
y. Le Papayer épineu*.
Carica fpinofa. Aublet. De Cayenne.
Culture.
Dans Ton pavs natal, & dans tous les pays in*
tertropicaux où il a été tranfplante, on multiplie
beaucoup le Papayer commun à raifon de Tes fruits,
qui fe mangent crus ou cuits, mais plus généralement
'de cette dernière manière} ils font peu
eftimés de ceux qui n’y font pas accoutumés dès
l'enfance} on les confit au vinaigre avant leur maturité,
& on les fucre à cette époque, pour les con-
ferver ou les envoyer au loin } ils font excellons
de cette dernière manière. Leur forme eft tantôt
ronde , ‘ tantôt ovale , & leur couleur conftamment
jaune. Ses fleurs ont une odeur très-fuave}
on mange les mâles en compote. Ses feuilles
peuvent fuppléer le favon, & fon e corce , le
chanvre. .
On multiplie le Papayer de graines , dont on
fèine tous les ans quelques-unes , à différentes
époques, auflitôt qu’elles font mûres , & dont
on abandonne te plus fouvenr le produit « la nature.
Ge n'eft qu’ à environ deux .ans'qu’il commence
à donner dm fruit; mais depuis lors chaque
pied en offre conftamment à tous les degrés de
maturité* jufqu’à fa mort, qui a lieu après ce double
efpace de tems : c’ eft pourquoi il faut en avoir
conftamment de tous les âges. ;
En Europe le Papayer demande la ferre chaude
toute l’année ; il y donne quelquefois debonnes:
graines qu’on fème fur couche & fous chaflis3 8c
qui fervent aie reproduire. Lorfqu elles manquent*
il faut en tirer d’Amérique; car cet arbre fe multiplie
difficilement de marcotte , puifqu’ il fe ramifie
rarement. Comme il eft continuellement en
végétation * il faut lui donner de fréquens arro-
femens en été* 8c tous les ans de la nouvelle terre
qui doit être cor.fiftante. Ses belles feuilles fe font
remarquer; mais comme elles tiennent beaucoup
de place, on ne peut en pofféder qu’un petit nombre
de pieds.
On cultive , dans les ferres du Mufeum d hif-
toire naturelle * les féconde 8c troifieme efpeces;
leur culture ne diffère pas de celle de la précédente*
qui s’y voit également. (B ore .)
PAPETON : axe de l’épi du maïs ; on le brûle
ordinairement* mais M. Buniva l’ ayant fait moudre
8c mêler à un tiers de farine de froment, en
a fabriqué un pain très-mangeable. V ayej Ma ïs .
PAPILLON. P apilio:.
Genre d’ infeéle de la clafle des Coléoptères, qui
renferme une grande quantité d’efpèçes., dpnt
beaucoup fe font remarquer parla légèreté de leur
- vol 8c la beauté de leurs couleurs, 8c dont trois
ou quarte proviennent de chenilles qui nuilènt
quelquefois aux cultivateurs.
Les développemens que préfente l’article cor-
refpondant dans le Dictionnaire des Infectes me
difpenfe d’entrer ici dans aucun détail d’hiftoire
naturelle. Je me contenterai donc de dire que
les chenilles mentionnées plus haut font :
1°. Celle du chou. Papilio brafftcA , LinnU
Elle eft rayée de jaune & de bleuâtre, avec des
tubercules noirs & velus; elle vit de feuilles de-1
chou , de rave, de capucine} fon abondance fft ;
quelquefois telle, qu’elle ne laiffe que les groffes
côtes ( principales nervures ) aux choux de toute :
une plantation. Comme pendant le jour elle fe
tient cachée entre les feuilles, ou dans la terre,
il n’ eft pas toujours facile alors de lui faire utilement
la chafle. En cpnféquence, c’eft le matin &
le foir, & encore mieux la n u it, avec une lan-,
terne, qu’ il faut la rechercher pour l’écrafer. Il
doit paroître fingulier à cèux qui obfervent combien
de plantations de choux font complètement
détruites par elle, qu’on apporte aufli peu de foin
à cette opération, qui ne demande que quelques
minutes à deux ou trois reprifes.
