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Elatine à feuilles menues.
Epervfère des marais.
Eupatoire d’Avicène.
Foncinale incombuftible.
Frêne commun.
Graffette commune.
Hydrocotyle vulgaire.
Inule dyffentérique.
—- britatiique.
— à feuilles de faule.
Jonc glomérulé.
— d e s c r a p a u d s .
Laiche ovale.
— muriquée.
— é t o i l é e .
— p a n i c u l é e .
— filiforme.
— g a z o n a n t e .
Laitron des marais.
Lède des marais.
Léerfie orizôïde.
Linaigrette.
Littorelle des lacs.
Lobélie aquatique.
Lychnide des prés.
Lycçpe d’Europe.
Lycopode uligineux.
Lyfimaque vulgaire.
— nummulaire.
Mallette à larges feuilles.
— à f e u i l l e s é t r o i t e s .
— petite.
M e n t h e à f e u i l l e s r o n d e s .
— c r é p u e .
«— des champs.
M o n t i e a q u a t i q u e .
Obier commun.
Orchis morio.
— laxiflore.
— à larges feuilles.
Ofmonde officinale.
— fpicante.
Parnaflie des marais.
P a t u r i n d e s m a r a i s .
Peucédan des prés.
Peupliers, tous.
Phalaride arondinacé.
Pigamon des prés.
P o l y p o d e d e s f o n t a i n e s .
Q u e n o u i l l e d e s p r é s .
R e n o u é e p e r f i c a i r é .
— p o i v r e d ’ e a u .
Riz cultivé.
Rofeau à balai.
Salicaire commune.
— à feuilles d’hyflope.
Samole mouron d’eau.
Saule, tous.
Scabieufe tronquée.
- j j c i r p e g a z o n a n t .
Scirpe aiguille.
— o v a l e .
— fétacé.
— maritime.
— des bois.
Scrophulaire aquatique.
Selin des prés.
Seneçon des marais.
Sifon aquatique.
Spirle des prés.
Syfimbre fauvage.
Tythymale des marais.
Valériane dioïque.
Violette des marais.
Un Marais eft ordinairement un dangereux voilin
pour l’homme & les animaux domeftiques, en rai-
ion des émanations de la terre qui s en exhalent
pendant les chaleurs de l ’été, émanations qui don.
nent lieu à une dégénération remarquable & à des
maladies très-meurtrières. Qui n’a pas gémi en
voyant le teint hâve des habitans des pays maréca*
cageux, l’air trifte des beftiaux qui y paiflent habi-
tueliement ? Il eft très défavantageux fous tous les
rapports agricoles, parce qu’il ne fournit aùplus
qu’un pâturage de mauvaife nature, 6c d ’ undange-
reux abord. V o y . M i a s m e & F o n d r i è r e .
Les buffles, les cochons & les canards font,
parmi les animaux domeftiques , les feulsqui prof-
pèrentdans les Marais. Les vaches y font petites &
donnent du mauvais lait. Les chevaux y meurent
quelquefois de faim. On fait qu’ils caofent immanquablement
la pourriture aux moutons.
Il n’y a pas deux Marais parfaitement femblables \
en France. Traiter de chacun en particulier feroit I
beaucoup trop long & fort peu utile. Je d o is donc
me borner à les ranger en trois claffes : i°. les Marais
tourbeux s i 9 . à flaques d’eau nombreufes,
3°. les Marais dont le fol eft feulement imbibé
d’eau.
Les Marais tourbeux n’exiftent pas dans les pays
chauds, mais font très-communs dans le nord.
Comme ils font dans une cathégorie particulière,!
raifon de l’état dans lequel fe trouve l’humus qui
y furabonde , j’en traiterai particuliérement aux j
mots T o u r b i è r e 6* T o u r b e .
Les Marais à flaques d’eau nombreufes fo n t les
plus communs : tantôt ils font très-abondans eu
eaux, tantôt ils le font peu. Il en eft q u i fe defle-
chent en partie ou en totalité tous les étés. C e font,
ou des eaux pluviales , ou des eaux de fo u rces,
d’étangs , de ruiffeaux, dé rivières qui les forment.
Les Marais imbibés d’eau font également très*
fréquens, mais ordinairement moins étendu? qu®
les précédens} iis rie font jamais produits par d#
eaux pluviales î mais ces eaux augmentent leuf
étendue pendant l’hiver.
L’ intérêt des habitans des pays de Marais/u
réunit avec celui des propriétaires & de la fociete
M A R M A R 2 fcp
[ poBible ; car toute végétation décômpofe l’air
j. délétère qui en émane.
! Tantôt on réulïit, tantôt on ne réuffit pas à
j deffécher un Marais, en le chargeant de terre , de
, ; fable, de débris de pierres, & c;„ dans une épaiffeur
plus ou moins confîdérable; 6c cette opération tft déplus d’une énorme dépenfe, fi ce Marais-
eft d’une certaine étendue : auffi l’exécute-t-on
rarement dans des intentions relatives à l’agricul- '
ture. C'eft pour affainir les environs d’une ville,
d’un village , d’un château, pour établir folide-
ment un chemin public, qu'on fa pratique. Les Romains
Ibciétécn général pour qu’ils foient défriché' j ce-, B .nM les premiers s’y oppofent fou vent, parie
■ ue cc-s Marais appartiennent ou à des communes Bu à des perfonnes riches qui, n’en tirant aucun
[parti, les abandonnent à fa vaine pâture , & que
fjgnorance de leurs vrais intérêts leur fait
■ que cette vaine parure leur eft très-profitable.
