
branches j & qu’il en réfulce de nouvelles pouffes
extrêmement vigoureufes, qui fourniffent, & plus
de fleurs, & de plus belles fleurs deux ans après.
Voye^ le mot Rabattre.
La meilleure manière de placer le Jafmin commun
eft certainement en Palissade. ( Voye^ ce
mot.) Bien conduit dans cette difpofirion_, il peut
couvrir , en peu d’années, les murs les plus élevés;
mais comme c ’eft principalement pour jouir
de l’odeur de Tes fleurs qu’ on le recherche, il vaut
mieux le tenir bas & le faire s’alonger latéralement.
11 gagne à être rapproché, même rez terre,
toutes les lois qu’on s’apperçoit que Tes pouffes
font foibles, Tes fleurs ne fe développant jamais
que fur les pouffes latérales de l’année. Cependant
une taille annuelle & rigoureufe lui eft extrêmement
nuifible , en ce quelle l’empêche de fleurir
& de grandir.
On fait quelquefois monter le Jafmin èn tige de
deux ou trois pieds de haut, tige au fommet de,
laquelle on laifîe fe former une boule qu’une taille
rigoureufe empêche de groftir. Les Jafmins defti-
nés à être mis en p o t, pour garnir les fenêtres ou
les confolesdes appartemens, reçoivent principalement
cette difpofition, qui fournie peu de fleurs, 8c qui eft trop contraire à la nature pour paroître
agréable. Les pieds ainfi conduits fubfiftent rarement
un grand nombre données.
Dans les jardins payfagers, on trouve des moyens
fréquens de placer avantagetifement le Jafmin 5 par
exemple, pour garnir le bas des rochers, des murs
de fabriques, les fupports des ponts, le pied des
arbres ifoies , & c .
Un ou deux binages par an, un paliffage en hiver
, l’enlèvement .des branches mortes, fon t,
outre ceux que je viens d’indiquer, tous les travaux
que demande le Jafmin mis en place.
Le Jafmin commun ne donne jamais de fleurs en
Europe. J'ai cru long-tems , avec la plupart des
cultivateurs, que cette circonftance étôit due à
ce que fon organifation avoit été affoiblîe par une
multiplication de plufieurs fiècles, au moyen des
marcotes & des boutures ; mais aujourd’hui je
penche à croire que c ’eft Amplement une variété
ftérile qu’on aura recherchée de préférence, à rai-
fon de quelques circonftances que nous ne con-
noiffons pas. Quoi qu’il en foit, il faut renoncer
aux variétés dans cet arbufte, puifqu’on ne les
obtient que par des femis.
Les marcotes du Jafmin commun fe font quelquefois
naturellement ; car il fuffit qu’ un rameau
touche la terre pour qu’ il prenne des racines.
Toujours elles font bonnes à lever à la fin de
l’année, & même fouvent à être mifes de fuite
en place, quoiqu’il foit mieux de les tenir un ou
deux ans en pépinière', pour donner à leur tige le
tems de fe former.
On relève les rejetons du Jafmin immédiatement
après l’hiver, & on les met ordinairement
& directement en place.
Rarement on fait des boutures de Jafmin, quoique
, mifes dans un terrein frais, elles reprennent
fort bien, probablement parce que les marcotes
&: les rejetons fourniffent plus de pieds que les
befoins de la culture ne le demandent.
L’odeur du Jafmin s’exhale, dans la chaleur,
au point de faire mal à la tête. Dans le midi de
la France, on eft obligé de le tenir, par cette
caufe , loin de la maifon : c ’elt le foir qu’elle eft
la plus fuave.
Les fleurs de Jafmin commun étoient employées
autrefois à aromatifer les huiles & les graiffes dont
il fe fait un grand ufage à la toilette de nos -belles
j maisjon préfère aujourd’hui celles du fui van t,
comme plus odorantes. .