Cette chenille, lorfqu’elle veut fe transformer,
va fouvent loin du chou qui l’a,nourrie, fe fixer
contre un arbre ou un mur ; fa chryfalide eft an-,
guleufe, jaunâtre & tachée de noir. On peut, lorf-
qu’on la connoît , en écrafer beaucoup en fe promenant
» car elle n’eft pas ordinairement cachée. ,
Une autre manière aufli efficace, mais plus,
longue, c’ eft de faire la chafle aux Papillons qui
font .blancs , avec deux taches, & l’angle extérieur
Oc fupérieur noir, au moyen d’un petit
filet difpofé en forme de fac, autour d’un gros,
fil de fer attaché à un bâton. Si tous les jardiniers
d’ un canton exécutbient cette chafle cinq à fix
fois par an, le même jour & à la même heure ( les
joursxhauds, & l’heure de midi font les plus cor-.
venables ) , ils fe débarrafferoient de toute crainte,
de perdre le fruit de leur travail } car en tuant
une femelle on tue deux cents chenilles. Les ré-,
fultatsde cette chafle font tels, que l’autorité publique
devroit forcer les cultivateurs des environs
des villes où on cultive beaucoup de choux,
à la faire. ,
Le Papillon du chou donne deux ou trois générations
par an >- aufli eft-il très-commun partout. Les
individus de la dernière paffent l’hiver dans des
trous , & ceux, en petit nombre, qui échappent
aux frimats & à leurs ennemis, fe montrent des
les beaux jours du printems : c’eft alors qu’il faut
leur faire la chaffe dont je viens de parler.
2°. Le Papillon de la rave 3 Papilio rapA, Liniv;
Sa chenille eft toute verte, '6c de moitié plusp^'
tite que la précédente } elle mange également les:
choux, les rayes, les capucines ; elle fe cache;
encorç mieux aux regards. On lui fait lachaflede
la meme manière} fon Papillon eft blanc, avec h
pointe des ailes fupérieures noire. ; . . j
3°. Le Papillon gazé , Papil.o crat&fi, L,nn,l
Sa chenille eft noirâtre, avec des bigarures noi^
# des poils blancs & jaunes} elle vit en fociété
fur le poirier, le prunier, l’aubépine ,& c . Les
dommages qu’ellexaufe aux arbres fruitiers font
quelquefois confidérables. On peut facilement la
détruire en frappant fur la tente de foie fous laquelle
, dans fa jeunefle, elle, fe réfugie le jour.
Sa chryfalide eft anguleufe, & fe fufpend aux
branches des arbres} le Papillon a les ailes blanches,
de:ni tranfparentes, veinées de noir,
i 4°. Le Papillon grande^tortue , Papilio poly-
ekloros. Linn. Sa chenille eft épineufe & variée de
brun & de jaune } elle vit en fociété fur les arbres
fruitiers & fur l’orme. Comme la précédente, on
peut en tuer des quantités à la fois, en frappant
avec un bâton fur la rente fous laquelle elles fe
raffemblent dans leur jeunefle. Sa chryfalide fe
fufpend aux branches. Son Papillon eft fauve, mêlé
& bordé de noir. ^
Ces deux dernières efpèces, quoique fouvent
abondantes, ne font pas affez fréquentes fur les
arbres fruitiers pour être mifes, comme celles
des choux, au nombre des fléaux des cultivateurs.
De petits ichneumons dépofent leurs oeufs dans
le corps des chenilles de ces quatre efpèces , &
en font chaque année périr des millions. (Bose.)
PAPILLOTTER. La vigne papillotte lorfque
lorfque les bourgeons fe développent d’une manière
incomplète par fuite de raffoibliffement des
racines. Voye[ V igne dans le Dictionnaire des Arbres
& Arbufies.
PAPINGAIE : forte de C oncom bre de la
Chine.
