miné , tant les carrières anciennement ouvertes 3 que les mai Ions & les murs.
La chaux que fourniffent ces Pierres eft quelquefois
excellente, quelquefois au-defious du médiocre
: celle des gélives ne vaut rien.
La craie, ce tic Pierre fi blanche & fi tendre,
qui domine dans une partie du nord de la France,
qui eft fi rare ailleurs, appartient à cette c a t é gorie.
On l'emploie à bâtir après l’avoir taillée,
ce qui eft très-facile quand elle fort de la carrière
j & i or (qu’elle s’t ft complètement de (léchée
fans s'écailler, les murs qui en font conf-.
truits durent fort long- teins. Des habitations fou-
terraines fe creufenc aufli dans fes malles. La chaux
qu'elle fournit ne vaut rien.
Les Pierres calcaires tertiaires en couches font ,
comme les précédentes, tantôt fort bonnes, tantôt
fort mauvaisesî ainfi, aux environs de Paris,
fur cinq bancs fuperpofes les uns aux autres, il
n’y en a qu’un de paffable 5 les autres font des.
marnes l'abloneufes, fufceptibles de fe décora- -
pofer à l’air. La carrière de Saillancourt, près de
Meulan, eft la feule qui en fournilîe d’ excellente 5
aufli l’emploie-t-onexclufivement à la conftrudtion
des ponts & autres édifices publics : on la taille
fouvent avec une grande facilité au fortir de la
carrière, après quoi elle durcit5 elle ne fe met
généralement en oeuvre qu après un année au
moins d’expofitionàl’air, afin de juger de fa qualité.
Voye^ Ma r n e .
On doit ranger les tufs parmi ces fortes de
Pierres , quoiqu’ils puiflent appartenir à toutes
les formations , & ce principalement parce qu’ils
l'ont un produit nouveau, dépofé par les eaux
pluviales.
Les Pierres volcaniques varient fans fin dans
leur contexture : les unes font très-dures &
d'une altération fort lente ; les autres , très-ten-
dres & fufceptibles de fe décompofer-promptement
: il en eft d’aufli folides que le granit , &
d’auffi poreufes qu’une éponge. Les conftruéfions
qu’ on en fait * font donc tantôt très-chères, tantôt
peu coûteufes& excellentes, oufbrtmauvaifesj
leur couleur fombre les rend peu propres à la bâti
fie des édifices de luxe, mais celles qui font poreufes
font toujours à- préférer pour les conftrue-
tions fous l'eau, pour les voûtes, & c . , attendu
qu’elles retiennent le mortier avec, une grande
ténacité.
Les Pierres meulières qui, quoique quartzeufes,
font également très-poreufes, fe tfouvent^aufii
dans le cas d’être préférées pour ces deux forcés
de conft ru étions ; c ’efF à la dernière formation
d’eau douce qu't lies appartiennent : il eft fâcheux
qu’elles foien-r fi rares dans la nature. Les environs
de Paris font la localité connue où on en trouve
le plus, & où. elles fe préfenten.t fous le plus gros
volume. Les meilleures meules de. moulin font
faites de cette Pierre, & quelque chères qu’elles
Soient, il y a toujours à gagner en les préférant.
C ’eft encore à cette dernière formation qn’ap-
partient la Pierrè à plâtre, fi utile pour les conf-
truffions économiques, & pour aétiver la végétation
des plantes de la famille d-s Lègumineufs.
J'en parlerai au mot Pl â t r e . ( Rose. )
Pierres rou lé e s . Voye% G alet , C aill
o u x , G r a v i e r , Sable & Sa b lo n .
PIETIN : maladie de pied des bêtes à laine &
des cochons, qui les fait d’abord• boiter , & q»j
peut s’aggraver au point de leur carier les os &
les faire périr.
. Cette maladie, connue depuis quelques années
feulement, eft, dit on , différente de la pefogne
ou pourriture des moutons 5 mais je n’ai pas été à
portée de faifirion caractère propre dans le nombre
des animaux que j’ai examinés ; quoi qu’il en
foie, fon traitement eft exactement le même.
