
7o8 P O L
riétés lofes , violettes & blanches. So n introduction
dans les gazons des jardins payfagers concourt
toujours à leur beauté. O n parvient à l'y
placer, foit par le Ternis de fes graines , foit par
la tranfplantation des mottes o ù il fe trouve. Sa
culture dans les écoles de botanique n’eft pas
au(Ti facile, attendu q u i l c raint les labours &
autres foins ordinaires 5 auffi les pieds qu’on y
tranfporte en motte n’y fubfifteht-ils que peu de
tems, c 'eft-à-dire, un ou deux ans au plus.
L e Polygala à feuilles amères rtflembîe beaucoup
au précédent, mais il s’élève moins ; ce que
je viens de dire lui convient généralement : c’eft
fur les montagnes calcaires qu’il fe plait le mieux.
O n le recherche beaucoup pour l’tifage de la médecine.
L e Polygala d’Autrich e diffère peu du prem
ie r , & demande la même culture.
L e Polygala de M ontp ellier ne craint pas la
culture comme c e u x -c i, attendu qu’il eft annuel.
O n le fème dans un pot rempli de terre à demi
c-onfiftante, pot qù’ôn enfonce au printems* fur
une couche nue, & qu’on place, lorfque le plant
a acquis un pouce de h a u t , contre un mur ex-
pofé au midi.
Les Poiygalas b ra d é o lé , à feuilles de m y r te ,
à feuilles oppoféos, épineux, à feuilles c ylindriques
&r à feuilles en coe u r , demandent l’orangerie
pendant l’h ive r , ou mieux une ferre tempérée
, car il leur faut beaucoup de lumière. C e
font des plantes de mince agrément chez n o u s ,
parce qu’elles fleurirent peu ; rarement elles
donnent de bonnes graines dans le climat de Paris.
O n les mult iplie, t°. de marcottes qui prennent
difficilement racines fi elles ne font placées fur c ou ches
à châflis i 20. de boutures qui rëuffiffent
encore plus difficilement , quelque précaution
qu’on prenne j auffi ces efpèces ne font-elles pas
communes.
L e Polygala à feuilles de buis garnit fort agréablement
les pâturages des hautes montagnes, mais
il eft de nul effet dans nos jardins, o ù , comme le
p rem ie r , il ne fubfifte pas long-tems * c’eft un
térrein frais & ombragé qui lui convient le m ieux j
il fe multiplie par graines tirées des A lp e s , par
marcottes & par déchirement des vieux p ie d s ,
en hiver. Q u o iq u ’ordinairement fix mois fous la
neige dans les lieux où il c roît naturellement , il
craint les gelées tardives du climat de P a r i s , &
il eft en conféquence néceflaire de le couvrir de
moufle p ou r le conferver.
L e s Poiygalas mitoyen , piquant & ftipulacé
font de fort jolis arbriffeaux, qui fe voient plus
fréquemment dans nos jardins que ceux dont il a 1
été queftion plus haut, parce qu’ils fe multiplient |
plus facilement de marcottes & de boutures quand
on prend les foins indiqués. Ils aiment auffi à être
dans les ferres tempérées plutôt que dans les orangeries
, à raifon de ce qu’ils redoutent également
Pobfcurité & l’humidité.
P O L
_ J ’ai obferve que le Polygala feheka fe plaifoit
en Caroline dans les fables les plus arides 5 c’eft
donc la terre de bruyère qui lui convient 5 il lui
faut auffi l’orangerie pendant l’hiver. Les pieds
provenant des graines.que j’avois apportées de ce
pays n’ont fubfifte long-tems ni dans le jardin du
M uféum d’hiftoire naturelle de Paris, ni dans celui
de Cels. O n le multiplie par le déchirement des
vieux pieds , en automne.
Le Polygala alopécuroïde fe conduit comme les
avant-derniers. ( B o s c . )
P O L Y G A M I E . Vingt-troifième claffe des plantes
dans le fyftème de L in næ us, qui renferme
celles qui portent fur le même pied des fleurs
hermaphrodites, & des fleurs mâles ou des fleurs
femelles.
Cette claffe contient environ quatre-vingts genres
, la plupart fort hétérogènes par leurs rapports
> auffi quelques botaniftes l’ont-ils rejetée.
Voye^ le Diâlionnaire de Botanique. ( B ose. ) !
P O L Y G O N E L L E . P o l y g o n e l l a .
Petit arbufte qui c roît dans les fables les plus
arides de la Caroline , & qui feul forme un genre
dans la dioécie odan drie & dans la famille des
Polygonées.
I l a été cultivé dans les jardins de P aris, par
fuite de l’envoi que j’a vois fait de fes graines pendant
mon féjour dans l’Amérique feptentrionale ,
mais il ne s ’y eft pas confervéi.
L a ferre tempérée pendant l’hiver > & des arro-
femens rares font ce que-demande la Polygonelle.
Il paroît qu’elle ne fe multiplie ni de marcottes ni
de b ou ture s, & qu’elle ne donne pas de bonnes
graines dans le climat de Paris. ( B o s c . )
P O L Y L E P I S . P o l y l ï p t s .
Arbre du P é ro u , qui feul forme un genre dans
la polyandrie monogynie.
N o u s ne poffédons pas encore cet arbre dans
nos jardins. ( B o s c . )
P O L Y M N IE . PoLYMNIA.
Genre de plante de la fyngénéfie néceflaire &
de la famille des Corymbiferes, qui réunit dix efpèces
, dont quelques-unes fe cultivent dans nos
écoles de botanique & dans les collections des
amateurs. I l eft figuré pl. 711 & 7 1 2 des llluftra.-
lions des genres de Lamarck.
Obfervations.
