
terres fe labourent plus ou moins rapidement félon
leur nature légère ou forte ; de forte que cette
quantité varie, félon les localités, depuis cinquante
jufqu’ à cent arpens. Cette expreflîon n’a
donc quelqu’exnélitude , qu'au tant qu’on parle
d’une ferme voilïne , dont la nature des terres eft
connue.
La culture par affolement à longs retours, diminuant
le nombre des Labours, change aufli la
valeur de cette èxpfeffion. ( Bosc.)
L a b o u r r e tom b é . On emploie cette expref-
fion dans les plaines voifines de Paris , où on fème
fous raies. Un Labour trop retombé eft celui qui a
enfoui la femence plys qu’il convenoit. (Bosc.)
_ LABOUREUR. • Dans l’origine des Sociétés
agricoles, ce mot étoit fynonyme de celui, de propriétaire,
parce qu’alors chacun cultivoit fes terres
de fes propres mains 5 mais depuis bien des fièc.les
il ne s’applique plus dans ce fens > il fîgnifie celui
qui conduit habituellement la charue.
La plupart des Laboureurs actuels font, ou de
petits propriétaires, ou de petits fermiers , ou
lés valets des gros propriétaires &r des gros fermiers.
Ils méritent, fans doute , une grande con-
fidération, puifqu’ils font les agens de la plus
importante de-toutes les fabriques , de celle qui
nous donne le pain; mais il ne faut pas croire,
comme.quelques perfonnes fe piaifent à le répéter,
qu’eux feuls peuvent perfodlionner l'art agricole.
En effet, pour perfe&ionner , il faut avoir des
connoifïances générales acceffoires à fon objet
principal , il faut réfléchir fur ce qu’on a fait &
méditer fur ce qu’on fera. O r , co.mment.un Laboureur
qui n’a pas même appris à lire , qui travaille
au même objet depuis le matin jufqu’au foir,
& depuis le commencement jufqu’à la fin de l'année
, peut-il s’occuper d’autres chofes que de la
conduire de fa charue? Pendant qu’ il efl à l’ ouvrage,
il efl forcé de porter fon attention fur la
largeur, la profondeur, la reélimde du fîllon qu’il
trace, fu r les embaras que trouvent le foc, le coutre,
fur la marche de Tes chevaux, &c. ; la plus petite
diftraétion lui occafionne ou un dérangement ou
une perte de tems. Lorfqu’il a fini cet ouvrage, il
faut pu’ il ramène fes chevaux ou fes boeufs, qu’il
leur donne a manger, à b .rire , qu’il les panfe, les
Turveille, &c. Rentré à la maifon , il faut qu il fe
reftauve lui-même, &: il.eft généralement fi fatig
u é , que cela fa it, il ne penfe plus qii’à dormir.
Pour perfedlionner un art il faut du ioifir :
o r , les Laboureurs n’en ont pas. Auffi, quel-
qu’hâbiles qu’ils foient, dans la pratique du labourage.,
né peuvent-ils jamais rendre compte
des motifs qui les font agir. Ce fi Lu fige , ç éfi ainfi'
quon ma appris, éft la ïéponfe qu ils font a.lix
qurfti.o.n$ qu’mon leur .adrefte : un efprit éclairé en
apprendra plus.e.n eu'voyant travailler un pendant
une heure, qu’en eau faut avec lui pendant un jour.
Les propriétaires qui vivent habituellement fur
leurs terres , & qui diligent le travail des Lâboareurs
à leurs gages, font donc les feuls dont on I
doive efpérer des perfeélionemens en agriculture, I
parce qu’eux feuls font accoutumés à penfer, à I
comparer ce qui s’ell fait en divers tems , fe fait I
'en divers lieux, à diftinguer les ciiconfiances,&c. I
C ’eft pour eux que j’écris.
En parlant ainfi , je ne cherche pas à dénigrer I
les fimples Laboureurs, car j ’ ai trop vécu parmi I
eux pour ne pas les aimer. Leur nullité, fous les I
rapports précédons , tient aux circonflances dans I
lcfquelles ils fe trouvent. Tout homme qui n’a pas I
reçu le bienfait d’une éducation diftinguée, & qui I
eft forcé par fa pofition de répéter continuelle- I
ment la même opération manuelle , finira comme I
eux par perdre une partie de fes faculés inven- I
tives.
