Les maladies d^s oignons des Narciftes font les
mêmes que celles de ceux des T ulipes &: des
Jacinthes. ( Voyeç ces mots.) Un Syrphe
( voye% ce mot), décrit & figuré par Réaumur, dé-
pofe ùs oeufs entre leurs tuniques, & la larve
qui en provient, vit aux dépens de leur fubftaice.
Comme cette larve n'a ta^ue pas la couronne des
racines , il f ; produit autour de cette couronne,
dans les oignons ou elle f ; trouve, unep’us grande
quantité de caïeux; de Orte qu’on ne perd que la
jouifiance d’une a înée. On roconnoîr aifément,
lorfqu ils font arra hés, les oignons qui co .tiennent
de ces larves i car ils ont un trou duquel for-
tenc des grains noir», excrément de ces larves*
LeNardife douteur, qui a la fleur conftamment
blanche, ell fans doute moins beau que le précédent
> mai» il poffede l’avantage d'être plus odorant,
& de ne pas craindre les gelées. On commence
à le multiplier dans les jardins de Pari>.
Je fais des voeux pour qu’il y devienne commun,
car je l ’efti.ne beaucoup.
Le Narciffe à bulbes ne fe cultive que dans
les écoles de botanique & dans les grandes collections
, parce qu’il ell petit & n’a ni éclat ni
odeur. On l’y met ou en pleine terre ou en p ot,
on l ’y laiffe cinq à fix ans, après quoi on le
relève-pour le changer de p)ace-& le multiplier.
Le Narcifle jonquille eft fort recherché par l’o-
deur extrêmement fuave & la belle couleur jjunede
fes fleurs : il n’ a que le défaut d’avoir des hampes
trop grêles & trop peu garnies de1 fleurs. Les gelées
lui font très-peu unifibles. Un terrein fec & léger,
& uneexpofition chaude, lui conviennent exclufi-
vement. On le cultive & on le multiplie poficive-
ment comme le Narcifle à bouquets à fleurs Amples.
C ’eft.dans des planches , où il refte deux à trois
ans,- qu’on le place ordinairement, parce que
ne frilant d’effet ni dans les parterres ni dans les
jardins payfagers,,on n’a prefque jamais en vue que
de couper fes fleurs pour les faire entrer dans la
compolïtion des bouquets. Comme fon oignon
tend à s’enfoncer, & que , lorsqu’il l’eft trop ,
il ne fleurit pas, on a imaginé de le planter obli- 1
quement, ce qui retarde cet effet. Il offre une
variété à fleurs doubles qiii a l’avantage de durer
plus long-rems, mais q u i, à mon avis, eft inférieure,
fous le rapport de l’odeur &c de la couleur.
On a aufti long-tems regardé comme fa variété
le Narcifle odorant, qui eft plus grand dans toutes
fes parties, & dont l’odeur eft moins fortej mais
il eft reconnu aujourd’ hui què c’eft une efpèce
diftin&e. Elle eft afiez commune dans les jardins
dès environs de Paris, oùelle fe cultive pofitive-
ment comme la précédente.
J’ai lieu de croire que le nombre des Narcifles
propres à l’Europe eft plus confidérable que celui
que je viens d’indiquer. ( Bosc.)
Narcisse d’automne : c’eft I’Amaryllis
jaune. Voyeç ce mot.
Narcisse de mer. O n donne quelquefois ce
nom, ou au Pancrais d’Il lyriE ou à laSciuE
MARITIME.
NARD. N ardus .
' Genre de plante de la triandrie digynie & de la
famille des Graminées, qui renferme quatre efpèces
, dont deu~ font indigènes & fe cultivent
dans les jardins de botanique, & dont une a été
célèbre par fes propriétés vraies ou fuppofées. H
eft figuré pl. 29 des Illuftrations des genres de
Lamarck.
Efpèces.
1. Le N ard ferré.
Nardus ftriüa. Linn. "if Du midi de la France.
2. Le Nard arifté.
Nardus arljlaia. Linn. <ƒ* Du midi de la France.
3. Le Nàrd des Indes.
Nardus indica. Linn. Des Indes.
4. Le Nard cilié.
Nardus ciliaris. Linn. Des Indes.
Culture.
Les deux premières efpèces fe fèment au prin-
tems, fur couche nue , dans des pots remplis de
térre franche ; & lorfque leur plant a acquis quelques
feuilles, ôn l’éclaircit & on le met en pleine
terre , où il ne demande que les foins ordinaires
aux jardins bien tenus. On pourroitauflî multiplier
la première par le déchirement de fes vieux pieds.
Quoique j’aie fréquemment obfr-rvé ces deux
Nards dans leur pays natal, je ne fais pas fi les
beftiaux les recherchent. Leurs feuilles font fort
coriaces. (B o s c .)
Nard. On donne aufti ce nom à la Lavande
spic & à la V alériane celtique. Le faux
Nard eft I’Ail victorial. Voye% ces mots.
NAREGAN. Ne l a -Naregam.
Rheed a figuré, fous ce dernier nom, une
plante fort fingulière, dont la racine eft aromatique.
On ne fait à quel genre elle appartient,&
elle n’exifte dans aucun jardin en Europe. ( Bosc.)
NARTHECE. N a r the c ium.
Plante vivace, originaire des marais du nord de
l’Europe, appeléeT ofieldepar Smith, que Will-
denôw a réunie auxHiLONiADES (voyeç ce mot),
mais que quelques botaoiftes perfiftent à croire
devoir former feule un genre dans l’hexandrie
monogynie & dans la famille des Joncs. Elle eft
figurée pl. 268 des Illustrations des genres de La*
marck.
