
4 4 8 ( E S T
â&ion. Les jeunes animaux font plus fujets que
les vieux à'ces tumeurs, à raifon de ce que leur
peau eft plus tendre & leur lymphe plus abondante.
Lorfqu’il n’y a qu’un petit nombre de ces larves
fur une vache, fix à hu it, par exemple, & c’eft
l ’ordinaire, le mal qu’elles caufent eft infenfible }
fouvent même, fi elle eft mal portante , elles la
rétabliffent, faifant l'effet d’un Set.on (voyez ce
mot) ; mais quand il y en a beaucoup »trente à
quarante, par exemple, elles la font maigrircon-
fidérablement & font tarir fon lait. Tuer çes larves
eft très-facile, puifqu’il ne s’agit que de les pi-
ue r , à travers le trou de la tumeur, ou mieux
e fendre la tumeur & de les extraire} mais on le
fait rarement, foit parce qu’on ignore leur exif-
tence, foit parce qiLon eft perfuadé qu’ il eft
utile à la fanté des beftiaux de les conferver. 11
eft cependant un motif qui milite puiflamment en
faveur de leur deftruétion} c’eft qu’elles occa-
fionnent dans la peau de ces beftiaux, après leur (ortie,
une nodofité fort denfe qui nuit à la qualité du
cuir , & qui ne difparoît jamais complètement.
Cès larves , arrivées à toute leur groffeur ,
fortent de leur trou & vont fe transformer en infectes
parfaits fous des pierres ou dans des trous :
les plaies qu’elles ont faites fe guériffent en peu
de jours.
Les chevaux nôurriffent trois efpèces d’OEftres,
& peut-être quatre} car on dit que la précédente
fe trouve quelquefois fur eux } favoir : I’OEstre
EES CHEVAUX , l’OESTRE VETERIN & l’OESTRE
HÉMORROÏDAL.
Le premier dépofe fes oeufs fur le devant des
jambes antérieures & fur le flanc des chevaux,
d'où ils font portés dans l’eftomac avec les poils,
par fuite de l’habitude qu’ont les chevaux de fe
lécher ces parties. Clark dit que ces oeufs éclofent
fur le poil, & que ce font par conféquent les larvés
qui fofit emportées.
Le fécond & le troifième paroiffent dépofer leurs
oeufs fur les bords de l’anus des chevaux, d où
leurs larves pénètrent dans les inteftins} cependant
Clark affure que c’eft fur leurs lèvres, & que
la larve paffe enfuite dans la bouche, & de là"
dans l’ eftomac & les inteftins.
Ces trois efpèces vivent aux dépens du fuc gaf-
trique & pancréatique, & ne caufent du mal,aux
chevaux qu’autant qu’ elles font très-multipliées.
Vaüfnieri cite cependant des épidémies qui les
ont eus pour caufe. Le meilleur moyen de s’oppofer
à leur multiplication feroit certainement de tenir
les chevaux à l’écurie pendant le tems de la ponte}
mais ce tems (les mois de mai & juin) eft celui
où l’abondance des pâturages invite à les mettre
au vert. *
On a indiqué l’huile , foit en breuvage, foit en
lavemens, pour faire périr les larves de ces trois efpèces
d’OEftres} mais Réaumur obferve qu’elle
produit fort peu d’effet. Les purgatifs draftiques
amers, comme l’aloès, paroifient devoir offrir des
OE U F
' réfultats plus fatisfaifans, & ils font les moyeJ
que je propofe.
L’OEstre des moutons dépofe fes oeufs dans
les finus frontaux des moutons, des chèvres!
des cerfs, &c. Il arrive fouvent que fa larve lor(f
qu’elle eft multipliée à un certain point, caufe I
ces animaux des vertiges qu’on peut confondit
avec ceux qui font produits par I’Hydatide ce]
r ébrale ( v o y e% ce mot ) » ma,s clu* ont rarement
des fuites graves. Réaumur s’éft affuré qu’il y avoiS
toujours environ un tiers des moutons, paiffanï
dans un pays boifé, qui nôurriffent de ces larves]
dont je ne fâche pas qu’on ait cherché à les débarl
raffer, à raifon de la fenfibilité de l’orgàne dans
lequel elles fe tiennent. On a propofé de les em3
pêcher de naître, en garniffant, pendant les moi]
de mai & de juin , époque de leur ponte, le nez;
dés moutons d’une mufelière en canevas ou en fiy
de f e r } & ce moyen , malgré les inconvénient
qu’il entraîne, eft fans doute le meilleur.
