
PAGAMÀT : arbre des Moluques, qui paroît
appartenir au genre Ganitre ( voye% ce mot ) ,
& dont ie bois fe pourrit avec la plus grande rapidité.
On fait des colliers avec les noyaux de fes
fruits'.
Il ne fe trouve pas dans nos jardins. ( B ose.)
PAGAMIER. P jg am sa .
Arbrifieau de la Guiane , qui feul conftittie un
genre dans la tétrandrie monogynie, genre qui eft
figuré pl. 88 des Illufirations des genres de Lamarc k.
Comme ce genre n’eft pas cultivé dans nos jardins
j je n'en dirai rien de plus. ( B o sc. )
PAGAPATE. S onkeratia.-
Grand arbre de l’Inde , qui faifo't partie des
P a l é t u v i e r s de Linnaeus, qui a été appelé Àu-
e l e t i e par Gaertner , & qui aujourd’hui forme
un genre dans Ticofandrie monogynie. Il eft figuré
pi..420 des Illufirations des genres de Lamarck.
On ne le voit poirt dans nos jardins.
Son bois eft employé à la conftruCtion des vaif-
feaux. Ses fongofités remplacent le liège, & les
fruits fe mangent. (B o s c .)
PAGAYE. On donne ce nom, à Cayenne, à un
à v o ir a avec le tronc duquel on fait des rames.
PAGE. On donne ce nom , dans quelques cantons
, au premier bouton qui paroît après la fortie
du bourgeon de la vigne fur ce bourgeon. Ce Page
n e donne pas de raifin. Voyc\ V i g n e .
PAILLASSONS. Beaucoup des plantes que
nous cultivons dans nos jardins , étant originaires
des pays chauds, font plus fenfibksà la gelée, fur-
tout au moment où elles fortent de terre, que celles
qui font propres à notre climat, & fi on veut les
femer de bonne heure , il faut les abricer-des dernières
gelées du printems ; beaucoup d ’autres
plar tes de tous les climats craignent, dans la. même
circonftance, & même plus tard , 1’ aCtion di- ;
je fie des rayons du foleil. Dans l’un- & l’autre j
cas, il faut donc les garantir , & ce font les Pail-
] a (Tons qui rempliffent le mieux ce but , parce
qu’ils font mauvais conducteurs de la chaleur ,
font pourvus de beaucoup de légérêté, coûtent
peu , & durent long-tems.
On eft fouvent obligé de donner des abris temporaires
aux plantes contre les froids produits par
les vents du nord , & les Paillaflons font encore
le moyen le plus économique à employer dans
ce cas.
• Il n’eft donc point de jardin où on veut cultiver
des plantes étrangères ou des primeurs, même dans
le Midi, qui piiiffe fe palfer de Pailla fions , &
plus la culture ÿ fera perfectionnée, & plus il lui
en faudra* j
Les meilleurs Paillaflons font faits avec de ft
paille de feigle, parce que c’eft celle qui eft la plUJ
longue & qui s’altère le plus lentement à l'air 1
cependant, comme celle de froment eft fouvent
à plus bas prix, on s'en fert très-fréquemmenr;
elle pafle pour prefqu’ aufli bonne , quand elU
provient d’une terre ou d'une année fèche.
On fait très-rarement ufage des pailles d’orge :
& d’avoine, comme trop courtes.
Les feuilles & les tiges de la Massette, du
R oseau des marais & du Scir.pe des lacs (ont
aûfii très-propres à faire des Paillaflons, & on
les otilife fous ce rapport dans beaucoup de lieux.
F'oyei les mots précités.
Diyerfes fortes de Paillaflons fe voient dans les
jardins ; je vais en parler fuccir.Ctement.
