
D an s les environs de Paris & plus au n o rd , on
repique à plat, & on laifle entre les rangs ou entre
tous les deux rangs un intervalle de trois pieds, ou
une planche vide entre deux pleines, intervalle dans
lequel le Cément des falades, des raves & autres
légumes de peu de d urée, c'e ft-à-dire, qu'ori peut !
enlever avant le mois d'août. C omme c'eft le
grand céleri ou le céleri plein , on le butte en
août ou en feptembre, après avoir lié chaque
pie d, en rejetant entre ces pieds la terre des^ intervalles,
jufqu’à ce q u 'o n ne voie plus que l’extrémité
de (es plus longues feuilles.
. De p uis le repiquage du céleri jufqu’à fon buttage
, on donne deux & même quelquefois trois
b in a g es, & on arrofe dans la féchereffe le plus
fréquemment & le plus abondamment poiïible. Le
céleri qui n'eft pas biné devient moins h a u t , &
celui qui n'eft pas arrofé devient également moins
h a u t , & de plus refte trop âcre & trop odorant.
Dans l'oueft de la France on repique le céleri
dans des foffes de quatre pieds de large & de huit
pouces de profondeur, léparéesles unes des autres
par un ados de pareille largeur , qui reçoit la terre
de ces foffes. Cette pratique a l'avantage de favo-
rifer les arrofemens , de former de puiffans abris ,
& devroit être partout préférée. Onutilife les ados
en é té , comme il a été dit précédemment, & on
les détruit en automne pour butter les pieds de
céleri dont les racines font ainli enterrées très-
profondément. .
L e but de ce buttage eft, i°. de faire blanchir
les pétioles communs des feuilles du céleri pour
les vendre plus tendres & plus doux ; 2 * . d’empêcher
l'effet des gelées fur ces p ét ioles, ainfi que
fur les racines.
L e céleri ra v e , dont on ne mange que les racines
, n 'a pas befoin d ’être aufli hautement butté
S ix pouces lui fuffifent dans le M i d i , o ù les gelées
font peu à craindre : on le butte en conséquence
à la manière des pommes de terre , c'e ft-
à -d ire , feulement en ramenant la terre contre le.
collet de fes racines, au moyen d ’une pioche
large fer. t „ . , ,
11 en eft de meme du celeri branchu , qu on
couvre , en outre , de plus d 'un pied d'épaiffeur
de litière, ou mieux de feuilles lè che s, de fo u gère
, &c.
Je dois faire obferver que le céleri, comme le
Perfil , prend facilement le goût du fumier , ainfi
que tous ceux qui en mangent à Paris s'e n apper-
çoivent quelquefois, & que par conféquenc il
faut n 'en employer que du bon, & e n moindre p roportion
poftible, lorfqu’on en met fur des pieds parvenus
à toute leur groffeur. A mon a v is , le terreau
doit être préféré pour engraiffer la terre où
on eft dans l’intention de le repiquer.
D an s les pays o ù l’hiver eft p lu v ie u x , il faut
butter le céleri plus tard que dans les a ut res,
parce qu’il feroit expofé à pou rrir, ou m ieux l’ar-
jacber à la fin de feptembre po^r le tranfporter
dans une ferre à légumes, & l'entourer de fable h»,
mi d e , en le plaçant debout 8c en lailfant deux
ou trois pouces d'intervalle entre chaque pied
pour économifer le terrein. Quelques maraîchers
de Paris le difpofent de même en pleine terre.
L e céleri deftiné à être confommé après l'hiver
ne fe butte qu’à la veille des g e lé es, ainfi que je
l'a i déjà d it , afin q u 'il puiffe mieux réfifter aux
pluies & aux gelées , auxquelles l ’étiolement
( blanchiment) le rend plus fenfible.
O n arrache le céleri à mefure du befoin, en
augmentant la provifion lorfqu’on eft clans le cas
de craindre les fortes gelées, qui empêchent de
fouiller la terre.