Dans le nord de l’Europe il y a aufli des (Eftres
fur les rennes, mais leurs moeurs font peu con]
nues.
- Il en e,ft de même dé ceux qui vivent fur plu]
fieurs animaux de l’Afie , de l’Afrique & l’Amé]
rique. ( B osc. )
OEUFS : moyen de reprodu&ion propre auï
oiféaux, aux reptiles; aux poiffons & aux infeftesj
Voyez le Dictionnaire de Pkyjiologie. -
Ce font les OEufs des oifeaux de baffe-cour qud
je dois principalement confidérer ici.
De toutes lés femelles de ces oifeaux, la poule
eft celle qui les a les meilleurs, & celle qui em
pond le plus. Ceux de dinde, d’oie , de canardj
de pintade, & c . , quoique fe mangeant quelques
fo is , ne font guère confidérés que fous le rapporfl
de la multiplication de l’efpèce. |
Les premiers OEufs des' oifeaux font plus petits
que ceux qui viennent enfuite. On appelle (Em
de coq, ceux des poulettes qui n’ont pas un pouce
de diamètre.
Chaque atte du mâle peut rendre trois à quatre!
OEufs, & même plus, fufceptibles de produire des!
petits, parce que les embryons de ces OEufs font]
difpofés par grappes dans l’ovaire , & que tous les]
OEufs d’une grappe fe préfentant enfemble à 1 ou-j
verture de l’oviduéle, peuvent être fécondes à la]
fois} mais, en général, il eft préférable d’avoir plus]
de mâles que cette circonftance femble l’indiquer;
car lorfqu’on veut fpéculer fur le produit des]
couvées , la dépenfe d’un ou deux mâles de plus]
n’ entre pas en proportion avec la perte, qui eft lai
fuite d’une grande diminution dans le réfultatj
de ces couvées. Je fais cette obfervation , parce!
qu’il m’a paru qu’on réduifoit généralement beau-j
coup trop le nombre de ces mâles par efprit d e-j
conomie. Voyez les articles P o u l e , DiNDE>]
O ie , C a n a r d . _ J
Les expériences de Parmentier prouvent
les OEufs non fécondés fe confervent plus
tenu]
OE U F
teins que les autres : ce feroit donc une 'chofe
! très-avantageufe que de féparer les coqs des poules
lo r s de fa fécondé ■ ponte , c’eft-à-dire, depuis
, le mois d’août jufqu’ên oélobre, ponte qui n’ eft
jamais employée à la multiplication de l’efpèce,
à raifon de l’approche des froids. J’invite les amis
4e ^économie domeftique à porter leur attention
fur cet objet, qui n’eft pas de petite importance,
quand on confidère i’immenfe quantité d’OEufs.
qui fe gâtént pendant l’hiver.
Je ne parle pas du moyen de conferver les
(Eufs., en les faifant légèrement cuire , parc®
qu’il ne peut être que d’un emploi très-circonfcrit :
deux fécondés dans l’eau bouilianté font fuffifantes
pour les amener à l ’état defirable pour remplir çé
but.
Il eft des OEufs qui offrent deux jaunes, d’autres
qui n’ont point de jaune , d’autres qui en ont-
un autre intérieur avec fa coquille , d’autres qui
nont point de coquille , d’autres qui font très-
longs & étranglés dans leur milieu^ Toutes ces
monftruofités peuvent bien appeler les réflexions
des phyfîologiftes, mais elles ne méritent point,
l’attention des ménagères, dont l’unique but eft la
reproduction ou la vente.
Il eft des perfonnes qui prétendent reconnoître
les OEufs des mâles à leur petit bout plus pointu ;
Cependant des expériences pofïtives ont prouvé
que cette circonftance n’étoic pas plus un indice du
fexeque la circonftance contraire.
Comme le germe a une opacité plus grande que
le refte du blanc, on peut le plus fouvent, en
prefentant un OEuf vis-à-vis d’une chandelle dans
un lieu obfcur , en les mirant , comme on dit
vulgairement, reconnoître ceux qui font fécondés,
& par conféquent ceux qui font propres à être mis
a couver : mais il n’eft pas vrai non plus qu’on puiffe
diftinguer, parla groffeur ou la forme de ce germe,
I ül oifeau qui en doit naître fera mâle ou femelle :-je
dis le plus fouvent, parce qu’ il y a lieu de croire,
jPar le grand nombre d'OEufs qui n’arrivent pas à
bien, même entre les mains des plus habiles ména1
gérés, qu’elles font fujètes à fe trompér. •
C eft par le même moyen qu'on juge les OEufs
qui font .vieux & ceux qui font-gâtés.} les pre-
huiers; par le vide qu’ ils offrent à'la partie la plus
I eleyée, ,& les féconds par leur complète opacités
Le bruit de liquide enfermé qui fe fait entendre
Uu.and on fecoue les OEufs qui font dans ces deux
S^ts^nepeni guider que les oreilles tiès-exercées.
