la diadelphie .m
candrie pour placer trois efpèces de Nijfoles, quji
diffèrent des autres par la ftruéture de leur lé.
gume.
Cc-mme ces efpèces ne font pas cultivées en
Europe, & que le genre Nijfole eft peu nombreux
je remets à en parler à fon article. ( Bosc.) J
MACHILE. M a ch i l v s ,
Nom que Rumphîus a donné à des arbres de
l’Inde encore fort imparfaitement connus, &
qui paroiffent appartenir à différens genres : aucun!
n’eft cultivé en Europe. (B o s c .)
MACHINES : affemblage de pièces de bois & 1
de pièces de fer ou de cuivre, auxquelles font
quelquefois joints des tuyaux de plomb, qui fervent
à multiplier les forces des hommes, ou feulement
à les régularifer, pour obtenir un effet
quelconque.
On fait fréquemment ufage de Machines dans
l ’agriculture, 6c encore plus dans les arts qui en
dépendent î ainfi une charue „ une voiture, une
pompe, un tarrare font des Machines, quoiqu'on
leur donne peu fouvent ce nom, à caufe de leur
fimplicité; ainfi, un preflfoir, un moulin fontdcs
Machines.
Les inftrumens différent des Machines, en ce
qu’ ils font plus fi m pi es & qu’ils agiffent par l’action
immédiate de la main de l’homme} celle eft
la bêche, la pioche, la ferpe, & c . Foye{ Inst
r u m e n t .
Les .moteurs des Machines font l’homme, les
animaux, l’air , l’eau 6c le feu.
C ’eft dans le Dictionnaire des Arts mécaniquit
qu’on trouvera la nomenclature , la defeription
& l’ufage de la plupart des Machines qui font employées
dans l’agriculture 6c dans l’économie rurale
j mais je dois ici faire l’obfervation que,
quelqu’avantageufes qu’elles foient, fous les rapports
de l’économie du tems , & même de la perfection
des réfultats, le haut , prix de l’acqui-
fition, la difficulté de l’emploi, le fréquent dérangement
de celles qui font compliquées à tin
certain point, en rendent fouvent l’ ufage onéreux.
Les fimples cultivateurs doivent donc fe mettre
en garde contre les propofitions d’emploi de celles
qui ne leur font pas parfaitement connues. Coni-
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l ‘en de ces Machines que l’on trouve dans les
Ivres & jamais chez les cultivateurs ! Le femoir,
bar exemple, dont on ne peut contefter l’utilité
en théorie, a été reproduit à différentes époques
L f0l!S différentes formes, & on ne le voit plus
lue dans le grenier des cultivateurs. J’en excepte
Cependant celui dernièrement perfectionné par
p . Hayot, 6c dont il fera queftion au mot Se-
■ o ir - { B o s c . ) , , . I r r I MACIS : fécondéecorcede la Muscade. Voye[
■ MACLOU : nom vulgaire de 1’A conit an-
II hore. MACOCQUEWER : efpèçe de courge, qui
lert aux fauvages de l’Amérique pour, en là vi-
lant , en y mettant des cailloux & en la fé-
iouant, faire de la mufique. ( B o s c . )
■ MAÇONNERIE : conftruCtions rurales en
lierres ou en briques , liées ou non avec de la
ierre, du plâtre, de la chaux. Voye1 Mortier.
| Un propriétaire doit attacher une grande im-
lortance à connoître les meilleurs matériaux de
pe fon canton pour la Maçonnerie , 6c l’emploi le
■ lus avantageux qu’on en peut faire} car il y a à
iraindre, pour lui ou fes enfans, de grandes dé-
■ enfes s’il apporte peu de foin à les choifir 6c à
jes mettre en oeuvré.
I II faut d’abord qu’ il faflé attention à la nature
ne la pierre , y en ayant qui fe délitent â l’air,
& qui par conféquent fe réduifent en poudre en
■ eu d’années. On appelle ces pierres gelive, parce
Ku’on fuppofe que c’eft la gelée qui opère leur
lécompofnion 5 ce qui eft vrai le plus fouvent.
■ C’eft en examinant les conftruCtions anciennes,
fcn confultant fes voifins & les ouvriers, qu'il
apprendra ce qu’il lui convient de favoir à cet
Igard. -
H Une augmentation de frais pour faire venir
ne plus loin une pierre de meilleure qualité doit
ffitre regardée comme une économie.