Le Narthece caliculé croiflant dans les marais,
fa graine doit être femée dans un pot rempli de
terre franche & pofé dans une terrine contenant
quelques pouces d'eau , qu’on renouvelle fouvent
I )en£jatit l’été. Le plant levé eft éclairci & farcie
i u befoin > mais ne demande du refte aucun foin.
Une fois qu’on en poflède des pieds, on peut en
augmenter le nombre par l’enlèvement des oeil-
i Lions qui fe développent annuellement au collet
des racines. ( Bosc. )
NARVOL. Rheed & Rumphius ont figuré fous
ce nom un arbre des Indes, dont les feuilles, qui
[font odorantes, fe mettent dans les ragoûts, &
IjDémefe mangent feules.
Cet arbre ne fe voit pas dans nos ferres. (Bosc.)
NASITOR. C e l l la Passerage cultivée.
NASSAUVE. N a s s a w i a .
Plante du détroit de Magellan, figurée pl. 721
des Illuftrations des genres de Lamarck, &r qui,
feule , en forme un dans la fyngénéfîe agrégée.
Cette plante n'étant pas encore introduite dans
nos cultures, je n’ai rien à en dire de plus. (Bosc.)
. NASTE. N a s tu s .
PJante fort voifine des B a m b o u s , & qui en a
complètement l ’afpedt. On la trouve dans l’Ile-
[Bourbon.
Cette plante n’a pas encore été apportée en
France. Sa culture ne doit.pas différèr de celle des
îBam b o u s . Voyt[ ce mot. (B o s c .)
NASTURTIE. N a s tu r t ium.
Genre de,plante établi par Tournefort & rappelé
par Julfieu , dont le type eft la P a s s e r a g e
| Cl LU V LE.
11 fera queftion à ce dernier mot des efpèces qui
Ile compolent. ( Bosc-, )
NATTIER ou BARDOTIER. Ime r ic a r ia .
Genre de plante de la pentandrie monogynie &
■ de la famille des Hilofpermes, aufti appelé jungia
■ par Gaertner, & fi voilin des Mim u so p s , que
■ quelques botaniftes les ont y réunis. Il eft figuré
■ pl. 300 des Illuftrations des genres de Lamarck.
Efpèces.
| l Le Nattier crénelé, vulgairement bois-de-
natte.
Imbricaria crenulata. Linn. T) Des Indes.
2. Le N a t t i e r c ilié.
imbricaria ciliaris. Smith. T) De la Nouvelle-
I Hollande.
3. Le Nattier à gros fruits.
Imbricaria maxima. Lam. f> Des Indes.
Aucune de ces efpèces n’ eft cultivée dans nos
|lar«ins, ( Bosc:)
NATUR AL ISATION des animaux et des
plantes. Lorfqu’ un animal, lorfqu’une plante
font portés dans un pays éloigné de celui où la
nature les avoit placés, & que l ’un & l'autre fe
propagent dans ce dernier pays, on dit qu’ils s'y
font naturalifés.
Mais le nombre des animaux qui , d’après
cette définition, fe font naturalifés en Europe
fans le fecours de l’homme , fe réduit à un ,
le furmulot, qu’on dit originaire de l’Inde ; 8c
{ en France fe réduifent à deux, le lapin , origi-
! naire de l’Efpagne, & le faifan, originaire de la
Grèce. Parmi les plantes , il n’y a prefque que
i l'onagre bienne, le phytolaca décancîre , la ver-
f gerolle du Canada & l’argemone du Mexique
I qui fe trouvent dans le même cas.
| Cependant nos animaux domeftiques, c’eft-à-
1 d ire, le cheval, l’âne, la brebis, la chèvre, le
j dindon, la poule font étrangers à l’Europe & s’y -
, multiplient dans l ’état de domefticité j cependant
la totalité de nos céréales, de nos. plantes text
ile s , la plupart de nos plantes oléifères , de
nos légumes le font aufti & s’y multiplient également,
fous la protection ou au moyen des. fecours
de l’homme.
Comment fe fait-il que les animaux que je viens
d’indiquer en dernier lieu, que les plantes, telles
que le feigle, le froment , l’orge , l’avoine 5
que les arbres, comme le noyer , l’amandier,
le pêcher, l’abricotier, & c . ne puiffent pas fe
.multiplier en Europe fans le fecours de l’homme,
quoiqu’ils y exiftent depuis tant de fiècles? L’état
attuel de nos connoiffances ne permet pas de
répondre à cette queftion. Mais il faut avouer
qu’il y a deux fortes de Naturaiifation; la complète,
telle que celle du furmulot, de l’onagre ,
& c .j l ’incomplète, telle que celle des animaux
domeftiques , des arbres fruitiers cités , & c .
La dernière moitié du dernier fiècle a été une
époque remarquable par la multitude d'arbres,
d’arbriffeaux, d’arbuftes & de plantes’ étrangères
qui ont été introduites dans nos jardins , qui s'y
font acclimatées, & qui n’en fortiront probablement
pas plutôt que celles qui y ont été plus
anciennement apportées. Ces végétaux proviennent
des parties méridionales de l'Europe, des
parties feptentrionales de l’A fie& de l’Afrique, de
la Chine, du Cap de Bonne-Efpérance, de la Nouvelle
Hollande, & furtout de l’Amérique fepten-
trionale, que Michaux a explorée avec un zèle
fans égal. Nous continuons à nous enrichir fous
ce rapport*, maisies efforts,qui ont été faits pour
naturalifer en France le kangourou & autres quadrupèdes,
le cygne noir & autres oifeaux de la
Nouvelle-Hollande , n’ont pas encore donné de
réfultats certains.
L’opinion que h s .animaux , comme les végé*