
O T S B n l
S5o P A R
Le premier eft le plus économique, & celui qui
donne les joui (Tances les plus promptes ; le fécond
eft celui qui fe*-pratique le plus habituellement aujourd'hui
, parce qu'on ne bâtit plus guère de
maifons d'une certaine importance (ur la lifière des
bois. .
Souvent les allées ou une partie des arlees d un
Parc font plantées de deux ou de quatre rangs
d'arbres, qu’on taille ou qu’on abandonne à eux-
mêmes. Souvent aulïi leurs maffifs font entourés
de charmilles qui fe tondent tous les ans. Il s’y
trouve des vides ronds, carrés, parallélogra-
miques, &rc., quelquefois ornés d’obélifques, de
pièces' d’eau, & c .
Quand les Parcs font d’ une très-petite étendue,
il eft ordinairement convenable d’en couper tous
les bois à la fois. S’ ils avoient plus de douze à
quinze arpens, il paroîtroic fans doute fouvent
avantageux de les mettre en coupe réglée.
Un Parc dans lequel on veut conferver du gibier
doit être entouré de murs de huit à dix
pieds de hauteur, pour rendre plus difficile la for-
tie des cerfs, qui fautent fort bien, & l’entrée, pendant
la nuit, des braconiers. ?
Si on veut mettre des lapins dans un^Parc, il
faut de plus que la bafe des murs, du coté intérieur,
foit accompagnée d’une excavation d’un pied
de profondeur & d’autant de largeur, afin que
ces animaux foient déterminés à ne pas creufer
leurs terriers dans une direction telle qu’ ils puif-
fent paffer fous le mur. En général, les lapins nui-
fent beaucoup aux Parcs en taillis, &■ ne prospèrent
pas dans les Parcs en futaie. Il faut n’en laiffer
qu’ un petit nombre dans les premiers, fi on veut
tirer un parti avantageux de la vente de leurs
coupes. Voyez La i*in.
C ’eft par du gibier pris dans les bois qu’ on
peuple les Parcs. Il faut faire en forte qu’il foir
proportionné à la quantité de fubfiftance que fon
terrein peut fournir pendant l’hiver, ou fe réfoudre
à les nourrir alors de foin ou de graines. Une autre
attention confifte à n’y biffer que le nombre de
mâles ftri&ement néceffaire , un fuperfiu donnant
lieu à des inconvéniens.
La chair du gibier élevé dans un Parc paffe pour
être moins favoureufe què celle de celui tue dans
la campagne, & cela tient fans doute au moindre
choix qu’il y a pour fa nourriture & au moindre
exercice qu?il y fait.
Les Parcs ont été de tout tems regardés comme
des objets de luxe , & en ce moment ils font gré-
vés d’une impofition plus élevée que celle des
bois. lime femble qu’ ils ont été profcrits dans l’opinion
, à raifon de ce que beaucoup de leurs pro-
pi iérairt s étoient, avant la révolution , des fei-
gneurs,dont les cultivateurs avoient à fe plaindre,
Les effets n’euffent-ils que l’avantage de retenir
dans une enceinte le gibier qui, lorlqu’il eft libre,
nuit toujours plus ou moins aux récoltes , ils fe-
roient du bien à l'agriculture ; mais ils fournftfent
P À R
du b o is , mais ils fourniffent des pâturages dontL
la reproduction eft plus prompte, à raifon decel
qu’ils font moins ravagés que les bois & les pb|
turages ouverts.
Je ne crois pas devoir m’étendre plus au long 1
fur ce qui concerne les Parcs, attendu que tout!
ce que j’aurois à en dire de plus fe trouvera aux!
mots Ja r d in s , Bo i s , Fu t a ie , & c. (B osc,) Il
Pa r c . Dans l’économie rurale on donne auflj I
le nom de Parc à des enceintes temporaires for-1
mées au milieu des champs, & qui ont pour objet de |
renfermer les troupeaux , furtoutceux des bêtes àl
laine, pendant la nuit : i° . pour empêcher les nuifi-H
blés effets des bergeries ordinaires fur la fanté desl
moutons pendant les chaleurs de l’été » i° . pour |
s’éviter la peine de les ramener chaque foir à Ijl
maifon; 3°. pour les empêcher de fe difperfer &|
de devenir la proie des loups» 40. pour les forcer!
d’y dépofer leurs déje&ions de la n u it, &pour|
fumer fans frais le terrein.
