
ment :'on peut fans doute aufli le reproduire par
racines.
Dans nos ferres, où il a été tranfporté, le
Litchi croît avec lenteur & ne s'annonce pas d’une
manière à nous faire efpérer des fruits ; il s'y
place dans des pots remplis d'une terre franche, un
peu amendée avec du terreau. Comme il y a peu
a années qu’on l’y cultive , on tâtone encore pour
favoir ce qui lui convient le mieux, & je ne puis
l’indiquer d’avance. Sa multiplication n’y a pas
été tentée, à raifùn de la trop grande jeuneffe
des pieds»
La fécondé efpèce a une plus grande hauteur &
s’annonce avec plus d’avantage ; mais fes fruits
font moins gros, moins bons & moins abondans.
Elle a été également tranfportée à l’Ile-de-France
& dans nos colonies d’Amérique , où elle réuflît.
Les pieds qui ont été envoyés pour les ferres
du Jardin du Muféum font morts peu après leur
arrivée.
On ne connaît le ramboutan que par ce qu’en
dit Labillardière dans fon V o y a g e à la r eche rch e
d e la P e y r o u f e . Ses fruits ne font pas inférieurs
à ceux de la première efpèce, Se leur amande,
donc le goût eft analogue à celui de la noifette,
donne par expreflion une huile aufli bonne que
celle de l’olive. -
Loureiro cite fix efpèces de ce genre ; mais
Willdènow pënfe que ce font de Amples variétés*
Il fe pourroit qu’il en fût de même du ramboutan :
l’exemple de nos prunes , de nos poires , prouve
jufqu’à quel point les fruits des arbres cultivés
depuis long - tems peuvent différer les uns des
autres. ( B o s c . )
LITH ARGE, ou oxide demi-vitreux de plomb.
Elle eft d’un fréquent ufage dans la compofition
des onguens, & encore plus pour rendre plus
ficcatives les huiles graffes employées à la peinture.
V o y e z le D i c t io n n a i r e d e C h im ie .
: J’ai dû ugnaler ici les emplois de cette fubf-
tance, à raifon du danger dont elle eft, prife à
l’intérieur. Le défaut de furveillance des chefs de
famille caufe chaque année la mort de bien des
perfohnes: il eft lurtout fréquent que des planches
peintes, employées à chauffer le four, em-
poifonnent le, pain. ( B o s c . )
LITHOPHILE. L i T H o t H ï L A .
Très-petite plante des îles de l’Amérique, qui
feule forme un genre dans la diandrie digynie.
Comme cette plante n’eft pas cultivée dans
nos jardins, je n’ai rien à en dire déplus. ( B o s c . )
LITIÈRE : paille, de feigle, de froment, d’avoine
ou d’orge, foin altéré, foiri de marais,
feuilles fèchesd’arbres, plantes fèches de diverfes
efpèces,qui fe met dans les écuries, les étables,
les bergeries, & c ., pour donner aux animaux do-
meftiques le moyen de fe coucher plus mollement,
plus proprement, & pour, après s’être mêlée avec
leurs excrémens, s’être imprégnée de leurs urines
8c même de leur tranfpiration, être employée |
compofer le Fumier . V o y e ç ce mot.
Par le moyen de 'la Litière on rend donc aux
champs, foit dire élément par la paille, foit imij,
reélement par les animaux, une partie des prince
pes qu’on en avoit enlevés. V o y e [ Paille & En.
grais.
On ne doit donc pas ménager la Litière aux
animaux, puifqu’il en réfulce une augmentation
de bien-être pour eux & une augmentation d’en-
grais pour les cultures.
Lorfqu’on n’a pas de matières végétales pour
faire de la Litière, on peut mettre avec avantage,
fous les animaux , de la terre fèche ou du fable,
qu’on recharge tous les jours & qu’on enlève très-
fouvent : il eft même à regretter qu’on n’emploie
pas plus fréquemment ces moyens concurrent,
ment avec la paille; car la terre abforbe bien
mieux que cette dernière l’urine 8c la tranfpira-
don , 8c le fable qui s’en charge à d’extérieur devient
très-propre à l’amendement des terres ar-
gileufes. La dépenfe des tranfporrs des champs
à la maifon & de la maifon dans les champs,eft
la feule objection qu’on puiffe raisonnablement
oppofer à cette pratiques mais il eft nombre de
localités & de circonftances où cette dépenfe eft
tantôt à peine fenfîbîe, tantôt de beaucoup couverte
par les bénéfices.
