
i . L’ IvA cilié. 1
Iva dilata. Willd. O De T Amérique fepten-
tiionale. ^
3. LT VA imbriqué.
Iva imbricata. Mich. De la Carolinë.
4. LTv a ' frutefcent.
Iva frutefcens. Linn. T? De l ’Amérique méridionale.
Culture.
J’ ai rapporté de la Caroline des graines des fécondé
& troifième efpèces ; mais les produits
qu’elles ont donnés, n’ont pu être confervés. La
dernière eft celle qui fe voit dans nos écoles de
botanique ou dans les côlle&ions des amateurs >
car elle eft de trop peu d’agrément & trop délicate
pour être placée dans les jardins payfagers ou
autres. On peut rifquer de la laiffer paffer l ’hiver
en pleine terre , dans le climat de Paris , en lui
donnant une expofition chaude, & en la couvrant j
de fougère aux approches des fortes gelées de
l’hiver; mais le plus fur eft de la tenir en p o t , & I
de la rentrer dans une orangerie pendant cette
fai fon. Il faut même, dans ce cas', la mettre près
des jours ; car la température la plus douce fuffit
pour la faire vég é te r , & elle s’étioleroit fi elle
étoit privée de lumière.
L’ Iya frutefcent 1e multiplie de marcotes & de
boutures. Les premières fe. font au printems &
s’enracinent immanquablement dans le cours de
l ’été. On les relève & on les tranfplante dans d’autres
pots, à la fin de l’automne. Les fécondés s’exécutent
également au printems, plufieurs à la fois,
dans des pots, lur couche & fous châffis. Quelques
unes réunifient, & celles-là fe traitent comme
les marcotes. , . ■ : n . ^
Une terre un peu confiftante eft celle qui conr
vient le mieux à cet arbriiïeau , qui demande des
arrofemens fréquens en été. C'eft peut-être faute
de n’en avoir pas affez donné à la troifième efpèce,
qui croît en Caroline , fur le bord des eaux , &
qui eft la plus belle des quatre, que nous ne la
poffédons plus. ( B o sc . ) ^ ;
IV Ë T T E . O11 donne ce nom à deux efpèces de
Bugles. Voye^ ce mot.
IVRAIE. L o l ium .
Genre de plante de la triandrie monogÿnie &
de la famille des Graminées, qui renferme cinq
efpèces, dont une eft très-célèbre par le tort
qu’elle caufe aux cultivateurs, & dont une autre
leur offre de nombreux avantages lorfqu’ ils fs vent
l’employer convenablement. Voye£ les ILluflra-
tions des genres de Lamarck , pi. 40.
Efpeces.
1. L’Iv r a ie annuelle quelquefois appelée
^i^anie. ; •
Lolium temulentuni. Linn; ' (*) Indigène. f)jfre
plujteu rs variétés.
2. L ’IVRAIE v iva ce , le ray-grafs des Anglais.
Lolium perenne. Linn.. ^ Indigène. Préfente ih -
fleurs variétés.
3. L’Iv ra ie très-grande.
Lolium .maximum. Willd.» © De .la Jamaïque.
4. L’Ivraie à deux épis.
Lolium d'tjlachyon. Linn. Des Indes.
5. L’Ivra ie grêle. ‘
Lolium tenue. Linn. 2£ Indigène.
Culture,
La première efpèce* eft l’Ivraie proprement
d ite , celle dont les cultivateurs ont à fe plaindre.
Lorfqu’on ne favoit pas nétoyer le blé .comme on
l le fait aujourd’h u i, lorfqu’on ignoroit les principes
des affolemens, elle étoit un fléau pour eux.
On n’en voit plus que. quelques pieds dans les
plaines bien cultivées, tandis qu’elle foifonne
encore dans les pays de montagnes, où la mifère
empêche les lumières de pénétrer.
