
■ qui feule forme un genre dans la pentandrie di-
gynie, & qui eft figurée pl. 182 des I llu s t r a t io n s
d e s g e n r e s de Lamarck.
Cette plante n’eft pas cultivée dans nos jardins >
ainfi je n’ai rien à en dire de plus. ( B o s c . )
MIDI ou SUD. J’entends ici, par ce mot,
{’expofition que frappent perpendiculairement les
rayons du loleil au milieu du jour.
Cette expofition , la plus recherchée dans les
pays du Nord, à raifon de la grande chaleur qu’elle
ofire, ne convient nullement à ceux du Midi, par
cette même raifon. Dans les climats intermédiaires,
elle doit par conféquent être favorable
pendant l’hiver pour obtenir des récoltes précoces
ou avancer la végétation des plantes qui y craignent
le froid. Il ne faut pas croire, comme cela paroî-
troit devoir être, que i’expofition du Midi foit
celle ou les plantes qui font fufceptibles de ref-
fentir les effets de la gelée les redoutent le moins 5
au contraire , comme la végétation y commence
plus tôt, .c’elf celle qui eft la plus dangereufe fous
ce rapport. V o y e^ G e l é e .
Dans les pays même les plus froids, l’expofi-
tion du Midi préfente quelquefois l’inconvénient
qu’elle offre conftamment dans les climats brûlans ,
c’eft-à-dire, que la chaleur y devient lï grande ,
que les plantes y perdent leurs feuilles, même
y périfient inftantanément, foie parce que les
rayons du foleil enlèvent toute l’humidité de la 1
terre , foit parce qu’ils brûlent les feuilles & les :
bourgeons, foit parce qu’ ils de flèchent l’écorce du
tronc, &c. Pour éviter ces inconvéniens, on place
des contr’efpaliers, des pyramides, des quenouilles,
des treilles à quelque diftance des murs à cette
expofition qui font garnis d’efpaliers ; on plante plus
rapprochées les vignes des coteaux qui s’y trouvent
également, &c.
Ce font prefqu’exclufivement des pêchers, des
amandiers & des vignes qui garniflent les murs au
Midi dans le climat de Paris & plus au nord. Dans
les départemens méridionaux, on y place le figuier,
l’oranger, le citronier, le câprier, &c. ; partout
on y fait des .couches (voye^ ce m ot), on y
fèrne en pleine terre, en planche ou fur des
ados ( v o y e i ces mots), toutes les plantes dont
on veut aviver la croifîance ou au moins la germination.
V o y e \ Semis 6* Primeur.
MIEL : excrétion mucilagino-fucrée des plantes
que les abeilles recueillent pour leur nourriture,
& que nous leur enlevons pour la nôtre. V o y e z
A b e i l l e .
Il ett aujourd’hui indubitable que c’eft avec le
Miel que les abeilles font la cire. C ’eft à Huber
de Genève qu’on doit les premières expériences
qui aient été faites pour le prouver. Je les ai répétées
en enfermant des abeilles dans des ruches,
& en lesnourriflanr pendant quinze jours de Miel,
enfuite pendant autant de tems de fucre fondu , &
chaque jour j’ ai eu une production de cire.
C’eft de glands s particulières, fituées le plus
louvent au tond des fleurs, que fort le Miel-
mais il ett des cas ou les feuilles en fourniffeC
auflî. V o y a M i é l a t . Sa vraie deftination paroi,
erre de lubrefier le piftil, pour retenir, É H
vifeofité, la pouflière fécondante des étamines &
1 entraîner par fa réabforption ju (qu’au germe •
on en trouve la preuve dans les plantes monoïques’
dont les males ne fecrètent pas de Miel. ^ *
nu‘re à la fécondation en fuçant b
Miel, les abeilles la favorifent, parce quelles
portent, fur le piftil, la pouflière des étamines
dont elles déchirent les anthères, & y caufent
une irritation qui ne peut qu’être qu'avantageufe,
Chaque efpèce de plante donne un Miel différent
5 mais comme les abeilles les confondent dans
les alvéoles, cette circonftance ne fe remarque
que dans les cantons où une plante domine alTez
pour que fon Miel foit lè plus abondant. Tantôt
le proprietaire des ruches gagne à avoir un Miel
uniforme , parce qu’il eft meilleur qu’un Miel
mélangé 5 tel celui provenant des fleurs de l’oranger,
qui eft délicieux (le Miel de Cuba ) j tel
celui provenant des fleurs du romarin, qui le
cède peu au précédent (le Miel de Mahon, de
Crète, de Narbonne, &c .) j tel le Miel provenant
de la lavande , encore fort bon ( celui de
la haute Provence, du mont Himette, &c. )j
tel celui provenant des fleurs du faule marfault,
que les fabricans de pain d’épice de Reims préfèrent
, comme plus doux , au rapport de M. Al*
laire : tantôt il perd , parce qu’il eft plus mauvais,
tel que le Miel provenant des fleurs des pins
& fapins, qui fent la réfîne ; le Miel provenant des
fleurs de tilleul , des fleurs de farrazin, qui a un
mauvais goût, qui eft noir,_&c.
