
cinq à fix ans dans la même place , car elle épuife
confidérablement le fol.
La culture de la-Pivoine fe borne à un labour
d ’hiver & à deux binages d’ été : on coupe fes
tiges Sr même fes feuilles après ia floraifon.
La Pivoine mâle ne double jamais , 8c fes couleurs
varient peu; mais quelqu’ inférièure qu’elle
foit à la précédente, elle ne tient pas moins fa
place dans les jardins, parce'que fes capfules s’ouvrent
long-tems avant la maturité des graines, &
que ces graines, d’un roüge-vif de corail, fe font
remarquer avec intérêt des promeneurs : on la
multiplie comme la précédente.
Les Pivoines à fleurs blanches, anomale 8c laci-
niée, ne fe voient que dans les jardins de botanique;
leur culture ne diffère pas de celle que
je viens d’indiquer.
Il en eft encore de même de la Pivoine à feuilles
menues, qui fe.rend recommmandabie par fon élégance,
8c-qui, quoiqu’ayànt des fleurs plus petites
que celles de la première, lui feroit préférable,
parce que fes tiges ne fe couchent pas, fi elle fleu-
riffoit plus fouvent & plus abondamment. On
commence à la voir dans beaucoup de jardins.
La Pivoine en arbrem’eft cultivée en Europe
que depuis un petit nombre d’années; elle eft
encore très-rare dans les jardins des environs de
Paris. C ’eft une efpèce'fréquemment peinte fur les
papiers de la Chine; mais, fi j’en juge par le pied
que j’ai vu en fleurs à la Malmaifon , elle eft inférieure
â la première fous tous les rapports, excepté
fa nature arborefcente. Elle exige, à ce qu’ il
paroît, la ferre tempérée dans le climat de Paris.
On la multiplie de graines, dont elle a déjà donné*
deux ou trois fois; de marcottes, qui réuffiffent
toujours, & de boutures, qui manquent rarement
quand on les fait dans des pots fur couche & fous
châffis. ( Bos'c. )
Pivoine-renoncule. V o y t^ Renoncule.
P IVO T : portion de la racine qui eft la continuation
de la tig e , 8c qui s’enfonce perpendiculairement
en terre. Voye^ Racine, Radicule &
Germination.
Prefque routes les plantes ont un Pivot dans
leur jeurieffe ; il-en eft chez qui il difparoît fans
inconvénient par fuite du plus rapide développement
des racines latérales; il en eft d’autres
chez qui il eft identique à la nature même de la
plante.
L ’utilitéprincipa’e du Pivot, c’eft d’aller chercher
l’humidité & la nourriture dans la couche
inférieure du fol. Relativement aux grands arbres,
outre cet avantage, il a celui de les afïurer contre
les efforts des vents, qui pourroient les renverfer*.
Parmi les plantes herbacées cultivées en Europe
, celles où le Pivot eft le plus prononcé, font
la carotte, le panais, la rave, la feorfonère, le
falfifis, le radis, 8fc. ; parmi les arbres également
cultivés, ceux qui l ’ont le plus long, font le
chêne, le noyer 8c l'amandier. Le Pivot de ces
trois arbres acquiert fouvent, la première année de
la germination de leurs graines, une longueur décuple
de celle de la tig e , & il n’eft garni de fibrilles
qu’ à fon extrémité; ce qui fait que lorfqu’on
le coupe, en le tranfplantant, la reprife manque
fouvent, & c’ c ft ce qui engage à pincer l’extrémité
de la radicule de leurs'graines germées, pour empêcher
la formation de ce Pivot- Voye% T ransplantation,
G ermôir & Pincement.
Il eft affez.r.are qu’un Pivot coupé fe reproduife,
maisjl eft commun que deux, trois, ou quatre
des racines latérales le remplacent, en s’ enfonçant
perpendiculairement ; cependant le plus fouvent
les racines continuent à pouffer dans leur première
direction , c’efl-à-dire, prefque parallèlement à ia
furface du fol, & c’eft ce qu’on cherche.
La queftion de favoir s’ il falloit laiffer ou retrancher
le Pivot aux grands arbres, comme le
chêne, 8c aux arbres fruitiers, comme l’aman fier,
le prunier, le cerifier, 8cc., a donné lieu à de
grandes difcuffions parmi les écrivains de la fin du
dernier fiècle.
