
nids difpofés pour cet o b je t, & où on laiffe tou- | garantir des grands froids ; c’ eft pendant leur
jours un OE u f, vrai ou faux, qu’ on appelle durée feulement qu'on peut les porter à la cave,
ot. Chaque jour la ménagère va deux 6c même car en tout autre tems la furabondance d’humi-
ois fois lever les (OEufs pondus, pour les apporter I dité & le défaut de renouvellement . . de l’air qquuii I
s’y trouve, favorife leur altération.
Les (OEufs de la première ponte font ceux qu’orî
doit préférer pour fa:re couver , parce que le*
petits qui en proviennent, peuvent, i° mièuî
fe vendre puifqu’ils font les premiers ; z°. s'en*
graiffer avec plus d’ économie, puifqu’ ils peuvent I
profirer des grains perdus pendant la moi (Ton;
£°. fupporter plus facilement les chaleurs de
l ’été & les pluies de l’automne. J’en excepte !
cependant ceux de ces (OEufs qui font pondus
en hiver., & qu’ il elt plus profitable de vendre
q8ue de garder , à raifon de leur haute val-.u? c de l ’incertitude du fuccès de leur couvsifon.
L’objet naturel des (OEufs étant la reproduftion
de l’efpèce , & la race gagnant d’autant plus que
ceux qu’on fait couver font plus gro s , une ménagère
jaloufe de fa baffe-cour chc ifit toujours
le*s plus beaux pour cet objet ; elle les prend
frais, c ’eft-à-dire , pondus depuis peu de jours,
les mire pour rejeter ceux qu’elle juge inféconds,
& n’ en mèt fous chaque couveufe que le non-
bre qu’elle peut aifement couvrir. Voye^ Coy-
V AIS ON.
La confommation des (OEufs de poule eft très-
conficérable en. Europe , & il tcroit à defirer
moins de chaleur de la faifon. Il réjülte d’o ie de j quelle le f i t encore plus , tant à raifon de Jetcellence
de cet aliment, que pour la faculté <k
à la maifon, favoir, à dix heures, à deux heures &
à fix heures. Ce ii’eft pas feulement la crainte
des accidens qui la déterminent, mais la con-
noilTance des fuites qui rëfultent de la fucceffion
des pondeufes fur ces (OEufs ; fuites qui font les
mêmes que celles d’ un commencement de C o ü -
V Aïs ON. VoytT^ ce mot.
Les- (OEufs levés font apportés à la maifon &
mis dans des paniers, où ils relient jufqu’ à la ccn-
fommation ou la vente, fi cette confommation
où cette vente ne doit pas être trop retardée ;
dans le cas contraire on prend les précautions
ci-de (Tus indiquées. Quand on lève beaucoup
d’QEufs, il eft bon de ne pas mêler ceux des jours
différens, ou au moins ceux des femaines différentes
, ou de les marquer avec du charbon ,
parce que les plus frais font les meilleurs pour
couver & pour manger.
Lorfque les «OEufs viennent d’être pondus, ils
font complètement pleins , mais leur partie la
plus liquide ne tarde pas à s’évaporer à travers la
coquille, furtout s’ il fait chaud, ou s’ ils font
placés dans un lieu fec ou aéré. Ainfi ce vide,
qui eft toujours du côté du gros b ou t, peut faire
juger avec exactitude de l’âge de l’GEuf, en fai- j
fant entrer comme élément du calcul le plus ou
ce tait que pour ccnlerver les (OEufs . faut les
mettre dans une chambre fraîche & bien fermée , l ’avoir fous la main au moment du be foin 3 cepen*
ou les envelopper de corps propres à e l p ê ^ I
1 évaporation de leur parue la plus liqu.de. Or , J 7 ^ * 4 I L „nére nne dans les oavsoùon
1 ex^enence prouve que .orlque cette évaporation
n’a pas eu lieu , ils s’altèrent promptement , & »
ceifent par conféquent d’être propres à la multipli- j
cation & à lanourriture. D’ après cela, quej compte j
doit-on faire de cette multitude de recettes qui ont j
pour but d’empêcher cette évaporation, telles que j
de les vernir, de les huiler, de les mettre dans j
l’eau , &c. ? Comme en les recouvrant de fciurej
de bois, de cendres , de fable , de t e r r e & c . , j
l'évaoomion eft feulement diminuée , c eft ce j
qu’il faut faire. J’ai cru m’appercevoir, par fuite de ;
quelques expériences qui demandent à être renou- j
velées, que le meilleur de tous les moyens de con- j
ferver les (OEufs, c’eft de les entourrer de terreau *
découché fec, ou de pou (fier de charbon , ftratifié ;
avec du fel en poudre. Au relie, hors les approches
de l’hiver, il eft toujours avantageux de vendre
fes (OEufs à mefure qu’ils lont pondus.
