
fraîche & abondante; car il peut réfulcer de graves
inconvéniens , pour les petits , de les troubler '
eux & leur mère dans les premiers jours de leur
naiffance. Il faut laiffer à ces dernières le foin de
faire leur nid, dans lequel elles font toujours entrer
du poil qu’elles arrachent de leur ventre . Elles
ne doivent voir, pendant les huit premiers jours,
que celui qui leur apporte à manger , & encore
faut-il qu’ il évite de faire des mouvemens trop
brufques ou trop de bruit eh le leur donnant. Ces
mères doivent en tout tems, & principalement
alofs , être plus abondamment & plus délicatement
nourries que les autres.
Les Lapereaux commencent à manger feuls à
trois femaines, & à quatre femaines, comme je
l ’ai indiqué plus haut, ils peuvent fepaffer de leur
mère. A trois mois on peut déjà les fervir fur la
table; mais il vaut mieux, fous tous les rapports,
attendre qu’ ils en aient fîx* Les mâles font châtrés
peu après qu’ ils font févrés, par l'enlèvement des
deux tefticules, ou feulement par leur déforgani-
fation (vcyq; .Castrat ion ) , ce qui permet de
les lai ffer avec les jeunes , & ce qui favorife leur
accroiffement en groffeur, ainfi que leur engrais.
Les Lapins d’ un an font plus tendres que ceux
d’un âge plus avancé, & , comme ils ne grofliffenc
alors prefque plus, il eft de l’ intérêt des cultivateurs
de les manger ou de les vendre à cette époque
; & comme c’êft en hiver que leur peau eft
garnie de poiis plus longs & plus nombreux, ii eft
encore de leur intérêt de faire en forte quë ’le plus
'grand nombre foit arrivé à l’âge fufdit à cette
époque.
Outre la pourriture dont j’ai déjà parlé, & que
l’on appelle dafe, gros ventre , les Lapins font fu-
jets à une autre maladie’ , à une forte d’ëthifie ,
accompagnée de gale , qu’on attribue à la même
caufe que la pourriture , & q u i fe guérit de même,
c’eft-à-dire , au moyen d’une nourriture fèche &
fortifiante, accompagnée d’ une extrême propreté.
Les jeunes Lapins font encore dans le cas, lorsqu'ils
ne font pas bien foignës , dé perdre la vu e ,
& même de mourir par fuite des gaz délétères dans
lefquels ils font conftammentplongés , & qui agif-
fent fur leurs organes avec beaucoup plus d’activité
que fur ceux des vieux, à raifon de leur ex^
ie , on y parvient, en mettant dans le corps de
ceux que l’on deftine à être .-rôtis, une petite poj,
; gnée de feuilles du bois de Sainte-Lucie , de fleurs
j de mélilot, de thym ou de ferpolet. Il eft beau.
I coup de manières de les apprêter , manières qui
jVferont indiquées dans les autres parties de cet ouvragé.
trême foibleffe.
Il n’eft pas vrai, comme on le répète dans tous
les livres, que les Lapins fauvages doivent leur fumet
à ce qu’ ils mangent duferpolet. Il eft d é fa it ,
ainfi que ie l’ai conftaté plufieurs fo is , qu’ils le re-
fufent, amfi que toutes les autres plantes aromatiques
d’une faveur âcre ; c’eft aux plantes des ter-
reins fecs & arides, qui croiffent à côté du ferpo-
le t, principalèment à la fétuque ov ine, que j’ai
remarqué qu’ ils aimoient avec paftion , ainfi qu’au
bon air qu’ils refpirent, qu’eft due leur fupëriorité
de faveur.
On connoît plufieurs procédés propres à rendre
meilleure la chair des Lapins de clapier. Par exerap
^
Jufqu’à préfent je n’ai parlé que du Lapin fan,
vage mis en captivité , & dont le pelage eft gris
fur le corps & blanc deffous; mais il a donné naif.
fance , par fuite de fa domefticité, à différentes
races, dont plufieurs ont une fupëriorité marquée
fur lu i, fous un ou plufieurs rapports. Ainfi
il y en a de blancs, de noirs, de roux, &c. qui
font généralement plus gros & plus tendres que le
commun. Parmi ces races, il en eft une qu’il faut
principalement diftinguer & fou vent préférer, J
raifon de la longueur & de la beauté de fon poil ;
c’eft celle qu’on appelle d* Angora : elle varie en
‘ couleur comme Je commun. Parmi ces couleurs,
; il en eft deux pluseftimées ; c’eft la blanche & l’ar-
doifée. Les peaux de la première valent plus du
; double, & celles de la fécondé plus du triple que
I celles du Lapin commun. On en fait des fourmes;
on fait entrer leurs poils dans la fabrication des
tricots , des chapeaux , &c. Souvent on gagne à
enlever ces poils dans le tems de la mue & à les
vendre féparément. Il n’eft point de ménagère quii
ne puiffe.les introduire elle-même dans la laine
qu’elle fila , afin d’en faire des bas chauds à fou
vieux père;, .à fes petits enfans.
^ Un bon choix des individus mâles & femelles,;
pour la reproduction , eft toujours néceffaire;
mais il l’eft principalement pour les belles races,
telles que celles dont il vient d’être queftion. Ainfi
tout cultivateur qui voudra fe livrer à leur élève
devra ne conferver que les individus les plus
gros, les mieux conftituës, les mieux pourvus de
toutes les qualités phyfiques & même morales
;qüe leur a départies la nature. J’ ai vu des Lapins angora
d’une telle groffeur, &: dont le poil étoit#
long , qu’on étoit tenté de les prendre pour des
épagneuls.
