
â o o M E L
Culture.
Le Mélilot officinal * ou Amplement le M é -
U lo t , croît avec une telle abondance dans certains
champs » qu’il nuit beaucoup à la culture
des céréales. Pour l’en faire difparoîrre, il n’y a
pas d’autres moyens à employer que des cultures
qui demandent des binages d’été. Il eft du goût de
tous tes beftiaux, qui le recherchent, principalement
les moutons 8c les chèvres, avant fa florai-
fon. Comme ils le mangent également avec plaifir
lorfqu’il eft fec, & qu’il a la propriété de communiquer
fon odeur & fa faveur à la paille, c’eft une
bonne opération que de le ftratifier avec elle. Je
ne puis donc trop en recommander la culture.
Prefque tous les terreins qui ne font pas aquatiques
lui conviennent. On le férue en automne fur
les chaumes, après un léger labour ou même un 1
Ample herfage , & on en peut faire trois coupes
1 année fuivante, ou deux en enterrant la troilième !
A le fol eft bon & l’année favorable j mais c’eft |
dans les terres à feigle qu’il convient principale-*!
ment de Je femer, & alors on ne peut en faire que
deux coupes.
Mon collègue & collaborateur Thouin, dans
un Mémoire imprimé parmi ceux de l’ancienne
Société d’Agriculture de Paris * année 1788, a
donné un excellent Mémoire fur la culture du
Mélilot blanc, ou M é l i l o t d e S ib é r ie .- Cette ef-
pèce , qui jouit de tous tes avantages de la précédente
, • & qui ne demande pas plus de foin, a de
plus celui de s’élever deux à trois fois plus haut,
& de faire des touffes deux à trois fois plus grof-
fes. Elle doit donc être cultivée de préférence. Il
eft beaucoup à deftrer qu’elle entre dans les affole-
inens de la grande agriculture, alfolemens dans lef-
quels elle produiroit le grand bien de reculer les
retours de la même culture.
Outre- 1e fourage & la litière, cette plante
fournit encore fes graines, que les volailles 8c
Tes cochons aiment beaucoup. Il ferok poffible
que fa culture, feulement fous ce rapport, lût
avantageufe, & alors fes tiges ferviroient à chauffer
le four, ce à quoi elles font très-propres.
Il eft cependant hoir d'obferver que la fauchai-
fon des MéliLots eft difficile , à raifon de la dureté,
de l’entrelacement 8c de l’inclinaifon de
leurs tiges.
Les moutons qui mangent du Mélilot pendant
la rofée font, f u jets à la météorifation , d’ après
l’obfervation de mon collègue Yvart.
Thouin nous a appris que le Mélilot blanc eft
d'un rapport plus avantageux lorfau’on le fème
avec la vefce de Sibérie, qui pouffe & fleurit
avec lui, & à laquelle il fert de tuteur.
On fème, dans beaucoup de jardins, le Mélilot
bleu , à raifon de l’odeur de fes fommités, odeur
qui devient plus intenfe après leur defliccation. Ses
touffes, lorfqu'elles ne font ni trop gtoffes ni trop
M EL
petites , y font un bon effet : fa culture ne cli{fet6
pas de celle des précédens.
^ Toutes ces efpèces de Mélilot font couvart'j
d’abeilles pendant leur fl o rai fon. $ ce qui eft UOe
indication qu’on doit en femer dans les environs
de leurs ruches.
Les autres efpèces de Mélilot qui fe voient dans
nos écoles de botanique ,.font celles des noS. 4} j
.6* 7a 8, 12: on tes y fème en automne ou Jil
printems, & on ne leur y donne d’autre culture
que celle propre à tout jardin bien tenu.
Il fera queftion du Melilot-Houblonet
trifolium agrarium Linn. , au mot T rèfle. (8ose,’)
MELINET» C s r i n t h s .
Genre de plante de la pentandrie monogynie
& de la famille des Borraginées, qui comprend
trois efpèces, toutes cultivées dans nos jardinsde
botanique. Il eft figuré pl, 93 des Illujlrations du
genres de Lamarck.
Efpeces-, _
1. Le Melinet 2 fleurs obtufes.
Cerintke major. Linn. O Du midi de l'Europe.
2. Le>Melinet à fleurs aiguës.
Cerintke minor. Linn. cf* Du midi de l’Europe.
3.. Le Melin-et à feuilles rudes.
Cerinthè afpera. Roth. Q Du midi de l’Europe.
Culture. -
Ces plantes 11e font pas fans agrément& peu*
vent être placées dans les parterres ; on les y voit j
cependant rarement: aii.fl, c'eft dans les jardins,
de botanique • qu’il faut les- aller obferver. Elles
demandent une terre lèche , légère, & une expo-j
fttion chaude. On tes fème en place, en automne,
dans le climat de Paris ;. mais, comme leur plant
peut lever avant l’hiver & être gelé, il eft bon
d’en conferver de la. graine pour la femer dans des
pots fur couche nue, au printems fuivanr> en cas
d’accident.
On ne tire aucune utilité des Melinets dans les 1
pays où ils croiltent naturellement. ( B o s c .)
MÉLIQUE. M e l ic a .
Genre de plante de la triandrie digynie & de la
famille des G r am in é e s , dans lequel on compte
vingt-quatre efpèces, dont plufleurs font fort du
goût des beftiaux, & peuvent être cultivées utilement
dans les prairies, fl eft figuré pl. 44 des
lllufirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1. La M é l i q u e c ilié e .
Melica ciliata. L:nn. '2f Des parties méridionales
de la France.
