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tuer aux luzernes & aux fainfoins fur le re* '
to u r , & c . C e s regarnis font très-faciles à effectuer
, puifqu’il fuffit de répandre la graine » au
•printems, pendant un tems pluvieux > à la volée :
il vaudroit fans doute mieux de le faire en automne
; mais on a alors à craindre la dévaluation
des o ifé au x , parce q u ’elle eft plus long-tems à
lever. Je dois dire cependant q u e , comme toutes
les autres plantes, ces Paturins épuifent à la longue
le fol où ils fe trouvent des fucs qui leur
font propres , & qu’ils finiffent par difparoître
faute de nourriture. I l ne faut donc p a s , dans
ce c a s , forcer la nature , mais retourner le pré à
la charrue , pour , après l’avoir cultive deux ou
trois ans en plantes annuelles, autres que des
graminées , y femer de nouveau des graines de
Paturin. A u refte, cette époque de la mort des
Paturins eft d ’autant plus éloignée , qu’on a l ’attention
de les faucher avant la maturité de leurs
graines , car c’eft la production de ces graines qui
‘ caufe le plus particuliérement cet épuifement du
fol. C e c i me conduit à obferver que les terreins
où on cultive feules ces efpèces , doivent être labourés
tous les cinq à fix ans au plus tard. Voye{
P r a i r i e s .
L e s Paturins peuvent également, & font même
très-fouvent employés à la formation des gazons
dans les jardins : s’ils rempliffent un peu moins
bien cet objet que l’ivraie vivace , ils ont 1 avantage
de donner un meilleur foin. Voye^ G a z o n
& Iv r a i e .
L e Paturin annuel eft une des graminées les plus
communes dans les villes , les v illa ge s, le long des
• routes y dans tous les lieux enfin qui font pietinés
par l’homme & les animaux domeftiques.-C’eft lui
qui paroît avec tant de perfévérance entre les
pierres des cours les mieux pavées. 11 fembî-e que
plus on le fait p â tu re r, plus on l’arrache, & plus
il fe multiplie. L e s touffes qu’il forme ont quelquefois
un demi-pied de diamètre , & fournirent
fucceffivement une quantité confidérable d’épis
dont les graines muriffent pendant toute l ’année ,
même en hiver 3 lorfqu’il ne gèle pas. L es beftiaux
l ’aiment tous avec paffion. Il ne s’élève jamais affez
pour p ouvoir être coupé avec profit ; mais il eft
très-avantageux d’en ramaffer la graine dans une
pièce à ce deftinée pour regarnir les pâturages ,
pour former même des prairies temporaires dans
les champs qui ont befoin de fe repofer. C ’eft ainfi
q u ’on l’u tilife, principalement dans le comté de
S u f fo lk , d’o ù le nom de Su fo lk gratf qu’il porte en
Angleterre. Il eft utile pour réparer les g a z o n s ,
parce qu’il pouffe fi v i t e q u e , s ’il p le ut , il en-re-
couvre en h uit jours les parties vides : fous ce
rap p ort , ainfi que fous les autres, il n eft pas affez-
apprécié. x
L e Paturin bulbeux ne croît que dans les ter-
reins les plus fecs \ il eft très-commun fur les
vieux murs , où il fe fait remarquer par la- vigtieu-
de fà végétation. le le. cite, parce qu’il peut d a
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venir précieux p ou r garnir des terreins où les]
autres graminées ne peuvent croître. Tous les
beftiaux l’aiment.
L e Paturin des Alpes, remplace les trois premiers
fur les hautes montagnes, & concourt à
donner au lait des vaches qui y paiffent, cet excellent
goût qui lui eft propre. I l s ’élève peu. I
Le Paturin à crêtes croît dans les fables les plus
arides , où il forme des touffes fort grottes &
fort hautes; I l peut être utilifé pour former des
pâturages dans ces fables, quoiqu’il ne fe confervej
qu’en touffes ifolées, quoique les beftiaux- ne le
recherchent qu’au printems.
