POINCILLADE. Poivrent i a .
Genre de plante que quelques botaniftes ont
réuni aux Bresïllets (cejalpinià)3 & que d’autres
en ont féparé. Voye^ ce mot & les llluft rat ions des
genres de Lamarck, pl. 33$.
Dans l ’état adtuel des chofes, le genre Po in -
cillade ne contient que trois efpèces 5 favoir :
1. La Poinc illade élégante.
Poincinia pulckerrima. Lino, fj Des Indes.
2. La Poincillade étalée.
Poincinia elatu. Linn. Des' Indes.
3. La Poinc illade des corroyeurs.
Poincinia corriaria. Jacq.J} De l’Amérique méridionale.
Culture.
■ Nous poffédons ces trois efpèces dans nos jardins
j on les obtient de graines tirées de leur
pays natal, & femées dans des p o ts ju r couche |
àchâffis. Le plant qu’elles donnent, demande une
chaleur fèche, très-élevée, pendant toute l’année ;
on le fépare l’année fui vante pour le mettre feul
à feul dans d’autres pots qui ne doivent pas quitter
la ferre, & pour qui la place la plus chaude eft
toujours la meilleure: on ne les arrofe que le
moins poffible, furtout en hiver ; on ne leur donne
de la nouvelle terre qu’à la dernière extrémité,
Lorfque leur tige périt, les racines fuiventlè plus
ordinairement 5 elles ne reprennent pas-de-boutures,
& rarement de marcottes > auffi font-elles
rares.
L'efpèce la plus commune & la plus belle eft
la première ; elle décore fort agréablement une
ferre lorfau’elle eft en fleurs, c’eft-à-dire, à la fin
de l’été. D’ailleurs, fon feuillage eft toujours vert,
& fort élégant. ( B ose. )
POINTULLE. On donné ce nom, dans le département
de l’Aifne , aüx différens infeétes qui
coupentles bourgeonsdela vigne. Voye^ C oupe- :
B ourgeons , A ttela be & C r y p to c é p k .a l e /
POIRE : fruit du Po ir ier . Voye% ce mot dans
le Dictionnaire des Arbres & Arbuftes.
POIRE : liqueur vineufe , faite avec les poires
fermentées , qui eft moins eftimée que le cidre ,'
mais qui a cependant des qualité.- précieüfes. J’en'
parlerai au mot Po ir ier dans le Dictionnaire des
Arbres 6? Arbuftes.
POIREAU : efpèce du genre de l’a i l, originaire
du midi de l’Europe, qui fe cultive dans tous
les jardins pour l’ufage de la cuifine , où elle eft
employée comme affaifonnement (yoye^ Ail); elle
eft bifannuelle par fa nature ; mais'elle devient
quelquefois vivace , furtout une de fes variétés ,
en pouffant du collet de fa racine des oeilletons
qui remplacent le pied après qu’ il a porté graine.'
Je ne cite ce fait que parce qu’ il eft peu connu 5
car nulle part on né fait ufage de ces rejetons pour
la multiplication. - ,
1 En Efpagne, le Poireau eft une mauvaife herbe
qui gêne, beaucoup les cultures, & qu’ on peut
difficilement, ainfi que j’ai été à portée de Lob-
fer ver , faire difparoître des champs. Il m’a paru
qu’on doit cependant y parvenir par un affolement
régulier, c’eft-à-dire, en fubftituant aux
céréales des récoltes fufceptibles d’ être binées,
& à ces dernières, des prairies artificielles.
Parmi les nombreufes variétés de Poireaux qui
ont été la fuite de la culture, je.ne citerai que le
Poireau long, dont la racine s’enfonce beaucoup
en terre , c eft la plus commune à Paris , & le
Poireau court, dont la racine n’a qu’un à deux
pouces de long. Cette dernière eft plus groffe ,
plus â c re , & moins fenfibie aux gelées.
Dans le nord de la France, les Poireaux ne fervent
qu’à donner du goût aux potages & à certaines
fauces j mais dans le midi, les pauvres les
mangent crus avec du pain. Il eft des perfonnes ,
parmi les riches , qui ne peuvent en fupporter la
faveur & même l’odeur.