Daubenton, dirigé par des idées de^théorie |
voulu entretenir les moutons toute l'année dans!
des Pat'cs y mais l’expérience a prouvé qu’ il falloitl
réferver cette pratique pour les pays plus chauds!
Sc moins pluvieux que le climat de Paris, mêmer
que le midi de laFrancej 8c en conféquence très-H
peu de propriétaires de troupeaux font des Parcs!
d’hiver.
Sous le premier rapport on peut fe'difpenfetl
défaire parquer les moutons, en leur bâtiffant des!
bergeries à claire-voie, ou au moins extrêmement!
aérées , ou en les faifant coucher pendant toutl
l’été dans une cour qu’ on garnit journellement dôl
nouvelle litière. ? 1
Le fécond rapport n’eft obligatoire que dans!
les exploitations extrêmement vaftes » comme!
celles des pays arides > & le troifième, que dans!
ceux où il y a des loups. •
C ’eft donc feulement fous le quatrième rapport,!
que létabliffement d’un Parc eft conflamment!
avantageux } auffi eft-ce fur lui que je me p rn | f l
de m’étendre le plus.
On conftruit les Parcs de d fferentes manières»!
dont je vais indiquer les principales. A I
i° . Avec des fagots qu’on place débouta cote!
les uns des autres. On a dû d’abord employer cî|
moyen à raifon de fa fimplicité > mais on a dM
aufli l’abandonner promptement, à raifon de le®
nombreux inconvéniens, ^ I
i ° . Avec des pieux de fix pieds de haut,ph«®
à cinq à fix pouces les uns des autres, qu’on en-|
fonce à coups de maillet. Cette manière, vfm
ufitée dans les pays de pâturages, où on ramen®
les moutons tous les foirs dans le même Parc®
n’efl pas connue dans les plaines cultivées, & nel®
pas dans' le cas d’ être confeilfée à raifon de 1®
lenteur, de fa fatigue, de fa dépenfe, & eI1j-or®
plus à raifon de ce qu’elle ne permet pas decnan®
ger le Parc de place tous les jours, & eocof■
Imoins deux fois par jour. 1
l
«• Avec des pieux de même hauteur & du dou;
[b!e de groffeur, percés de trous de huit pouces
en huit pouces, efpacés de huit à dix pieds, & liés
Lntr’eux par des perches parallèles, fixées dans les
trous. Cette manière a les inconvéniens de la précédente,
mais à un moindre degré. Dans quelques
endroits, des cordes font fubftituées aux perches.
4°. Avec des pieux de même hauteur, mais
Loins gros & écartés de douze ou quinze pieds ,
dontTintervalle eft garni d’un filet de ncelle à maille s
d’un demi-pied de diamètre : celui-ci fe pofe & fe
[lève promptement , mais il a l’inconvénient de
coûter beaucoup : ce moyen eft en conféquence
[peu ufité. ' *
j°. Avec des C laies (voyeç ce mot). C ’eft
]a méthode la plus économique, & en conféquence
la plus généralement pratiquée dans tous les pays
où on peut fe procurer facilement du bois propre
là fabriquer des claies. Ces claies ont ordinairement
cinq pieds de haut fur huit de longueur, avec un
[intervalle vide à un demi pied de leur fommet,
appelé V oie ou Eperneau , pour pouvoir la
tranfporter fur lepaule.
| 6°. Avec des châffis fabriqués avec des refentes
de planches de trois à quatre pouces de large , di-
vifés par des traverfes plus étroites, écartées de
jhuit pouces. Cette manière eft ufitée dans les
iplaines dépourvues de bois taillis, & me femble ,
quoiqu’au premier coup d’oeil plus coûteufe que
la précédente, devoir lui être préférée, en goudronnant
le bois des châffis ou des traverfes, ou
le peignant à l’huile, à raifon de la plus grande
légèreté & de la plus grande durée de ces châffis.