Ceux qui vouloient que le Pivot fut toujours
confervé, obfervoient avec rai fon, i°. que lés
arbres qui en étoient dépourvus, étoient frequem- [
ment renverfés par les vents, & , à égalité de
nature de terre, profitoient moins : les chênes,
les noyers, les poiriers & les pommiers à cidre font
principalement dans ce cas; i ° . que plufîeurs d’en-
tr’ eux pouffoient annuellement une plus grande
quantité de rejetons, qui s’oppofoient à leur ao
croifïement 8c à la’ produ&ron dé leurs fruits,
comme on le voit n fouvent dans les pruniers &
les cerifiers ; j a. que les racines latérales, s’étendant
alors outre mefure, nuifoient aux cultures
voifînes, 8c l’orme des routes étoit fpécialement
cité.
Ceux qui vouloient que le Pivot fût conftam-
ment retranché, difoienc avec fondement, 8c la
pratique des pépinières le confirme., i° . que les
arbres, qui en étoient pourvus ne pouvoienc pas,
comme je l’ ai déjà fait remarquer, être tranfpiantés
avec efpoir de fuccès 8c fans de très-grandes dé-
penfes de remuement de terre; 2°. que les racines
latérales, ferpentant dans la couche fupé-
rieuredu fo l, ytrouvoient plus de nourriture, y
refLntoient davantage les influences de la chaleur
folaire 8c des gaz atmofphériques.
Les avantages 8c les inconvéniens de la confer-
vation ou de la fup'preffion du Pivot font donc à peu
près égaux quand on les confidère d’une manière ■
générale, dans- la culture des pépinières; mais*
dans les grandes plantations, 8c pour certains
arbres, il n’ en eft plus de même. Ainfi l’utilité du
Pivot eft fi évidente pour le chêne, qui doit vivre
plufîeurs fièchs 6c acquérir une vafte cime, qu'il
faut toujours femer les glands en place, lorfqü’on
veut en former des forêts ou des avenues ; ainfi il
eft également bon de femer de même les noix destin
é e s à produire des arbres ifolés, ou en avenue; !
ainfi on doit planter, autant que poffible, avec
leur Pivot les ormes, les frênes, les poiriers, les
pommiers, les pruniers 8c autres arbres en avenue
ou en haie.
, Mais l’économie de la main-d’oeuvre 8c la plus
grande certitude de la reprife obligent à fupprimer
le Pivot à tous les arbres d’agrément, deftinés à
former les maffifs des jardins; à tous les. arbres
fruitiers qui doivent exifter moins d’ un fiècle , 8c
dont on -veut obtenir en meme tems , & beaucoup
de fruits, & de beaux, fruits , 8c des fruits
d’une jmaturi té précoce, le prunier 8c le cerifier
feuls exceptés.
/J,ai déjà parlé du Pincement de la radicule des
groffes graines germées , comme d’un moyen très- ;
fréquemment employé dans les "pépinières pour
avoir des arbres privés de Pivot 8c pourvus, pour,
me fervir du ternie technique , d’ un bel empâtement
de racines. Lorfque cette opération n’a pas
eu lieu, 8c elle ne peut avoir lieu lorfque les graines
font petites, on eft forcé de couper le Pivot
du plant lors de fa première tranfplantation, opération
qui s’exécute l ’hiver qui fuit le fémis des-
graines, pour Lamandier 8c forme’, à deux 8c
quelquefois à trois ans pour celui des autres' ar-’
bres.: c’eft ce qu’on appelle Habiller le plant.
Foyeç ce moi. I
Quelquefois, furtout lorfque le plant eft en
rangées,'on coupe*'.le P iv o td u plant entre deux
terres avec une bêche ou un grand couteau, 8c
on laiffe le plant en place une année au plus.
A raifon des dangers de la fuppreffion du Pivot
dans le plant du chêne, on a cherché.des moyens
de l’éviter ; pour cela on le fème, ou dans des terrines
de fix pouces de profondeur, ou dans des
planches pavées de tuiles ou de carreaux, à la
même profondeur, ou dans dés fols ou la roche
eft prefque fiipeificielle.. Dans tous les cas, lé.
