
& des fortifications de Charleton , ce à quoi il T
eft très-propre, par la lenteur de fa décompofi- I
tion & le peu d’a'élion que les tarets (vers de
digue) ont fur lu i. Il devient rare, attendu qu’on
ne le multiplie pas. Je les ai cultivés en grande
quantité, dans les pépinières de Verfailles, de
graines envoyées par Michaux ; mais j ’ignore fi
Tes pieds que j’ ai fait paffer dans les départemens
du Midi exiftent encore. C ’eft dans des pots remplis
de terre de bruyère & placés fur une couche
a châslis que j’ ai fait lever ces graines. La fécondé
année , ie plant fut mis feul à feul dans d’autres
pots , qu’ on rentroit dans l’orangerie aux approches
de l’hiver. Quoique je n’euffe aucune efpé-
rance d’en tirer un parci utile, j’ai vu avec peine
l ’ordre de leur deftru&ion.
Le Palmifte nain, Palmetto des Italiens , ref-
femble beaucoup au Palmifte denté. Il eft fort
abondant dans les terrains fabloneux du bord de
la mer, aux environs de N ic e , dans le midi de
l ’ Efpagne & de l'Italie , dans toutes les îles de la
Méditerranée 8c fur la côte d’Afrique. Roland de'
laPiatière, Poiret, Desfontaines & Cavaniltes
ont fucceflivement obfervé qu’ on mangeoit la
pulpe de fes fruits , qui eft douce 8c mielleufe 5 la
fécule , analogue au fagou, qui fe trouve dans le
centre de fa tige, & même fes jeunes pouffes,
auelqu’acerbes qu’elles foientj qu’on fait avec
fes feuilles des cordes, des paniers, des nattes ,
même de la toile , enfin qu’on en tire en petit tous
les fervices des autres Palmiers.
Ce Palmier , malgré l’utilité dont il peut ê tre ,
ne fe cultive nulle part. On fe contente partout de
profiter des pieds qui croiffent fpontanément. Il fe
voit dans tous les -jardins de botanique & des
amateurs de l’Europe , où il fe multiplie de graines
femées fur couche & fous châffis , 8c fe conferve
-dans l’ orangerie pendant l’hiver. Quoiqu’ il arrive
rarement à une hauteur de plus de trois pieds dans
l’état fauvage, on en voit deux pieds au Jardin du
Muféum qui en ont plus de vingt ; mais auffi font-
ils très-vieux, & prend-on de grandes précautions
pour les conferver. Ces pieds donnent des fleurs
tous les ans, & des fruits dans les années chaudes.
Ils demandent à être fréquemment arrofés en été ,
à recevoir de ia nQUvelle terre tous les deux ans ,
& à être rentrés dans l’orangerie, aux approches
des gelées. -
Le Palmifte élevé fe trouve;dans quelques jardins.
Sa culture eft la même que celle du précédent;
cependant il eft un peu plus délicat.
Il arrive a fiez Couvent quecesPalmiftes, furtout
ce dernier , pouffent, des rejetons du collet de
leurs racines. On lève ces rejetons au printems
fuivant, oh les place dans des pots remplis, de
terre de bruyère , qu’ on met fur couche & fous
châffis, & lorfqu’ils ont repris, on les traite comme
les vieux pieds ; en général, ils croiffent très-lentement.
( Base. )
Palmiste. On donne généralement, dans les
colonies françaifes, ce nom aux Palmiers dont oit
mange les jeunes feuilles, le chou.
Palmiste amer : un des noms du Cocotier. .
Palmiste épineux. L’Av o ir a porte ce nom.
PALMOULE ou PAMELLE. Vàye^ Orge.
PALO DE CALENTURAS : nom du Quinquina
au Pérou.
Pàlo de Lu z : plante qu’on brûle au Pérou et*
guife de chandelle.
PALOMIER. Voye^ Gaultherie>
PALOT AGE. C ’eft , dans les départemens du
Nord, un des fynonymes de Bu tter, Chausser.
Il s’applique particuliérement au C olza.
Voye-{ ces mots.
PA LO TEU R S : ouvriers qui font le palotage,,
8c généralement tous ceux qui fe fervent de ü
Bêche.
PALOUE. P alouxa ou P axovra.