Voyeç Pesogne. ( B o s c .)
PIÉTINEMENT : opération qu’on pratiqué
fouvent dans les jardins , & quelquefois dans les
champs, pour donner à la terre, trop bien labourée'
ou trop légère par fa nature , le degré de confia
tance convenable} quelquefois au fit elle a lieu uni-:
quement pour enterrer les Cemences.
Dans les jardins , c’eft toujours l’homme qui
exécute lé Piétinement, & il le fait régulier.
Dans les champs , ce font ordinairement les’
moutons , quelquefois les boeufs ou les chevaux,
& il eft difficile d’en voir de bien faits.
Le Piétinement eft un véritable Plombage
plus appuyé. Voyez ce mot.
Les- (entiers qui réparent les planches dans les'
jardins fe piétinent toujours : i° . poù ries indiquer ;
2°, pour les rendre plus praticables après la pluie. 1
L e P ié tin em e n t d e s b e ftiau x dans lés champs,
ren d le la b o u ra g e plus d ifficile 5 c 'e ft pou rqu oi il
n e fa u t les y e n v o y e r p a ître q u e dans les tem.s
fées.. C e lu i d es mêmes an imaux dans les prairies
eft fo rt n u ifib lé à la re p ro d u é f on d e l’ h e fb e ; c’ eir
p o u rq u o i il fa u t é v ite r ” d e les y la iffé r aller dès'
q y e la. v é g é ta tio n com m en ce, à s’ y d év elo p p e r. If
y a au r e lie un m o y e n term e à. to u t 5, & -c’eft , à :
mon a v is , ùnè id e e rid ic u le q u e d e v o u lo ir fe priv
e r d es av an ta g es d u p â tu r a g e , à raifôn d e fes in-?
co n vé n ie n s. Vo.yei Pâ tu r a g e . ( B ose.),
PIEU : portion du tronc d’ un arbre ou d’une
branche, Coït ronde , foit refendue, qu’on aiguife
à une de fes extrémités pour pouvoir l’enfoncer'
enterre, ou par le Bmpie effort dé la main, ou au
moyen d’ un maillet, ou en- crêu.fafit un trou.
Les.Pieux dont on a enlevé l'écorce durent plus
que ceux à qui ou l’ a laifiee'. Duhamel a prouvé,’
par des expériences dire&es, que ceux dont on'
car bonifiait la p o in t e fe pourriffoient pliis vite y
cette partie. C ’eft en ehoififlànt le bois’, le coeur
de chêne & le châcaiginer font les meilleurs., 8?
en goudronant la pointe, qu’ on peut éfpérer de
les renouveler peu fouvent.
PIGAMON. T h a l i c i r u m .
Genre de plante de la polyandrie polygynie &
de la famille des Renonculacées , dans, .lequel on
trouve réunies vingt-huit efpèces, dont plufieuts
font remarquables par leur élégance, & peuvent fe
cultiver avec avantage dans les jardins payfygers.
Voyez les Illustrations des genres de Lamarck, où
il eft figuré pl. 4 9 7 .."
Èfpéces,
i. Le Pig am on à feuilles d’ancolie, vulgairement
alglantine.
Thalittrum aquilegifolium. Linn. .if Des Alpes.
2. Le PiGAMON contourné.
Thalittrum cô.ntôrtum. Linn-. if De la Sibérie'.
j. Le PiGAMON jaunâtre,» vulgairement rue des
: prés ,. faujfe rhubarbe*..
Thalittrum flavum. Linn. if Indigène.
4. Le PiGAMON à feuilles glauques.
Thalittrum fpeciofum. Lam. 2f Du midi de
l’Europe.
5. Le PiGAMON Juifant.
Thalittrum lucidum. Linn. if Du-midi de l’Europe.
6-, Le* PiGAMON à tige fimple.
Thalicirum fimplex. Linn. if Des Alpes.
7. Le P igamqn à feuilles étroites.
Thalittrum angufyifolium. Linn. if Du midi de
l’Europe.