Pivot ne pouvant s’alonger, fe change en racine
latérale, bien pourvue de chevelu, & par confé-
quent la reprifé du plant eft très-allurée à la tranf-
pl'antation.
Tout ce que je pourrois dire de plus fur ce fujet,
deviendroit fuperflu, puifqu’il fe trouve aux articles
généraux précités, 8c à ceux des arbres 8cdes
plantes à qui le Pivot eft le_.plus_utile. ( B o sc . )
PIVRE : fynonyme' de frifée, maladie des
PommeS'DE TERRE’. Voye%_ ce mot.
• PLACEMENT D ’UN ETABLISSEMENT
RURAL. Dans le moyen â g e , c ’eft-à-dire, à
l’époqueoù la France étoit partagée entre un grand |
nombre.de feigneurs féodaux, qui fe faifoient
perpétuellement la guerre, ces feigneurs conf-
truifoient leur manoir, ou fur le fommet des montagnes
, ou au milieu des marais, pour pouvoir,
plus facilement le défendre contre leurs voifins,
& tous les cultivateurs » propriétaires ou autres,
Agriculture. Tome F*.
étoient obligés de bâtir auto.ur de ce manoir , pour
être protégés par lui.
Depuis qu’un ordre plus concordant avec les
bafes de l’organifation fociale s’eft établi, les cultivateurs
ont été.les rroutrès de! placer leur habitation
dans le lieu le plus convenable1 de leur propriété.
Voye% le Dictionnaire d* Architecture.
Les choies qui doivent être obfervéës dans le
choix d’ un emplacement font : i ° . le voifînage
des fources ou(des ruiffeaux; 20. la facilité des
communications en voiture ; 30. l’expofition, celle
du nord eft la'meilleure dans le midi, celle du
levant dans les zones intermédiaires, 8c celle du
midi dans le nord ; 40. la nature du fol environnant
; y°. la nature du fol fur lequel repolent les
fondemens ; '6°. ladirection des vents dominans;
7°. l’éloignement des marais 8c des bois; 8°. la
facilité de l’écoulement des eaux pluviales.
C ’eft feulement fur un terrein en penre que
cette dernière circonftance fe trouve;.c’ eft'auffi
là que les fources font les plus communes, les
puits les meilleurs. (B o s c .) •
PLACENTA : organe qui communique, dans
la matrice, de la mère à fon petit, 8c leur rend la
vie commune.
Les animaux qui font plufîeurs petits ont autant
de Placenta que de petits.
Ce n’eft qu’après le part que le.Placenta eft
dans le cas d’être pris en confidération par. les
cultivateurs, parce que fa fortie f qui doit fuivre
celle du petit, d’où le nom d’arrière-faix qu’il
porte ordinairement, donne lieu à quelques acci-
dens., defqùels j’ai parlé au mot Pa r t .
Les femelles des animaux fauvages mangent
téutes leur Placenta , 8c cela pour que font odeur
n attire pas les carnivores , qui, après l’avoir dévoré
/ fe jetteroient fur elles 8c leurs petits.
Quelquefois les Vaches, les jumens, ,& c ., obéif-
ftnt a cet inftinél ; ce qui l’es fait confidérer.comme
carnivores, c’eft-à-dire, fous un afpeét défavorable;
mais on voit-, parce que .je viens d’ob-
• fervèr , qu’ il ne faut nullement s’en 'inquiétera
! . On appelle du même nom, dans le fruit , cette
partie,qui donne naillance aux vaiffeaux qui portent
la nourriture aux femences ; elle varie dans
fa forme, dans fa groffeur. Comme il eft très-rare
que.les cultivateur la prennent en confidération,
je renverrai à fon article dans les Dittionnaires de
Botanique & dé Phyfolôgie végétale. (BOse.)
PLACUS. P la cu s .
Genre de plante de la fyngénéfie polygamie
fuperflue 8c de la famille des Corymbifères, dans-
lequel fe trouvent ’deux efpèces, toutes deux non
encore introduites dans nos jardins.
Efpèces. .
. I-,. Le Placus tomenteux.
Placus tomejuofum. Lour. T? De la Çochinchine.
O o o o