L e Paturin d ’A b y llin ie , malgré la petiteffe de fi
g ra in e , eft la manne de ce p ays, où on ne le con-
noît que fous le nom de te jf, & o ù on en obtient
jufqu'à quatre récoltes par an fur le même terrein,
tant fa croiffance eft rapide. Bruce vante le bon
goût du pain & de la bouillie qui en font faits.
C e feroit probablement une chofe defirable que
fa culture dans nos départemens méridionaux}
mais malgré qu’on puilfe en obtenir annuellement
des graines du Jardin du Muféum d’Hiftoire naturelle
, où il fe t ro u v e , je ne fâche pas que perfonne
ait encore entrepris de l’effayer. Sans doute que
nos céréales font préférables ; mais n’eft-ce rien en
faveur de cette plante, que de p ouvoir en récolter
la graine moins (je deux mois après les femaillesH
L e Paturin aquatique eft une des plus grandes
efpèces de fa famille en Euro pe , puisqu'il s’élève
à plus de fix pieds. C ’eft dans les mares, fur lej
bord des étangs & des rivières qu’il croît naturellement
: il pouffe peu & ne fleurit p a s , s’il fç
trouve avoir les pieds hors de l’eau. Les beftiaux
l’aiment quand il eft jeune, & le dédaignent plus
tard. O n peut l’employer avec avantage pour uti-1
lifer les mares alimentées par des eaux de fource,
parce qu’il devance a lors, à raifon de la plus
haute température de ces eaux, toutes les autres
graminées, & qu’on peut le faucher deux à trois
fois avant la première coupe de la luzerne. Arthur
Y o u n g rapporte q u ’on en forme des prairies dans
.quelques cantons d 'Angleterre , & je- conçois en
effet qu’il doit remplacer fort fruéluçufement
les autres plantes marécageufès dans les lieux ou
les bonnes graminées des prairies ne peuvent croître,
L o r s même qu’il ne concour-rok pas à ja>
nourriture des beftiaux, il peut encore devenir
très-utile aux cultivateurs par fes fanes, qui for*
ment une excellente litière, & q u i augmentent
confidérablement la maffe des fumiers.. ■-
O n multiplie très-facilement le Paturir^ aquatique.
par le ferais de fes graines , lorfqu’on les
défend des oifeau/qui les recherchent, & parle
déchirement des vieux pieds. U n feul oeilleton,,
mis dans le lac.d’un jardin payfager, formoirun®
groffe touffe l’année fuivante, & deux ou troi*
ans après on fut obligé d’arracher le tout, craint®
qu’il ne remplît le lac entier. Ç e c i indique l’utiljt.
dont il-peutêtre pour élever le-fol des lieux inondes
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c^que année par les débordemens, foit en y laif-
fant fes d é b r is , foit en arrêtant les terres entraînées
par les eaux. Dans quelques lieux il concourt
également à la formation de la tourbe.
Le Paturin des fables , ainfi que le Paturin
maritime, croiffent dans les lieux que la mer recouvre
quelquefois , & dont le fol eft par confé-
quent un peu fais. Leurs longues racines traçantes,
rimmenfe q'uantité de tiges auxquelles elles donnent
na'iffance, empêchent d’un côté l’enlèvement
des fables par les eaux de la mer, & arrêtent ceux
qui font apportés par elles. Les boeufs & les
moutons aiment beaucoup ces efpèces, & tout
convie à les multiplier dans les lieux qui leur font
propres.
Ce que j’ai d it du Paturin bulbeux s’applique au
Paturin comprimé, qui eft également commun fur
certains murs.
Le Paturin unioloïde peut également être placé
parmi les Uniôles (voyeç ce mot). O n le con-
noît en Amérique fous le nom de Bufalo-graf,
parce que les bufles aiment beaucoup à s’en nourrir.
On m’a d it , dans ce p ay s, que quelques cultivateurs
en formoient des prairies pour la nourriture
de leurs beftiaux. I l m’a paru avoir la fane
fort dure en.automne.
Toutes ces efpèces & une vingtaine d’autres
moins importantes fe cultivent dans les écoles de
botanique. O n y fème en place celles des pays
froids, & fur couche nue celles des pays chauds.
