
1°. celle à fruit arrondis 2°. celle à fruit ovale»
3°. celle à fruit très alongé. Il fe fème lorfque
les gelées ne font plus à craindre, c’eft-à-dire,
à la fin de mars, en rayon fur couche nue, &
lorfque le plant a acquis deux pouces de haut, on
le repique dans une plate-bande bien labourée &
bien fumée, contre un mur expofé au midi, à un
pied de diftance. Deux binages & quelques arro-
femens pendant la fëchereffe font tous les foins
qu’il demande. On en recueille généralement
les fruits avant leur maturité pour les confommer !
frais ou les faire confire au vinaigre. Ce font les
premiers de ces fruits qu’ il eft le plus avantageux
de réferver pour graine, parce qu’ ils font toujours
les plus beaux, & qu’ ils ont le tems de mûrir parfaitement.
Prcfque toujours les gelées les frappent
avant que tous foient récoltés; & alors il
faut, le jour même, cueillir tout le refie de ces
fruits, quel que foit leur degré de grofleur.
Les jeunes Pimens font plus doux que les
vieux; mais ils fe confervent moins, & perdent
la plus grande partie de leur faveur piquante par
la defficcation.
Quoiqu’il faille beaucoup de chaleut au Piment
pour profpérer, il craint la grande ardeur
du foleil, & il eft bon de l’ombrager dans les parties
méridionales de l’Europe, où cette ardeur
jefl trop forte.
Il exifte différentes manières de faire confire les
fruits du Piment, qu’on appelle, dans quelques;
lieux, poivrons : les uns les font tremper d’abord i
dans l’eau falée, pendant deux à trois jours, & ils-:
les mettent enfuite dans du vinaigre bouillant;
d'autres les font bouillir un moment dans l’eau &
les jettent dans du vinaigre froid ; enfin, d’autres,
& c’ eft ma pratique, les mettent fans préparation
dans du bon vinaigre, qu’ ils renouvellent au bouc
d’un mois.
Au lieu de fécher Amplement les Pimens au fo-
îe i l, & de les réduire en*poudre dans un moulin à
café ou dans un mortier, il eft des cantons où on les
hache grofliérement, & où on les fait entrer dans
le pain , qu’on fait cuire à l’ordinaire. C e pain eft
enfuite coupé par tranches minces, mis à fécher
au four ou à l’air, & confervé, pour l’ufage, dans
un lieu fec & aéré.
Les autres efpèces de Pimens peuvent fe fubfti-
tuer plus ou moins à celle-ci pour les ufages économiques.
Comme elles font toutes frutefeentes &
très-fenfibles aux gelées , ce n’ eft que dans les ferres
qu’on peut les conferver pendant l’hiver. Il leur
faut une terre à demi confiftante, très-engraiffée &
renouvelée en partie tous les ans. Le voifinage
des jours, & des arrofemens modérés leur font né-
ceffaires. On les multiplie, foit de graines, dont
elles donnent toutes, foit par bourures faites au
printems, fur couche & fous châffis. Leur ver-
d ire perpétuelle, & , pendant l’hiver » leurs fruits
d’une belle couleur rouge font qu’elles concourent
à l’ornement des feires. ( B o s c .}
PIMENT DES ANGLAIS. C'eft le My r t i - PIMENT. Voyc[ ce mot.
PIMENT D’ EAU. La R e n o u é e p e r s i c a i r e
p o r te vu lga irem en t ce nom. Voye£ R e n o u e e .
PIMENT DES MOUCHES : fynonyme de Mélis
se . P ’oyezCQ mot.
PIMENT ROYAL. On appelle ainfi le Galé
c o m m u n dans quelques lieux.
P1MPLIN : efpèce de P o iv r e du Bengale.
P1MPRENELLE. Sangutsorba.
Genre de plante de la tétrandrie monogynie &
de la famille des Rofacées, dans lequel on a réuni
dix efpèces, dont une eft l’objet d’une culture de
quelqu’importance en Europe. Voyeç les Illufira-
tions des genres de Lamarck*, pl. 85 & 777*
Observations.