Les jardiniers jaloux de bien faire placent fé-
parément, à deux pieds de diftance en tout fens,
dans un lieu abrité, un .certain nombre des plus
beaux pieds de leur plant , pour fournir des graines
l’année fuivante. C es pieds ne fe buttent pas,
I mais fe c ouvrent , aux approches des gelées, d une
alfez grande épaiffeur de feuilles , pour que les
plus fortes de ces gelées ne puiffent pas les atteindre.
O n augmente ou diminue , ou on ôte entièrement
ces feuilles , félon l’intenfité des froids :
le but doit être .de s’oppofer aux gelées, 8c de ne
pas laiffer les pieds s’étioler complètement. Les
autres jardiniers fe contentent de planter à part,
au printems, quelques-uns des pieds buttés qui
leur reftent j mais quelle différence dans la beauté,
la bonté & le nombre des graines qu’ils fournif-
fent!
La graine du cé le r i, comme celle du Perfil > fe
conferve bonne environ trois ans , pourvu qu’on
la conferve dans un lieu fec.
Quelque grande que foit la confommation du
céleri en France, elle n'eft pas aufli étendue qu'il
feroit bon qu’elie le fût j car c'eft , furtout la rac
ine, lorfqu’on n’en manga pas habituellement ou
trop , une excellente nourriture qui facilite ladi-
geftion des objets avec lefquels on l'allie. C'eft à
raifon d^ fes propriétés nutritive & excitante,
qu'anciennement on n’en donnoit pas à manger
aux jeunes religieufes.
Dans les écoles de botanique on cultive le céleri
comme le P e r f i l, c'e ft-à-dire , en en feinant
quelques graines tous les ans » feulement on couvre
le plant de litière pendant l'hiver. ( B ose. )
P e r s i l d 'a n e . C 'e ft un des noms d u C erf
e u i l s a u v a g e . Voye^CQ m o t.
P e r s i l g r o s . Voye\ M a c e r o n .
P e r s i l d e M a c é d o i n e : nom vulg aire du
B u b o n . Voyei c e 'm o t .
P e r s i l d e s m a r a i s . O n a p p e lle ainfi le SeliK
d e s m a r a i s .
P e r s i l d e m o n t a g n e . Voye% S e l in des
m o n t a g n e s ;
P E R S O N A IR E . P ers on art a »
Genre de plante figuré pi. 71 6 des llluftrations
des genres de Lamarck , mais dont les caractères
ne fout pas encore publiés.
P E R S O N N É E S : famille de plantes qui n’offre
que cinq à fix plantes habituellement cultivées,
nuis qui n'en mérite pas moins l'attention des
agriculteurs par le grand nombre de celles qui fe
trouvent dans nos campagnes ou qu’on peut con-
ferver dans nos écoles de botanique. Voye\ le
Visionnaire de Botanique.
P E R S O O N E . P e r s o o x ia .
G en re d e p lan te d e la té t r a n d r ie m o n o g y n ie &
de la fam ille d e s Protées, q u i ra flem b le c in q
e fp è c e s , donc t ro is fe c u lt iv e n t d ans n o s ja rd in s .
Efpeces.
1. L a P e r s o o n e à larges feuilles.
Perfoonia laurina. Perf. T? D e la N ouvelle-
Hollande.
2 . L a P e r s o o n e la n c é o lé e .
Perfoonia lanceolata. Perf. D e la N ou ve lle-
Hollande.
3 . La P e r s o o n e lin é a ire .
Perfoonia linearis. V e n t . D e la N ou ve lle-
Hollande.
4 . L a P e r s o o n e à fe u ille s d e fau le .
Perfoonia falicina. Smith. ï j D e la Nouvelle-
Hollande.
y . L a P e r s o o n e v e lu e .
Perfoonia hirfuta. Smith. D e la N ou ve lle -
Hollande.
Culture,
Ce font les trois premières efpèces que nous
poffédons} elles demandent l’orangerie , la terre
de bruyère, des arrofemens abondans : on les
multiplie de graines tirées de leur pays natal, ou
de boutures faites fur couche à châflis ou dans
des bâches. C e font d*a(fez beaux arbriffeaux qui
reftent toujours v e rt s , & qui ornent les jardins
pendant qu’ils font en fleur. ( B o s c , )
P E R V E N C H E . V i n c a .