Toutes celles qui font annuelles n’ont pas befoin
de la ferre pour amener leurs graines à maturité,
mais il en eft quelques-unes parmi les vivaces à qui
elle devient néceffaire. ( B o s c . )
P A T U R O N : partie de la bafe du pied du cheval
qui eft entre le Boulet & la C ouronne.
Voye\ ces mots.
Le Paturon des pieds de derrière eft un peu plus
long & plus grêle que celui des pieds de devant.
On appelle le cheval qui l’a trop c o u r t , court
jointe t 8c celui qui l ’a trop long , long jointe ; ce
font des défauts héréditaires qui dans le premier
cas rendent les chevaux durs à monter, & dansfe
fécond les rendent foibles à tirer. L a ferrure ne peut
que fort incomplètement cacher ces défauts.
Les accidens qui affe&ent fréquemment le P a turon
font les Luxations & les A tteintes.
Voye[ ces mots.
Il naît affez fréquemment des Formes & des
Poireaux autour du Paturon : leur traitement
eft indiqué aux articles qui les concernent. (B o s c .)
P A U : fynonyme de Pieu dans plufiêurs lieux j
<PÉchalas dans le haut M éd o c. Voye^ ces mots.
P A U L E T I E . & AU lu t ia *.
Genre de plante qui a été réuni aux Bauhinies
(voye\ ce m o t ) , & qui contenoit deux ar-
fcuftes, ni l’un ni l’autre cultivés en Europe.
P A U
Efpeces.
i . L a P a u l e t i e fans é p in e s .
Paulctia mer mi s . Cav. T? D u Pérou.
2 . L a P a u l e t i e é p in e u fe .
Paulctia fpinofa. C a v . D e Panama. ( B o s c . )
P A U L L IN IE . P AU L U N IA .
Genre de plante de l’o&andrie trigyaie & de la
famille des Savoniers, dans lequel fe clàffenc
vingt -huit efpèces, dont feulement trois fe cultivent
dans nos ferres. Il eft figuré pi. 318 des I l lustrations
des genres de Lamarck.
Observations.
Plufiêurs efpèces ont été enlevées à ce genre
pour former ceux S e r i a n e 8c K o e l r e u t h e r i e *
Voyei ces mots.
Efpeces.
1 . L a P a u l l i n i e n o u e u fe .
P anilinia. nodoSa. Jacq. T) D e l’Amérique méridionale.
2 . L a P a u l l i n i e te rn é e .
P anilinia cernua. Linn. D e l’Amérique méridionale.
§5 L a P a u l l i n i e dé Carthagène.
P anilinia carthagincnfis. Jacq. T> D u M ex iq ue *
4. L a P a u l l i n i e des Caraïbes.
Paullinia carib&a. Jacq. T> D e File Saint-
Vincent.
y. L a P a u l l i n i e de Curaçao.
Paullinia curaffavica. L inn. "5 D e l’Amérique
méridionale.
6 . L a P a u l l i n i e d e s Barbades.
Paullinia barbadenfs. Jacq. T> D e s îles Barbades.
7 . L a P a u l l i n i e p o ly p h y lle .
Paullinia polypftylla. L in n. I) D e l’Amérique
méridionale.
8. L a P a u l l i n i e tétragone.
Paullinia tetragona. A u bl. I) D e Cayenne..
9. L a P A U L L rN iE chauve-fourrs.^
Paullinia vefpiriilio. S'WWtVL. T) D e l ’ïle Sa int -
Chriftophe.
10. L a P a u l l i n i e ailée..
P anilinia pinnata. L inn. "fj D e l’Amérique
méridionale.
1 r . L a P a u l l i n i e tom en teu fe .
Pau llinia tomentofa. Jacq. T? D e l’Amérique
méridionale.
1 2 . L a P a u l l i n i e c a u liflo r e .
Paullinia caulifiora. Jacq. 1? D e l ’Amérique
méridionale.
1 3 . L a P a u l l i n i e à feuilles variables.
Paullinia diverfifolia, Jacq/ T> D e l ’Amérique
méridionale*