Une terre fubftantieilê , ni-trop forte ni trop
légère , eft celle qui convient le mieux aux Poireaux,
mais ils s’accommodent de toutes, pourvu
qu’elles ne foient ni trop arides ni trop aquatiques:
une expofition chaude, ainfi qu’une humidité
foible & confiante-, leur font suffi très-favorables.
C ’eft , en tout pays, dans les aîluvions
qu’on obtient les plus beaux. Voyeç A l lu v îo n .
La graine .de Poireaux fe. fème tantôt avanc
l’hiver, à. une expofition chaude , ou fur couche,
tantôt après l’hiver, en planches ou en plein
champ. Dans le premier cas, on repique toujours
le planti mais dans le fécond, quand ils font
jeunes, les Poireaux font fufceptibles des atteintes
des fortesgelées, ainfi il faut les couvrirpen-
dant l’hiver, lorfqu’ on a lieu de les craindre...
Cette opération n’a pas toujours lieu : un fer-
fouiffage éc un ou deux farclages font avanta-'
geux aux Poireaux encore dans la planche du
femis.
On tranfplante les Poireaux lorfqu’ ils ont cinq
à fix pouces de haut. La planche ou on les place
doit avoir é té , au préalable, profondément labourée
j mais pour peu que la terre foit bonne ,
il n’eft. pas befoin.de la fumer , vu qu’ils vivent
plus par leurs feuilles que par leurs racines, &
que par conféquent ils épuifent peu. l a diftance
à laquelle on.lès place, eft fix pouces, terme
-moyen , & la profondeur à laquelle on les enterre
, trois pouces pour la première variété.
Si on enfonce autant les Poireaux en terre, c’eft
que leur partie blanche èft la plus tendre & la
moins âcre , & que leur organifation permet de la
faire fans craindre leur mort. Voye1 Pl a n ta t
io n .
La plupart des jardiniers coupent les feuilles &
les racines du plant de Poireau à la moitié de leur
longueur, mais cette opération eft plus nuifible
qu’utile quand on a levé ce plant avec les foins:
convenables,
convenables, qu’on le tra’nfplante de fuite , &■
qu’on a la facilité de l’arrofér autant qu’ il eft né-
ceffaire. Tantôt c’eft avec le plantoir , tantôt, ce
qui vaut mieux, avec une petite houe, qu’on
fait le trou deftiné à le recevoir.
Ordinairement on réferve une planche de femis
duetnent éclaircie, ou on laiffe dans la planche
du femis un affez grand nombre de Poireaux pour
fuffire pendant deux ou trois mois à la confom-
macion de la maifon, afin de ne toucher à ceux
qu’ on tranfplante que lorfqu’ ils auront acquis toute
leur grôffeur.
Deux ou trois binages dans le courant de l'été
& de l’automne favorifent finguliérement l’ac-
croiffement aes Poireaux, & on ne doit jamais les
leur refufer fi on veut les avoir beaux & bons :
c ’eft pour ne leur en pas donner, que ce légume
eft fi grêle dans la plupart des jardins.
Lorfqu’on a femé les Poireaux dans l’intention ;
de ne pas les repiquer , il faut à plus forte raifon, I
vu le moindre âmeubliffement de la terre, don- ;
ner les trois binages ci-deffus indiqués.
L’important eft de les femer le plus également
poffible, & d’éclaircir, lors du premier binage,
toutes les plantes où les pieds feroient rapprochés
de moins de quatre pouces.
En général, malgré ces trois binages, les Poireaux
non tranfplantésTont moins beaux, & fur-
tout n’offrent pas une auffi longue portion de
blanc i c'eft la fécondé variété qu'il eft le plus
avantageux de préférer dans ce cas, & de fa it,
celle qu’ on préfère le plus généralement.
• Des arrofemens dans les féchereffes font indif-
penfables quand on veut avoir des Poireaux beaux
& doux.
Quelques jardiniers coupentles feuilles de leurs
Poireaux dans l’idée que cela feragroffir leur tige.
Si cette opération fe fait pendant l ’interruption de
la fève, elle peut remplir.plus ou moins cet objet ;
mais dans le cas contraire , elle fufpend la végétation
, & devient par conféquent nuifible. Voyei
Feuille.
