
Il eft à defirer que tout propriétaire ait le Plan ' '
de fa propriété , levé par lui ou par un arpenteur
habile , & que ce Plan foit légalement reconnu
.par tous les propriétaires limitrophes, C ’ èft le
moyen d’éviter des procès & de bien diriger fes
affole me ns. ' \ .
Actuellement qu’on fait le cadavre de la France,
c’eft-à-dire, fon Plan général , les Plans; particuliers
feront moins néceffaires pour les difcuflions
relatives aux bornes des propriétés ; mais sis n-auront
pas moins une utilité de tous les jours pour
ceux qui cultivent par eux-mêmes.
Je n’indiquerai pas ici les diverfes méthodes
employées pour lever un Plan & le deffiner fur le
papier, cet objet ayant été fuffifamment développé
aux mots Arpentage & Plan du Dictionnaire
de Mathématiques. ( B ose. )
PLANCHES : levions longitudinales & peu
épaiffes d’un arbre, opérées par le moyen de la
feie. , ,
Les ferions d’ un arbre, par le moyen de la |
fente, s’appellent des palsi des merrains, des !
bardeaux , félon leur longueur. 1
’ Lorfqu’une Planche a plus de deux pouces d’é-
paiffeur, on la nomme un Mad r ie r . V oy. ce mot.
Un madrier qui n’ a pas plus de largeur que
d’épaiffeur, porte le nom de So l iv e .
Tous les arbres indigènes ne font pas également
propres à fournir des Planches : les plus employées
font celles de chêne, celles de fapin &
celles de peuplier. On appelle V o liges celles du
peuplier qui n’ont qu’ un demi-pouce d épaiffeur :
ce font le s- moins bonnes, mais les plus légères.
Les cultivateurs ne peuvent fe difpenfer d’avoir
nn affortiment de Planches de diverfes fortes,
pour en faire uf«ge dans l occafion ; car c e ft de
leur parfaite de flic cari on, & elle n’a lieu qu’après
plufieurs années de coupe , que dépend la bonté
de beaucoup des ouvrages auxquels on les deftine,
les nouvellement faites étant fujetes a fe retraire,
à fe courber, à fe déjeter, &c. Ôn les tiendra
dans un lieu abrité de la pluie.
Je renvoie , pour le furplus , au Dictionnaire de
l 'exploitation des bois.
Le mot Planche a encore d’autres acceptions
en agriculture.
Ainfi, on dit une Planche de jardin, pour une
portion de terrein d’une longueur indéterminée,-
& d’une largeur de quatre à cinq pieds, & féparee
d’autres P.anches femblables par un fentier, qui
change de place chaque année. Voye[ Ja r d in .
La largeur des Planches eft fixée jjarte. nécef-
fité d’atteindre au milieu de chaque co te , avec la
main , pour les farcler, y cueillir des feuilles, des
.-fleurs, des fruits , &c. • ■
Chaque année on laboure une ou plufieurs fois
les Planches, ainfi que les (entiers qui les féparent,
& On a foin de n’y mettre jamais deux fois de fuite
la même plante. Voye£ ASSOLEMENT & SUCCESSION
DE CULTURE.
Ainfi , on dit labourer en Planches, c ’eft-à-dire,
former'en labourant des paraliétogrames diètinéts,
tres-aîongés & très-plats. La largeur de ces paral-
lélogrames varie entre quatre .& quinze pieds.
S’ils etoient; bombés à leur milieu , on les appelle-
roit Bil lo n s . Voyc\ La b o u r a g e . ( B osc. )
P L A N ÇO N , PLANTARD : branche d’un
pouce ou moins de diamètre, &-de trois pieds au
moins de longueur, prife fur un faule , un peuplier
, ou un autre arbre à bois mou, & qu’on
met en terre, dans un trou fait au moyen d’un
pieu de bois ou de fe r , pour multiplier cet arbre.