J’ai vu des cultivateurs très-pauvres fe paffer
de Litière; il eft des propriétaires très-riches qui
ne veulent point qu’on en mette fous leurs chevaux
& leurs vaches : les uns & les autres, quelle
que foit la propreté avec laquelle ils entretiennent
leurs écuries ou leurs étables, ont tort fous le
rapport de la fanté de leurs beftiaux & fous celui
de l’intérêt de leurs cultures. En effet, les chevaux
8c les vaches qui couchent fur la terre hd
mide , fur des pierres froides, font expofés à des
fuppreffions de tranfpiratiôn qui peuvent les rendre
perclus ou leur donner des maladies, & la
formation des fumiers eft une des plus importantes
opérations de l’économie rurale. Confei 11 er.ii-je,
comme cela fe pratique, dit-on , dans quelques
châteaux en Angleterre, de faire des parquets
dans les écuries ?
Mettre peu de Litière fous les animaux, où ne
l ’augmenter que de loin en loin, eft quelquefois
plus blâmable que de n’en pas mettre du tout,
parce qu’il en ré fuite' une humidité confiante, &
que toute humidité concentrée 8c permanente eft
nuifible à la fanté; c’eft encore pire, & park
même raifon , lorfqu’en en mettant davantage
on l’enlève feulement tous les mois, tous les
fix mois, même tous les ans, comme on ne le
fait que trop fouvent dans certains cantons,par
la confédération que le fumier en eft meilleur.
Que de pertes de beftiaux, furtout de moutons,
font la fuite de cette mauvaife habitude! Sans
doute il faut de bons fumiers, mais il ne W»j
■ pasfacrifier des animaux, dont la valeur eft réelle,
■ a des récoltes futures, dont les produits font in-
Eertains; d’ailleurs, il eft pofiibie de faire d’excel-
Bens fumiers par d’autres méthodes qui n’ont
Ipoint d’inconvéniens.
; | il eft peu de pays où on fâche difpofer conve-
Riablement la Litière , ou mieux on varie partout
| fur les principes qui doivent guider dans fa dif-
| pofîtion ; cependant cette opérâtion , comme
j.toutes celles de l’économie rurale, eft fondée
fur des principes dont il n’eft jamais avantageux
| de s’écarter. _
I Ainfi, au lieu de jeter la paille par bradées &
■ fans méthode, comme on le pratique généralement
, on l’éparpillera â petites poignées, après
l ’avoir froiflee dans les mains, & on en mettra \
Idavantage fous les pieds de derrière des animaux,
I iparce que c’eft là que tombent leurs excrémens,
| & que leur train de derrière eft h partie qui pèfe
le plus y ainfi on n’en mettra point fous les râteliers
8e dans les pacages, puifqu elle n’y fervi-
roit à rien.'
■ Pour aller plus y îte, on fait fréquemment la
Litière avec une fourche de fer bu de bois ; mais
.elle n’eft pas fi bonne.
| 1 La paille étant convenablement répandue, on
Borde, c’eft-à-dire, qu’on fait rentrer en de flous
■ elle du bord extérieur, qui eft faillante, au
■ oyen du manche de la fourche ; de forte qu’elle
| ait au moins fix pouces d’épaififeur à ce bord.
■ .Cette manière de faire la Litière ne-s’applique j
|j>as aux bergeries ni aux toits à porcs, parce que
|jes moutons & les cochons né font pas attachés :
là, il faut la répandre également partout.
■ £ans les écuries & les étables de luxe bien
iènues, on change la Litière, ou, pour parler le
langage technique, on fait de la Litière neuve
jous les jours ou tous les deux jours ; mais.chez
Ifes cultivateurs on peut fe contenter de la re-
■ harger. chaque jour d’un lit de paille de deux
i pouces d’épailîeur, & de n’enlever la totalité
■ Sue toutes les femaines pendant l’é té , & tous
ks quinze jours pendant l’hiver. On gagne à cet
plage une économie dé tems 8c de meilleurs fu-
hiiersj & lorfque les écuries & les étables font
püfniamment ■ v a lies 8c aérées , il n'en réfulte que
peu d inconvénièns pour la fanté des animaux.