Les véritables Pimprenelles & les Sanguiforbes
font fi voifines les unes des autres, & fi fouvent
confondues par les cultivateurs, qui appellent
proprement grande Pimprenelle le fanguiforba offi-
cinalis, qui eft l’efpèce qu’ ils fèment pour fou-
rage, & petite Pimprenellele poterium fanguiforba*
que je ne dois pas les féparer ici.
Efpèces. æ
1 . La P im p r e n e l l e c om m u n e , vulgairemen t/«
petite pimprenelle.
Poterium fanguiforba. Linn. 2£ Indigène.
2. La P im p r e n e l l e hyb r id e .
Poterium hybridum. Linn. 2f Du midi de.l’Europe.
3. La P im p r e n e l l e polygame.
Poterium polygamum. Wflld. 2f Delà Hongrie.
4 . La P im p r e n e l l e de Barbarie.
Poterium ancifroides. Desf. ï) De la Barbarie.
5 . La P im p r e n e l l e épineufe.
Poterium fpinofum. Linn. I j Des îles de 1 Archipel.
6. La Pimprenelle à épis aîongés.
Potetium caudatum. Ait. T? Des Canaries.
7. La P im p r e n e l l e cultivée, vulgairement k
grande pimprenelle.
Sanguiforba offcinalis. Linn. 2f Indigène.
8. La P im p r e n e l l e des Mau re s.
Sanguiforba mauritiana. Desf. zt De la Barbarie*
9 . La P im p r e n e l l e mo yenn e .
Sanguiforba media. Linn. Tf. Du Canada.
10 . La P im p r e n e l l e du Canada.
Sanguiforba canadenjis. Linn. 2£ Du Canada.
Culture.
La première efpèce eft celle qu’ on cultive le
plus dans les jardins pour entrer , comme fourniture
, dans les falades, & comme remède dans les
jus d'herbes ; & en effet, elle a plus d’odeur &
de faveur que la feptième , qu’on y voit cependant
auffi quelquefois.. C ’eft généralement, en botdure
qu’on la place , & elle fe prête fort bien à
cette ordonnance. 11 eft cependant des jardiniers
qui en forment des planches. On la multiplie,
i°. de graines, qui fe fèment en place & fort clair,
au printems , & dont le plant ne demande d’autre
culture que des éclaireiifemens Ht des binages de
propreté ; 20. par déchirement des vieux pieds ,
déchirement qui s’effectue en automne , dont les
produits fe placent à un demi-pied de diftance, &
fleurilTcnt toujours l’année fui vante. Le fuperflu
des feuilles de cette plante, qu’on peut couper quatre
à cinq fois par an, les ufages précédens prélevés
, fe donne aux vaches , dont elles augmentent
le lait, & aux lapins de clapier , dont elles améliorent
la chair.
La feptième efpèce, à raifon de fa grandeur,
double de celle de la précédente , eft prélérable
pour la grande culture ; auffi eit-ce celle qui eft le
plus communément employée. Cependant elle demande
un meilleur terrein pour profpérer, & elle
eil un peu moins précoce.
Au refte, comme je l’ai déjà obfervé, ces deux
efpèces, quoiqu’appartenant à des genres diffé-
rens, fe confondent fans ceflèdans la pratique de
la culture, & je ne puis mieux faire, à l’imitation
des autres agronomes^ que de les confidérer ici
comme des variétés l’une de l’autre.
Quoique la Pimprenelle puiffe venir partout, ce
font les terreins calcaires, expçfés au midi, où
elle fe trouve de préférence dans l’étardé nature.
C’eft donc dans ces fortes de terreins, fouvent
plus que médiocres & propres à très-peu de cultures
, qu’ il convient de la cultiver en grand.
Croiffant dans les plus mauvais terreins , pouffant
fous la neige & dans les plus grandes chaleurs,
ne craignant point d’être fouvent broutée ou
coupée , étant extrêmement du goût des bêtes à
cornes & des bêtes à laine, des femelles def-
quelles, comme je l’ai déjà obfërvé plus haut,
elle augmente la qualité & la quantité du la it, la
Pimprenelle doit être confidérée comme un des
plus excellens fourages de l’Europe ; mais doit-
on, comme l ’ont indiqué tant d’ écrivains , abandonner
pour elle la luzerne, le fainfoin & le trèfle ?