Genre de plante de la pentandrie monogynie &
de la famille des Apocinées , dans lequel font réu nies
fix efpèces , dont deux font communes dans
nos b o i s , & fe cultiven t , ainfi qu’une autre o r iginaire
de Madagafcar, très-fréquemment dans
nos jardins. Il eft figuré pl. 71 2 des llluftrations
les genres de Lamarck.
Efpeces.
1. L a P e r v e n c h e à g ran d es fle u r s .
Pinça major. Linn. 7f Indigène.
2. L a P e r v e n c h e à fleurs m o y e n n e s .
Vinca minor. Linn. ^ In d ig è n e .
3 . L a P e r v e n c h e h e rb a c é e .
Vinca herbacea. Kit. ^ D e la Ho n g rie .
4 . L a P e r v e n c h e à p e t it e s fle u r s .
Vinca parviflora. A it . O D e s Indes.
5. La P e r v e n c h e à fleurs jaunes.
Vinca lutea. Linn. D e la Caroline.
6 . L a P e r v e n c h e d e M a d a g a fc a r .
Vinca rofeu. Linn. D e Madagafcar.
Culture.
L a première efpèce eft commune dans certains
bois des montagnes} elle fe p bïc dans les fentes
des rochers expofés à l'om b re, dans les vallons
rocailleux, & c . C ’eft une très-belle plante, foit
par fes feuilles toujours vertes, (oit par fes
grandes fleurs bleues. O n la cultive dans les jardins
payfagers, où on la place contre les m u rs,
les fabriques, &cc. Elle ne peut y être trop multipliée.
T o u te terre lui eft bonne, p ourvu qu'eile
ait couftamment de la fraîcheur, & une fois mil©
en p la ce , on n’a plus à s'en occuper que pour
l'empêcher de trop s ’étendre, (es tiges rampantes
prenant racine à chacun de leurs noe u d s , 8c
chaque noeud devenant un nouveau pied. R a re ment
elle donne de la g ra in e } aufii n'eft-ce que
par marcottes & par déchirement des vieux pie ds ,
en automne, qu’on la propage} mais ces deux
moyens en fournflTent mille fois plus que la quantité
dont on a befoin.
La fécondé efpèce c roît abondamment dans les
bois en plaine, dont elie couvre quelquefois entièrement
le fol. Q uo iq u e moins belle que la
précédente, elle tient également bien fa place dans
les jardins-payfagers,principalement pour c ouvrir
la nudité du fol des maflîfs, à l’ombre defquels
elle fe plaît. Je ne conçois pas comment on ne l’jf
voit pas plus fréquemment, attendu qu’un feul
pied peut , en peu d’années, cou vrir un efpac©
fort etendu , tant eft grande la rapidité avec laquelle
elle fe propage par fes tiges.
C es deux efpèces, auxquelles les beftiaux ne touchent
pas, offrent des variétés à feuilles panachées,
à fleurs doubles & à fleurs blanches, toutes, à
mon a v is , inférieures à leur type.
L a Pervenche herbacée fe rapproche de la fécondé
j mais elle eft plus petite. O n ne la voit encore
que dans les écoles de botanique , où on 1a
propage comme il vient d ’être dit.
La Pervenche de Madagafcar eft en ce moment
fort recherchée pour l’ornement, à raifon de fa
beauté & de la durée de fa floraifon. O n la cultiva
en pleine terre en Ita lie } mais elle exige l’orangerie,
& même mieux la ferre chaude dans le climat
de Paris. Il lui faut une terre fubftantielle , q u ’on
renouvelle en partie tous las a n s , & de fréquens
arrofemens pendant l’été. E lle fe multiplie très-
facilement de graines qui mûrifiVnt dans nos ferres,
de marcottes, qu’on lève au printems, fur une
couche à châflis , & qui donnent des productions
qui fleuriffent la même année , & de boutures faites
fur couches & fouschâilîs. C omme fes agré