8; Le Pi-gamon moyen.
Thalittrum medium. Jacq. if De la- Hongrie.
9. Le PiGAMON rugueux.
Thalittrum rugofum. Ait. if De l’Amérique
feptentrionale.
10. Le PiGAMON penché.
Thalittrum nutans. Lam. if Des Alpes.
1 r. Le Pigamon à feuilles de rue.
Thalittrum minus► Linn. if Indigène.
12. Le Pig am on de Sibérie.
Thalittrum fibiricum. Linn. if De la Sibérie.
13. Le Pigamon élevé.
Thatittrum majus. Linn. if De l ’Allemagne.
14. Le Pigamon étalé.
Thalittrum elatum. Jacq. if De l’Allemagne.
• t f . Le Pigamon pourpre.
Thalittrum purpurafeens. Linn. if De l'Amérique
feptentrionale.
16. Le Pigamon fearieux.
Thatittrum fquarrofum. Wiild. 2tDe la Sibérie.
17. Le Pigam on du Canada.
Thalicirum cornuti. Linn. if De l’Amérique
feptentrionale.
18. Le P ig a m o n d io ïq ü e.
Thalittrum dioicurti. Linn. if De l'Amérique
feptentrionale.
19. Le P ig a m o n pétaioïde.
Thalittrumpetaloideum. Linn. if De la Sibérie.
20. Le Pigamon ftyloïde.
Thalittrum, fiyloiâeum. Linn. if De la Sibérie.
21. Le Pigam on tubéreux.
Thalittrum tuberofum. Linn. .if Du midi de
l’Europe.
22. Le Pigam on des A lp e s ,.
Thalittrum alpinum. Linn. if Des Alpes.
23. Le Pig am on fétide.
Thalittrum feetidum. Linn. if Du midi de l’Europe.
24. Le P i g a m o n à longues feuilles.
Thalittrum longifolium. Krock. if De l’Allemagne.
25. Le P ig a m o n de Caroline.
Thalittrum carolinianum. Walt, if De la Caroline.’.
16. Le P i g a m o n - du Japon.
Thalittrum japonicum. Thunb. if Du Japon.- •
- 2 7 . L e P i g a m o n g a léo ïd e .
Thalittrum galeoides. Perf. if De l ’Allemagne.
28. L e P i g a m o n an guleu x .
Thalittrum angulatum. Perf. if De.....
Culture*
Vingt de ces efpèces fe cultivent dans nos écoles
de botanique & dans les jardins des amateurs^
favoir, celles des nos. 1 , 2 , 3 , 4 , j , 6 , 7 , 8,.9»,
10 , ;i 1 , 12, 1 3 , 1 7 , 18 , 19, 2 1 , 22, 278c 28.
Ce font des plantes ruftiques , qui fe plaifent dans
des terreins gras & frais, & qui, pour la plupart-,
peuvent être cultivées dans les jardins payfagérs,
où elles fe font remarquer par l’élégance de leurs
touffes. C ’eft fur le bord des eaux » le long des maf-
fifs expofés au nord, contre les murs, & c ., qu’elles
doivent fe placer pour qu’on puiffe jouir de tous
leurs avantages. Les plus-remarquables font les efpèces
n°s. 1 , 4 , 10, 12 , 17. On les multiplie de
graines , dont elles donnent abondamment, graines
qu’on fèmedans une plate-bande, contre un mur,
àTexpofition du nord , & dont le .plant eft repiqué
en place à la féconde année. Les pieds ainfi repiqués
& repris ne demandent plus d’autres foins
que ceux de propreté, c ’eft-à-dire, un labour d’hiver
& un ou deux binages d’été , à la fuite def-
quels on enlève leurs accrus, qui font quelque-*
fois très-nombreux , & la coupe des tiges aux
approches de la chute des feuilles. On les multiplie
aufli, & même bien plus communément, par
le déchirement des vieux pieds, qui, comme je
viens de le dire, pouffent quelquefois des drageons
outre mefure. Les pieds ainfi multipliés fteuriflenc
ordinairement la même année.
L U I ij