; ^ ois& la poule font des OEufs à coque blanche, ,
|^e !,on diftingue à leur groffeur, plus confidérable
I U double dans l’oie , & à leur forme plus pointue
1“un côté dans la poule,
! jl en eft de même de ceux de dinde & de pin--
| a e 5 ces derniers font plus petits que ceux de
|P°iue ; tous deux font tachetés de; points, rou-
patres, jaunâtres , grifâtres , &c.
Iti“ «nt * èeux cane, ils font d’un gris-verdâ-
| h oc .plus alongés..
| -Agriculture. Tome V,
OE F 449'
Les OEufs de poule font les meilleurs pour être-
mangés feuls, enfuite viennent ceux.de dinde, ceux
de cane, ceux d’oie j ceux de pintade fe mangent
rarement.
Je dois cependant obferver que cette qualité des
OEufs dépend aufli beaucoup de la nourriture }
ainfi , les poules qui vivent beaucoup de vers,
d’infeéles & autres matières animales, donnent dès.
OEufs qui ont le jaune, noirâtre & de mauvais
goût} ainfi celles qui mangent beaucoup d’herbes
aqueufes, de laitue, par exemple, font plus liquides -
& moins-favoureux. Les meilleurs font ceux de
celles qui ne mangent que du gfain.
, Le nombre des OEufs varie, i ° . félon l’efpèce:
& dans l’ordre fuivant : poule, oie,; cane- ,>
dinde, pintade} 2°. félon la chaleur de la fai-,
fon } ainfi les poules qu’on tient dans des écuries,
• furchargées de. fumier, . dans des deffus -de,
fo u r , & c . , pondent plus-tôt &,plus long-tems
que les autres 5 .3°. félon la nourriture qu’on leur
donne : par exemple, les poules auxquelles on
fournit abondamment de l’avoine , de l’ orge ti
du froment, du feigle-, pondent également plus tôt
& plus long-tems. Il eft des pays où on croit que
le chenevis produit mieux cet effet-, les échauffe
davantage, comme on -dit, que les graines: des
céréales } mais il ne paroît pas qu’il y ait beaucoup
d’avantages à préférer Cette nourriture hors-
des pays, où elle eft furabondante.
• J’ai déjà fait remarquer que les jeunes volailles,
c’eft-à-dire » celles qui font leur première ponte ,
donnoient des OEufs plus petits 5 j’ ajouterai qu’à-
îa fin de la ponte ils diminuent un. peu- de grof-
feur v outre ces cas , la groffeur des OEufs, dans
chaque efpèce , dépend de là variété. Plufieurs
écrivains ont affuré que le plus de nourriture ou
la meilleure nourriture influoit fur cette groffeur
des OEufs} mais c’eft une erreur, ainfi que le fa vent
toutes les ménagères , & ainfi que l ’a prouvé
mon collègue Parmentier par des expériences
n’goureufes. •
. Si la nourriture influe fur la groffeur des OEufs,
ce, n’eft qu’autant qu’ayant été djftribuée fans
parcimpnie dans la jëuneffe., elle a concouru à
augmenter lTtaille-de l'individu. C ’eft / a u refie ;
une remarque affez g én é ra le q u e les variétés de
volailles de la plus haute taille pondent le moins;
d’où il faut conclure que lorfqu’on veut avoir
des poules, principalement pour le profit direét
des OEufs, ce font celles de grofleur moyenne
qu’il faut préférer.
- Une poule devenue très-graffe donne moins
d’OEufs, mais fes OEufs font de la même groffeur
qu’avant} quelquefois ces OEufs n’ont point de coquille
: il en eft ,dg même des vieilles poules.
Dans toutes les fermes bien tenues, il y a des
bâtimens pour chaque forte de volaille ; favoir : un P o u l a il l e r pour les poules, un autre pour les
dindons, un T o it à oies & un autre à canards ;;.-c’eft:
dans ces lieux qu’elles doivent pondre, dans des LU "