| Home, dans fes Principes d‘Agriculture , rapporte
que, dans quelques cantons de l’Angleterre,
Ion forme des Parcs permanens pendant tout un
été, avec des murs de terre de trois pieds de haut,
& qu’on y met , foit des boeufs, foit des vaches ,
foit des moutons qu’on fait pâturer le jour dans les
[environs, auxquels on donne chaque nuit, pour
Supplément de nourriture , des turneps, des ca-
jrottes, des pommes de terre , & c . , & qu’en
automne on abat les murs, dont on répand la terre
furie fol. Il eft facile de croire que la terre de ces
Parcs eft par-là mife dans un éminent degré de
fertilité, puifqu’outre lesexcrémens des animaux,
[elleareçu les débris des racines qu’on Je ur a donnés,
]&que les principes de l’air fe font fixés dans les
[murs. Il eft fort à defirer qu’une auffi excellente
[pratique foit introduite en France.
Les claies ou les châffis fe placent à la fuite les
jUnes des autres, & fe fixent dans une firuation
[ptefque perpendiculaire au moyen des C rosses,
.cefî-à-direjau moyen, ou debâtons fourchusd’un
[bout & pointus de l’ autre, qui d’un coté t-ra-
[Verfent la claie ou le thâffis dans fa partie fupé-
heure, & de l’autre s’enfoncent obliquement dans
r terre, ou de barres de bois percées de deux
prous, l’un pour les attacher au fommet de la
- lej l'autre à .la terre, en lui faifant faire un.
angle de quarante-cinq degrés au moyen d'une
cheville de bois ou de fer. On ne met ordinairement
qu'une de ces croffes à chaque réunion de
deux claies ou de deux châffis, & deux aux an*
gles du carré ou du parallélogramme qui forme le
Parc j mais dans les plaines expofées aux grands
vents., il eft bon d’en mettre davantage pour éviter
le renverfement des claies ou des châffis ,
principalement des premières, qui font plus expofées
que les féconds à l’effort de ces vents , à
qui elles préfentent plus de prife.
Une de ces claies ou un de ces châffis fert de
porte & c’ eft devant que fe place la C a b a n s
( voy&i ce mot ) où couche le berger.
Le berger , pour former fon Parc , mefure le
terrein avec une toife , ou le plus fouvent en marchant.
Il faut trois de fes pas pour chaque claie
quatre par chaque châffis. Le Parc eft le plus fouvent
carré j quelquefois il eft plus long que large î
cela dépend de la formé de la pièce de rerre fur
laquelle on l'établit, ou du caprice du berger.
Son étendue eft proportionnée au nombre & à la
groffeur des bêtes qu’ il doit contenir 5 car il faut
que les moutons n'y foient ni trop à l’aife ni
trop gênés. Cependant on le fait plus grand dans
les terres fertiles, &plus petit dans celles qui font
arides , & où l’excès des engrais n’eft jamais nui-
fible. Je n’ indiquerai pas, en conféquence, fa*
mefure en long & en large , comme l’ont fait
plufieurs écrivains qui ne confidéroient que le Jieu
qu'ils habitoient.
Il eft à remarquer, i° . que les brebis fourniffent
un vingt-fixième d’engrais de plus que les moutons,
& peuvent par conféquent être renfermées
dans des Parcs plus étendus j 20. qu’elles fientenc
auffitôt qu’ elles font levées, & qu'on doit par
conféquent les faire fortir plus promptement du
Parc que les moutons.
Pendant le printems & l ’autômne, & dans les
fols humides , les brebis, comme les moutons,
fientent plus fouvent : alors on doit donc encore
donner un peu plus d’étendue aux Parcs.
La pluie.entraînant le fuint des bêtes à lame ,
& ce fuint étant un excellent engrais, le Parcpeuc
être plus étendu ou relier moins long-tems dans-
la même place pendant les tems pluvieux que
pendant les tems fe c s , & d’autant plus que ces
tems pluvieux rendent les herbes d’une nature*
analogue à celle dont il vient d’être immédiatement
queftion.
Une des plus importantes attentions que doit
avoir le berger, c’ eft que. l’engrais foie également
diftribué partout le Parc, & en conféquence il
doit veillera ce que les brebis ne s’accumulent pas?
dans une feule de fes parties, comme elles y font
déterminées par leur inftir.â;, qui les porte à fe-
ferrer le plus poffible quand il fait.froid , qu’il
pleut, ou que le vent, furtout celui du nord,
foufle fort.
Comme toutes les opérations qu’exige la con-.