Un Plançon eft donc une.véritable bouture, q.ù
ne diffère des autres que par fa groffeur,. fa longueur
& la manière de la planter. Voyep Bouture,
La multiplication des failles 8c du peuplier
noir par Fiançons eft d’ un ufage général ; mais
cependant elle n’a qu’ un feul avantage: fort facile
à fupplédr, c ’eft celui de donner des arbres qui fe
défendent dès la même année con:re les accidens
& les belliaux. ;
En effet, & j’en ai eu bien fouvent la preuve
dans les pépinières foumifes à ma furveillance , fi
on compare, après trois ans, une plantation de
Fiançons de faule, faite au moyen des pouffes de
; trois ans, avecrune plantation de boutures faites
: avec des pouffes d’un an , & cultivée deux ans
dans une pépinière, on trouvera un açcroiffemefit
prefque double aux arbres de cette dernière.
Je crois donc que les propriétaires,. au.lieu de
planter des Plançons, dont beaucoup ne reprennent
pas, dont beaucoup languiffent plus ou moins
d’années & même toute leur v ie , & dont les
mieux vénahs font inférieurs à ce qu’ils devrojent
être , feront bien de confacrer une petite portion
de terrein clos à former une pépinière, où ils
planteront des boutures de faule d’ un an, & où
. ils trouveront, au troifième hiver, des plants enracinés,
fupérieurs en groffeur aux branches de
même âge qu’ ils euffent employées cette année
pour Plançons, & qui ne leur auront coûté , au-
dtlà de la rente de l’efpace de terre, qu’ils occupent,
que deux ou trois journées de travail dans
l’année par mille.
Cependant comme les ufages vicieux ne s’ abandonnent
pas aufli facilement qu'il feroit à defirer,
je vais parler de la plantation & des foins à donner
aux Plançons de faille.
On coupe'ordinairement les pouffes des faules
tous les trois ans dans les bons terreins, 8c tous
les quatre ou cinq ans dans les mauvais. Les Plançons
du premier cas font les meilleurs ; ils doivent
être choifîs parmi les jets les plus droits 8c les
moins pourvus de branches.
Quelques cultivateurs biffent fur p ied, jufqu’au
moment dé leur plantation, les pouffes qu’ils consacrent
à former des Plançons, 8c. ils font dans le
cas d’être approuvés; mais lé plus grand nombre,
à quelqu’époque de l’hiver qu'ils coupent les
pouffes-de leurs faules > n’en làiffènt point, 8c fe ;
contentent de mettre en JAUGE;(voy^.ce m o t) ,,
ou même dànsJ’eau, celles, de ces pouffes- qu’ils'
deftinent à cet objet. . .
Lorfqne le moment de planter des Plançons elt
ari ivé j-c’eft-à-dire, lorfque les faules commencent
à bourgeonner, on aiguife le g ’.os bout des Fiançons
, 8c lé mieux eft de le iai.ré par trois feuls
coups-de ferpe à diftance égale, fur fon contour,
afin q.:ue l’écorce defeende eu languette le plus
bas pôflible-, parce que c ’eft de ,ces languettes que
•naîtront les racines, en fui te on les ébr anche 8c on
les coupe à une longueur, de huit à neul pieds,. >
Couper complètement la tête des Plançons
doit néceffairement retarder 1-eurteprife, puilque
des boutons adventifs, qui doivent fe développer
fous leur écorce , auront d’autant plus de difficulté
pour percer cette écorce, qu’elle fera plus épaille,
8c qu’ ils feront moins aidés par 1 affluence de la-:
fève, toujours peu abondante dans ces arbres, qui
n’ont point de racines. Aufli. combien de Plançons
meurent fans donner de bourgeons, ou peu après.
avoir, montré de foibles bourgeons ? Il faut avoir;
fuivi, comme moi, des multitudes de plantations
de Plançons, furtout dans les terreins fecs, pour
être convaincu de l’énormite-des pertes qui font
la fuite de la pratique ordinaire j mais on replantera,
difent les propriétaires ; oui, on replantera ;
mais la dépenfe, mais le tems perdu ! Je confeiile;
donc- de ne jamais couper en totalité la tête des'
Plançons, c’eft-à-dire, d’y lai fier quelques groffes,
branches qu’on rapprochera à an pied du tronc,
.& toutes les. petites. branchesfor tant de ces derrières
auxquelles on ne touchera pas. Ces petites
branches font pourvues de boutons qui fe développeront
fans obftacle 8c fourniront des feuilles,
dont l’effet fera d’attirer la fève & de favori fer la
fortie.des boutons adventifs .des groffes branchés,
8c par fuite la pouffe des.racines; car je ne dois pas’
cefftr.de le redire , il y a toujours un rapport dired
entre les racines 8c les feuilles, 8c entre les feuilles-
8c les racines.