Les plus Amples, les plus tôt fabriqués &le9
plus économiques font formés par une épaiffeur
de paille d’environ un pouce, étendue encre quatre
ou fix. bâtons, ou lattes de quatre à fix pieds
de long , accolés à diftance égale, deux par deux*
& fixés fortement par le moyen d’un lien d’ofier,
de ficelle ou de fil de fer. Lorsqu’ils fontdeftinés
à recouvrir des femis, la moitié de la paille eft
tournée en fens contraire de l’autre ; lorfquils
font deftinés à former des abris, elle eft toute
placée dans le même fens, parce que, devant être
placés perpendiculairement, fa partie inférieure
brave mieux la pourriture que fa partie fupé-
rieure, & s’enterre un peu. L’important, dans certe
fabrication, eft que les bâtons foient bien droits,
& que la paille foit étendue avec une grande égalité.
Ils durent rarement plus de deux à trois ans,
. Quelquefois on fabrique de ces fortes de Pail-
| lafîons qui ont trois , quatre & même fix pouces
d’épaiffeur ; alors ils fervent de contre-vent pouf
• les orangeries & les portes des ferres à légumes.
On fabrique les plus habituellement employés
avec de petites bottes de paiiled’un pouce de diamètre
, dont la moitié des épis eft d’un côté, &
en les attachant les unes à côté des autres par le’
moyen de trois rangs dédoublés ficelles ; favoirî
un à chaque extrémité, & un au milieu. QueI-(
quefois on les fait de deux longueurs de paille,
& alors il y a cinq rangs de doubles ficelles j tantôt
les deux ficelles du même rang font nouées à chaque
bottej tantôt, ce qui eft moins folide, elies
font Amplement croifées. On peut faire ces Pail-
laiaons aufli longs qu’on veur, parce que h faculté
qu’on a de les rouler en rend le maniement facile;
mais rarement on leur donne plus de fix à huit
pieds.
Comme c’eft toujours par la ficelle que ces Pail-
laifions manquent, il faut n’en employer que de j
la bonne, & la goudronner, ou au moins la cirer
à l’avance : les'reparer toutes les fois qu’ils l’exigent,
eft de rigueur; car une ficelle caflee amené j
rapidement leur complète détérioration; ils n®
ne fervent guère qu’ à couvrir , & peuvent dur®? I
cinq à-fix ans.
tes fortès de Paillaflons offrent une modification
oui confifte à ne mettre que cinq à fix brins de
paille à chaque botte, & à laiffer, en les attachant,
une petite diftance entr’ elles ; aufli font-ils fort légers,
& laiffent-ils paffer une partie des rayons du
[foleil : leur objet eft d’ombrer les femis & les fleurs
épanouies. On les place aufli devant les pêchers &
I jes abricotiers en efpaliers, pen4gnt qu’ils font en
fleurs, parce qu’ils fuffifent pour préferver leurs
fleurs de la gelée, & qu’ils ne mettent point obf-
tade à la fécondation des germes. Voye1 Ombre
& Fécondation.
Les Paillaflons les plus folides font ceux qui* font
formés de treffes faites de bottes de paille de la
groffeur du doigt, & coufues les unes contre les
lautres avec de la ficelle. Les Paillaflons ainfi fabriqués
peuvent être , comme les précédées, d’une
largeur & d’une longueur indéterminée ; leur
haut prix ne permet de les employer que dans les
jardins de grand luxe, quoiqu’avec des foins on
Ipuiffe les faire durer quinze à vingt ans.
Quelquefois on borde ces Paillaflons avec de la
i greffe to ile , ce qui affure leur confervation , &
permet d’y attacher des anneaux.
; Les meilleurs moyens à employer pour f-ire.
durer toutes ces fortes de Paillaflons , lorfque ,
! comme ceux qui fervent à former des abris temporaires
, ils ne font pas conftamment à l’air, c ’eft
de ne les jamais laiiïer féj ourner fur la terre, je veux
dire de les rentrer après les avoir, au préalable,
fait complètement fécher, lorfqu'on n’ en a plus
befoin,dans un grenier exempt de fouris. Quand
on voit l’ infouciance qu’ apportent la plupart des
jardiniers à leurconfervation, ilfomble qu’ils n’ont
rien coûté , & qu’il eft facile de les remplacer au
moment du befoin. Aufli, combien de femis manquent
faute d’en avoir , où faute d’avoir réparé
ceux qu’on a ! L ’intérêt des propriétaires eft donc
d’exciter continuellemer t la furveillance de leur
jardinier, & même de- le renvoyer, lorfqu’après
plufieurs avertiffemens , il les Iaifle traîner fur la
terre ou dans un local humide.
