
de forte qu’on peut toujours, dans le befoin, fa voir
le nom de la plante qui s’y trouve,. On donne des j
arrofemens légers, mais fréquens, à ces feiiiis , |
& on les farcie lorfqu’il-eft necellaire j mais j
d’ ailleurs on n\y touche que pour les placer dans,
l’école, -ou pour réparer les plantes qu’ ils ont données
, & .les mettre ‘.chacune dans un pqt. XJn de J
ces pots , pour chaque efpèce, eft deiline a garnir
l’école , & les autres font remis fur la couche
ou placés contre quelque mur.
Autrefois on couvioit toujours les couches, j
pendant la nuit, de paillalfons épais, afin d’arrêter !
les émanations de la chaleur & de s oppofer aux j
effets des roibles gelées; mais on y a.renoncé de.-, j
puis qu’on connôic les çhâflis & leurs ayantages :
il arrive cependant qu’on s’en ffrt encore, lorf-
qu’un froid v if annonce la poffibilité d'une forte
gelée. .
On fait encore moins fouvent ufage des cl oc hes,
fi en faveur dans les Jardins potagers j cependant
il faut en avoir «-*jours quelqu.es-tines à la di.po-,
fition pour les cas extraordinaires.
Ce font lès graines des plantes des parties ■ méridionales
de i’ fcuf.ope de$ parties tempérées de
l'Afie , de l’Afrique ■ .,&-de l'Amérique , qu'on
fème aififi, afin d’avancer de d’activer leur germination.
, „
Ordinairement les couches à châffis font au-,
de fins des mouches nues, c’eft-à dire, pluséjevées
& plus près du mdr du midi : on y fème tes.
graines des plantes fefertropicale^ qai ne demandent
pas le plus haut degré de chfiair, politiveinent
comme on l'a' fait fur les couches nues. Il
eft de ces châffis qui n'ont point de vitrages- : on
peut les conûdérer comme de larges cailles peu
profondes, qu'on place fur les le rnis pendant la
n u it, pour empêcher le refroidiffènient de la
couche, même ‘l ’effet des roibles gelées.
Conduire-' un Ternis fous - châffis tfeft pas une
çhofe -aifée : celui qui en eft chargé doit avoir
beaucoup d’ infiru&ion & de^maturité de jugement.
Point d’air à telle époque peut faire périr en un
in fiant, fondre, comme difent les jardiniers, la
totalité du jeune plant,Trop d’ air peut amener fa
perte par différentes catifes, ou retarder fa croif-
fance. Généralement cependant on ouvre le vitrage
vers les neuf heures du matin dans les jours
chauds, & on le ferme v-ers-les fix heures du fioir.
Le trop & le pas allez de foleil ont également fie
graves inconvéniens; c’efi pourquoi il faut avoir
des toiles ou des claies légères pour recouvrir les’
vitrages dans les jours .oii il eft trop v i f , ou d$ns
ceux qui font difpofés a 1 orage.
On remet ordinairement fous un autre châffis,
au moins pendant quelques jours, les plantes qù on
a enlevées des pots où il y .e n a v o jt plufieurs,
pour les mettre ifolément dans d autres pots j en-
fuite on en porte un pied dans l’école, & ondif-
pofe les autres contr’un mur, au midi, où ils
refient jufqu’aux approches des gelées , qu’on, les
remet fous le châffis, ou qu’on les rentre dans
l’orangerie,ou dans la ferre tempérée.
On appelle Orangerie un bâtiment élevé , à
l ’expo fit ion du levant ou du midi, percé duo
grand nombre de fenêtres à doubles vitrages,
dont les murs font afiez épais pour que les plus
fortes gelées.ne puiffent pas y pénétrer : fa porte
eft également double. C ’efi: là qu’ on dépofe, pendant
l’hiver, les plantes qui ne peuvent refier en
pleine terre, mais à qui il fuffit, pour les confet ver,
qu’elles ne fuient pas atteintes d’un froid au-deffous
du zéro du thermomètre de Réaumur, L’humi Tiré
eft le plus grand ennemi des orangeries , & on. j
doit prendre, en les conftiuifai t & en les employant,
toutes les précautions poffibles. pour
l’éviter. Je m’étendrai beaucoup fur ce qui les
concerne fous ces deux rapports, à l’article qui
les a pour objet.
Il vaut toujours mieux avoir plufieurs petites
orangeries qu’une grande, & elles doivent être
’ placées dans la partie la plus feche du Jardin.