Pour bien remplir fa tâche , il faut qu’ un La- I
boureur ne foit ni trop grand ni trop petit; qu’il aie I
les poignets vigoureux; qu’ il foic fobre & ait ie I
goût de Ton état : il n’en eft que trop que la boif-
fon dérange & même abrutit, que la pareffe I
domine*
Combien il eft à defïrer qu’ il y ait plus d’aifance I
parmi eux ! ( Bosc.)
LABYRINTHE. Aflemblage d’allées étroites" I
circulaires ou angu'eufes, mais le plus-femblablis I
poftibles,& tellement dilpofées qu’elles rempli fient I
complètement un très-petit efpace de terrein. Ces I
allées, qui le plus fou vent ne-font fé.paréês que' I
par un rang de charmilles à hauteur d’appui, n’ont I
qu’ une feule ou .au plus deux entrées , débou- I
chent un certain nombre de fois les unes- dans I
les autres , & font interrompues également un I
certain nombre de fois ; de forte que quand on I
ne. reconnoît pas celle par laquelle.on elt venu , I
on eft dans le cas d’en parcourir beaucoup avant I
de retrouver la-fortie.
Il fut un tems où les Labyrinthes étoient extrê- I
mement à la mode en France : les jardins de tous I
les châteaux des feigneurs de village en come-r I
noient au-moins un. On les aeçompagnpit quel- I
que-fois de jets d’eau, de pièces de vèrdure ; on I
y conftruiloit des berceaux, des pavillons;,, ou y I
plaçoit des ftatues, des bancs de gazon, de bois, I
de pierre, &c. Quelques vieux châteaux.en oh I
frent^ençore, mais il ne s’en conftruit plus. Le I
bon goût les a proferits depuis un démi-fiècie; et I
fi les gens riches continuent de perdre leur tems,
ce n’eft plus en fe fatigant à tourner fans but dans I
un efpacê de quelques toifes.de large.
C ’eft ordinairement avec des charmides qu’on I
plante les Labyrinthes ; mais on peut le. faire avec, I
beaucoup d’autres efpèces d’arbrès’qud’aibulles. •
Au refte , leur conflruélion hé différé pas de I
celle dés autres allées , .& leur entretien tfTpo- I
fi rivement ie même.. Vojc^ A llée , C harmille- I
' ( Bosc. )
LAC . Grande étendue d’ëau qui Te trouve dans I
l’intérieuf, des contin'ens.
Lés petits laes portent fouvent le nom d’étang* I
dont ils ne diffèrent en réalité que parce qu’ils ne
font pas le produit de l’induftrie de l'homme, &
qu’on ne peut pas les mettre à fec.
Il y a des Lacs d’eau falée, même à line grande
diftance de la mer ; mais on n’ en voit pas de tJs
| en France.
j Dans certains Lacs, il entre & fort une rivière ;
f dans d’autres il en fort de n’en entre pas : dans
' d’autres enfin il en entré feulement.'
I Jadis les Lacs étoient beaucoup plus communs I en France qu’ils ne le font en c.e moment , & Ja
plupart de ceux qui s’y trouvent, doivent dil'pa-
I roïtre également par fuite, & du comblement de
Kleur lit Üc de l’approfondiffemént de leur déchar-
igeoir.
K Les Lacs n’ intérefi'ent pasdireélement lesagricul-
I teurs, autrement que comme un amas d’éâu, i°. qui
| :jète dans les environs une humidité utile ou nui-
l'fible., félonies circonflances armofphériques de
[ l’année, 2°. dans'lequel ils trouvent des poifions .
ipoùr leur nourriture & quelquefois pour fervir
Id’engrais à leurs terres, 30. dont ils tirent parti
■ pour la boiffon de leurs chevaux , le lavage de leur
ijinge, &c. Ainfi je n’en dirai rien de plus 5 mais j
■ je dois parler de ce qu’on appelle Lac dans les ■
■ jardins payfagers.