Une précaution qu’ on ne prend pas affez ,
[foit par l’effet de la pareffe, foi.t par l’effet de
l’ignorance, c’ eft de ne pas laiffer, & encore
plus de ne pas mettre des Paillaflons mouillés
fur des femis, furtout fur des femis fur couche ,
parce que l ’humidité qu’ils renferment, refroidit
i l’air qui eft de flous, s’oppofe à la levée de ces
femis, & par fuite retarde la croiffance du plant
qui en eft provenu. Après une pluie, il ne faut donc
pas craindre de changer tous les Paillaflons èn
fetvice dans un jardin , ce qui oblige à en avoir
«eux fois plus qu’il ne paroît néceffaire.
La paille des vieux Paillaflons a perdu une'
pande partie de fes parties fertiliTantes ; cependant
il ne faut point la perdre , comme on le fait
fifouvent, mais la mettre dans la foffe aux débris^
°u la faire fervir cie premier lit aux couches.
Us fortes d’emplois qu’on donne aux Paillaffofts
font beaucoup plus confidérâbles qu’on
pourroit le croire après la leCture de cet article,
dans lequel j ’ai cru fuperflu de les énumérer tous,
puifqu’ils feront indiqués à ceux qui les ont pour
objet fpécial. ( B o s c )
PAILLE. Les tiges des céréales portent ce
nom, principalement après l’extraétion des grains
contenus dans leurs épis.
Comme l’agriculture, l’économie domeftique
& les arts tirent un grand parti de la Paille, elle
eft prefque partout d’une certaine valeur» & elle
entre pour quelque chofe dans l’évaluation des
produits de la terre.
Les deux plus grands emplois de la Paille font
la nourriture des beftiaux & la confection des fumiers.
Pour le premier objet, il v a des Pailles préférables
à d’autres. Voici l’ordre dans lequel on k s
range ordinairement : de froment, d’avoine »
d’o rg e , de feigle & de riz : il y a difeuflion ie-
lativement à ces trois dernières.
Thaer, dans-fes Elémens dAgriculture , établit
que dans les céréales, terme moyen, la proportion
entre la portion nutritive du grain & de la
Paille eft la luivante : orge 6 3 , avoine 61 , froment
yo , feigle 40} c’eft-à-ciire, qu’il'faut 63
livres de Paille d’orge pour équivaloir une de
grains d’o rg e , &rc.
Je nedifeuterai pas la valeur de cette opinion;
mais il me femble qu’elle n’eft pas appuyée fur
des faits affez pofitifs pour faire abandonner celle
reçue parmi les agriculteurs français, c’elt-à-dire,
que je viens d’indiquer.
Il eft probable qu’il en eft de même pour le fécond
objet, qu’ un ordre femblable doit être adopté;
maison manque de renfeignemens affez pofitifs
pour ofer l’affurer.
Le c ’imat, le fol & l’année influent fur la qualité
de la Paille. Ainfi, elle eft meilleure au midi
qu’au nord', dans les terreins fecs que dans les
terreins humides ; dans k s années chaudes & fè-
ches , que dans jes années froides & pki vi eu fes,
■ Les circonftances qui ont accompagné & fuivi
fa récolte, agiffent aufli fur elle. Par exemple,
celle qui provient des fromens verfés, celle qu’on
Iaifle trop long-tems fur le champ après avoir
été coupée, noircit & perd une partie de fa faveur
&: de fa faculté nutritive ; celle qui a été
rentrée mouillée, moifit & eft repouffée par les
beftiaux; celle qui eft renfermée dans des lieux
trop exactement clos , celle qui n’ eft féparée des
écuries, des étables & des bergeries , que par des
claies, celle fur laquelle montent h a b itu e llem e n t
les volailles , & c ., prend fouvent une odeur défa-
gréable.
Il n’y a pas de doute que la variété, dans
chaque efpèce , ne doive aufli êtreprife en confi-
deration tous le même rapport ; mais ici 00
manque encore d’obfervations rigoureufes, & je