-Celui qui .eft chargé de la furveillance d’une
orangerie doit en ouvrir les fenêtres toutes les
; fois que le .tems n’eft pas ou trop chargé d’humidité
ou très^difpofé à la gelée. Tl ne donnera
que les arrofemens ftridtement né ce (faites à lu cou-
fervation des plantes, & avec de l’eau à fa température,
à l’effet de quoi il en tiendra , à l’intérieur
, dans un baffin ou dans un tonneau, &è|
Les feuilles mortes, les tiges moines, feront journellement
enlevées par lui. D^iix remuemèns généraux
de tous les pots font avantageux à exécuter,
l'un à la fin de;décembre, & l’autre au commen-j
cernent de mars ; ce n’eft pas à la forte végétations
des plantes qu’ il doit tendre ,. .c’eft uniquement
à leur confervation.
Une bâche eft une efpèce de petite ferre en
pierre, enfoncée en terre," dans laquelle on petit
entrer, qu'on chauffe lë plus fouvent au moyen1
d’un fourneau , & pat le moyen duque l oh fè procure
le plus haut degré de chaleur humide qu’exigent
les plantes équatoriales , les feules qu’on y
ïème &r qu’on y cultive. Sa conduite eft encore
plus difficile que celle d'un châlfis , puifqu'aux
caufes d'accidens qui font propres à ces derniers, |
T e joint celle d e là chaleur-trop forte ou trop1
. foible du fourneau. C ’efi l’homme en même tems
le plus itfftruit, le plus prudent & le plus aflîdu
qu’il faut en charger, encoTé, avec tous les foins
poffibles , n’ eftfil pas fur de ne pas éprouver des]
pertes fréquentes.
Je donnerai des développe mens plus étendus J
ce qu’il convient de (avoir, relativement aux bâches
, à la fuite de l’article Sfrr e.
Depuis que l’Univers entier eft mis. à contiH
bution pour enrichir nos Jardins de. nouvelles
efp.èces , beaucoup ,de ferres font devenues «les
bâti me ns iiidifpenfables, _ malgré la grande dï*
penfe à laquelle elles donnent lieu dans l. s Jardins
lie botanique.
m Les ferres varient beaucoup de forme & de
grandeur. Je ferai valoir les avantages & les in-
fêonvéniens des unes & des autres à l’article qui
le s aura pour objet. Ici il fuffira de dire qu’elles fe
divifent en ferres tempérées & en ferres chaudes,’
lefquelles ne diffèrent que parc'e que les premières
font moins chauffées que iesJfécondés, auxquelles
jlélles font le plus fouvent adofiees.
w La conduite d’ une fei re, quelque difficile qu’ élle
jfoit,eft certainement moins feabreufe que celle d’un
æhâffis , & encore moins d’ une bâche : les acci-
ilens qui ne font pas la fuite d’un defaut d’ intelligence
ou de furveillance y arrivent plus rarement.
fUn homme peu inftruit, pourvu qu’il foit très-
foigneux & très-affidu , petit en diriger les travaux
d’une manière fatisfaifante.
. Dans les ferres chaules, on entretient toujours
kine chaleur fupérieure à celle qui eft indiquée par
-dix degrés du thermomètre de Réaumur. Outre
Ipfia les plantes,'ou mieux les pots qui les contiennent,
font fouvent8 placées dans une couche
tannée. Comme elles jouiffientde plus de lumière
& de chaleur que les orangeries, on peut pouffer
les plantes à la végétation avec moins d’inconvé-,
riens. On doit avoir une ferre uniquement défi
tinée à faire airifi pouffer aélivement les plantes ,
au rifque de les perdre ; car les Jardins de botanique
ne” rem pli fient leur objet qu’au tant qu'on y
trouve des fleurs & des fruits.
V Celui qui dirige la cultürè d’une ferre doit porter
fon attention fur rentretiêri du feu , c’ eltea-
dire, veiller a ce qu’il n’y en ait jamais ni pas afiez
ni trop j prévoir les changéméns dé terris vingt-
quatre heures au moins à" l’avance j & ne pas fe
coucher pendant les nuits pu la force de la gelée
oblige d’augmenter lé .feu Ncar c’eft alors que,
Comme les bâches, les ferres font fe plus expo fées
à des accidens fâcheux, produits par'l’excès du
froid ou du chaud. Des thermomètres , accrochés
à différons .endroits'’de là ferre , lui -fervent' de
guide. Il n’y a pas dé douté pour moi , que fi on
vouloit fairé la dépenfe d’un'double vitrage, oh
obtiendroit ün degré de chaleur plus égal & plus
durable, avec une moindre confomm.ition dé bois;
ihais nulle part il n’exifte de ferres âinfi difpofêes.