j Tous ceux qui, avec une ame. fenftble & un
pfprit cultivé, ont voyagé dans lés montagnes de
lia Suiflè, en font revenus profondément pénétrés
des beautés que les Lacs de cette contrée
Ijètent fur les payfagës fi romantiques qui les èn-
|tourent. Iis ontdonc dû defirer èn introduire J’i-
Hmage dans les jardins payfagers. De Jà le nom de
■ lac donné à' ces étangs irréguliers qui s’y voient,
■ étangs dont trop.fouvent l’eau fétide porte avec
;i|l!e un principe d’ infalubrité marqué. '
. /Indiquer les principes d’après lesquels h-s Lacs
Jpës jardins payfagers doivent être confirmes ,
l i t > puisqu’ ils font toujours- fu-
/^ordonnés aux difpofirions locales pour 1 eten-
> I.a profondeur,’ la forme, &c. L’important
Mf foient creufés dans l’argile, ou que leur
R^ond foit ccuverr d une couche d’argile corroyée
[Pom empêcher les eaüx de fe perdre. Leur donner
oin écoulement au moins temporaire, éft ihdifperi-
■ able fi on veut diminuer leurs inconveniens pour
f a iante.Tl eft bon de difpofer les abords de leurs
| ;‘ux de manière qu’elles dépofent les terres dont
| p ÊS; 'P 1 chargées avant d’y entrèr, afin qu’il
» i t moins Touvént néceffaire de les curer.
"ài monticules , des rochers , "des arbres ifô- •
j-s *. lurCouÇ des faules. pleureurs, des groupes
grandes p h L s v i -
fur1b 1 veï tja au,tant t)ue P°ffible-. fe faire voir
‘tes ô l '.b° rdS d,eSL acs h a “ 'es i mais pour que
■ s objets y produire!« tout l’effet qu’ on en elpèré
rfenrdlrS«“ ne/ ° lecnH P” troP Prodigués, & que
d.°™er de préceptes a c e t égard ; parce j
qu il-uudrou autant d exemples qurl y a dé c ls . J !
J’ai toujours remarqué que quelques touffes de
plantes aquatiques, tant de celles qui s’élèvent
beaucoup , que celles dont les feuilles nagent fur
la furface des eaux, fe faifoit voir avec piaifir ;
mais il faut empêcher leur trop grande multiplication,
qui nuiroit complètement au but qu’on fe
propofe; & cela n’eft pas toujours facile. •
La confidéracion des êtres vivans ayant toujours
un charme qui .tient à notre nature, on ne doit
jamais fe difpenfer de peupler les profondeurs des
Lacs fa éli ce s de poiffons de toutes les ■efpèces ,
principalement du cyprin-doré, que fa vive cou-
l.-ur' fait facilement remarquer, & leur furface ,
d’oifeaux nageurs. J’en repouffe cependant le cygne
& l’oie, parce qu ils nuifent trop à la belle végétation
des plantes qui en Ornent les bords. Les
efpèces fauvages , qui fe. cachent quand on eh
approche, mais' qu’on rend aifëment moins farouches
par l'habreude; reliés que les farce!les,
les foulques, les raies , les grèbes, les harles,
font fouvent à préférer. Voye\ pour le furplus au
mot Jardin. ( Bosc.)
LACITENALE. La chçnalia.
. Genre.de plante établi dans I hexandrie monoor-
nie & dans la fanas Ile des Liliacees'pour placer une
trentaine d efpèces , qui ont beaucoup de rapport
avec les Jacinthes, donc plu fleurs ont fait partie'
Il eft figuré pi. 237, n°. l3tesl'lufiratims dis genres
de Lamarck.
Efpeces.
1. La Lachenalè tricolor.
hachenalia tricolor. Jacq. if Du Cap de Bonne-
Elperancé.
2. La Lachenale linguiforme.
lachenalia linguiformis. Larn. Du Cap de
Bonne*-Efpéran ce. • r
3. La Lachenalè hyacinthoîde.
Lachenalia kyacinthoides. Lam., i f Du Cap de Donne-Efperance. '
4 *. Lachenale blanchâtre,
r J Lachenüiia.glaucina. Jacq. 'Jf Du Cap dé Bonhé-
Efpérance.
ƒ• La Lachenale orchioïHë.
Lachenalia àrchioides. Jacq. y. Du Cap deBonnè-
Efperance. 6. La LacheNAle p â le .:
Lachenalia pallida. Th un b. if Du Cap de Bonne-
Etperance... ‘ • •
' 7- ;La LachenAlë à feuilles aigues. Lachenalia angufiïfolia.Efper.an.qe, , Jacq. ^Du-: C- ap- dè Bonne-
^ " 8. La Lachënàlê de plufiéùrs couleurs. ;
Lachenalia contaminata. A it Jf D a Càpd’e B hne-
Efp.érance.
• •. ^ La La çhbna î.E' verre.
Lachenalia vi>«H<.Thu«L if Du Cap de Bonn--
lijpwaiTc'è. ‘ 5 — i