Arbriffeau de la Guiane, qui feul forme un
genre dans l’ennéandrie monogynie , 8c que Will-
denove' a réuni aux Brow n é e s . lleft'figuré pl. 32;
des Illustrations des genres de. Lainarck. On ne lè
cultive pas dans nos jardins. ( Base. )
PALOUIN : fynonyme de Palagrie.
PALOURDE. : variété de C ourge qu’on cultive
en grand pour là. nourriture des beftiaux aux
environs d’Angers.
PALTORE. P altorra.
Arbriffeau du Pérou, qui feul forme un genre
dans la tétranJrie monogynie.
Il ne fe cultive pas dans nos jardins. (Bosc.)
PAMELLE : nom d’une variété de I’Orge cul*
ti.véë. Voyez ce mot.
P AMIER. Aublet a ainfi appelé un genre qui 3
été depuis réuni aux Badamieus.
PAMPELMOUSE : nom d’une variété d’ORAN*
GËR. Voye[ ce mot.
PAMPRE. On appelle ainfi, dans quelques
lieux, tes bourgeons, de la vigne lorfqu’ils ont
acquis toute leur longueur, & qu’ils font garnis de
feuilles & de fruits. Voyeç V igne.
PANACEE : un des noms vulgaires de la Berce
& de la Galéope des marais.
PANACHE. On appelle ainfi les femelles du
Paon dans quelques lieux.
PANACHURES DES FEUILLES ET DES
FLEURS. Des taches, ou des lignes différemment
colorées que le fond des feuilles ou des fleurs >
; conftituent leurs Panachures.
| Il y a des Panachures naturelles, telles que celles
; des feuilles'de l’aucuba, de l’amarante à trois
couleurs , des fleurs de la fritillaire , de l’oxalide
à deux couleurs, & c. Il y en a qu’on peut appris
artificielles, c’ eft à-dire , qui font, dans les femis»
l’effet du ha fard, & qui fe propagentpar là greffe,
les marcottes, les boutures, 8c même les femis,
' telles, que celles des feuilles-du houx , celles des
. eft bornée au blanc, au jaune & au rouge. On ef-
tfine plus celles qui font larges & tranchées, que
j celles qui font petites, linéaires, & qui fe fondent
infenfiblement avec le vert de la feuille : il en eft
de marginales, de centrales , de régulières, d’ir-
rëguiièrés, &c.
jlêurs de la tulipe , &rc. ; enfin, il en eft qui font
produites par une caufe fortuite , & qui difparoif-
[fentlorfque cette caufe ceffe.
! Je n’ai pas à m’occuper ici des Panachures de là
(première efpèce, puifqu’elies font hors du do-
|nuine de l’ art.
Celles de la fécondé efpèce ont été regardées
[par la plupart des phyfiologiftes comme une ma- .
[ladie du parenchyme ; & en effet, dans ce cas ,
[jl elt toujours altéré, puifqu’ il n’exhale plus
fl’oxigène fous' l’eau au foleil dans les places panachées
des feuilles, & les plantes à feuilles panachées
végètent toujours avec moins de vigueur
que les autres. Cependant, comment fe re-
jproduifent - elles toujours les mêmes dans tes
feuilles qui naiffent chaque année, & cela pendant
toute la durée de la vie du pied &c de ceux
S qu’on en a tiré? Il n’en eft pas de même des fleurs
fur lefquelles les Panachures n’annoncent pas un
raffoibliffement organique.
Il fe produit quelquefois des Panachures aux
feuilles des plantes en état fauvage; mais, à rai-
non de la moindre vigueur de ces plantes, elles
fubliftent peu de tems, Ç ’éft dans les pépinières
[qu’il s’en montre, le plus, & c’eft là feulement
[qu’elles fe confervent, parce que lés amateurs 1
[recherchant, & les pieds qui les offrent n’étant
pas plus difficiles à multiplier que les autres , leur
[vente eft fûre 8c profitable.
I Très-fouvent une feule branche, une feule
[partie de branche, une feule feuille même eft panachée,
8c prefque toujours cette branche, cette
[portion de branche bouturée, greffée ou couchée,
l’oeil de cette feuille .greffée donne des
pieds dont toutes les feuilles font panachées.