C ’eft à mon collègue Silveftre qu’ on doit 1«
meilleurs écrits qui aient encore été publiés lui
les Lapins, & je n’ ai pu mieux faire que d’en en*
traire ce qu’on vient de lire. ( fiosc. )
LAPP AGE..
Genre établi pour placer une efpèc.e de R ac^i
la racle a fleurs en grappes. 11 en fera queftion à c®
mot. (B ojc.)
LAPPULIER.. T r iumf ztta.
Genre de plante de la dodécandrie monogy#18
& de la famille des Liliacé^s, qui.réunit unequj11'
zaine d’efpèces, dont plufieurs fe cultivent danft#
jardins de botanique. Il eft figuré pi, 4C0 des l i bérations
des genres de Lamarck.
Efpeces.
| tivent dans nos jardins de botanique. V'ôyei les 11*
lujlrations des genres de Lamarck , pl. 6 y y.
Ohfervations.
1. Le L appulier finué, vulgairement herbe à
coufln.
Triumfetta lapula. Linn. ï) Des Antilles & de
l’Ile-de-France.
2. Le Lappulier trilobé.
Triumfetta femitriloba. Linn. Du Bréfil.
3. Le Lappulier hétérophylle.
Triumfetta heterophylla Lam. De Saint-Domingue.
4. Le Lappulier de Bartram.
Triumfetta bartramia. Lam. O Des Indes.
y. Le Lappulier des Indes.
Triumfetta annua. Linn. O Des Indes.
6. Le Lappulier anguleux.
Triumfetta angulata. Lam. Des Indes.
7. Le Lappulier à feuilles rondès.
Triumfetta rotundifolia. Lam. Des Indes.
o. Le Lappulier glanduleux.
Triumfetta glandulofa. Lam. Des Indes.
9. Le Lappulier althéoïde.
Triumfetta altheoides. Lara. J) De Cayenne.
10. Le Lappulier velouté.
Triumfetta velutina. Vahl. De [’Ile-de-France.
11. Le Lappulier couché.
Triumfetta procumbens. Forft. Des îles de la So-
■ ciété.
12. Le L appulier hérifle.
Triumfetta hirta. Vahl. I) De l ’Amérique méridionale.
13. Le L appulier à grandes fleurs.
i ^ Triumfetta grandiflora. Vahl. X? De l’Amérique
! méridionale. ,
14. Le Lappulier à grandes feuilles.
Triumfetta macro,phylla. Vahl. J) De FXmérique
méridionale.
i y. Le Lappulier à feuilles rhombes.
Triumfetta rhombeefolia. Jacq. T} De l’Améri-
; que méridionale.
Culture.
La première efpèce fournit une filaffe dont on
tait des cordes : la fécondé & la troifième font les
| leuies qui fe cultivent dans nos ferres. On ne les
I obtient que de graines ; elles demandent une
W m m moyenne confiftance, beaucoup de cha-
I leur & peu d’arrofemens : ce font des arbriffeaux
I 1111 a^rf mens » qui fubfiftent rarement long-teins. | \OOSC.J - 0
LAPSANE ou LAMPSANE. L a s sa s a.
ftiSfkdes6« 3"'6 de la f>'ngénéfie égale &
dont une eft “ iicoracies, qui réunit cinq efpèces ,
' Ce genre étoit autrefois plus nombreux en efpeces,
mais on l'en a dégarni pour en former les
genres Zacinthe & Rhagadioie , & fes deux
dernières efpèces faifoient jadis partie des Hy o -
:Serides. EVyejces mots.
Efpeces.
1. La Lapsane commune.
Lapfana commuais. Linn. 0 Indigène,
z. La Lapsane grêle.
Lapfana virgata. Desf. if De la Barbarie.
$. La Lapsane crépue.
Lapfana crifpa. Wilid. 0 De......
4. La Lapsane fétide;
Lapfana fetida. Wilîd. 'Jf Indigène.
5 . La Lapsane naine.
Lapfana pufilla. Wilid. © Indigène.
Culture.
La Lapfane commune croît dans lés bois, les
haies, autour des maifons, enfin dans tous les
lieux ombragés dont la terre eft légère & fer-
t ile , quelquefois en très-grande abondance. 11
eft des jardins où les farclages les plus réguliers
ne peuvent la faire difparoitre. Son port ne manque
pas d élégance. Les beftiaux ia mangent quand
elle eft jeune, mais ne la recherchent pas. Le
meilleur emploi qu'on en puiffe faire, c'eft pour
augmenter la maife des fumiers. On la fème en
place dans les jardins de botanique’, & on la
farcie au befoin.
La fécondé efpèce a été cultivée au Jardin du
Mufeum ; mais elle en eft difparue faute d'avoir
donné de bonnes graines. On la femoit dans des
pots, fur couche nue, & on la mettoit en place
lorfqu'elle avoir acquisdeux à trois pouces de haut.
On y cultive encore la troifième de la même
manière.
Les deux dernières efpèces fe fèment en place,
& ne demandent que des farclages & des binages
de propreté. (B osc .)
LA R D , forte de grailfe qui fe dépofe exclufi-
vement dans le tiifu cellulaire de la peau du C ochon.
Voyeç ce mot.
Le Lard eft la partie la plus importante de là
dépouille des cochons, à raifon de la grande con-
fommation qui s'en fait pour la nourriture: 8e l'af-
faifonnemenc des mets, principalement dans les
campagnes. On en voit dont 1 epaiffeur eft de plus
de quatre pouces.
Pour conferver le Lard, on le fale 8e on le fuf-
pend enfuite à l’air. La première altération qu'il
Y