L’Ivraie annuelle nuit de deux manières aux cultures
des céréales, i° . en abforbant, pour fa croif-
fance, une partie des fucs qui leur eu.ffent feryi ;
20. en portant dans'le pain;, par,le mélange des
graines, un principe défagi;éàblê au goût & à la
v u e ,& fu r to u t contraire à' la fânté. ‘C ’ eft principalement
fous ce dernier point de vue qu’elle étoit
autrefois fi redoutée. En effet, fa farine, introduite
dans le pain, lé rend non-feulement fiifcep-
tible de caufer l’iv r e ffe$ in fî que l’indique fon
nom, mais encore produit des vertiges^, des nau-
fées*j des vomiffemens;, des foibleffes, des mou-
vemens convulfifs, enfin la mort. Il paroîr,
d’après des expériehefes de Parmentier, que ces
phénomènes tiennent à l’eau de végétation dè‘ la
graine de l’Ivraie, puifque, lorfqu’on la fait defle-
ch e ra u fo u r , fa qualité malfaifante s’affoiblit, &
que, lorfqu’on mange ce pàin râflîs, il eft moins
enivrant. Pour peu qu’ôh en aifl’hâbitude , on dii-
tingue, à l’odeur & à la faveur," le pain dans lequel
il entre de l’Ivraie dans une certaine proportion
; il eft naufëabond & amer.} J’ai cru remarquer
qu’un tel pain avoit moins d’aétiôn fur ceux
qui en font journellement ufage, que fur ceux qui
en mangent par circonftance. Je me fouviens qu’un
feul déjeûner où j’en mangeai me troubla la tête &
m’affoibiit pendant plufieursjours, lorfqu’ il ne.fit
rien aux perfonnës chez qui je le pris. Le pain
dlvraie eft plus dangereux dans les pays chauds
que dans lës pays froids ainfi que le conftatént
dès obfervàtiôns faites ën Suède & fur les côtes
de Barbarie. Prefque partout'c’eft par un principe
d’ économie âuffi abfurde que coupable, queles
pauvres cultivateurs des pays de montagnes granitiques
ne purgent pas leurs feigles ou leurs fro-
rnens de l ’Ivraie qui s’y trouve, opération extrêmement
facilecomme je l’ai déjà dbferyé, à raifon
de la groffeur d.e fes grains, moindre que celle du
fe ig le , & encore plus du froment, & qui peut,
V Par
par conféquent pafftr par les cribles , qui arrêtent
ces deux derniers.
Les remèdes à employer pour empêcher les
effets de l’Ivraie furies perfonnes qui ont mangé du
pain qui en contenoit, font, i° . le vomiffement
2°. le vinaigre étendu d’eau ; 30. les alimens adou-
cifians.
Les volailles ne mangent jamais, de leur propre
gré, de l’Ivraie fous forme de grain. Éile.produit
fur elles, lorfqu’elleeft réduite en poudre & mêlée
avec de la farine de bonne nature, des effets plus
graves que fur l’homme , à faifon de leur moindre
groffeur. Il en eft fans doute de même des autres
beftiaux.
D’après ces faits, on doit juger combien il eft
important d’empêcher l’Ivraie de fe propager dans
-les champs cultivés en céréales. O r , les deux
moyens propres à arriver à ce but font, i° . de ne
femer que des grains extrêmement bien purgés de
graines étrangères par des criblages répétés ; i ° . de
fuivre un affolement tel que, ou les récoltés binées,
ou les plantes étouffantes, ou ïes prairies artificielles
précèdent toujours le femis de ces céréales;
par exemple, qu’on fème le blé après-une culture
de haricots, après une culture de vefees, après une
culture de luzerne. Ce dernier cas s’applique principalement
i l’ avoine, qui profpère mieux fur les
défrichemens. Je ne parle pas du farclage , parce
qu’il eft pour ainfi dire impoffible, l’Ivraie pouffant
prefqu’en même tems que le feigle & le froment,
& s’en diftinguant difficilement dans fa
jeuneffe.
Je dois ajouter que l’Ivraie fe perpétue dans
quelques fermes où on faitannuellement des efforts
bien conçus pour la détruire, parce qu’on y donne
aux poules des çriblures qui contiennent de fes
graines auxquelles elles ne touchent point, & qui
font enfuite balayées fur le fumier avec les ordures
de la cour. Il faudroit ne jamais donner ces cri-
blures aux poules que dans des baquets, afin de
pouvoir jeter au feu toutes les graines qu’elles ne
mangent pas, & qui font en affez grand nombre,
comme on peut facilement s’en affurer. Te!le. ménagère
trop économe ne fe doute pas que par cette
légère attention elle peut éviter beaucoup de dé-
penfes à fon mari, & lui affûter un plus haut prix
de fes grains, car tout blé mêlé d’ivraie perd de
fa valeur au marché.