Dans ce cas, le tronc des Plançons eft ordinairement
peu chargé.de bourgeons, tandis q u e ,
, dans la pratique ordinaire, il en'offre quelquefois
depuis la furface du fo l, dont lés inférieurs font
les plus vigoureux, & ne s’enlèvent pas fans rif-
. quer la mort du Plançon. Dans tout état.de caufe,
rébourgeonnement de ces Plançons ne doit avoir
lieu que petit,à.petit, ç’eft-à-dire, de huit jours
en huit jours, entre les deux fèves, 8c être d’autant
moins rigoureux, qu’ils feront plus foibles.
< Voye^ Ebourgeonnement.
Généralement on place en terre les Plançons,
dans un trou fait avec un pieu de bois ou .mieux
de fer , qu’on y enfonce avec, un maillet. Dans
cette opération la terre eft circulai rement comprimée
8c par conféquerit durcie, 8c les racines
encore, foibles, quiTorrent du P lançon, la percent
plus difficilement que fi on avoît fait un trou: avec
une bêche ou une pioche ; de plus, l’eau n’y .arrive.
pas aufli ai Cément. Ces circonftances font
encore la caufe de la mort d’un grand, nombre de
Piançons. Sans doute les trous faits avec la bêche
ou avec la pioche feront plus coûteux, affureront
moins les Plançons contre les voleurs, contre, les
vents, contre les beftiaux qui s’y frotteroient, 8c
ce font: des inconvëniens; aufli, je le répète,.je
.leur préfète les plantations d’arbres enracinés du
même:;âge.:qu’eu x .. ,
. -Une manière de planter les Plançons, manière
; qu’on flirt dans quelques lieux , c’eft dè faire U-s
trous avec une tarière,.’& 'aflez .gtan.ds.pour qu’au
puiffe mettre d é jà terre meublé autour du Pian-
çon lorfqu’il y eft placé. 11 feroit à defirer que
l’ufage de cet infiniment fût plus général. Voy£%
T a r iè r e .
On eft fouvent obligé, d’aflurer les Plançons
contre les vents avec des tuteurs, qui s’ôtent dès
que les Plançons ont p.is a fît z,de racines, c’eft-à-
dire , ordinairement.la. Cconde année.
il eft bon d ’arrofer les Plançons pendant l’été
qui fuit leur plantation , fi cet été eft fec 8c que
le terrein le foit également.
A. la fécondé année, on ne laiffe plus au Plançon
que trois de fes bourgeons les plus élevés-,
& on n’ y touche plus que. pour les. couper, à
moins que dans l’i-nçetvalie il ne s’en, développe
de nouveaux fur le tronc : à cette époque il eft devenu
Sa u l e . Voyeç ce mot. ( Bosc.')
PLANE i efpèce d’ÉRABLE. Koyq; ce mot. »
PLANÈRE. P lane r a .
Genre déplanté qui renferme deux arbres fort
voifins des ormes, quLfe cultivent en pleine terres,
'l’un dans toute la.France, l’autre feulement dans
lie Midi. I l en. fera fait mention dans le Dictionnaire
des Arbres & Arbufles. ( Bosc. )
PLANORBE. P lano rb i s . .
Genre de coquillage d’ eaux douces , & dont
quelques-uns font fi abondans dans les étangvôc
les mares ’on peut les pêcher pendant les chaleurs
de l’éte pour les répandre fur les terres cultivées
, & fumer ainfi ces terres d’une manière aufli
économique que durable.
. C ’eft furtout fur les terres argileufes que l’emploi
des Pianorbes eft avantageux, attendu qu’ils-
y agiflVnt de trois manières : i°. mécaniquement-,
en les divifant par le moyen de leur teft, qui Ce
réduit promptement en fragmerts ; 2°. chimiquement.,
parce que leur teft , après avoir perdu la
gélatine qu’ il contient, favorife la diffolution de
I’Humus ]( voyer ce mot & le mot C h a u x ) ;
3°. par la gélatine du corps & de la coquille, qui
fe transforme très-jpromp terne ne en humus foluble.
Les.pianorbes font fort du goût des cochons,
des canards, des oies, d- s dindons, des pouies, &c»