J&V oy e ç Vaine pâture. ) Il a fouvent fallu em-
jploycr Ja force, publique pour les empêcher de
Eiettre obftacle à leur defféchement, témoins ceux
IdeBourgoin.
■ Cependant la raifon finit toujours par triompher,
ic chaque jour le nombre des Marais diminue en
■ France, ainfi que dans le refte de l'Europe. Il n’en
lexifteroit même plus, fi des motifs tirés ou de
Ba trop grande divifion des propriétés, qui ne
■ permet pas de faire au loin les travaux nécefîaires,
Rude la trop grande dépenfe qu’exigeroit leur def-
■ réchement, ne venoienc arrêter les fpéculations de
i ’induftrie. Ce dernier motif eft furtout le plus fou-
went iniurmontable pour les particuliers, qui ne
Boivent jamais faire une avance en agriculture,
|fans être aflurés d’en obtenir la rente & le rem-
■ placement avec bénéfice.
B La nature tend à élever le fol des Marais , lorf-
que la main de l’homme ne vient pas la concra-
Bier : cet effet, elle le produit, i°. par faccumulation
des débris des plantes qui y croiffenr;
■ 2e. par les terres, les fables , & c ., qu’y apportent
les eaux pluviales, foit directement, foit indirectement
(les Inondations, voy. ce mot). On peut
Brès-fouvent rappeler ces deux moyens, lorfqu’ils
fcntceffé d’âvoiir lieu, en y plantant des arbres &
■ en y amenant des eaux troubles. Je vais entrer dans
nuelques détails à cet égard.
■ Les arbres qu’il eft le plus convenable de plan-
Iter dans les Marais font d’abord le faule marfeau
Bes Marais, efpèce diftinéte du commun, parce
■ que c’eft celui qui fe plaît le mieux dans les lieux
iangeux, qu’il croît rapidement &: pouffe îmmen-
lément de racines qui couvrent la furface du fol.
Rprès lui vient le gale d’Europe, qui lui cède fous
Je rapport de la taille I mais qui a fur lui l’avantage
puécompofer l'hydrogène fuifuré & phofphoré,
I i'»c convert‘r en oxigène. Cette propriété du
Ipléd Europe eft également remarquable, ainfi que
D enai acquis la preuve pendant mon féjour en Amé-
Pique, dans celui dont le fruit donne de la cire ,
W -n3 certfer& i auffi mérite-t-il d’être préféré : j
IPiiiS viennent les aunes, les autres efpèces de fautes,
■ pnenes, &c. Que de Marais mal-fains & qui ne
|oiirniflem qu’un mauvais pâturage àquelques avor- 1 5 1 v^ches, pourroient devenir innocent & pro-
iu c t it s , f i on les plantoit d’AuNEs &de F r ê n e s
Ëh°^,CeS ^ÊUX mots ) > dont le bois eft fi re-
B »r . * ^ Par conféquent d’une bonne vente !
■ Qnquè des circonftances infurmontables ne
iai™6^6!"11 ^aS P^anterdes arbres dans les Ma-
■ nm a v 11® ^es riverains exige qu’on en plante
| §||JBj leurs bords & en plus grande quantité
[ Agriculture. T om e V .
nous ont laifle, dans les Marais de Dieuze,
un moyen dë fuppléer à la pierre, qui eft le plus
fouvent préférable j ce moyen eft des p o ig n é e s d’argile,
c’eft-à-dire, ce que peut prendre d’argile’
& comprimer la main, poignées qui fe fabriquent
avec une grande rapidité, & fe cuifent fort économiquement
dans un four perpétuel.
On appelle, dans quelques parties de la France,
a c o u l i s , le mode d’élever le fol des Marais parles
affluves d’eaux troubles. C'eft certainement le
moyen le plus économique pour arriver au but ;
mais toutes les localités ne fe prêtent pas à fon
emploi. Les Marais des vallées ou de labafe des
chaînes de montagnes font les plus favorablement
fituér pour en faire ufage. A cet effet, on les
transforme en étane par la conftruéUon d’une
digue à leur partie la plus baffe, & on dirige
dans cec étang les eaux d’un torrent après les
pluies d’orage , c’eft-à-dire , quand elles font le
plus chargées de terre, de fable, &c. Ces matières
fe dépofent au fond de l’étang & l’élèvent.
Les eaux clarifiées fe vident fucceffivement par
trois éclufes, ménagées à différentes hauteurs
dans la digue. Un grand nombre de Marais en
France & dans les pays voifins ont été ainfi acquis
à la culture. Je citerai, comme les plus confi-
dérables, ceux des environs d’Agde , ceux des
environs de Florence. Il faut des fiècL-s, dans
certains cas, pour transformer ainfi un Marais en
champ à blé î mais pendant ce fiècle, non-
feulement il ne nuit point aux hommes par fes
exhalaifons délétères , mois il fournit du poiflon,
il fait marcher des moulins & autres ufines.
Je dois dire ici, en paffant, que lorfqu’un
Marais maî-fain ne peut être defféché, il doit
être transformé en étang, qui, lorfque fes bords ,
à raifon de leur profondeur, ne font pas fufeep-
tibles de defficcation pendant l’été, ne peur être
nuifible à la fanté des riverains, furtout s’il eft en
plaine.
Mais le moyen le plus fréquent & le plus rapide
de#deffécher les Marais, c’eft de donner un écoulement
aux eaux qui les forment, par des fàignées,
des foffés, des canaux , des pierrées & autres
travaux analogues. C’eft ici qu’il faut des avances;
mais auffi on jouit promptement, quelquefois dans
l’année même.
L e s f o f i é s d o i v e n t ê t r e r e c o u v e r t s , t o u t e s l e s
H