Mais, je le répète , il ne faut jamais biffer plus
Jong-tems la Litière en place, parce qu’alors elle
ya|change en fumier 8c biffe dégager des gaz dé- <
fteres ainfi que l’odorat feul peut en juger avec I
erncude. D ailleurs, des expériencés po-fîrives., :
aites avec, authenticité , ont donné la preuve j
p i2 ù une Litière reftée quinze jours fous des
| ï i | jB fil P^us ferdlifante que celle qui n’y eft
un ]our » celle qui y eft reliée deux
elt que deux qui y auroient été en-
ici à b*°ïr clu‘nze jours : la théorie vient
I I ‘ aÆ urds Expérience.'
H A p r fr u/age dA n s certains pays de faire de la
K §riculture. Tome V .
Litière aux poules & aux pigeons, & on doit de-
firer qu on a gifle de même partout ; car, je ne puis
trop le répéter, la Litière conferve les excrémens
des animaux, & moins on en perd, & plus on obtient
des récoltés abondantes.
Mais , demandera-t-on , laquelle, de la pailla
° e feigle, de froment, d’avoine & d’orge, eft.fa
meilleure pour compofer la Litière ? Il a été fait à
ce fujet des obfervations dont les réfultats fonttrop
contradictoires pour que je doive les configner ici :
)e dirai feulement.qu’on croit que celle de froment
doit être préférée, & celle d’orge rejetée
lorfqu’on le peut ; mais que le choix tient le plus
fouvent à des circonftances tout-à-fait indépen-
.tucs de.cette queftion; car, que feroit-on de la
paille d orge, dont les animaux ne mangent pas vo-
1 on tiers, 8c oui ne les nourrit nullement ? Seroit-il
raisonnable d acheter de la paille de froment lorfqu’on
a furabondance de paille de feigle ? La Litière
qui préfente le plus d’avantage eft celle du
loin, parce qu il eft d'un coucher plus doux &
qu il contient plus de carbone (élément de la nu-
tntion^ies plantes) que la meilleure paille. Mais
s il ne faut y employer que du foin altéré, on-
: doit redouter celui qui l’eft de manière à développer
du gaz nuifible à la fanté des animaux, &
il en eft fouvent de tels ; celui qui eft moifi n’eft
meme pas toujours convenable, parce que la pouf-
fière des moififfures excite la toux.
Les moufles, qui font fi abondantes dans certains
lieux , & qui , deffécnées, rempliffent fi bien les
conditions exigées pour une bonne Litière, ne
font pas aufïî employées qu'il femble qu’elles de-
vi oient 1 être , 8c je follicite à leur égard l’attention
des cultivateurs éclairés & zélés.
Les rameaux d’arbres , les feuilles fèches, les
grandes plantes refüfees par les beftiaux , les
herbes de marais altérées , fervent aufli quelquefois
a faire de k Litière. Je fuis furpris qu’on ne
tire pas plus parti de ces objets fous ce rapport,
car ils contiennent plus de carbone que la paille
& c’eft le carbone, je le répète, qui agit dans le
fumiei\ Pour le furplus de ce qu’il convient de favoir
a l égard delà Litiere, voye% Fumier Éta ble,
Ecurie, Bergerie, Ch e v a l , Boeuf,
V aci-ié , Mouton, Ccchon. ( B osc. )
Litiere sautée. On donne ce nom , aux environs
de Paris, à la Litière de cheval dont on a
fait tomber rous les crotins en la faii'anc fauter au
moyen d’une fourche.
4-Cette Litière, qui diffère peu de la paille,
s’emploie pour recouvrir les femjs 8c les plantations,
foit pendant l’été dans les terteins fecs &
expofés à tous les feux du midi, foit .pendant l’hiver
dans toutes fortes de terreins, pour les garantir
de,l’effet des gelées ; on en couvre encore
les artichauts, les arbuftes délicats, &c. V o y e z
Pailler j Empailler & C ouverture. (B osc)