D e s efpèces de ce genre ont formé ceux T é -
T R A G O N O T E Q U E , A l E Y N E , P O L Y M N IA S T R R &C
C h o r i s t é e .
P P L P O L 709
E fp e c e s . | POLYPARE. P o l y p a r a .
1. L a P o l y m n i e à feuilles charnues, I . Plante de la C o c h in c h in e , q u ’on y cultive pour
Polymnia carnofa. Linn. D11 Cap de Bonne-
Efpérance.
2. La PoLYMNiE/de Wedelius.
Polymnia Wedelia. L inn. fj D e l’Amérique
‘méridionale. 3. La Polymnie épineufe.
Polymnia fpinofa. Linn. I? D11 Cap de Bonne-
Efpérance.
4. La Polymnie de la Caroline.
Polymnid caroliniana. Lam. "2f D e l’Amérique
feptentrionale,
y. La Polymnie du Canada.
Polymnia canadenfis, L inn. ^ D e l’Amérique
feptentrionale.
é. L a Polymnie variable.
Polymnia variabilis. Lam. f) D e l’Amérique
feptentrionale.
7. La Polymnie à feuilles de doronic.
Polymnia tetragonotheca. L inn. 7f D e l’Am é rique
feptentrionale.
8. La Polymnie à larges feuilles.
Polymnia vsdalia. Linn. if D e l’Amérique fep-
tentr tonale.
9. La Polymnie d’Abyffinie.
Polymnia abyjjinica. L inn. 0 D e l’Abyffinie.
10. L a Polymnie perfoliée.
Polymnia perfoliata. Lam. Q D u Mex iq ue.
Culture.
N o u s cultivons dans nos jardins les efpèces inf-
crites -fous les n°s. 7 , 8 , 9 & 10 i les deux premières
font de pleine terre, mais n’en craignent
pas moins les fortes gelées de l’h iv e r , époque où,
en conféquence, on eft obligé de cou vrir leurs
racines de feuilles fèches ou de fougère : on les
trouve en Amérique, où je les ai obfervées dans
les terres argileufes & humides } elles fe multiplient
par leurs graines, tirées de leur pays na ta l,
femées dans des p o t s , au printems, fur couche
nue , ou par déchirure de leurs vieux pieds , en
automne. C e font d’affez grandes plantes qui tien-
droient fort bien leur place dans les jardinspay-
fa gërs, mais elles font encore trop rares pour
penfer à les y introduire*
La-neuvième eft de ferre chaude , & fe tient
en pot toute l’année.
L a dixième fe fème comme la feptième, &-lorf-
que le plant eft parvenu à un pouce de haut, on
le repique en pleine terre , à une expofition méridionale
} elle fleurit jufqu’à ce que lès gelées
l’aient frappée. ( B o s c . )
P O L Y O Z E . P o l y o z a .
Genre de plante établi par L o u re iro , & qui ne
diffère pas du R o u h a m o n d’Aublet. V'oyeç ce
mot.
fes fe uilles ,q u i ont l’acidité de l ’ofeille, & q u'o n
y mange ; elle paroît devoir faire partie du genre
HouTüYNE. ( B o s c . )
P O L Y P E : excroiflance flafque & in d o le n te ,
& de forme extrêmement variable, qui naît dans
l’intérieur de la b o u c h e , à l’ouverture de la
g o r g e , ou dans le nez des chevaux & autres animaux
, & que les maréchaux connoiflent fous le
nom de fouris.
Lorfque cette excroiflance ferme la glotte, elle
gêne la refpiration , & lorfqu’elle ferme le larynx,
elle s’oppofe à la déglutitions Tes effets font d ’autant
plus marqués dans ces deux c a s , qu’elle eft
plus volumineufe.
La groffeur, la forme & la polîtion des Polypes
fe jugent aux deux fymptômes principaux , à l’inf-
p e d io n & au toucher » avec plus ou moins de certitude.
Beaucoup de eau fes peuvent donner lieu à la
formation des Polypes. C e u x qui font dus à un
vice farcineux ou morveux fe reconnoiffent à la
largeur de leur bafe, à leur couleur livide & à
leur état Conftamment douloureux : ce font les
plus dangereux & les plus rebelles. I l faut d’abord
fuivre un traitement intern e , propre à combattra
ce vice.
Lorfque le P olype n’a pas un de ces vices p ou r
caufé, on le guérit par une opération qui eft plus
ou moins difficile , plus ou moins afîuree dans fes
réfultats, encore félon fa pofïtion & fa groffeur.
Il y a quatre manières principales de faire d if-
paroître un Polyp e', la cautérifation , la liga ture,
l’e x tradio n & lin c ifio n : cette dernière eft fans
contredit la plus fimple & la plus certaine , mais
elle ne peut pas être employée dans tous les cas.
Par exemple, lorfque le Polype eft fitué trop p rofondément,
q u ’il eft caché par la luette, 8ec,,
alors on peut encore avoir recours à l’e xtradion
avec des tenettes ou des pinces moufles, opération
plus longue , plus douloureufe , & q u L ne
réuffit pas toujours. L a cautérifation ne s’emploie
que lorfque le Polype eft fort la rge , peu élevé
& fitué fur le devant de la g o rg e , & quelque précaution
qu’on prenne, elle n’eft pas fans dangers.
L a ligature ne peut s ’effeduer que lorfque le P o lype
eft beaucoup plus étroit à fa b afe , & q u 'o n
peut y porter un fort fil de foie.
D an s l’incifion.& l’extradion il y a foüvent à
craindre l ’hémorragie ; auffi doit on fe précautionner
de bourdonnets imbibés d'eau de R a b e l ,
d’amadou , de poudre de lycopode & autres fttbf-
tances propres à reffèrrer les vaiffeaux ou à abfor-
ber le fang.
U n animal opéré aura enfuite la bouche lavée