Xénophon , il y a deux mille ans , nous avoit
déjà appris que certains Miels étoient dangereux
( il paroit que celui dont il patloit, provenoit de 1’A z a l é e pontique, v o y e% ce mot ), & Michaux
m'a appris que celui que fourniflenc les fleurs du
catalpa pafloit pour mal-fain en Amérique.
Je follicite pour l'intérêt de l’agriculture de
faire des expériences fur les diverfes natures de.
miel que donnent les plantes d’Europe 5 mais il
n’eft pas facile de les rendre rigoureufemenc
exactes.
Prefque toujours la couleur du Miel eft un indice
de fa bonté : ordinairement il eft jaune j celui
qui eft le plus blanc eft le meilleur..Les Miels
noirs de Bretagne font déteftables. Pour avoir
chaque forte de Miel aufli bonne que poflfible, il
faut le laifler le moins de tems poflibîe dans la ruche,
parce qu’il s’y oxide & qu’il s’y colore;
aufli la ruche à feètion perpendiculaire eft fiipé-
rieure aux autres. V o y e 1 Ruche.
La fecrétion du Miel eft prefque nulle dans les
tems froids , dans les tems fees, dans les tems,
pluvieux ; c’eft pourquoi fa récolte varje tant. Il
eft des années, & la dernière (1812) eft du
nombre, où les abeilles ne peuvent pas en ramaffer
fuffifam m ent
I fufSfamment pour leur provifîon d’hiver, & où
elles font par conféquent e x p o f é e s à mourir de
faim. Il n’y a pas moyen de remédier à cet inconvénient
, qui eft moins commun dans les pays de
. montagnes & dans les pays de bois, que dans
' ceux de plaine.
On peut conferver le Miel plufieurs années
dans des pots ou dans des barils placés à une température
fraîche & égale, dans une bonne cave,
par exemple i mais quand on le tient dans un lieu
chaud, il fermente & n’eft plus bon qu’à faire de
I’Hv d r o m e l ou du V i n a ig r e ( v o y e ç ces mots).
En général, il n’eft pas avantageux d’en faire pro-
vifion pour plus d’un an lorfqu’on peut s’en dif-
penfer.
L’emploi du Miel dans l’économie domeftique
& la médecine eft très-étendu j c'eft un aliment
qui nourrit beaucoup fous un petit volume, &
qui convient principalement aux vieillards & aux
perfonnes cacochiines. Les enfans l’aiment avec
paflion : on s’emfervoit jadis exclufivemeht en
place de fucre, & on l ’a dédaigné depuis que
ce dernier eft devenu commun j mais en ce moment,
les circonftances politiques forcent à y revenir,
& fa production îeroit cent fois plus côn-
fuiérable, qu’il n’y en auroic pas encore affez;
aufli l'éducation des abeilles a-t-elle repris toute
l’importance qu’elle n’eût dû jamais perdre.
Jufqu’à ces derniers tems, on n’avoit pas pu
faire perdre au Miel ce goût qui lui eft propre,
& qui nuit tant à la. bonté des alimens avec
lefquels on le mêle; mais le befoin, mère de i’in-
duftrie, a enfin conduit au but.