■ Les bâtimens & les murs fe font avec des pierres
régulièrement taillées , ou des pierres dégroflies,
ou des pierres brutes. Les conftruCtions faites
jtvecles premières font les plus folides, mais les
■ lus couteufes. On rifque fréquemment à voir
■ écrouler celles où on n’ emploie que les dernières.
Entrer dans de plus grands détails à cet
■ égard, fortiroit du but de cet article; on les
‘trouve dans le Dictionnaire d‘ Architecture. ’ I Dans les pays où la pierre fe trouve, par couches |ï)inces, on cbnftniit fort économiquement les murs
pe clôture, puifqu’on eft difpenfé d’ y employer
le la terre, de la chaux , du plâtre. Ces murs ,
jffiu’on appelle de pierres feches , n’ont d'autre in-
■ onvénient que de fe dégrader facilement par
Jfeur partie fupérieure ; mais on diminue cet inconvénient
en les couvrant d’un lit de terre 6c en
T plantant des iris, des joubarbes & autres plantes Analogues. .
■ Lorfqu’on eft dans le cas de fubftituer la brique
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à la pierre, il eft indifpenfable de s’afiurer, par les
moyens indiqués plus haut, fi elle eft de bonne nature,
c’eft-à-dire, fi elle n’ eft pas faite avec une
argile calcaire (marne), dans lequel cas elle eft
fujète à fe déliter à l’air; il faut aulfi veiller à ce
qu’elle foit parfaitement bien cuite. Un moyen
qu’on dit propre à empêcher les briques & les
tuiles faites avec des marnes de fe décompofer,
c’eft de les tremper quelques minutes dans l’eau
au fortir du four, & quand elles font encore un
peu chaudes, cette eau régénérant la chaux en
pierre calcaire, qui alors n’eft plus fufceptible de
fe gonfler par l'humidité.
Le choix de la terre, du plâtre, de la chaux
employés dans la Maçonnerie eft encore plus important
que celui de la pierre ou de h brique,
attendu que c’eft le plus fouvent par leur mau-
vaife natute que manquent lès murs.
La terre argilo-fabloneufe, mêlée d’oxide de
fe r , eft la meilleure après la terre franche. 11
faut éviter les marnes & les humus, qui font fuf-
ceptibles de fe gonfler par l’ humidité & de fe retraire
par la fécherefîe.
Le plâtre eft plus ou moins argileux ; celui qui
i'eft trop a le même inconvénient que la marne :
de plus, il tombe par plaques, 6c eft facilement
diffous par les eaux pluviales.
11 y a des variations fans nombre dans la qualité
de la chaux, & fans bonne chaux il ne peut y
avoir de conftruCtions durables. Il eft trop difficile
d’indiquer fommairement les moyens de recon-
noître une bonne chaux, pour que j’entreprenne
de le faire ici : en conféquence je renvoie encore
au Dictionnaire à’Architecture.
Dans beaucoup de lieux on mêle, par économie
, de la terre franche ou autre avec la chaux.
Lorfque la terre eft de bonne nature & la confîruc-
tion peu importante , un mur de clôture, par
exemple, l’inconvénient eft peu grave; mais il
I’eft beaucoup dans toute autre circonftance, quoi
qu’en difenr les maçons de campagne.
Puîfque j’ ai prononcé ce m o t, je dois dire que
leur peu d’habileté rend indifpenfable la furveil-
lance de leur travail. Combien fouvent ne voit-on
pas un mur tomber peu de tems après fa conf-
rruCtion , pour avoir négligé de prendre leur
à -p lom b , pour n’avoir pas bien a (lis les .pierres,
& c . ? C ’eft bien pire lorfqu’ jls font chargés de
faire leur ouvrage à l’entreprife ; circonftance qui
les détermine non-feulement à choifir les plus
mauvais matériaux, comme à meilleur marché ,
mais encore à n'en employer que le moins poffi-
ble : aufli ces conftruCtions font-elles fouvent à refaire
peu d’années après. (B o s c . )
MACOUBÉ. M a cou s e a .
Arbre laiteux de la Guiane, à feuilles oppofées,
dont la fructification n’eft pas encore complètement
connue.