M E L M E L 030o2i
2. La M e l iq u e papilionacée.
Melicapapiiionacea. Linn. if Du Bréfll.
3. La Mélique orangée.
M.dica aurantiaca. Lam. if Du Bréfll.
a. La Mélique dé Sibérie.
Melica altijftma. Linn. if De la Sibérie.
c. La Melique pyramidale.
Melica pyramidalis. Lam. if Du midi de l’Eu-
| rope. , 6 . La Melique de Magellan.
Melica magellanica» Lam. Du détroit de Magellan.
7. La Mélique penchée.
Melica nutans. Linn. if Indigène.
8. La Mélique uniflore.
Melica unifiora. Linn. 2f Indigène.
9. La Mélique imbriquée»
Melica faix. Linn. Du Cap deBonne-Efpérance»
10, La Melique menue.
Melica minuta. Linn. De l’Italie'.
11. La Mélique gigantefque.
Melica gigantea. Linn. if Du Cap de Bonne-
;• Efpérance. /
12. La Mélique géniculée.
Melica geniculata. Thunb. if Du Cap de Bonne-
Efpérance.
13. La Mélique couchée.
Melica decumbens. Thunb. Du Cap de Bonne-
i Efpérance.
14. La Melique à grappes.
Melica racemofa. Thunb. Du Cap de Bonne-
Efpérance.
1 y. La Mélique rameufe.
Melica ramofa. Thunb. Du Cap de Bonne-Ef-
pérance.
16. La Mélique du Cap..
Melica eapenfis. Thunb. Du Cap de Bonne-Ef-
pérance»
17. La Mélique fétacée..
Melica fetacea. Perf. Du midi de la France.
18. La Melique âpre.
Melica afpera. Desf. De la Barbarie»
19. La Melique laxiflore.
Melica laxijlora. Cavan. Du Chili.
20. La Melique glabre.
Mdica glabra, Mich, if De la Caroline»
21. La-Mélique rigide..
Melica rigida. Cavan. Du Bréfll.
22. La Mslîque interrompue.
Melica interrupta. Perf. Dé.....
23. La Mélique violette»
Melica violacea. Cavan. Du Chili*
24. La Mélique bleue.
Melica c&rulea. Linn» 2f Indigène*
gers , par touffes d’un demi-pied de diamètre. Les
beftiaux, furtout tes moutons, la recherchent
beaucoup, étant une des premières des graminées
qui pouffent au printems, & fa qualité étant
excellente. C’eft dommage qu’on ne puifle en former
des prairies artificielles, a raifon de ce qu’el!e
ne veut croître qu’en touffes ifolées. C’eft donc
pour regarnir les pâturages expofés au midi qu'on
doit la réfer ver j & j'ai vu en France, en Italie &
en Efpagne, des localités impropres à toute euf-
•ture , qui euffent tiré de grands avantages de fa-
multiplication fi on avoit voulu s’en occuper.
Les Mêiiques penchée & uniflore croiffent
dans les bois, fous l’ombre des arbres, 8c font
également recherchées de tous les beftiaux, principalement
des vaches 8c des chevaux ; elles font,
la bafe de la nourriture de ceux qu’on met pendant
l’été dans certains bois. Je n'en confeiiierat
cependant pas la culture, parce que je regarde le
pâturage dans le bois comme fujet à des- mcon-
véniens très-graves. Cette faculté fi précieufe de
croître à l’ombre, faculté qu'elles partagent avec
peu d’autres graminées-, doit faire defirerdelesmul-
tiplier dans les parcs, dans tes maffifs des jardins
payfagers, quoiqu’elles aient l’inconvénient d’être
peu garnies de tiges 8c de feuilles-, de ne pas for-
merde gazons.
La Mélique de Sibérie eft citée par Yvart,.
comme fourniffantun fourage qui, à la précocité,,
réunit la quantité, la qualité 8c la propriété d»:
croître dans toute efpèce-de fol. Je n’ai'pas eu
occafion de la voir cultiver.
On trouve en immenfe quantité la Mélique
bleue dans les clairières des bois & dans les pâturages
argileux, qui confervent l’eau pendant l’hiver.
Les landes de la Sologne, de Bordeaux, 8c
fans doute toutes les1 autres, en font exceffivement
garnies : elle abonde aux environs de Paris , 8c y
entre fort tard en végétation. Les beftiaux mangent
fes jeunes pouffes, mais la dédaignent en-
fuite. Ses tiges, qui font fouvent hautes-de quatre
à cinq pieds, fervent, dans beaucoup d'endroits
, à faire des cordes, des nattes, des paniers,
des balais, à couvrir les maifons, à faire de la litière,
8rc. J’ai obfervé qu’elle ne fubfîftoit que
‘ deux ou trois ans dans les terreins fabloneux î ainfi-
elle n’eft pas proprey comme on l’a annoncé, ù
fixer les Dunes. ( Voye^ce mot. ) Je ne crois pas
' que nulle part il foit bon de la multiplier fous ufl
rapport quelconque.
Ces quatre efpècesainfi que la quatrième 8c I*
' cinquième, fe fèmtnt en place dans les jardins de
botanique , 8c n’y demandent d’autres foins que
ceux propres à tout jardin bien tenu. (So^c. )•
Culture., MÉLISSE. M el is sa..
première efpèce fe fait remarquer par fon
, gance, & peut fe placer avantageufement dans *
es parties fèches- 8c chaudes des jardins pay fa-
Genre de plante de la didynamie gymnofpermie
8c de la famille des Labiées, dans lequel fe trouvent
réunies une dixaine d'efpèces, dont une eft