C ’eft donc toujours la faute des cultivateurs s’ ils
ont de l’Ivraie dans leurs champs. J’en appelle à
ceux qui ont vifité la Flandre, l’Al face, quelques
fermes des environs de Paris t de la Normandie
j &c.
Dans les jardins de.botanique, où on cultive
I Ivraie annuelle pour 1 étude, on fe contente d’en
femer quelques graines au printems & en place. Les
foins de propreté font les feuls qu’elle demande.
L’ Ivraie vivace eft une des plarites.les plus communes
de l’Europe : on la trouve partout où le
terrein n’eft pas extrêmement aride ou très-maré-
jAgriculture. Tome K.
'cageux; elle couvrè prefque tous les lieux où il
'eft gras & frais. Mieux qu’aucune autre graminée,
'elle réfifte au piétinement des hommes & à la dent
■ des beftiaux ; auflï fans elle les bords des chemins,
'les cours des maifons rurales, & c . , feroient dénués
de verdure. C ’eft elle qu’on doit employer
'de préférence pour former des gazons dans les
■ jardins payfagers ik autres, non-feulement à caufe
de cette propriété, mais encore parce qu’ellé s’étend
en rampant fur la terre, garnit également
■ fa furface -, 'eft d’un ver t-fon cé , ami de l’oe i l ,
pouffe de très-bonne heure au printems, & brave,
dans ie climat de Paris & autres plus au n ud , les
1 féchereffes de l’été, ainfi que les pluies de l’hiver.
Ajoutez à cela qu'elle eft un excellent fourage,
feulement un peu dur quand on le fauche trop
■ tard.
Les amis de la belle nature doivent donc, pour
peu que le fol (oit convenable, femer leurs gazons
en Ivraie. Pour le faire avec fuccès il faut que le
terrein foit labouré, égalifé & ratiffé. On répand
la graine fur fa furface fans pour ainfi dire l’enterrer,
un peu avant ou immédiatement après la pluie.
Ordinairement cette opération fe fait au printems,
mais c'eft à tort : fa véritable époque, ainfi que
Dymont-Courfet le remarque, eft peu après la
récolté de la graine, c ’eft-à-dire, à la fi i de juin
ou au commencement de juillet; alors cette graine
lève en moins de quinze jours, & les pieds qui
en proviennent prennent affez de force pour pouvoir
paffer l’hiver fans accident, & pour fournir
trois coupes dans le courant de l’année fuivante.
J ai donné au mot G a z o n les indications nécef-
faires pour les former & les entretenir; ainfi j’y
renvoie le leéteur.
Les agronomes anglais ont beaucoup vanté le
ray-grals pour faire , non des prairies, mais des
pâturages, qu’ils ne laiffent fubfifter que deux
ou trois ans. Ils le regardent comme éminemment
propre à terminer l’engrais des boeufs après l'hiver,
à raifon delà précocité de fa végétation, de
fes qualités nutritives & de la rapidité avec laquelle
il repouffe. Il n’ eft dur fous la dent que
lorfqu’ il eft monté en graine. Là comme ici on
ne croit pas qu’il foit propre, à former feul des
prairies deftinéés''â donner du foin, mais bien
lorfqu’il eft mêlé avec du trèfle ou de la luzerne
qu'on coupe de bonne heure. Je dois dire que les
pieds de cette graminée ayant des racines traçantes
, & par conféquent changeant chaque année
de place, peuvent fubfifter long - tems dans le
même local; ce que ne font pas ceux du paturin
des prés, de la canche élevé e, de la fétuque
ovine, & c . ; mais pour cela il faut qu’ils ne fe
touchent pas, c’eft-a-dire, qu’ils aient d e l’efpace
pour s’étendre d’un côté pendant qu'ils périffenc
de l’autre.
Il eft un moyen de cultiver l’Ivraie vivace employée
en Angleterre, par lequel on en obtient
des produits extrêmement avantageux ; c’ eft Je la
F