Le Jafmin à grandes fleurs ne fupporte pas la
pleine terre dans le climat de Paris , mais il eft
en culture réglée autour des villes de Graffe,
Vènce, Antibes, N ic e& Gênes, pour fes fleurs,
dont on fait des pomades d'un grand débit. Là ,
on le greffe généralement fur ie Jafmin commun ,
à écuflon à oeil dormant , pour le rendre moins
fenfible aux gelées qui s’y font fentir quelquefois,
& non parce qu’il ne peut pas fe multiplier autrement,
car il n’eft pas probable qu’il fe réfuté au
marcotage & qu’il ne donne pas de rejetons lorf*
qu’il eft franc ùe pied.
A Paris 8c autres grandes villes plus au nord,
on trouve plus facile 8c plus économique de tirer
de Gênes des pieds greffés de ce Jafmin , que
de multiplier ceux qui s’y trouvent d’ancienne
date. Comme ces pieds viennent par, le roulage,
& pendant l ’hiver, qu’ils fouffrent néceffairement
pendant ce voyage, il faut favoir les choifir à
leur arrivée, & les placer de fuite dans une bâche
ou fous un châffis, où on élevera la chaleur, &
où on leur donnera de fréquens arrofemens, juf-
qu’à ce que leur végétation fe foit ranimée >
après quoi , lorfque la chaleur de la fai fon le permettra,
c’eft-à-dire en juin, on les mettra contre
un mur expofé au midi, pour les ÿ laiffer Juf-
qu’aux froids, époque où ils feront rentrés dans
l'orangerie, ou mieux la ferre tempérée.
La terre dans laquelle on doit tenir le Jafmin
à grandes fleurs eft celle qui eft légère. Dé petits
arrofemens lui font donnés en tout tems, mais
principalement pendant l’hiver. Toujours on le
difpofe en tête fur une tige d’ un pied au plus de
haut, & on le taille toutes les années au prin--
tems. Ce n’é'ft guère qu’au milieu de l’été qu’il
fleurit, & il continue à le faire jufqu’à ce que le
froid fufpende fa végétation j auffi à Paris, où il
eft fort recherché pendant l’hiv er, à raifon de
l’excellente odeur de fes fleurs 8c de la petiteffe de
fa taille, pour le mettre dans les appartemens,
au lieu de le rentrer dans l’orangerie, le met-on
dans une bâche ou fous un châffis où il continue
de fleurir, & où il fleuriroit toute- l’année fi on
l ’y laiffoit.
Le Jafmin à grandes fleurs offre une variété à
fleurs femi-doubles d'une nuance plus rouge que
i’efpéce, laquelle fe développe rarement bien, Si
qui, à mon avis; eft peu à rechercher.
Dans les parties méridionales de la France, la
culture de ce Jafmin confifte, i° . dans la plantation
au printems, en terre légère, 8c cependant
fubftantielle, des pieds de Jafmin commun, à la
diftance d'un pied & demi à deux pieds en tout
fensi 2°. dans leur greffe, l'automne fuivant, en
écuflon à oeil dormant; 3°. dans un labour d'hiver,
précédé d'une forte fumure; q°. dans le
retranchement, tous les deux ans, de la totalitédes
branches pour en faire pouffer de nouvelles Si en
plus grand nombre, Si par conféquent donner de
plus grandes_ fleurs 8i plus de fleurs, ces fleurs ne
fortant jamais que des pouffes de l’année; j ° . dans
-la récolte des fleurs, récolte qui fe fait chaque
jour ou chaque deux jours, depuis le printems
jufqu'à’ l'hiv er, ceux de pluie exceptés. Lorfque
fon a lieu de craindre de fortes gelées, on établit,
au-deflus des pieds de Jafmin, un treillage de ro-
feaux, que l’on couvre de paille. Une telle plantation
dure douze à quinze ans, après quoi on
en fait une nouvelle dans un autre local ou il n’y
en ait pas eu encore.
Pour obtenir l’arome de ce Jafmin, on place
fes fleurs dans des boîtes plates, dont les. deux
fonds font garnis, ou d'une couche de fain-doux ,
ou d'une couche de coton imbibé d'huile ( celle de
lin eft la meilleure) , & on les y laifle vingt-quatre
heures, enfuite on en met de nouvelles. Leur
atome pâlie dans ce fain-doux ou cette huile, &
s'y conferve une ou plufieurs années. Quelquefois,
quand c'eft l'huile qu'on emploie , on met
dans une boîte plus haute, alternativement, une
couche de coton 8t une couche de fleurs, & alors,
on obtient en une feule opération le degré d ’inten-
fité defîrable.