| grains. C en ’ eft plus guère que dans les pays ou
| nourrit les poules avec du farrafin, du millet ou du j
| maïs , qu’il eft roffible d’en, entretenir avec profit
! dans les manoirs ruraux de peu d’étendue. S il en
j vient à Paris de fi grandes quantités , à un prix rai-
fonnable , de la Normandie , de la Flandre, delà
Les (OEufs qui ont été fecoués par un voyage ,
ou trop fréquemment remues , s’altèrent plus
promptement que les autres.
La gelée fait fouvent cafter les (OEufs ; mais
qu’ils fe caftent ou non , ils n’en font pas moins
perdus pour tous les ufages, fi on ne les fait pas
Picardie , c’eft que les terres de ces anciennes
provinces font exploitées en grandes fermes, ou
on bat des grains toute l’année , 8c où les poules
ramaftent la partie, toujours fi confidérabje de ces
grains, qui.échappe au fléau, & qui feroit perdue
pour le fermier, fans elles & les autres volailles.
Pour fournir les (OEufs a l’aprovifior.nement de
Paris , il y a dans chaque arrondiflëment de ces
pays , & autres voifins de Paris, des perfonnes
qui parcourent journellement les fermes , &
achètent les (OEufs qui s’y pondent 5 ils les por-j
te'nt à certains marchés, où ils les vendent en gros
aux coquetiers y c’ eft-à d ire , aux marchands qui
les apportent à Pari'. Ceux qui font pondus dans
les mois d’août, de feptembre & d’ e Ctobre, époque
de la fécondé ponte générale , fe garéenit en j
vulw M........................ ........ ........r __ partie pour l’hiv er, par les perfonnes qui !es 0
uire avant leur dégel. Il faut donc toujours les I d’abord achetés> même par Us fermiers. 0 I
conferver, on les place fur des planches gardes
de paille, on les retourne fou vent, & on les
mire tous les huit jours, afin de fe défaire d abord
de ceux qui fe font le plus vide#. La paille , à
«ifon de ce qu’elle eft un très-mauvais conducteur
de la chaleur, eft très-propre à remplir le
but qu’on fe propofe } mais il faut qu'elle fort
bien lèche, fans quoi elle donne aux (OEufs un
goût qui lui eft propre , & qui eft connu des
marchands fous le nom de goût de paille.
Il fcmbleroit qu’ à raifon de leur fragilité, les
(Suf s ne pourvoient pas être tranfportés en grande
quantité à la fois , & dans des voitures très-
cahotantes ; mais il eft de fait qu’on les amène
à Paris en train de polie , dans des paniers qui
en renferment chacun plus d’un millier.
Pour cela, le moyen eft bien fimple : on les met
dans ces paniers après les avoir triés félon leur
grofteur, par lits fépaïés par de la longue paille
non froiffée , lits de paille* dont l’épaifteur diffère
peu de celle des (OEufs, & on ferre le
lit fupérieUr avec de la ficelle , d î manière
qu'aucun (OEuf ne puiffe remuer. Il eft très-rare
qu’un (OEuf de ces paniers cafte complètement, &
lors même qu’ il en cafferoitplufieurs à chaque lit,
cela ne nuiroit ni à ceux reftant du même l i t , ni
à ceux des autres‘lits.
Quand, on veut envoyer des (OEufs en petit
nombre , à une grande diftance, on emploie une
boîte où chacun eft ifolé & ne peut remuer.
Outre la nourriture , les (OEufs fervent encore
à plufieurs ufages d’ économie domeftique. Ainfi
le jaune, qui eft un favon animal, enlève les taches
de graifte^fur les*étoffes, diffout les réfines. &
facilite l’emploi de quelques médicamens j ainfi ,
le blanc fupplée la colle de poifîon pour la clari-
: ficatioo des vins & autres liqueurs : mêlé avec
S de la chaux, il devient un excellent lut} il fert
à vernir les tableaux , à collet le papier, &c.