PAPIRIE : fy n o n ym e d e G e t h y l l i s .
PAPIRIER. B s l o v s s o x x e t i a .
Genre de plante fort voifin du Mû rier (voyeç
ce mot), qui en a même fait partie fous le nom
de mûrier à papier, & qui renferme deux efpèces ,
dont une eft aujourd’hui cultivée en pleine terre
dans nos jardins, & fera l ’objet d’ un article dans
le Dictionnaire des Arbres & Arbufies.
PAPONGE : fruit du C oncombre à angles
aigus.
PAPPOPHORE. P a p p o p h o r u m .
Plante vivace de la triandrie digynie & de la
. famille des Graminées, qui croît naturellement
dans l’Amérique méridionale , mais qui n’eft pas
.encore cultivée dans nos jardins.
Le Pappophore queue-de-renard, Pappophorum
ûlop'ecundeum Linn., eft fort voifin des cannamelles,
avec lefquelîes Lamarck l’a réuni. ( B osc.)
PAPULAIRE : genre établi par Forskal, mais
depuis réuni.aux TRjANTHiMES. Voye^ ce mot.
P A Q U E R E T T E . B e l u s .
Genre déplanté de la fyngénéfie fuperflue & de
la famille des Corymbiféres 3 qui contient fept efpèces,
dont une eft fort commune dans nos prés
& nos pâturages , fe cultive très-fréquemment
dans nos jardins, à raifon de la beauté & du grand
nombre de fes variétés. Il eft figuré pl. 677 des
îllufirations des genres de Lamarck.
Efpèces.
1 . La P â q u e r e t t e v i v a c é , v u lg a ir em e n t
marguerite.
Bellis perennis. Linn. if Indigène.
2. La Pâquerette des bois.
Bellis fylveftris. Cyrill. ^ De l’Italie.
3. La Pâquerette annuelle.
Bellis annua. Linn. 0 Du midi de la France.
4. La Pâquerette à tige.
Bellis fiipitata. Labill. De la Nouvelle-Hollande.
5. La Pâquerette épineufe.
Bellis aculeata. Labill. De laNouvelle-HolIande.
. 6. LaTAQUERETTE à feuilles de graminée.
Bellis gramtnea. Labill. De la Nouvelle-Hollande.
7. La P â q u e r e t t e à feuilles entières.
Bellis integrifolia. Mich. De l ’Amérique fep-
tentrionale.
Culture.
La première efpèce eft fi abondante dans certains
lieux incultes, qu’elle domine fur toutes
les autres plantes. Tous les terreins lui font bons,
mais c’ eft dans ceux qui font gras & humides
qu’elle profpère le mieux. Elle fleurit une des
premières au printems, & continue à le faire
jufqu’aux gelées , de forte qu’elle eft un des orne-
mens de nos campagnes. Aucun animal domeftique
ne la mange, & fes feuilles, étalées en rofette fur
la terre, s’oppofent à la croiffance des graminées
ou autres plantes fourageufes ; aufli, malgré fes
agrémens , doit-on la faire difparoître des prairies
& même des pâturages , en leslabouranc de loin en
loin , & en les cultivant en plantes annuelles ,
furtout en celles fufceptibles de binage d’été : on
peut aufli, lorfqu’ il y en a peu, la farder en ,1a
coupant d’ un feul coup entre deux terres, ali
moyen d’une pioche à fer étroit.
Cette plante offre dans les jardins plufieurs variétés,
dont les plus fréquemment cultivées font ;
la blanche double, la rofe 3 la rouge, la panachée
fimple OU double y la double fiflûleufe &C la proliféré.
C ’ eft une chofe fort brillante qu’une touffe ou une
bordure formée d’une ou de plufieurs de ces variétés
: on en couvte même des efpaces affez;
j étendus pour mériter le nom de ga^on; aufli ne
peut-on trop les multiplier. Les jardins payfagers
principalement en tirent de fort grands avantagés 9 , parce qu’on peut les placer à toutes les expofitionj