Ainfi donc, chaque fois que le hafard fait nartre
[dans une pépinière un arbre , ou arbriffeau j ou
arbufte pourvu de Panachures, on peut y mu’ti-
| plier fans fin cette variété. Il eft peu de végétaux ligneux
indigènes qui n’en préfentent au moins une
forte, & quelques-uns en préfentent plufieurs. Le
l houx eft celui qui eft le plus favorifé à cet égard,
[car il offre toutes les fortes.
L’obfervation prouve que les graines des pieds
/panachés avortent plus fréquemment que celles
|de ceux qui ne le font pas , & cela dans la proportion
de l’étendue de la Panachure dans chaque
[feuille. Il eft un orme à feuilles prefqu'entièrement,
panachées d’un blanc-jaunâtre, qui n’en
[donne jamais de bonnes. Les graines fécondées
[de ces pieds prodnifent beaucoup plus fréquemment
des arbres panachés que celles de ceux qui
ne le font pas; mais il n’elt pas vrai, comme on
!* a écrit, qu’elles n’en produifent que de tels.
’ I arrive fouvetit que lés arbres panachés dans
• jeuneffe ceftent de l’être lorfqu’ils avancent
!en âge ; que ceux panachés, dans un terrein maigre
tes tranfporte dans un terrein gras 8c humide. .
Au relie, la coûte ur des Panachures des' feuilles
& fe c , perdent leurs Panachures lorfqu’on
Outre leur fingularite, qui frappe toujours la
vue & porte de l'intérêt dans les promenades , les
; arbres, arbriffeaux & arbuftes à feuilles panachées
fervent avantageufement à faire reffortir la
couleur verte de ceux qui ne le font pas; auffi
eft-ce toujours fur les premiers rangs des maffits
des jardins payfagers qu’ils doivent être placés de
i préférence.
Il eft auffi des plantes herbacées à tiges 8c des
plantes herbacées à ‘ racines annuelles dont les
feuilles font panachées ; on les recherche moins
que les plantes iigneufes, parce qu’ à raifon de
leur peu de vigueur, elles ont les fleurs inférieures
en beauté à celles de la même efpèce qui ne le
font pas ; cependant il s’en voit dans tous les jar-
; dins de l’ornement defquels les propriétaires font
jaloux.
Les Panachures des fleurs font fans doute produites
par une autre caufe que celle des feuilles ,
mais nous ne fommes pas plus inftruits à leur égard,
j Depuis bien plus long-tems elles font recherchées,
I principalement dans les T ulipes. , dans I’A ne-
3 mone/, dans la PvENONcule , dans 1’<Eillet,
dans I’Orëille d’ours (voye^ ces mots). Iln’elt
: pas poffible, à moins d’ avoir un jugement faux,
; de nier que ces monftruofîtés, car elles en font
réellement, n’ aient des beautés propres & mérit
e n t d’être multipliées de préférence à leur type.
1 Toute Panachure nouvelle doit donc être confédérée
comme une-véritable conquête, comme un
moyen de plus d’embellir nos jardins.
Les fleurs, dont la couleur naturelle eft rouge
font celies qui fe panachent le plus facilemenr.
Leurs Panachures ne fe développent fouvent qu’au
: bout de plufieurs années. La tulipe eft principa-
! k-ment dans ce cas, car elle ne prend le plus fou-
| vent fes Panachures que dix à douze ans après le
! femis de 1-a graine dont elle provient,
j C ’eft dans les années fèches & chaudes que
J les Panachures-des fleurs fe développent le mieux :
j certaines Panachures difparoiffent même dans
s celles qui font humides 81 froides pour fe montrer
I de nouveau enfuite.
j Ainfi que dans les plantes à feuilles panachées ,
J le femis des graines des fleurs panachées fournit
1 plus de pieds a fleurs panachées que le femis des
! graines de celles qui ne le font pas : ce font donc
j toujours les graines des plus belles variétés qu’on
l doit femer de préférence.
Les fupplëmens à cet article fe trouveront aux
mots V ariété , Greffe , Mar co tte , Boü-
I tuRE , & à ceux qui traitent des diverfes efpèces
} d'arbres 8c de plantes qui effrent des Panachures. ( B o sc, )