f.Un air fréquemment renouvelé allure la bonne
ftnté des plantes des ferres; il .faut donc profiter
de tous les jours où if hé gèle pas "pour .ouvrir ùn
ou deux panneaux de leurs fenêtrès pendant quelques
inftans , vers midi". Lés'arrofemens Re feront-
toujours le matin ,;comfne dans les orangeries , &
avec de l’eau apportée, depuis ati moins vingt-mia-
trê heures, dans un réfervoir intérieur,afin qu’elle
prenne la température convenable y c'eft-à-dire,
celle de la ferre'même. De terris, en teir.s ces àrrp- '
(emens (b fèTôhi'ën forme‘de pluie pour laver les
rfuiltes; l " ‘ -J" ' P ( "
■ pans quelques ferres de l’A’lemagne, principalement
dans celle de Schoenbrune près Vienne, les
plantes font en pleine terre ; auffi leur végétation
ÿ eft-elle prefqu’aüffi belle que dans leur pays
natal; aufîi portent-elles des fleurs & même des
fruits en abondance. Il n’ en ex’ifte pas de telles en
France,; cependant il en eft peu dans lefquelles on
ne voie quelques plantes aiiïli placées, pahffadées
fur le mur du fond. On dit partout que la grande
dépenfe arrêta, & cependant il eft probable que
, cette depenfe fefoit couverte en moins de dix ans
pari économie de main-d’oeuvre qui en réfulteroit.
k " sv piantes conlervées dans, des pots de mandant
à être chaque année pourvues , au moins une
fo is , de nouvelle terré. Cette opération s’appelle
îè Rempotage. ( Voyei ce mot. ) Elle s’exécute
au commencëm'ent de l’automne. Le plus fouvent
chaque pjé'd éft mis dans un autre pot plus grand ,
après 'qu’on à enlevé avec un couteau ia*mpitié ou
même les deux tiers de la terre qui entoure fes racines,
en coupant une partie fie ces racines , & eu
en débarfafiant l’autre. Elle ne laiffe pas que d’ être
feabreufe, à raifon de ce que fouvent chaque pied
doit être traité différemment, &: qu’ il faut juger,,
à l ’inlpedtion de les branches & de fies racines. ce
qui lui convient. C ’eft alors qu'on s'occupe des
multiplications qui fe font pat rejetofis , par déchirement
des vieux pieds ,. par éclat & par ra-.
cinés. Les plantes rempotées font arrdfées copieu-
|fèment, & placées a l’ombre jufqu’ à ce qu'elles
foient complètement remifes de la fatigue qu’elles
ont éprouvée;.
' Là récolte des graines eft un objet très-impor-
tant dans un Jardin de botanique, puifqu’elle eft le.
î nio.yen de reproduction des plantes annuelles,
p le méilletirde tous les autres, quoique le plus
!leht. On ne peut donc y apporter allez d'attention.
En conféquence une perfonne intelligente, munie
de petits lacs, parcourra tout le Jardin , une, deux
octrois fois par femaine, félon la faifon , ramaffeia •
ceÿ €,s dd ces graines qu'il trouvera mures, & les
^mettra fie fuite, dans utides flics , fur lequel elle inf-
icrira le nom de la plante à laquelle elles appanien-
.nent. Comme les graines fe confervenc mieux dans ,
•leurs ^nveloppes qu'ifolées, on n’épluchera que.
pendant 1 hiver celles qui doivent être femées au
priritems. Les autres feront miles de’ fuite én terre
avec les précautions convenables.' Foye^ Semis. •
, Quant aux moyens de multiplication dont je n’ ai
pas encoré parlé, & qui fè pratiquent dans tous.
Tes Jardins, voye^ aux mots Bouturer M ar -
jCpTE ^ Greffe.
, Une tr.oifième forte de Jardins [nonrr roduélifs
|fomi ceux que j appellerai Jardins des amateurs de
gantes'étrangères ; on y cultive, comme, d a n s ceux -°
; t0utSî' Ls efpèces qu’on peut fe procuref;
niafs, comme on n’y eft pas afireint à fuivre
(un ordredansleurplacement, & à y recevoir toutes
celles qmfe pré/entent, on les difpo'fp danslester-
T é in s^ dans les, expefiitions'qui ïeur font te plus
convenables ; auff y proïpèfènt-ÏIles généralement