La confommation des Poireaux commence dès
qu’ils ont la grôffeur d’ une plume à écrire, &
dure jufqu’ à ce que ceux de l’année fui vante foient
arrivés à ce point , -c’eft-à-dire, jufqu’en avril :
on les arrache à mefure du befoin. Dans les climats
froid s, où on craint l’effet des gelées fur
eux, les jardiniers inftruits les arrachent pour les
placer près à près , en rigole , en les inclinant
un peu , en ne laiffant voir que l'extrémité de
leurs feuilles, & en les couvrant enfuite d?une
épaiffe couche de feuilles lèches , de fougère ou
ae paille.
Là il eft facile d’en prendre de loin en loin ,
malgré la gelée ou la neige, pour la provifion de
la maifon.
Il eft affez commun , dans les jardins des environs
de Parts, de réferver une portion- de plan-
Agriculture. Tome V,
che de Poireaux pour la graine 5 mais plus au nord,
o ù , comme je viens de l'annoncer, on eft obligé
dè les arracher pour les préferver des grandes
gelées, on en repique un certain nombre de pieds
choifîs, parmi les plus beaux , dans un bon fonds,
& à une expofition méridienne. Je ne faurois trop
le répéter, de la. beauté des pieds réfulte la beauté'
de la graine, & de la beauté de la graine, la
beauté des femis. Voye[ G r a in e .
Lés pieds réfervés font binés, & lorfque leurs
fleurs commencent à s’épanouir , on foutient les
tiges contre les efforts des vents, ou les accidens,
par des bâtons parallèles au terrein, & attachés,
à d’autres bâtons fixés en terre.
La maturité de la graine des Poireaux fe recon-
noît à l’ouverture des çapfules qui la renferment.
Cette époque arrivée , on, coupe les tiges, & on
lts fufpend la tête en bas, dans un grenier, au-
deffus d’un vafe propre à'recevoir la graine qui
tombe, & qui eft la meilleure. On ne froiffe les
çapfules, pour obtenir celle qui y refte, qu’au
moment du femis, parce qu’elle s’y conferve mieux
qué dans des facs. Cette graine refte bonne pendant
trois ans > mais celle de l’année précédents
eft toujours préférable. ( Bosc. ) *
PO IR E AU , VERRUE : petite tumeur charnue
qui fe forme fur diverfes parties du corps des
animaux domeftiques , principalement fur la tête
& autour des organes extérieurs de la génération.
La grôffeur des Poireaux varie entre celle d’ un
pois'& celle d’un oe uf : ce n’ eft que lorfqu’ils font
près d’arriver à cette dernière, qu’il devient in-
difpenfable de les faire difparoître.
C ’e f t , ou par la ligature , ou par l’extirpation,
ou par les çaultiques, ou par le fe u , qu’on par»
vient à anéantir les Poireaux
Toutes les fois que la bafe d ’un Poireau fera
moins large que fon fommet, on l'entourera d’ un
fil ciré qu’on ferrera tous les jours » jufqu’ à ce
que le Poireau foit mort j après quoi on en panfera
la plaie, s’il y en a, comme plaie fimple.
L’extirpation fe tait avec un biftouri, & doit
pénétrer jufqu’au-deffous de la racine , fans quoi
elle n’auroit qu’un effet momentané, cette racine
repouffanr: la_ plaie fe panfe d’abord avec des plu-
maffeaux imbibés d’acétate de plomb ( eaux*vé-
.géto-minéralesdeGoulard), enfuite chargés d’onguent
ægyptiac.
Plüfieurs fortes de cauftiques peuvent être employés
, tels que l’eau-forte, la pierre à cautère,
la pierre .infernale , le beurre d’antimoine , les
fûts d'euphorbe & autres plantes âcres.
Un fer rouge, ou le cautère a&uel, remplit plus
promptement l'objet qu’aucun autre moyen, &
doit par conféquent être employé de préférence 5
mais il faut le faire pénétrer jufqu’au-deffous des
racines. Des fêtons dans Ja partie.oppofée du corps
ont un effet très-marqué fur la gliérifon , & em-
S s s s