On obtient un firop de Miel tranfparent &
n ayant plus de goût particulier, en ajoutant à
un Miel quelconque un quart d'eau & en faifant
bouillir, par exemple, cinquante livres de ce mélange
fur quatre livres de charbon concaffé, puis
^ ajoutant fur la fin de l'opération un peu de
craie en poudre pour neutralifer l’acide libre, &
un ou deux blancs d’oeuf pour clarifier. La liqueur
le réduit enfuite en confiftance convenable, en la
tenant fur le feu le tems néceflaire : ce firop fe
conferve à la cave dans des bouteilles bien bou-
chêes. Comme il eft fujet à fermenter dans la .cha- '
- r » fl ne faut en faire en été qu’une quantité
proportionnée à la confommation.
On tire aufli en cè moment,, au moyen de l’eau
& de la prefle, le fucre du vieux Miel ; mais
oe lucre étant de même nature que celui du raifin,
ceft-a dire, très-peu fucrant, il n’y a pas d’avantage
a l’ifoler. V o y e% Sucre.
Comme le Mieï fe defteche très-difficilement &
quil défend les corps du contaét de l’air , on
feut remployer avec.fûccès pour conferver les
avpltSf es oeu^s 3 &c * ^>en ar foit fou vent ufage
j c ■u.cc^s pour envoyer au loin des greffes &
$ graines fraîches : il faut feulement difpofer les
A g r ic u ltu r e ,;T o m e V .
objets dans des boîtes, de manière que fa fermentation
ne puifle l’affeéter , car il produirort,
fi elle avoitlieu, un effet diamétralement contraire
au but qu’on fe propofe. ( B o s c . )
MIÉLAT ou MIELLÉE, ou MIELLURE c
fubftance de la nature du miel & de la manne,
qui fe forme fur la furface des bourgeons, des
feuilles, des fleurs & des fruits d’une grande
quantité de plantes , & qui leur nuit, foit parce
qu’elle les prive de la partie la mieux élaborée de
leur fève, foit parce qu’elle met obftacle à leur
abforption & à leur tranfpiration.
Quelques écrivains ont prétendu que le Miélat
étoit exclufîvement produit par les déj: étions des
1 pucerons qui fuçoient la fève des plantes j mais
111 iuffit d’obferver que des milliers d’arbres font
couverts de Miélat & n’ont aucun puceron , pour
être convaincu du contraire. Sauvage a déjà
prouvé ce fait par l’obfervadonque, dans le chêne-
vert, ce font feulement les vieilles feuilles, celles
fur Iefquelles ne fe tiennent pas les pucerons, qui
laiffent fluer du Miélat. Il n’en eft pas moins vrai
que ces infeétes augmentent confidérablement fon
écoulement, foit en lui ouvrant de plus grandes
iflïies, foit en le rendant, à peine altéré, par leur
anus. Les fourmis, ainfi que les abeilles & autres
infedtes mellivores , qui le recherchent avec ardeur
, n’ont aucune influence fur fa formation,
ainfi qu^on s*en eft afluré il y a long-tems par des
expériences polîtives que j’ai répétées.
Dans chaque efpèce de plantes, ce font les plus
foi blés par leur conftitution , celles qui fe trouvent
dans les terreins les plus fecs, qui font princi-
palement fujètes au Miélat. C'eft pendant les tems
fecs & chauds qu’il s’en produit le plus , & alors
les plantes les plus vigoureufes en fourniffent davantage.
La conclufion de ces deux remarques ,
c’eft que le Miélat eft , comme la fueur dans les •
animaux, tantôt l’effet d’une maladie , tantôt 1 effet d’un excès de fanté. Encore comme la fueur,
un Miélat trop abondant affoiblitles plantes, c’eft-
à-dire, nuit à leur accroiflement, diminue leur
production pour l’année fuivante, empêche leurs
fruits de groffir, de prendre de h faveur, & les fait
tomber avant leur maturité. L=s pépinières fur-
tout fouffrent beaucoup par fon fait lorfqu'ii fe
montre pendant long-tems.
Une feule pluie fuffit pour faire difparoître le
Miélat, furtout lorfqu’elle eft forte & accompagnée
de vent, & affez,-généraleme nt il ne repa-
roïtplus. Cela Indique que , dans la petite culture •
il eft poflïble de. s-oppofer à fes effets par des
arrofemens fur les feuilles & fur les tiges 5 mais
dans la grande, il faut fivoir fe réfigner j car
comment arrofer les arbres d’une forêt, les blés
d’une plaine? Comme la rofée le diflout auilf,
il a été confeillé de p.aflèr, le matin, une corde
fur les blés pour faire tomber cette rofée, 8c
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