C ’eft ce que je ne crois pas.
En effet, l’expérience prouve , i° . que, femée
dans le meilleur terrein, fescoupes réunies , toutes
chofes égales d’aillturs, ne fourniffent pas autant
de fou rage qu’une feule coupe des plantes
précitées ; 20. qu’elle fubfifte bien moins long-
tems que le fainfoin , & furtout que la luzerne, dans
le lieu où elle a été femée, quelque bonne que
foit la nature de ce terrein. Il n’ eft donc pas économique
de la préférer fous ces deux rapports.
Si cependant on vouloir enfemencer une pièce
de terre en Pimprenelle, il faudroit en répandre la
graine au printems, avec de l’orge ou de l’avoine,
& affez clair pour que le plant qui en doit provenir
fe trouve efpacé de quatre à lix pouces ; réfultat
qu’on obtient de l’emploi de dix à douze livres de
graines par arpent. L’avoine ou l’orge paiera par là
récolte les frais du femis. Dès les premiers jours du
printems de l’année fuivante, on pourra, ou mettre
les beftiaux dans le champ, ou y faire, ce qui
vaudroit mieux, une première coupe avec la faux.
Comme les tiges de la Pimprenelle deviennent
dures dès l’ inftantoù elles entrent en fleur, & que,
dans cet éta t, les beftiaux les repouftent en partie
ou en totalité, il eft bon de les couper avant
cette époque, c’eft-à-dire, plus tôt quelles autres
plahtes fourageufes. On gagne de plus, à cette
pratique, un plus grand nombre de coupes.
Il eft aujourd hui reconnu que c’eft moins
comme propre à être coupée pour fourage, que
comme propre à être employée au pâturage pendant
toute l’année , principalement immédiatement
après la fonte de la neige & pendant les chaleurs
de l’été, époques où beaucoup de cantons à
beftiaux manquent de nourriture, qu’ il eft avantageux
de cultiver la Pimprenelle. Les bêtes à laine
furtout, q u i, pour leur fanté, doivent être conduites
aux champs prefque tous les /ours, gagnent
beaucoup à en avoir un champ à leur difpofition
à ces époques. Poye^ Bêtes a la in e .
Mais, je le répète, une telle prairie, quelque
bon que foit le terrein où elle fc trouve, offre, au
bout de deux ou trois ans, de nombreufes clairières,
& au bout de quatre ou fix les pieds s’y
comptent ; ce qui indique qu’ il n’ eft pas dans la
nature de cette plante d’être ainfi cultivée ; auffi
les praticiens, éclairés par l’expérience , fe contentent
ils actuellement de la faire entrer dans la
compofition des prairies élevées, & de la multiplier
dans leurs pâturages.
Afin de remplir ce dernier objet, il faut facrifier,
pendant l’hiver, quelques journées de femmes ou
d’enfans, pour, avec une pioche à large f e r , enlever
de diftance en diftance une petite portion de
gazon, & y jeter une pincée de graines de Pimprenelle.
Les années fuivantes les bergers & les vachers
attachés à l’exploitation pourront facilement
répéter ces femis, eu conduifant leurs troupeaux.
Les plus mauvais pâturages feront ainfi , prefque
fans frais , rendus auffi excellens que poffible, ite
fufceptibles de nourrir cinq à ftx fois plus de beftiaux.
Ce fon t, je le répète , ceux de ces pâtura^
ges qui font au midi des montagnes calcaires, &
qui font le plus fouvent fort maigres , qu’il convient
de garnir de Pimprenelje. Si les femis rufti-
ques que j’ ai indiqués plus haut ne reuffiffbient
pas, à raifon de la trop grande féchereflè du fo l,
on pourroit les faire avec de l’avoine , qui gararv-
tiroit le jeune plant des rayons du foleil ; mais
alors il faudroit en éloigner les beftiaux pendant
une année entière.
Ces deux elpèces de Pimpreneïfes fe fèrrrent en
placé dans les écoles de botanique , & n’v demandent
que d’être éclaircies & binées. 1 Les fécondé , neuvième & dixième efpèces fe
{ cultivent de même dans àos écoles de botanique.