( B o s c .)
OHIGGINSIE. O higgins ia .
Genre de plante fort voifin des Hamels , éta-
ibli par Ruii & Pavon dans la tétrandie mopo-
gynie, 6? qui renferme trois arbrilEaux origi-
\naires du Pérou.
Comme ces arbrifteaux ne fe trouvent pas dans
nos7 jardins , je fuis difpenfé d’en parler avec plus
detendue. (Bosd.) ■
OIE : oifeau du genre des canards, propre à
l’Europe ainfi qu à l'A fie , qui vit en troupes plus
B ou moins nom breu fes, & que l'homme a fu rendre
Idomeitique pour profiter dfe fa chair, dont il fe
[nourrit, & de fes plumes qu'il emploie à divers
[ ufages. Voyez le. Dictionnaire des Oiféaux.
I L’Oie fauvage niche rarement en France} mais
Nie y afflue à la fin de l'automne, lorfqu’elle eft
I thaflee par les neiges & les glaces des pays du
Nord, ainfi qu’au p r in tem s à fon retour vers
| Ccs pays. C ’eit à ces époques qu'on les tue ou
I qu’on les prend. V^oye^ le Dictionnaire des Chajfcsr
Certains cantons de plaines font principalement
affectionnés par les Oies fauvages, '6c , en arrachant
les blés & autres céréales dans le but de s’en
| nourrir, elles caufencannuellement des dommages
j plus ou moins confidérables aux cultivateurs, qui
j ne les éloignent pas par des coups de f-ifil ou des
1 cris : ceux de la haute Champagne m’ont fré-
] quemment prouvé ce fait dans ma jeunefte.
L’époque où l’Oie a été réduite en domefti-
i cité fe perd dans la nuit des tems. 11 eft pro-
1 bable qu’elle a dû fuivre de bien près l’origine
j des fociétés agricoles. Quel que foit le nombre
de celles qu’on élève en France, elles ne font pas
encore à beaucoup près auffi multipliées que le
befoin de la confommation l'exige. En effet ,
combien de villages où on n’en voit pas une
Gale, & où elles pourroient cependant réuffir
parfaitement ! Quand on confiière la facilité de
leur éducation, le peu de dépenfe de leur nourriture,
les bénéfices qu’e ’les produifent, on .le
demande comment fe fait - il qu’elles ne foie ne
pas vingt fois plus nombreufes, puifqu’ iln’y a que
| les cantons 1 s plus arides où elles ne- profpèrent
pas. Combien de cultivateurs, dont ia conliitutiou
eft foible parce qu’ils ne fe nounifient que de
mauvais pain-, feroient pleins de vigueur s’ils ele-
voient des Oies pour leur ufâge !
Je fais des voeux pour que, plus éclairés, fur
leurs vrais intérêts, tous les Français qui font en
pofition de le faire, fe livrent à l’éducation de ce
précieux oifeau.
L’ influence de la domefticité s’eft fait fentir fur
les races de l’O ie , & celles que nous élevons, font
toutes'pi us groftes & plus füfceptibles de l’engrais,
que le type fauvage. Généralement elles font
blanches, avec une efpèce de hupe fur la tête 6c
une maffe de chair pendante fous le ventre. Les
plus belles de ces races font celles du haut Languedoc.
Ce font toujours les plus groftes Oies qu’on doit
préférer pour la reproduction , afin que ies races
ne s’affoibliffent pas} mais il eft nulheureuftment
peu de perfonnes qui mettent de l’importance à
ce choix.
Le mâle de l’Oie fe diftingue de la femelle à fon
corps plus petit, à fon cou plus long, à Ton cri
bien, plus aigu, & fa menace lprfqu’on approche
du troupeau dont il fait paitie.
On eft perfuadé, dans beaucoup de lieux , qu’il
faut un mâle par fix femelles, mais il paroït
qu’on peut lui en donner un plus grand nombre
fans inconvéniens. Il eft même des lieux où un
feul mâle fert d’étalon, en payant, à toutes les
femelles d’ un village.
Il eft généralement d’ ufage de tuer les mâles
immédiatement après la ponre , & de compter fur
les jeunes pour les reproductions de l’année fui*-
vance. Certainement il y a, quelques motifs piau^
fi blés à cet ufage, tels que ceux relatifs à l ’.eco-
U 1 ij