I Le Jafmin genouilléades fleurs blanchâtres peu
| odorantes. Sa culture ne diffère de celle du pré-
| cèdent, qu'en ce qu’ il demande plus de chaleur ;
I il ne fe voit guère que dans les orangeries des jat-
| dtns de botanique.
| Le Jafmin jonquille a Ier fleurs jaunes & très-
J odorantes.^ Il demande encore la même culture ;
I mais fa taille doit être moins rigoureufe, parce
I lu il fleurit fur les vieux comme fur les jeunes ra-
I nieaux- Il n’eft pas non plus très-commun dans les
I orangeries, quoiqu'il mérite beaucoup de l'être.
Le Jafmin des Açores paroît être fufceptible de
|.devenir un arbre d'une certaine grandeur. Il fe
I cultive fréquemment dans nos orangeric-s, où il
I donne abondamment des fleurs très-odorantes,
f niais oùla longueur & le peu de confiftance dé
■ les rameaux ne permettent pas qu'il fafiè un effet
I agréable lorfqu'il eft en pot & ifolé. C'eft comme
Iiezatmin commun, en paliflade, qu'il devroit
I *tte teniJ i mais il eft fi fenfible à la gelée, qu’il
ne peut refter dehors que quatre à cinq mois &
ceftlorfqu'on eft forcé de le mettre à l’abri des
effets du froid, qu’il commence à fleurir : j'en
ai vu en Italie de fnperbes pieds paliffadés en oléine
terre. - , r
En le greffant fur le Jafmin commun, on le rend
un peu plus ruftique & un peu plus facile à conduire.
,
II.fe multiplie, outre ce moyen, fort aifément
de marcotes & de boutures, ainfi que j'en ai l'expérience.
\
Une terre de moyenne confiftance & des arro-
iemens modérés font favorables à fa végétation.
On peut tirer l'arome de cette efpèce.comme
des précédentes : quelques perfonnes le préfèrent
meme comme plus doux & plus ami des nerfs. ■
Les Jafmins à feuilles de troène, de l'Ile-de-
France & Sambac, exigent ia ferre chaude. Leurs
Heursfont egalement très-odorantes & fe fuccèdent
pendant prefque toute l'année; le dernier offre
une variété à fleurs doubles, préférable fous plusieurs
rapports. On les place dans des pots remplis
de terre légère & cependant fubftantielle; on les
arrofe légèrement. Ils fe multiplient, ou par la
greffe fur l'efpèce commune, ou par marcotes, ou
par boutures, ces dernières faites fur couches 8c
tous châffis au printems.
Tous les Jafmins confondent leurs feuilles pendant
1^hiver ; ceux d'orangerie 8z de ferre doivent
etre changés de pots tous les ans, en automne,
ou même, félon Dumont - Courfet, dans
le fort de leur végétation, pour leur donner de
la nouvelle terre.
Les autres efpèces ne font point cultivées dans
nos jardins. ( B&sc. ).
JASMIN DE VIRGINIE. C'eft la Bignon*
RADICANTEJASMINÉE.
GELSBMIUÀfr
Genre de plante de la didynamie angiofpermie,
, . famille des Apocinées , qui aété établi par
Juflieu, 8c qui ne renferme qu’une e fp è c e , la
Ja sm in ïE toujours verte, qui faifoit partie des
Bignones de Linnæus, & qui a été décrite à
leur article. ( Bos^c. )
JASMINOIDE. Nom jardinier du Lyciet.
JAU. On appelle ainfi le C oq. dans le départe-
ment des Deux-Sèvres- r
JAUBE.. L ' A j o n c fe nomme ainfi dans lès
Landes de Bordeaux-
, ..iA V G,E; , ° n aPPe!1? de ce nom le Vide que
lailie la beche ou la pioche en enlevant la terre
dans les labours, vide qui eft rempli par ta terre.'
qui doit être levée un moment après. Voyez Labour.
J *•
Dans lès labours* faits convenablement, on remplit
la Jauge cjui refte à. la fin de la planche
par la terre q,u on a enlevée en. fai&nt la- première^